brution & Brution (1818)
#nom, adjectif
Ancien élève du Prytanée, tout élève ayant été au Prytanée
- « Voilà le Brutium qui débarque » disaient, à chaque fournée de Fléchois, les Saint-Cyriens de la Restauration, qui connaissaient leurs auteurs. Ils comparaient ainsi le Prytanée de La Flèche à cette province reculée de l'ancien empire romain, aujourd'hui la Calabre, dont les habitants, privés de toute relation avec le monde civilisé d'alors, étaient restés des primitifs, des hommes de l'âge de bronze. Et ceux qui arrivaient du Brutium, furent dès lors les Brutions. Longtemps ils protestèrent contre ce sobriquet. Dans la bouche de ceux qui le leur appliquaient, il était évidemment malveillant. Le rapprochement de brution et d'abruti était inévitable. Peu à peu cependant, les Fléchois prirent goût à l'épithète, d'ailleurs devenue, avec les modifications du règlement du Prytanée, tout à fait injuste : « Eh ! bien, soit ! nous sommes les Brutions. » Et ils montrèrent en Algérie, en Crimée, en Italie, ce que les Brutions valaient et ce dont ils étaient capables. Réhabilitée, illustrée par leurs anciens, la désignation de Brution est aujourd hui hautement revendiquée par les élèves du Prytanée. Brutions ils sont – et ils s'en vantent. (Normand 1898)