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forum abclf » Écriture et langue française » Les fautes d'orthographe volontaires dans la poésie française

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Messages [ 22 ]

Sujet : Les fautes d'orthographe volontaires dans la poésie française

On trouve de nombreuses libertés prises avec l'orthographe, dans les oeuvres poétiques classiques, puis romantiques en appui de permissivité sur les classiques.  Il est clair, lorsqu'on en examine plusieurs cas, souvent avec des similitudes de procédé d'un auteur à l'autre, que ces fautes ne devaient rien à l'étourderie ou à la négligence, non plus qu'à des erreurs d'éditeurs ou d'imprimeurs, qui, bien au contraire, remuent ciel et terre pour honorer la lettre native.   Il s'agit donc d'altérations orthographiques volontaires.
    Je vous donne quelques exemples, avec quelques estimations sans garantie sur les possibles motivations des auteurs.
    A la recherche de ces étrangetés littéraires, je n'ai relu que Le Cid de Corneille et Phèdre de Racine.  C'est dire qu'il reste beaucoup à explorer encore.
    Ces fautes volontaires ayant été légion dans toute l'histoire de la littérature française, j'espère que vous en ajouterez quelques autres.

    De Pierre Corneille, dans sa tragédie "Le Cid".

    (...) On l'a pris tout bouillant encor de sa querelle ;
La simplification phonique de encor pour régler à bon compte et rondement le problème des pieds est une pratique généralisée en poésie.  On trouve autant d'"encor" que d'"encore" et lorsqu'on est bien pris dans l'élan poétique, c'est dans "encore" que l'on finit par trouver le plus d'anomalie.  Que ce soit plus joli est contestable, mais il est sûr que ça permet de contrôler les pieds à la demande...

    (...) Veux-tu qu'un médisant, pour comble de sa misère,
    L'accuse d'y souffrir l'assassin de son père ?
    Elle va revenir ; elle vient, je la voi :
    Du moins pour son honneur, Rodrigue, cache-toi.

Le troncage de "voi" est difficile à justifier, hormis par les raisons de subtilités qu'il faut suivre assez loin.  Je dirais toutefois que Corneille écrivait à l'intention de comédiens auxquels il devait donner des indications.  Ici, à l'instar de la "voix blanche" et pour en dire le saisissement,  je pense qu'il a voulu suggérer du "voir blanc".  Nul comédien, ayant vu le "voi" de ce vers, ne le déclamera comme les autres vers ; il cassera la routine prosodique.   C'est sans doute ce que voulait Corneille.

    (..) Elvire, où sommes-nous, et qu'est-ce que je voi ?
    Rodrigue en ma maison ! Rodrigue devant moi !

Encore une seconde impossible où Chimène voit Rodrigue osant entrer dans sa maison.   Encore du "voir blafard, dénaturé".  On doit remarquer également l'effet de scansion ou de parler mécanique de "qu'est-ce-que-je-voi" souligné jusqu'au dernier pied par le troncage de l'"s".

    (...) Et quoi qu'on die ailleurs d'un coeur si magnanime,
    Ici tous les objets me parlent de son crime..

C'est Chimène qui parle en luttant contre elle-même, comme  l'indiquent ses paroles hachées auxquelles Corneille a même refusé l'adoucissement du "dise" normal.   Trente six ans plus tard, Molière se moquera très ostensiblement de ce "quoi-qu'on-die" dans les Femmes Savantes en le répétant onze fois dans la même scène, autour de Trissotin.


    De Jean Racine,  dans Phèdre.

    (...) N'allons point plus avant. Demeurons, chère Oenone.
    Je ne me soutiens plus ; ma force m'abandonne.
    Mes yeux sont éblouis du jour que je revoi,
    Et mes genoux tremblants se dérobent sous moi.
    Hélas !

La tragédie Phèdre de Racine a été écrite quarante ans après Le Cid de Corneille.  Ce "revoi" est évidemment un petit neuveu du "voi" de Corneille.  Je n'ose même plus parler d'un "revoi blanc" puisque le vers le dit : "Mes yeux sont éblouis, etc."   Mais je peux préciser aussi qu'aux leçons de Corneille, Racine a voulu éviter à ses comédiens, qu'emportés dans le feu déclamatoire, ils ne fassent la laison  de "revois" avec "(z)Et" du vers suivant.

    Ami, tout est-il prêt ? Mais la Reine s'avance.
    Va, que pour le départ tout s'arme en diligence.
    Fais donner le signal, cours, ordonne et revien
    Me délivrer bientôt d'un fâcheux entretien.

Le "t" de revient eût trop atermoyé la délivrance du fâcheux entretien.  Il fallait sans doute dans l'esprit de Racine, que le "revien" soit du même souffle, de la même coulée sonore, que le "Me délivrer".  Ce sont pourtant des signes qui n'apparaissent pas dans l'articulation orale des comédiens, mais ils sont présents et ressentis à la lecture, et c'est quand-même important.

    Madame, et pour sauver votre honneur combattu,
    Il faut imoler tout, et même la vertu.
    On vient, je vois Thésée.

Ah, le bel "imoler" !  Qui aurait eu idée de loger son génie là-dedans ?  Entre "immoler" et "imoler" la subjectivité de prononciation est complètement différente en effet...  Dans "immmmmoler", il y a l'irrépressible envol d'Icare par-dessus le labyrinthe, et dans imoler, rien ne s'enfle, rien ne s'élève, rien ne vole ni ne dépasse.   C'est ce que voulait Racine, car dans ce vers, il s'agissait d'araser pêle-mêle  en l'espace d'une saccade les tas de choses erronées dont on avait voulu rebâtir une coupable vie en l'absence de Thésée.  Il fallait scander l'imolation au ras du sol, dans l'égalité d'inexistence des choses imondes (pardon)...  Dans "il faut imoler tout", si l'on prononce bien le mot de Racine (il-fau-ti-mo-ler-tout), on entend le travail funeste d'un hachoir.


    De Baudelaire,  dans Les Fleurs du Mal.  (L'amuse-malade).

    Ma pauvre muse, hélas ! qu'as-tu donc ce matin ?
    Tes yeux creux sont peuplés de visions nocturnes,
    Et je vois tour à tour réfléchis sur ton teint
    La folie et l'horreur, froides et taciturnes.

Comment auriez-vous pu penser que Baudelaire arrivât en poésie sans avoir distillé minutieusement ses classiques et retenu leurs leçons ?  "Réfléchis" sort du bagage de permissivité poétique qu'il emmena avec lui jusque dans les remugles de ses Fleurs maladives, et non des artifices de la négligence et de l'étourderie. 
Pour premier point, Baudelaire n'aimait pas du tout traiter sa matière poétique au féminin, même si ce n'était que pour y tourner interminablement autour des femmes.    Je pourrais dire encore que cette faute était comme apposer dans son oeuvre la signature de son appartenance à la poésie...  et même si elle n'avait été que cela.   J'imagine que lorsqu'il conçut d'abandonner le "e" de son "réfléchis", il passa d'un seul coup dans un nouveau rapport au sens de sa vie.   A qui vouliez-vous qu'appartienne sa poésie sinon à lui seul ?  (il signa dans l'instant un acte de propriété)...   A qui vouliez-vous, devant qui, de quoi, pourquoi, fallait-il qu'il s'en justifiât ? (c'est sans doute ce qu'il a voulu dire par ce mot mutilé).

Honni soit qui sans humour y pense.

Re : Les fautes d'orthographe volontaires dans la poésie française

Baudelaire eût mieux fait d'éviter ton teint... tontaine et tonton

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

Re : Les fautes d'orthographe volontaires dans la poésie française

À ce que je vois, la majorité de ces « fautes d'orthographe » constituent ce qu'on appelle des rimes pour l'œil (voi, revoi revien) ; encor est une graphie usuelle dans la poésie « classique », comme vous avez dit ; die comme présent du subjonctif était depuis longtemps permis mais était en passe de devenir archaïque au XVIIe siècle. Quant à ce fameux réfléchis de Baudelaire, mes collègues dix-neuvièmistes me signalent que le poète préférait de loin respecter la prosodie que de se soumettre aux exigences grammaticales. Ce qui donne matière de réflexion.

L'escrivaillerie semble estre quelque symptome d'un siecle desbordé

Re : Les fautes d'orthographe volontaires dans la poésie française

P'tit prof a écrit:

Baudelaire eût mieux fait d'éviter ton teint... tontaine et tonton

Oui, en effet, mais je n'entends cela tinter que maintenant.....   ça ne colle pas bien au contexte, mais c'est joli...  ou plutôt, sinon joli, quelle que soit la particularité que l'on trouve, ce n'est jamais indifférent...  et tout dépend de l'état d'esprit dans lequel on approche les poèmes.

Honni soit qui sans humour y pense.

5 Dernière modification par araignée du soir (20-09-2012 20:24:08)

Re : Les fautes d'orthographe volontaires dans la poésie française

trevor a écrit:

À ce que je vois, la majorité de ces « fautes d'orthographe » constituent ce qu'on appelle des rimes pour l'œil (voi, revoi revien) ;

Merci trevor pour la précision...   Mais je peux ne pas être tout à fait d'accord avec cette façon sommaire de voir le problème.  Je crois que ces altérations écrites qui en principe, ne sont pas audibles, ont une influence sur le résultat oral quand-même... parce qu'elles influent sur l'état d'esprit de celui qui lit et déclame.

Honni soit qui sans humour y pense.

Re : Les fautes d'orthographe volontaires dans la poésie française

araignée du soir a écrit:

    Madame, et pour sauver votre honneur combattu,
    Il faut imoler tout, et même la vertu.
    On vient, je vois Thésée.

Ah, le bel "imoler" !  Qui aurait eu idée de loger son génie là-dedans ?  Entre "immoler" et "imoler" la subjectivité de prononciation est complètement différente en effet...  Dans "immmmmoler", il y a l'irrépressible envol d'Icare par-dessus le labyrinthe, et dans imoler, rien ne s'enfle, rien ne s'élève, rien ne vole ni ne dépasse.   C'est ce que voulait Racine, car dans ce vers, il s'agissait d'araser pêle-mêle  en l'espace d'une saccade les tas de choses erronées dont on avait voulu rebâtir une coupable vie en l'absence de Thésée.  Il fallait scander l'imolation au ras du sol, dans l'égalité d'inexistence des choses imondes (pardon)...  Dans "il faut imoler tout", si l'on prononce bien le mot de Racine (il-fau-ti-mo-ler-tout), on entend le travail funeste d'un hachoir.

Chère araignée, que votre imagination se met en branle aisément. Quoi, pour une lettre de différence, vous voyez réellement tout cela ?
Mais êtes-vous bien sûr que Racine ait écrit "imoler". La première édition semble bien porter "immoler", comme les suivantes d'ailleurs et vous avez construit sur le sable d'une mauvaise édition.
http://img15.hostingpics.net/pics/391982RacinePhdre.jpg
Tout le château de cartes s'écroule.
Vous noterez au passage un superbe "je voy" qui n'est pas une rime pour l’œil.
Nous avions mentionné dans un autre fil ces apocopes qui ne font en fait que retomber sur des formes étymologiques.
Autre curiosité à signaler : la première édition porte "notre honneur combattu". Quelques éditions plus modernes portent "votre honneur combattu".

Re : Les fautes d'orthographe volontaires dans la poésie française

Abel Boyer a écrit:

Chère araignée, que votre imagination se met en branle aisément. Quoi, pour une lettre de différence, vous voyez réellement tout cela ?

Oui, Abel Boyer : je le voi, je le sen, je l'enten ! smile
Ton document sème le trouble, en effet... mais c'était bien le but de ce sujet, d'approfondir sous tous les angles ces questions.   Merci pour ta très bonne participation !
Au hasard de mes recherches (au sujet de certaines autres fautes volontaires), j'ai cependant trouvé certains éditeurs qui s'étaient permis de corriger l'auteur (ben voyons ! l'"ortho-orthographe", tout de même !!!)...   mais ils ont été assez rares.
N'ayant été que le relecteur superficiel de ces oeuvres impérissables, sans grandes connaissances pointues à part ma sensibilité*, pourrais-tu me dire exactement l'origine du document que tu as joint ?
*(Note) Par contre je fais d'un exercice de la sensibilité une science exploratrice en soi.

Honni soit qui sans humour y pense.

Re : Les fautes d'orthographe volontaires dans la poésie française

P'tit prof a écrit:

Baudelaire eût mieux fait d'éviter ton teint... tontaine et tonton

Peut-être, mais dans l'ensemble du vers :
Et je vois tour à tour réfléchis sur ton teint
on entend une grappe de sons, un martèlement pourrait-on dire, qui communique de façon impressionnante l'effet sur le poète de ce qu'il voit.

L'escrivaillerie semble estre quelque symptome d'un siecle desbordé

9 Dernière modification par trevor† (21-09-2012 11:22:11)

Re : Les fautes d'orthographe volontaires dans la poésie française

erreur de transmission

L'escrivaillerie semble estre quelque symptome d'un siecle desbordé

Re : Les fautes d'orthographe volontaires dans la poésie française

araignée du soir a écrit:

pourrais-tu me dire exactement l'origine du document que tu as joint ?

Comme indiqué dans mon précédent message, il te suffit de cliquer sur le lien que j'ai donné pour aller lire sur Gallica la première édition de Phèdre et Hyppolyte.
http://img15.hostingpics.net/pics/485091export.jpg

Re : Les fautes d'orthographe volontaires dans la poésie française

trevor a écrit:
P'tit prof a écrit:

Baudelaire eût mieux fait d'éviter ton teint... tontaine et tonton

Peut-être, mais dans l'ensemble du vers :
Et je vois tour à tour réfléchis sur ton teint
on entend une grappe de sons, un martèlement pourrait-on dire, qui communique de façon impressionnante l'effet sur le poète de ce qu'il voit.


Ce que l'on perçoit, c'est une allitération en [t] : tour, tour, ton, teint.
(Personnellement, je trouve ton teint déplaisant, ce qui est subjectif, mais provient sans doute de la succession des deux voyelles nasales, on et in.)

Si je relis le vers en faisant abstraction de mes sentiments, je remarque que les sons en t sont quatre, groupés deux par deux, d'où une symétrie, de part et d'autre du mot... réfléchis. Il y a donc reduplication, écho, effet miroir... le miroir étant le mot réfléchis.
C'est du grand art, et cela fait oublier le tintouin.
Merci, Trevor, sans vous je ne l'aurais pas vu.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

Re : Les fautes d'orthographe volontaires dans la poésie française

P'tit prof a écrit:

effet miroir... le miroir étant le mot réfléchis.

réfléchis sur ton tain ?

Re : Les fautes d'orthographe volontaires dans la poésie française

Tintin tint du thym pour rehausser son teint. smile

L'escrivaillerie semble estre quelque symptome d'un siecle desbordé

Re : Les fautes d'orthographe volontaires dans la poésie française

Voir aussi le tout début du fil verbe Dégager + avènement + n'en ê … lacement à, qui concerne très directement la question terminologique soulevée ici.

L'escrivaillerie semble estre quelque symptome d'un siecle desbordé

Re : Les fautes d'orthographe volontaires dans la poésie française

trevor a écrit:

Voir aussi le tout début du fil verbe Dégager + avènement + n'en ê … lacement à, qui concerne très directement la question terminologique soulevée ici.

Bonjour trevor.
Je me suis reporté au fil que tu indiques (et auquel j'ai d'ailleurs aussi participé), mais sans y voir de continuité ou parallélisme thématiques avec celui-ci.
Peux-tu être plus précis ?
Le thème du présent fil étant celui de l' "intentionnalité poétique" au travers d'altérations du français que l'on peut trouver dans les poésies, je n'ai vu au tout début du fil dont tu as donné le lien, que le mot "téléologie" qui pourrait évoquer un rapport, la téléologie impliquant la notion d'une intentionnalité.   Toutefois, les deux termes appartiennent à des registres radicalement séparés, puisque l'intentionnalité poétique est une intentionnalité humaine, alors que le terme de "téléologie" se rapporte à la croyance finaliste qu'une volonté supra-humaine conduirait les réalités évolutives de l'Univers.
Outre cela, à quoi faisais-tu allusion ? neutral

Honni soit qui sans humour y pense.

Re : Les fautes d'orthographe volontaires dans la poésie française

Zut, le message concernait le fil « Analyse historique ». Excusez-moi !

L'escrivaillerie semble estre quelque symptome d'un siecle desbordé

Re : Les fautes d'orthographe volontaires dans la poésie française

Il est clair, lorsqu'on en examine plusieurs cas, souvent avec des similitudes de procédé d'un auteur à l'autre, que ces fautes ne devaient rien à l'étourderie ou à la négligence, non plus qu'à des erreurs d'éditeurs ou d'imprimeurs, qui, bien au contraire, remuent ciel et terre pour honorer la lettre native.   Il s'agit donc d'altérations orthographiques volontaires.

Codifiées et répertoriées sous le nom de licences poétiques.
Vous avez omis encores, à côté d'encor et encore.
Encor fait deux syllabes devant un mot commençant par une consonne ; encore fait deux syllabes devant un mot commençant par une voyelle (le e s'élide) et trois devant un mot commençant par une consonne ;
encores donne trois syllabes ce qui permet, en cas de besoin d'éviter l'élision devant voyelle.
Pour la même raison, la langue poétique dispose de la variante jusques.

Enfin, parler de fautes d'orthographe est trop vite dit. L'orthographe change de siècle en siècle, et chaque auteur écrit dans l'orthographe de son époque : étrange à nos yeux, mais non fautive.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

18 Dernière modification par araignée du soir (26-09-2012 19:21:38)

Re : Les fautes d'orthographe volontaires dans la poésie française

Bonjour P'tit prof  et merci à tous pour le mal canin que vous vous êtes infligé sans compter, afin de raboter mes châteaux de cartes.
    Bien imprégné de vos leçons, j'ai poursuivi mon éducation à la lumière de quelques textes spécialisés que j'ai pu trouver sur la versification et les licences poétiques.  J'ai ainsi trouvé plusieurs traités de L. J. M. Carpentier, édités en 1825... dont la version numérisée est disponible en PDF (en téléchargement libre et légal).  Je suppose que quelques d'entre vous connaissent déjà tout ça, mais je donne quand-même le lien pour d'autres que ça pourrait intéresser.
    http://books.google.fr/books?id=Fip8KhK … p;printsec
    Je voudrais vous expliquer un peu ce qui s'est passé pour le joli mot "imoler".  J'ai contrôlé mes sources à la suite de vos remontrances,  et n'ai trouvé en effet que deux sites  qui proposaient "imoler"... tandis que tous les autres immolaient la vertu de Phèdre tout normalement.   Dans ces sites où l'on "imole" hardiment l'orthographe, le texte a été obtenu par retranscription informatique...  peut-être par OCR.   J'ai pu me rendre compte que les approximations orthographiques y étaient courantes...   Je me suis fait prendre à cette fausse faute d'orthographe, tout simplement, parce que lorsque je suis tombé sur le mot, ça collait tellement bien avec une possible intention d'auteur et c'était si génial, que je suis resté vissé dessus sans me poser d'autres questions, persuadé d'avoir affaire à un exploit poétique de Racine.   Si j'ose vous répéter les suites de cette affaire, j'ai ensuite été un peu déçu de savoir que Racine n'y était finalement pour rien et me suis pris à marmonner "Ah, le con !!!" (sic).   Avouez qu'en fallant* immoler tout, et même la vertu (il y en avait donc encore ?  mais où donc ?) il y avait déjà une bonne dose de plaisante étrangeté littéraire, alors, qu'il s'y logeât aussi une finesse par la mutilation des deux "emmes-à-trempoline" du mot "immoler", n'eût pas beaucoup étonné.    (*pardon pour ce drôle de participe présent.)
    Mais je vois que la pendule va par son chemin sans m'attendre.  Je ne vous ai pas tout raconté, car dans ce que j'avais voulu faire, il me semble bien que tout pouvait ne pas être négatif.  J'y reviendrai dans un autre message.

Honni soit qui sans humour y pense.

19 Dernière modification par araignée du soir (27-09-2012 10:36:45)

Re : Les fautes d'orthographe volontaires dans la poésie française

araignée du soir a écrit:

Avouez qu'en fallant* immoler tout, et même la vertu (il y en avait donc encore ?  mais où donc ?) il y avait déjà une bonne dose de plaisante étrangeté littéraire, alors, qu'il s'y logeât aussi une finesse par la mutilation des deux "emmes-à-trempoline" du mot "immoler", n'eût pas beaucoup étonné.    (*pardon pour ce drôle de participe présent.)

Bonjour tous.
Après réflexion et repentir éprouvé, je suis revenu sur mon texte avec l'intention de modifier quelques détails, mais hélas, la possibilité de modification du message ne se maintient que dans un certain délai après lequel on ne plus rien bouger.
J'aurais voulu vous épargner la facétie de mon pseudo-participe présent "fallant"...  afin d'éviter la sombre éventualité dans laquelle on l'aurait prise au sérieux.
A ce sujet, j'ai une question d'ordre technique à poser.   Où trouve-t-on un mode d'emploi des ressources techniques du forum ?   Comment intègre-t-on une image dans un message, par exemple ?  De combien est le délai pour la possibilité de modifier/corriger un message ?  Comment peut-on disposer d'une gamme plus grande de petites lunes, leurs expressions disponibles étant un peu autistiques ? neutral

Honni soit qui sans humour y pense.

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Re : Les fautes d'orthographe volontaires dans la poésie française

La négligence

Ah ! Si on pouvait considérer
La négligence comme arme en puissance!
Elle est capable d’engendrer
Catastrophes et souffrances.
Elle est là pour dévaster
La société en éternelles vacances.

La négligence est un vilain défaut,
Elle est la cause de bien de ruines.
Elle est pour des hommes un  bourreau,
La destruction est sa routine.
Que ce soit blanc ou noir corbeau,
Tout finit dans la ravine.

Autour de toi, jette un regard,
Les exemples ne manquent point.
Parmi ceux qui chutent, la plupart
Négligent les choses de loin.
Toute la mémoire s’efface plus tard
Par la négligence et avec soin.

La négligence est maladive
Elle aveugle, tue et paralyse.
Semblable au feu que le foin avive,
Ceux qui sont atteint le disent.
Ou comme le courant qui arrive,
Et dévaste les frontières et les balises.

Chacun veut s’en défaire
De cette négligence maléfique.
Ensemble, soyons solidaires,
Bannissons ce fait endémique
Qui hante notre imaginaire,
Pour enfin connaître une vie magnifique

Beaucoup seront pénalisés,
Combien connaitront les prisons.
Leurs jugements seront le plus compliqués
Puisqu’ils sont des malfaisants.
Ils ont tué, détruit ou volé,
Ils sont pires qu’un fusil ou un tranchant.

D’un pied ferme et sans bruit,
Ses pratiques sons grandioses.
Elle rallonge les frontières ou les réduits.
Elle va vite et l’affaire est close.
Tel le noir de minuit,
Au petit jour elle s’impose.
ahcene mariche

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Re : Les fautes d'orthographe volontaires dans la poésie française

ahcene mariche a écrit:

Elle est la cause de bien de ruines.

Ceux qui sont atteint le disent.

Elle rallonge les frontières ou les réduits.

Vous avez probablement voulu illustrer le présent sujet.

Avatar : statue de Bruno Catalano

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Re : Les fautes d'orthographe volontaires dans la poésie française

Oui, sans quoi le message n'est pas bien placé.

Autrement, ça sonne un peu comme du rap si l'on rythme certains vers de façon plus satisfaisante.

Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

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