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Le forum d'ABC de la langue française

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forum abclf » Réflexions linguistiques » les diphtongues

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Messages [ 151 à 200 sur 334 ]

Re : les diphtongues

Pourquoi Saint-Hubert de Marolles est il devenu Saint-Hubert de Maroilles?

Je ne connais pas le dossier, mais je propose cette hypothèse : Marolles comporte un l mouillé, d'où la graphie Maro-lles.
Sans doute que le le mouillé a évolué en yod, et la graphie à suivi : Maro-illes.

Des étrangers ont décodé : Maroi-lles, et le nom a perdu sa prononciation.

Je vois fonctionner cela pour le nom d'un village d'Ile-de-France : Plailly.
Les indigènes prononcent Pla-illy depuis des générations, mais les étrangers disent Plai-ly.

Dans tout cela, on note la prédominance de l'écrit sur l'oral, mais il n'y a pas la moindre diphtongue en course.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

152 Dernière modification par JOURDAN (02-07-2012 01:05:45)

Re : les diphtongues

éponymie a écrit:

Un élément supplémentaire clairement énoncé, enfin. Il faut tout vous arracher.

désolé, je fais ce que je peux, compte tenu du fil, qui est quelquefois à hue et à dia (je parle de l'ensemble des contributeurs).

éponymie a écrit:

Sous-parties non isolables : développer et illustrer le concept. Parce que votre discours ci-dessous en vert semble contredire ce que vous avez dit jusqu'à présent sur ce supposé non-phonème /w/ :

Oui, s'il y a des diphtongues (ou tri) dans une langue, ce seraient des parties phonétiquement décomposables, mais avec des sous-parties non isolables phonoliquement (c'est ça la définition de la diphtongue finalement), mais là je répondais seulement à votre phonème /ra/.

Oui, je me doutais que j'allais jeter de la confusion. Notre discussion de départ est de savoir s'il y a des diphtongues, et où, en français. Pour cela j'ai été obligé de contester, de remettre en question certaines analyses qui voient un /w/, par exemple dans [waso]. Mais cela ne veut pas dire que je veux la mort de tous les /w/ du monde.

éponymie a écrit:

Mais enfin, il me semble bien avoir compris que, dans l'usage courant, pour noter un phonème donné, le symbole entre barres est le recopiage de celui entre crochets associé au phone correspondant à la réalisation la plus courante. Et j'ai compris aussi que c'est un machin théorique, par définition imprononçable a priori.

Oui, dans l'usage "courant", il y a une sorte de recopiage, c'est là que réside le danger justement. Et en général d'ailleurs, ça marche, parce que la description phonétique - sauf quand elle s'attelle à décrire des traits non-pertinents - CONTIENT en réalité une analyse, ou une pré-analyse pré-scientifique, de la langue qu'elle note (du moins dans nos langues). En fait l'invention de l'alphabet grec est l'invention de ce jeu phonologique qui décompose nos langues microphonématiques, comme Cao les appelle. C'est quand on tombe sur des phonèmes "complexes" (diphtongues/triphtongues ou consonnes aspirées, glottalisées, affriquées, etc.) que ça ne marche plus forcément.

éponymie a écrit:

QUAND allez-vous illustrer ce phonème complexe, qui comprendrait dans ses allophones un [w] + quelque chose d'autre et MONTRER votre raisonnement avec des barres, des crochets, des mots, des commutations, des contrepèteries, tout ce que vous voulez.

Euh, j'ai déjà commencé, je crois, en récapitulant : en français l'analyse impartiale conduit de plusieurs manières (contrepèt compris) a un phonème qu'on pourrait noter /u avec un petit a en indice/, qui se prononce [wa] et qui alterne avec les autres voyelles. Ce phonème, en général noté <oi>, est donc une diphtongue en français moderne, était déjà une diphtongue en français moyen, et son orthographe n'est que la matérialisation d'une prononciation historique. Il n'a jamais cessé d'être une diphtongue, sauf dans l'esprit de certains phonéticiens, qui n'ont jamais fait de phonologie et qui de toute façon n'expliquent JAMAIS ni quand, ni pourquoi, ni comment cette diphtongue aurait "disparu". Cette analyse explique mieux les faits de liaison et la morphologie des mots concernés (et encore on n'est pas arrivé à la flexion verbale, j'attendais que quelqu'un y pense) que d'y appliquer un /w/. Le /w/ peut exister par ailleurs dans les mots d'emprunt où il se comporte de façon nettement différente.


éponymie a écrit:

OÙ  ?

Pour la démonstration de l'existence dans certaines langues de parties qu'on note avec des couples consonnes voyelles (par exemple) mais qui ne seraient pas décomposables en réalité : Xuân Hạo CAO : Phonologie et linéarité. Probablement le bouquin le plus fort écrit en linguistique au XXème siècle. Une merveille, écrite dans un français charmant (version en Viet pour les amateurs). Prévoir de grosses difficultés de lecture compte tenu du problème théorique (la nature du phonème) auquel Cao s'attaque. Ne traite pas de la diphtongue en français. En cas de lecture, prévoir de tomber sur le cul tellement c'est lumineux.

153

Re : les diphtongues

Merci beaucoup pour les réponses, je vais tenter de digérer tout ça. Je crois bien qu'il y a quelque chose quelque part sur ABC sur l'évolution du digramme oi et les différentes prononciations qu'il a successivement transcrites.

https://lewebpedagogique.com/famillesdemots/files/2021/10/Les-doublets-en-fran%C3%A7ais.pdf

154

Re : les diphtongues

éponymie a écrit:

Merci beaucoup pour les réponses, je vais tenter de digérer tout ça. Je crois bien qu'il y a quelque chose quelque part sur ABC sur l'évolution du digramme oi et les différentes prononciations qu'il a successivement transcrites.

Je vous en prie, je fais de mon mieux pour rester clair, cool et ne pas aller plus loin que ce que je comprends, mais par nature je travaille souvent en offrant des pistes, pas des réponses toutes faites. Oui, c'est hautement probable que quelqu'un en parle, mais si ce quelqu'un reste dans une optique phonétique, il se pourrait qu'à un moment de l'évolution de "l'ancienne diphtongue" notée <oi> il "s'aperçoive" ou il "décrète" que le "segment" a cessé d'être une diphtongue, un beau matin, peut-être grâce à l'apparition d'un glide d'une nature différente des glides qui existaient dans les anciennes diphtongues. Tenez moi au courant, je suis anxieux d'avance de savoir comment ces anciens glides diphtonguaux se sont changés en glideurs autonomes, entraînant avec eux la disparition de la diphtongue (en français moderne lol).

155 Dernière modification par JOURDAN (02-07-2012 01:31:42)

Re : les diphtongues

P'tit prof a écrit:

Je ne connais pas le dossier, mais je propose cette hypothèse : Marolles comporte un l mouillé, d'où la graphie Maro-lles.
Sans doute que le le mouillé a évolué en yod, et la graphie à suivi : Maro-illes.

Des étrangers ont décodé : Maroi-lles, et le nom a perdu sa prononciation.

Je vois fonctionner cela pour le nom d'un village d'Ile-de-France : Plailly.
Les indigènes prononcent Pla-illy depuis des générations, mais les étrangers disent Plai-ly.

Dans tout cela, on note la prédominance de l'écrit sur l'oral, mais il n'y a pas la moindre diphtongue en course.

Oui, je souscrit à cette analyse à 100%. De nombreux toponymes ne sont connus sous leur vrai nom que localement, les "étrangers", qui sont souvent les présentateurs de la télé nationale en fait repartent juste de l'orthographe, et nous font des Bruxelles avec un [x], des Millau (comme celui de la Vénus) et autres Mètze....

De très nombreux indices (même si on ne lit pas Littré, qui en parle tout le temps) existent de la réorganisation générale du " (vrai) l mouillé" en français vers un yod (que certains continuent à appeler L mouillé) dans tous les mots, pas seulement dans les noms de lieux. Si on prend paille, prononcé [paj] chez nous mais presque toutes les autres langues romanes ont [palja], soit le vrai l mouillé (l'espagnol a une jota, une évolution un peu divergente). Le placement graphique d'un i devant les groupes ll ressemble effectivement très fort à une tentative de noter le changement phonétique en cours.

Décider s'il y a une diphtongue ou non dans l'aboutissement, une fois que nous avons fait cette analyse d'une évolution aberrante, n'a plus d'intérêt en soi. Ce genre d'idée se discute sur les mots réguliers. Mais le dictat évoque d'autres dictats, une méthode de travail basé sur les dictats.

156

Re : les diphtongues

éponymie a écrit:

Oui, c'est enfin clair (les commutations qui ne donnent pas forcément des phonèmes, pas le fait que vous le disiez depuis le début smile ). Et ce n'est pas vous qui me l'avez fait comprendre alors que cela aurait été si simple. Je ne vous reproche pas de ne pas être foutu d'entrer dans les arcanes de mes raisonnements tordus moi smile.


Ah bon, tant mieux, comment êtes vous parvenu à cette conclusion, j'espère au moins vous avoir aidé à chercher la petite bête ? Au fait, en revenant sur les anciens post, j'ai recherché cette question, que je croyais avoir posée, mais que je ne retrouve plus :

L'exemple de commutation donnée sur le site SFU, entre Pont et bon, et censé donner à la fois les phonèmes /p/ et /b/ (et non [p] et [graphème b], qui sont des phones) que donne-t-il en réalité ?

Question ouverte, messieurs (dames ?)

157 Dernière modification par JOURDAN (02-07-2012 05:52:12)

Re : les diphtongues

greg a écrit:

Carton a raison pour le français hexagonal sous ses deux formes principales : les grandes pseudonormes méridionale et septentrionale.

Si j'ai bien compris la position de JOURDAN, il prétend que les mots pied, roi et huit devraient être appréhendés comme suit :
     pi̯e
     ʁu̯a
     y̯it
et non ainsi que le fait la tradition :
     pje
     ʁwa
     ɥit.

Ce qui signifie que les trois consonnes j (yé), w (oué) et ɥ (ué)   — les trois consonnes qui portent l'étiquette "semi-consonnes" ou "semi-voyelles" —   sont pour lui les trois voyelles i, u et y sous une forme altérée (initiale de diphtongue)   ET   extrêmement brève + totalement inaccentuée (diphtongues montantes).

Non, vous n'avez pas bien compris la position de Jourdan. Jourdan il ne "prétend" pas, Jourdan, il propose d'analyser : 1 en partant d'une définition 2 en se basant sur une méthode, qui comprend l'utilisation contrastées des notations phonétiques et phonologiques, sans quoi on ne comprend même pas de quoi on parle 3 en triant parmi les conclusions provisoires celles qui permettent le mieux de construire une représentation (théorique) du système phonologique (inconscient) sous-jacent aux productions phonétiques.

greg a écrit:

On retrouve ce genre de vue dans le Wikipédia francophone sur les diphtongues, au sein d'une longue section intitulée « Une théorie concurrente ». Il s'agit ni plus ni moins que de la thèse de JOURDAN.

Oui, et en étudiant les délires paranoïaques, on retrouve ce genre de turpitude mentale qu'on a déjà identifié chez les idiots  normaux de village (non, je me moque de votre phrase dédaigneuse, ça me fait rire). Effectivement, une de mes brèves contributions se trouve dans cette page, à vrai dire mes arguments n'étaient pas si avancés à l'époque, j'ai progressé.  Wikipedia a immédiatement produit des individus acharnés à faire disparaitre "ma théorie"de la page, et je m'étonne qu'ils n'y soient pas arrivés, petit à petit ou d'un seul coup. L'antériorité de ma partie, et l'absence de réponse nette aux questions que j'y pose a pour le moment suffit à les arrêter, mais ils doivent ronger leur frein. Leur partie consiste à répéter et asséner les mêmes poncifs anti-diphtongue, sans aucune justification, citation, ou début de démonstration bien sûr.

158 Dernière modification par JOURDAN (02-07-2012 22:31:12)

Re : les diphtongues

greg a écrit:

Ce qui signifie que les trois consonnes j (yé), w (oué) et ɥ (ué)   — les trois consonnes qui portent l'étiquette "semi-consonnes" ou "semi-voyelles" —   sont pour lui les trois voyelles i, u et y sous une forme altérée (initiale de diphtongue)   ET   extrêmement brève + totalement inaccentuée (diphtongues montantes).

Non, pas du tout, je ne vois pas trois "consonnes" qui "portent l'étiquette SC ou SV" et qui seraient pour moi "les trois voyelles altérées" etc. charabia total pour moi. Que vois-je alors ? Je vois qu'il ne faut pas confondre la description et la structuration. Décrire est le travail des phonéticiens, libre à eux de "voir" ou même d'entendre des consonnes, des semi-consonnes, des semi-voyelles ou même des diphtongues montantes (définition du premier mot ?). La structuration est l'obtention d'un système phonologique. Il se fait en essayant de comprendre quelles sont les unités effectives réelles de la langue, quel que soit leur aspect de surface, semi-montant ou semi-descendant. La phonologie est bête et méchante, elle ne connait que les phonèmes. En ce qui concerne le sens général de votre phrase, il suffit de me relire pour constater que les idées que vous me prêtez ne sont pas du tout les miennes. Je n'ai pas affirmé que les SC étaient les voyelles, juste en passant j'ai montré que Martinet (pas une petite pointure tout de même) semblait avoir cette pratique. Je ne cautionne pas tout ce qu'il écrit, loin de là. Ce que moi j'ai dit, et signé Jourdan, c'est que les utilisateurs de la semi-consonnes ne paraissent pas s'inquiéter de préciser si leur semi-consonne est en réalité un allophone (comme dans la partie phonétique de la SFU) ou bien un vrai phonème distinct de "sa" voyelle, comme soudainement dans la partie phonologique du même site. En fait je les accuse même de rester dans le vague parce que ça les arrange et que la semi-consonne s'effondre dès qu'on veut régler ce point.

greg a écrit:

Même chose dans le Wikipédia anglophone au sujet des "diphtongues" françaises (hors français nord-américain, s'entend) :
« In French, /wa/, /wɛ̃/, and /ɥi/ may be considered true diphthongs (that is, fully contained in the syllable nucleus: [u̯a], [u̯ɛ̃], [y̯i]). Other sequences are considered part of a glide formation process that turns a high vowel into a semivowel (and part of the syllable onset) when followed by another vowel. »
En français, /wa/, /wɛ̃/, and /ɥi/ sont assimilables à de vraies diphtongues — en raison de leur inclusion dans le noyau syllabique : [u̯a], [u̯ɛ̃], [y̯i]. Les autres combinaisons sont dotées d'une glissante issue d'une voyelle fermée et prévocalique changée en semi-voyelle (élément de l'attaque syllabique).
Inutile de préciser que le Wikipédia anglophone oscille entre argument d'autorité et authentique gloubi-boulga circulaire.

Alors, "même chose", faudrait savoir, parce je ne suis jamais intervenu dans la partie anglophone, qui voyait primitivement et naïvement plein de diphtongues (quelle que puisse être leur définition) en français. Cette partie a pas mal changé au cours des années d'ailleurs. On dirait que le côté obscur de la force (anti-diphtongue) y a fait des changements et même que je ne reconnais plus, dans votre extrait, ce que j'y ai vu il y a quelques mois.... Ce passage est lamentable effectivement, ne serait-ce que par l'utilisation des barres obliques pour se référer à une observation phonétique et on se doute aussi que s'il y a des vraies diphtongues et des fausses diphtongues, la longueur de la discussion infinie pour les reconnaître phonétiquement sera au moins doublée, peut-être triplée... et juste un petit point dont je voulais parler à un autre endroit mais tant pis : se limiter à l'aspect de la syllabe ne pourra pas donner de réponse, en tout cas en français, car le français a une caractéristique, assez rare je crois, ses syllabes ne respectent pas la morphologie des morphèmes, ni même des "mots"  traditionnels.

Pour finir, l'évocation de argument d'autorité et du gloubi-glouba, j'ai adoré, mais dans les écrits que je rencontre sur la diphtongue, j'ai plutôt rencontré une coïncidence de ces deux techniques, pas une oscillation/opposition, à moins que ce soit justement ce que vous vouliez dire. La diphtongue (sans définition) a disparu en français moderne (gloubi-boulga) et c'est vrai mon vieux parce que Untel a écrit qu'il n'y en avait plus (argument d'autorité) etc.

159 Dernière modification par JOURDAN (02-07-2012 06:27:34)

Re : les diphtongues

greg a écrit:

Pour le français, Canepari pense  que les séquences traditionellement présentées avec yé, ué et oué ne sont nullement des diphtongues. En revanche il entend des diphthongues non phonémiques dans :
     [lɪ̯i·vʁə]     /     li·vʁə     /     livre
     [ʁʊ̯u·ʒə]     /     ʁu·ʒə     /     rouge.
Donc aucun rapport avec la thèse de JOURDAN.

Oui, alors là, c'est sûr, surtout s'il "entend des diphtongues non phonémiques", il vaudrait mieux le rapprocher de Jeanne d'Arc que de moi.

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Re : les diphtongues

JOURDAN a écrit:

Oui, c'est hautement probable que quelqu'un en parle, mais si ce quelqu'un reste dans une optique phonétique, il se pourrait qu'à un moment de l'évolution de "l'ancienne diphtongue" notée <oi> il "s'aperçoive" ou il "décrète" que le "segment" a cessé d'être une diphtongue, un beau matin, peut-être grâce à l'apparition d'un glide d'une nature différente des glides qui existaient dans les anciennes diphtongues. Tenez moi au courant, je suis anxieux d'avance de savoir comment ces anciens glides diphtonguaux se sont changés en glideurs autonomes, entraînant avec eux la disparition de la diphtongue (en français moderne lol).

J'ai retrouvé le message mais comme il a été rédigé sur une ancienne version du forum, il est devenu peu clair (des points d'interrogation un peu partout) : le passage au glide [w] était hypothésé au XVIIe siècle ([we]), une période précédente connaissant encore la diphtongue. Mais comme c'était un rapide récapitulatif, il faudra attendre d'avoir plus d'infos. Bien entendu je ne souscris pas à vos "s'apercevoir" et "décréter".

https://lewebpedagogique.com/famillesdemots/files/2021/10/Les-doublets-en-fran%C3%A7ais.pdf

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Re : les diphtongues

éponymie a écrit:

J'ai retrouvé le message mais comme il a été rédigé sur une ancienne version du forum, il est devenu peu clair (des points d'interrogation un peu partout) : le passage au glide [w] était hypothésé au XVIIe siècle ([we]), une période précédente connaissant encore la diphtongue. Mais comme c'était un rapide récapitulatif, il faudra attendre d'avoir plus d'infos. Bien entendu je ne souscris pas à vos "s'apercevoir" et "décréter".

D'après le bref récapitulatif que vous en faites, c'est pourtant exactement ce qu'on doit y trouver (un constat sans aucune démonstration), la diphtongue (qui à mon avis de non phonéticien doit bien contenir quelque sorte de "glide" vous ne croyez pas ?) "passe au glide" et tout est dit, il n'y a plus de diphtongue. Ce qui est fort, c'est que juste avant qu'il y en ait plus, il en avait encore une ! Mon grand-père d'ailleurs, nous disait souvent que Napoléon, cinq minutes avant sa mort, était toujours vivant. Je n'ai pu le vérifier dans les ouvrages historiques toutefois, enfin jusqu'à aujourd'hui, mais je compte beaucoup sur les nouvelles techniques, extraction d'ADN etc.

Le principal intérêt de ce post, si vous pouvez nous en donner le lien, serait de localiser éventuellement l'origine de cette théorie (ou hypothèse).

162 Dernière modification par éponymie (02-07-2012 22:54:30)

Re : les diphtongues

JOURDAN a écrit:

Ce qui est fort, c'est que juste avant qu'il y en ait plus, il en avait encore une !

Vous avez un drole de manière de présenter les choses. Henriette Walter quand elle parlait du passage de la prononciation de -als ([als]) à -aux ([o], épargnez-moi les remarques sur la graphie), donnait en exemple le cas de Georges Marchais qui prononcait le l à la manière dont on suppose qu'il se prononçait au XIIe siècle (le fameux "c'est un scandale !") et qui a ensuite évolué en [aus], [os] puis [o]. Qui a dit que l'évolution de la prononciation est uniforme partout et au même moment. Vous ?

https://lewebpedagogique.com/famillesdemots/files/2021/10/Les-doublets-en-fran%C3%A7ais.pdf

163 Dernière modification par JOURDAN (02-07-2012 23:17:30)

Re : les diphtongues

éponymie a écrit:

Vous avez un drole de manière de présenter les choses. Henriette Walter quand elle parlait du passage de la prononciation de -als ([als]) à -aux ([o], épargnez-moi les remarques sur la graphie),

Remarque sur la graphie : cette graphie est très bonne.

éponymie a écrit:

donnait en exemple le cas de Georges Marchais qui prononcait le l à la manière dont on suppose qu'il se prononçait au XIIe siècle (le fameux "c'est un scandale !") et qui a ensuite évolué en [aus], [os] puis [o]. Qui a dit que l'évolution de la prononciation est uniforme partout et au même moment. Vous ?

Euh, passionnant. Cette dame a-t-elle aussi vu à la télé la diphtongue disparaître ? Et moi, comment j'aurais dit un truc pareil?

Moi ce que je dis, c'est que pour montrer que toutes les diphtongues ont "disparu" en français moderne (une affirmation du type "la prononciation est uniforme partout et simultanément" je dirais en passant), je résume l'affirmation qu'on lit généralement. Il faudrait 1 dire de quelle définition on part 2 faire une liste des diphtongues qu'on avait 3 au moins pour quelques unes expliquer ce qu'elle sont devenues (amuies, monophtongue, voyelle + consonne ????) comme pour le [als]

Enfin, je parle de ce que "devrait" faire un phonéticien. Pour un phonologiste/phonologue (?) nul besoin de faire tout ça, s'il a une bonne définition de la diphtongue, il peut déterminer s'il y en a ou pas sans remonter dans le temps. Les linguistes étudient de fait de nombreuses langues dont on n'a aucun témoignage historique passé, on a un peu tendance à l'oublier, nous qui baignons dans notre culture écrite et notre héritage latino-IE....

164 Dernière modification par greg (02-07-2012 23:40:59)

Re : les diphtongues

JOURDAN a écrit:
éponymie a écrit:

QUAND allez-vous illustrer ce phonème complexe, qui comprendrait dans ses allophones un [w] + quelque chose d'autre et MONTRER votre raisonnement avec des barres, des crochets, des mots, des commutations, des contrepèteries, tout ce que vous voulez.

Euh, j'ai déjà commencé, je crois, en récapitulant : en français l'analyse impartiale conduit de plusieurs manières (contrepèt compris) a un phonème qu'on pourrait noter /u avec un petit a en indice/, qui se prononce [wa] et qui alterne avec les autres voyelles. Ce phonème, en général noté <oi>, est donc une diphtongue en français moderne, était déjà une diphtongue en français moyen, et son orthographe n'est que la matérialisation d'une prononciation historique. Il n'a jamais cessé d'être une diphtongue, sauf dans l'esprit de certains phonéticiens, qui n'ont jamais fait de phonologie et qui de toute façon n'expliquent JAMAIS ni quand, ni pourquoi, ni comment cette diphtongue aurait "disparu". Cette analyse explique mieux les faits de liaison et la morphologie des mots concernés (et encore on n'est pas arrivé à la flexion verbale, j'attendais que quelqu'un y pense) que d'y appliquer un /w/. Le /w/ peut exister par ailleurs dans les mots d'emprunt où il se comporte de façon nettement différente.

message 152

Ta notation   — "u avec un petit a en indice", que je symbolise ainsi, faute de mieux : Ua —   pour la graphie <oi> de <roi> suggère une diphtongue descendante. Une telle diphtongue est notée ua̯ en API : l'élément vocalique final est inaccentué. Or dans <roi> l'accent porte sur a et certainement pas sur l'objet du contentieux, soit le phon(èm)e post-ʁ qui précéde a. Si par contre ta notation signifie u̯a, il serait alors judicieux de la noter uA   — soit petit u en indice suivi d'un a normal —   pour illustrer le caractère ascendant de la diphtongue.



Tu recours fort peu à la transcription phoné(ma)tique. C'est du moins ce qu'il me semble. Les symboles API ne viennent pas fréquemment étayer tes propos. Les symboles de ta propre facture (u avec un petit a en indice) paraissent maladroits et contre-intuitifs. Quand on essaie de traduire tes conceptions en symboles    — genre pi̯e, ʁu̯a et y̯it —   tu protestes sans fournir le moindre élément tangible qui permette de saisir ta pensée.



JOURDAN a écrit:
greg a écrit:

Ce qui signifie que les trois consonnes j (yé), w (oué) et ɥ (ué)   — les trois consonnes qui portent l'étiquette "semi-consonnes" ou "semi-voyelles" —   sont pour lui les trois voyelles i, u et y sous une forme altérée (initiale de diphtongue)   ET   extrêmement brève + totalement inaccentuée (diphtongues montantes).

Non, pas du tout, je ne vois pas trois "consonnes" qui "portent l'étiquette SC ou SV" et qui seraient pour moi "les trois voyelles altérées" etc. charabia total pour moi. Que vois-je alors ? Je vois qu'il ne faut pas confondre la description et la structuration. Décrire est le travail des phonéticiens, libre à eux de "voir" ou même d'entendre des consonnes, des semi-consonnes, des semi-voyelles ou même des diphtongues montantes (définition du premier mot ?). La structuration est l'obtention d'un système phonologique. Il se fait en essayant de comprendre quelles sont les unités effectives réelles de la langue, quel que soit leur aspect de surface, semi-montant ou semi-descendant. La phonologie est bête et méchante, elle ne connait que les phonèmes. En ce qui concerne le sens général de votre phrase, il suffit de me relire pour constater que les idées que vous me prêtez ne sont pas du tout les miennes. Je n'ai pas affirmé que les SC étaient les voyelles, juste en passant j'ai montré que Martinet (pas une petite pointure tout de même) semblait avoir cette pratique. Je ne cautionne pas tout ce qu'il écrit, loin de là. Ce que moi j'ai dit, et signé Jourdan, c'est que les utilisateurs de la semi-consonnes ne paraissent pas s'inquiéter de préciser si leur semi-consonne est en réalité un allophone (comme dans la partie phonétique de la SFU) ou bien un vrai phonème distinct de "sa" voyelle, comme soudainement dans la partie phonologique du même site. En fait je les accuse même de rester dans le vague parce que ça les arrange et que la semi-consonne s'effondre dès qu'on veut régler ce point.

message 158

Si tu relis posément, tu constateras qu'il n'est pas dit que tu voyais trois consonnes qui seraient pour toi trois voyelles. Il est écrit qu'il y a trois consonnes et que tu vois trois voyelles. Si tu ne voyais pas trois voyelles, aucune de celles-ci ne pourrait être le segment initial des dipthongues montantes dans <pied>, <roi> et <huit>   —   je me fais l'avocat du diable : je pars d'une principe qu'il y a bien diphtongue et que celle-ci ne peut qu'être montante.

Le reste du développement n'est que verbosité excessive. Tu gagnerais à exposer ton avis de façon plus factuelle. L'utilisation des conventions API usuelles servirait ta cause : je pense au demi-cercle souscrit qui identifie l'élément faible de la diphtongue.

Pour finir, jamais je n'ai affirmé que tu confondais des voyelles (les éléments faibles des prétendues diphtongues montantes) avec des consonnes (yé, ué et oué). Je dis juste que si tu parles de diphtongues, ce qui me paraît être le cas, il ne saurait alors être question de consonnes. Maintenant libre à toi de penser que yé, ué et oué n'existent pas en tant que consonnes ni même en tant que phonèmes. Mais si tu veux convaincre de la justesse de tes vues, il va falloir démontrer.

165

Re : les diphtongues

greg a écrit:

message 152
Ta notation   — "u avec un petit a en indice", que je symbolise ainsi, faute de mieux : Ua —   pour la graphie <oi> de <roi> suggère une diphtongue descendante. Une telle diphtongue est notée ua̯ en API : l'élément vocalique final est inaccentué. Or dans <roi> l'accent porte sur a et certainement pas sur l'objet du contentieux, soit le phon(èm)e post-ʁ qui précéde a. Si par contre ta notation signifie u̯a, il serait alors judicieux de la noter uA   — soit petit u en indice suivi d'un a normal —   pour illustrer le caractère ascendant de la diphtongue.

En phonologie, entre barres obliques donc, on ne NOTE PAS les particularités phonétiques des phonèmes. C'est vrai que généralement, on met entre barres obliques une "lettre" qui rappelle vaguement les notations phonétiques. Ce n'est pas obligatoire et en toute liberté, on pourrait mettre n'importe quel simbole, des /%/ ou des /$/. Par contre, normalement, on devrait SUIVRE la règle : un phonème = une lettre, donc éviter absolument de noter les diphtongues (phonème complexe) avec deux lettres égales, quoiqu'on l'a vu, il y a des possibilités de les mettre entre parenthèses, ou de les souligner, bref, chacun son style, mais il est exclu de noter la nature "ascendante" ou "descendante" en phonologie. Mon idée est de noter juste la lettre représentant le "son de départ" en caractère normaux, mais c'est vrai qu'elle n'est pas forcément très bonne, pas à cause des subtilités phonétiques, irrelevantes (tiens mon correcteur souligne ce mot), mais à cause des difficulté à taper ça sur un clavier et surtout sur le gros point d'intérrogation : que verra untel ou untel à l'autre bout du web ?

166 Dernière modification par JOURDAN (02-07-2012 23:57:05)

Re : les diphtongues

greg a écrit:

Tu recours fort peu à la transcription phoné(ma)tique. C'est du moins ce qu'il me semble. Les symboles API ne viennent pas fréquemment étayer tes propos. Les symboles de ta propre facture (u avec un petit a en indice) paraissent maladroits et contre-intuitifs. Quand on essaie de traduire tes conceptions en symboles    — genre pi̯e, ʁu̯a et y̯it —   tu protestes sans fournir le moindre élément tangible qui permette de saisir ta pensée.

Il n'y a pas de transcription "phoné(ma)tique". Il y a des transcriptions [phonétiques] d'une part et des transcription /phonologiques/ (/phonémique/, /phonématique/ à la rigueur) d'autre part. Comme je viens de l'écrire, mes symboles sont peut-être "maladroits", mais la notation est libre en phonologie, tu peux noter un phonème comme tu voudras, du moment qu'il sera entre barres obliques, je comprendrai. Ma pensée tangible est que tes notations en bleu, dépourvues de signes conventionnels linguistiques qui ont été conçues pour qu'on sache de quoi on parle, sont MAUVAISES.

167 Dernière modification par JOURDAN (03-07-2012 00:29:07)

Re : les diphtongues

greg a écrit:

Si tu relis posément, tu constateras qu'il n'est pas dit que tu voyais trois consonnes qui seraient pour toi trois voyelles. Il est écrit qu'il y a trois consonnes et que tu vois trois voyelles. Si tu ne voyais pas trois voyelles, aucune de celles-ci ne pourrait être le segment initial des dipthongues montantes dans <pied>, <roi> et <huit>   —   je me fais l'avocat du diable : je pars d'une principe qu'il y a bien diphtongue et que celle-ci ne peut qu'être montante.

"je vois trois voyelles" ne veut rien dire pour moi. Une diphtongue est UN segment (au sens habituel en phonologie), elle ne peut avoir de "segment initial". J'ai déjà répondu au sujet de la question des choses montantes ou descendantes, aspect phonétique qui ne peut rentrer en ligne de compte en phonologie, pas plus que le fait d'avoir un aspect de voyelle, de consonne.

greg a écrit:

Le reste du développement n'est que verbosité excessive. Tu gagnerais à exposer ton avis de façon plus factuelle. L'utilisation des conventions API usuelles servirait ta cause : je pense au demi-cercle souscrit qui identifie l'élément faible de la diphtongue.

Je n'ai pas l'intention de rentrer dans ce que tu appelles les "conventions API", la première des conventions est de noter entre crochets tout ce qui est phonétique, je m'y conforme. Ce que je mets à l'intérieur n'est pas très important pour ma démonstration car, comme je l'ai déjà écrit avec ma verbosité excessive, la description phonétique ne peut mener à la compréhension de ce qu'est une diphtongue, seulement nous en éloigner de plus en plus (en distinguant des glides, puis des glides sourds et sonores, etc.). Mes démonstrations sont phonologiques.

greg a écrit:

Pour finir, jamais je n'ai affirmé que tu confondais des voyelles (les éléments faibles des prétendues diphtongues montantes) avec des consonnes (yé, ué et oué). Je dis juste que si tu parles de diphtongues, ce qui me paraît être le cas, il ne saurait alors être question de consonnes. Maintenant libre à toi de penser que yé, ué et oué n'existent pas en tant que consonnes ni même en tant que phonèmes. Mais si tu veux convaincre de la justesse de tes vues, il va falloir démontrer.

Voyelles et consonnes ne sont que des mots DESCRIPTIFS. En phonologie, on peut s'en passer. Un phonème qui serait une "consonne" s'oppose à une autre "consonne" de la même façon qu'il s'opposerait à une "voyelle" d'ailleurs en français (dans  toutes les langues IE) on constate effectivement une liberté paradigmatique pour choisir le prochain phonème, consonne ou voyelle, comme dans Des chiffres et des lettres. Par contre on ne peut pas parler de "yéyé", de "oué-oué" ou que sais-je, cela ne veut rien dire. Mes "démonstrations", plutôt des propositions, sont, et resteront dans le domaine phonologique. Je n'ai pas l'intention de descendre m'embourber au niveau phonétique qui, par définition, ne peut produire aucune démonstration. La linguistique moderne est née quand des gens se sont aperçus que les bases descriptives de la philologie, et les outils pointus de la phonétique resteraient indéfiniment imprécis, impropres à tout raisonnement, à toute démonstration. La découverte de la nature structurale des oppositions est reportée en phonétique bien sûr, mais c'est une découverte de la phonologie. Entre ces deux sciences passe une frontière invisible, mais bien réelle qui nécessite une réévaluation personnelle, tellement elle a une nature révolutionnaire : le phonème n'est pas défini par ce qu'il EST (comme son pendant phonétique, le phone) mais par la façon dont il s'OPPOSE.

168 Dernière modification par greg (03-07-2012 01:11:36)

Re : les diphtongues

JOURDAN a écrit:

En phonologie, entre barres obliques donc, on ne NOTE PAS les particularités phonétiques des phonèmes. C'est vrai que généralement, on met entre barres obliques une "lettre" qui rappelle vaguement les notations phonétiques. Ce n'est pas obligatoire et en toute liberté, on pourrait mettre n'importe quel simbole, des /%/ ou des /$/.

message 165

Oui, en phonématique on fait théoriquement ce qu'on veut. L'absence de crochets vaut la même chose que leur remplacement par des barres obliques : le non-crochet (matérialisé par du vide ou un couple de barres) signifie qu'on se situe hors phonétique. C'est ce dont il était question message 132 avec colargol52 et /colargol52/.



JOURDAN a écrit:

Par contre, normalement, on devrait SUIVRE la règle : un phonème = une lettre, donc éviter absolument de noter les diphtongues (phonème complexe) avec deux lettres égales, quoiqu'on l'a vu, il y a des possibilités de les mettre entre parenthèses, ou de les souligner, bref, chacun son style, mais il est exclu de noter la nature "ascendante" ou "descendante" en phonologie.

message 165

Non, justement la règle n'interdit pas de poser des conventions. Le demi-cercle souscrit est une convention qui déclare l'unité de deux symboles distincts. Elle reflète aussi la hiérarchie accentuelle qui frappe les deux éléments vocaliques symbolisés dont l'amalgame forme l'unité dénommée "diphtongue". D'où les diphtongues ascendantes type u̯a et les diphtongues descendantes type ua̯.

Il est utile de distinguer u̯a de ua̯. Notamment pour la controverse qui nous anime : wa contre u̯a et non pas wa contre ua̯.



JOURDAN a écrit:

[...] il est exclu de noter la nature "ascendante" ou "descendante" en phonologie. Mon idée est de noter juste la lettre représentant le "son de départ" en caractère normaux, mais c'est vrai qu'elle n'est pas forcément très bonne, pas à cause des subtilités phonétiques, irrelevantes (tiens mon correcteur souligne ce mot), mais à cause des difficulté à taper ça sur un clavier et surtout sur le gros point d'intérrogation : que verra untel ou untel à l'autre bout du web ?

message 165

En quel honneur cela est-il exclu ? La fièvre ne disparaît pas quand on change de thermomètre. Le recours à un symbole unique non susceptible de fragmentation ne fait pas de la diphtongue un phénomène non complexe. La tradition a éprouvé le besoin de reproduire le caractère complexe de la diphtongue jusque dans le symbole de la diphtongue. En quoi cela est-il néfaste ?

Au lieu de discuter du sexe des anges (symbolisme), allons droit au but. La distinction entre langue (phonème) et discours (phone), voilà une démarche probablement plus féconde que l'esthétisme de la symbologie.



JOURDAN a écrit:

Il n'y a pas de transcription "phoné(ma)tique". Il y a des transcriptions [phonétiques] d'une part et des transcription /phonologiques/ (/phonémique/, /phonématique/ à la rigueur) d'autre part.

message 166

Si nous avons un code phonétique pour le discours et un code phonématique pour la langue, nous avons donc un code phoné(ma)tique pour le langage.



JOURDAN a écrit:

Comme je viens de l'écrire, mes symboles sont peut-être "maladroits", mais la notation est libre en phonologie, tu peux noter un phonème comme tu voudras, du moment qu'il sera entre barres obliques, je comprendrai.

message 166

Tu es libre d'utiliser les symboles qui te plairont. Mais à partir du moment où ceux-ci sont iconiques et quasi décalqués, un minimum de cohérence s'impose.



JOURDAN a écrit:

Ma pensée tangible est que tes notations en bleu, dépourvues de signes conventionnels linguistiques qui ont été conçues pour qu'on sache de quoi on parle, sont MAUVAISES.

message 166

Très bien. Je comprends que tu préfères le non-crochet sous forme de barres plutôt que le non-crochet sous forme de vide. Je comprends aussi que tu n'as pas remarqué que j'utilisais le bleu pour tout ce qui est phoné(ma)tique.



JOURDAN a écrit:

Une diphtongue est UN segment (au sens habituel en phonologie), elle ne peut avoir de "segment initial". J'ai déjà répondu au sujet de la question des choses montantes ou descendantes, aspect phonétique qui ne peut rentrer en ligne de compte en phonologie, pas plus que le fait d'avoir un aspect de voyelle, de consonne.

message 167

Un ensemble de meubles n'est pas un meuble, là je suis d'accord avec toi. Mais dire qu'un ensemble de meubles n'a rien de commun avec le mobilier, ça me paraît plus délicat... Si je te suis bien, il n'y a en langue ni voyelle ni consonne. On retrouverait ces deux espèces dans le seul discours.



JOURDAN a écrit:

Je n'ai pas l'intention de rentrer dans ce que tu appelles les "conventions API", la première des conventions est de noter entre crochets tout ce qui est phonétique, je m'y conforme. Ce que je mets à l'intérieur n'est pas très important pour ma démonstration car, comme je l'ai déjà écrit avec ma verbosité excessive, la description phonétique ne peut mener à la compréhension de ce qu'est une diphtongue, seulement nous en éloigner de plus en plus (en distinguant des glides, puis des glides sourds et sonores, etc.). Mes démonstrations sont phonologiques.

message 167

Au moins c'est plus clair : seuls les crochets t'importent au niveau transcription. Ta démarche est résolument phonématique — soit.

Mais qu'en est-il de tes démonstrations ?



JOURDAN a écrit:

Mes "démonstrations", plutôt des propositions, sont, et resteront dans le domaine phonologique. Je n'ai pas l'intention de descendre m'embourber au niveau phonétique qui, par définition, ne peut produire aucune démonstration. La linguistique moderne est née quand des gens se sont aperçus que les bases descriptives de la philologie, et les outils pointus de la phonétique resteraient indéfiniment imprécis, impropres à tout raisonnement, à toute démonstration. La découverte de la nature structurale des oppositions est reportée en phonétique bien sûr, mais c'est une découverte de la phonologie. Entre ces deux sciences passe une frontière invisible, mais bien réelle qui nécessite une réévaluation personnelle, tellement elle a une nature révolutionnaire : le phonème n'est pas défini par ce qu'il EST (comme son pendant phonétique, le phone) mais par la façon dont il s'OPPOSE.

message 167

Ah oui, des propositions... Le terme est plus sûr.

Si la phonétique peut à la rigueur se targuer d'être une science, ce n'est certainement pas le cas de la phonématique. Ne te méprends pas : dans mon esprit le terme "science" ne signifie pas "meilleur" ou "admirable" mais plutôt "secondaire" ou "contingent". La langue (la phonématique avec), elle, est une « avant-science » pour reprendre les mots de Gustave Guillaume — lequel avait déjà fait le départ entre le systématique et le sémiologique dès le début du XXe siècle. Il avait aussi établi le lien complexe existant entre ces deux notions.

Quant à la nature négative (oppositive, non positive) du phonème, c'est pas vraiment une découverte. Le principe est omniprésent en langue et dépasse la seule phonologie.

169

Re : les diphtongues

greg a écrit:

Oui, en phonématique on fait théoriquement ce qu'on veut. L'absence de crochets vaut la même chose que leur remplacement par des barres obliques : le non-crochet (matérialisé par du vide ou un couple de barres) signifie qu'on se situe hors phonétique. C'est ce dont il était question message 132 avec colargol52 et /colargol52/.

Non, l'absence de crochets qui "remplacerait" les barres obliques ne vaudrait que pour ceux qui situent mal la frontière dont je viens de parler entre phonétique et phonologie. Ce n'est pas moi qui l'ai inventée et on ne fait pas "ce qu'on veut". Si on prend par exemple la page de Wikipedia fr.wikipedia.org/wiki/Phonologie, il n'est écrit ou suggéré nulle part qu'écrire sans crochets veut dire qu'on sous-entend les barres. C'est comme si je disais à un flic qui m'arrête que chaque fois que je tourne, j'ai sous-entendu mon clignotant....

170

Re : les diphtongues

greg a écrit:

Non, justement la règle n'interdit pas de poser des conventions. Le demi-cercle souscrit est une convention qui déclare l'unité de deux symboles distincts. Elle reflète aussi la hiérarchie accentuelle qui frappe les deux éléments vocaliques symbolisés dont l'amalgame forme l'unité dénommée "diphtongue". D'où les diphtongues ascendantes type u̯a et les diphtongues descendantes type ua̯.

Vos notations ne sont pas bonnes. Il faut commencer par là au lieu de nous expliquer quelles conventions vous voudriez poser. Du moment qu'on utilise des barres obliques, on note des phonèmes, leur notation est libre, à la limite on pourra se mettre d'accord pour faire des trucs comme ça, le jour où les ordinateurs pourront les restituer (ils ont déjà du mal avec les tilde, pourtant présent dans le clavier français), les ordinateurs restituent très bien les //, il faut les mettre, si on veut parler de phonèmes, point.

171

Re : les diphtongues

JOURDAN a écrit:

Non, l'absence de crochets qui "remplacerait" les barres obliques ne vaudrait que pour ceux qui situent mal la frontière dont je viens de parler entre phonétique et phonologie. Ce n'est pas moi qui l'ai inventée et on ne fait pas "ce qu'on veut". Si on prend par exemple la page de Wikipedia fr.wikipedia.org/wiki/Phonologie, il n'est écrit ou suggéré nulle part qu'écrire sans crochets veut dire qu'on sous-entend les barres. C'est comme si je disais à un flic qui m'arrête que chaque fois que je tourne, j'ai sous-entendu mon clignotant....

message 169

Rends-toi service : oublie un peu Wikipédia... Tu surfétichises l'accessoire au détriment de l'essentiel : la démonstration.

172

Re : les diphtongues

greg a écrit:

En quel honneur cela est-il exclu ? La fièvre ne disparaît pas quand on change de thermomètre. Le recours à un symbole unique non susceptible de fragmentation ne fait pas de la diphtongue un phénomène non complexe. La tradition a éprouvé le besoin de reproduire le caractère complexe de la diphtongue jusque dans le symbole de la diphtongue. En quoi cela est-il néfaste ?

En l'honneur que s'il on vous DIT PARTOUT qu'il y a une différence, entre la phonétique et la phonologie, c'est que ce n'est pas pareil, autrement dit, le jour où vous arriverez à comprendre que les deux sciences SE RESSEMBLENT, mais poursuivent des buts différents avec des outils différents, vous comprendrez l'intérêt des notations DIFFERENTES. La" tradition" PHONETIQUE a"éprouvé", il n'y a pas de "tradition" en phonologie. Le symbole de la diphtongue ? comment pourrait-il y avoir un symbole d'une chose qui n'a aucune définition ?

greg a écrit:

Au lieu de discuter du sexe des anges (symbolisme), allons droit au but. La distinction entre langue (phonème) et discours (phone), voilà une démarche probablement plus féconde que l'esthétisme de la symbologie.

Non ça c'est la distinction qu'on peut trouver chez des gens qui sont plus proche de la psychanalyse je crois que de la linguistique. Je parle de la distinction telle qu'elle est expliquée de façon moderne dans les manuels de linguistique. En ouvrir un.

173 Dernière modification par JOURDAN (03-07-2012 01:31:08)

Re : les diphtongues

greg a écrit:

Si nous avons un code phonétique pour le discours et un code phonématique pour la langue, nous avons donc un code phoné(ma)tique pour le langage.

Non. Seulement si vous n'accédez pas à la distinction dont j'ai déjà parlé. La phonologie n'est pas une aile de la phonétique. La linguistique s'est DEMARQUEE de la philologie et de ses développements phonétiques. Ce n'est pas moi qui dit ça, c'est l'histoire même de la linguistique. Les deux codes sont différents, poursuivent des buts différents et DOIVENT TOUJOURS rester différents. Il ne peut y avoir de fusion, de code commun, de notation phoné(ma)tique.

174

Re : les diphtongues

JOURDAN a écrit:
greg a écrit:

Au lieu de discuter du sexe des anges (symbolisme), allons droit au but. La distinction entre langue (phonème) et discours (phone), voilà une démarche probablement plus féconde que l'esthétisme de la symbologie.

Non ça c'est la distinction qu'on peut trouver chez des gens qui sont plus proche de la psychanalyse je crois que de la linguistique. Je parle de la distinction telle qu'elle est expliquée de façon moderne dans les manuels de linguistique. En ouvrir un.

message 172

Ton cas est désespéré. Bonne chance tout de même pour la suite de tes spéculations.

175 Dernière modification par JOURDAN (03-07-2012 02:06:31)

Re : les diphtongues

greg a écrit:
JOURDAN a écrit:

Non, l'absence de crochets qui "remplacerait" les barres obliques ne vaudrait que pour ceux qui situent mal la frontière dont je viens de parler entre phonétique et phonologie. Ce n'est pas moi qui l'ai inventée et on ne fait pas "ce qu'on veut". Si on prend par exemple la page de Wikipedia fr.wikipedia.org/wiki/Phonologie, il n'est écrit ou suggéré nulle part qu'écrire sans crochets veut dire qu'on sous-entend les barres. C'est comme si je disais à un flic qui m'arrête que chaque fois que je tourne, j'ai sous-entendu mon clignotant....

message 169

Rends-toi service : oublie un peu Wikipédia... Tu surfétichises l'accessoire au détriment de l'essentiel : la démonstration.

L'emploi de mots amusants ne rend pas ton avis plus net, j'ai pris WP parce que c'est la référence la plus courte pour beaucoup de gens, mais "pas plus que ça" pour moi. Pour montrer le peu de valeur de cette idée de remplacer les crochets par leur absence, on pourrait citer n'importe quoi, puisque c'est juste une invention désespérée sans aucune base nulle part. C'est à toi de "démontrer" que l'usage linguistique est de ne rien mettre puisqu'en ne mettant rien, bien entendu, on fait la même chose qu'en en mettant.

176

Re : les diphtongues

greg a écrit:

Tu es libre d'utiliser les symboles qui te plairont. Mais à partir du moment où ceux-ci sont iconiques et quasi décalqués, un minimum de cohérence s'impose.

Si quelqu'un sur le forum comprend de quoi Greg parle, merci d'intervenir.


greg a écrit:

message 166
Très bien. Je comprends que tu préfères le non-crochet sous forme de barres plutôt que le non-crochet sous forme de vide. Je comprends aussi que tu n'as pas remarqué que j'utilisais le bleu pour tout ce qui est phoné(ma)tique.

Quand je lis cette phrase, je ne peux m'empêcher de guetter si je n'entends pas la sirène d'une ambulance. Je répète: il n'y a pas de "phoné(ma)tique", chacun peut constater que c'est ton invention.

177

Re : les diphtongues

greg a écrit:

Ton cas est désespéré. Bonne chance tout de même pour la suite de tes spéculations.


De la part des milliers de gens qui ont lu les définitions de base de la phonologie (même les pauvres qui n'ont accédé qu'à Wikipedia), je te remercie. Notre cas est certes désespéré mais nous sommes nombreux, cela nous sauvera peut-être, car pour nous, il est trop tard : comment pourrions nous faire pour revenir au stade où nous n'avions pas accédé à cette connaissance ?

Re : les diphtongues

Je partage l'opinion de la coccinelle de Gotlib : cette rubrique, cela devient n'importe quoi !
... et il n'y a même pas de coccinelle !

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

179

Re : les diphtongues

P'tit prof a écrit:

Je partage l'opinion de la coccinelle de Gotlib : cette rubrique, cela devient n'importe quoi !
... et il n'y a même pas de coccinelle !

C'est le destin de nombreux forums. Mais en regardant bien, on distingue les tendances centripètes, ceux qui veulent recentrer le sujet, rester polis et parler sereinement, en supposant toujours que l'autre puisse leur apprendre quelque chose et les tendances centrifuges, ceux qui préfèrent à la limite voir la discussion éclater plutôt qu'admettre le moindre tort. Cela existe aussi au tennis, on joue pour jouer OU pour gagner, ce n'est pas pareil (mais alors il y a un arbitre et des règles, ce que nous n'avons pas; maintenant imaginez un match de tennis où ceux qui viennent jouer pour gagner se considèrent aussi comme "juge et arbitre").

Je repose une question simple, à laquelle personne n'a répondu : qu'est-ce qui oppose pont et bon ? En posant cette paire, que fait-on apparaître ? (pas la coccinelle de Gotlib, réponse fausse)

Re : les diphtongues

En posant cette paire, que fait-on apparaître ?

Vous n'avez pas honte ? ABC est un forum sérieux !

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

181 Dernière modification par JOURDAN (03-07-2012 05:17:59)

Re : les diphtongues

P'tit prof a écrit:

En posant cette paire, que fait-on apparaître ?

Vous n'avez pas honte ? ABC est un forum sérieux !

Honte de quoi ? je pose sérieusement la question. De quoi avez vous peur ? D'un piège ? (vous avez raison, il y en a un)

182

Re : les diphtongues

JOURDAN a écrit:

Je repose une question simple, à laquelle personne n'a répondu : qu'est-ce qui oppose pont et bon ? En posant cette paire, que fait-on apparaître ? (pas la coccinelle de Gotlib, réponse fausse)

C'est probablement le début de la démonstration que nous vous réclamons depuis un certain temps, répondez donc (clairement), ainsi vous sauverez peut-être le sujet. Pour l'instant vous avez surtout réussi à dégoûter le seul qui soit vraiment resté serein et poli tout au long de cette discussion (et, pas accessoirement, le seul intervenant qui puisse décortiquer sans trop de difficultés votre discours). Je ne parle pas de moi bien entendu.

C'est dommage pour vous : vous faites partie des personnes informées sur le sujet (bien plus que moi), mais si vous ne "vulgarisez" pas vos connaissances en condescendant à employer un langage et des concepts accessibles à un plus grand nombre et en détricotant votre système (qui sera aussi celui d'autres, je n'en sais rien) à quoi vous servent-elles ? qu'attendez-vous du forum ? D'accroitre vos connaissances ? Pour les accroitre il faut savoir - et risquer de - les partager.

https://lewebpedagogique.com/famillesdemots/files/2021/10/Les-doublets-en-fran%C3%A7ais.pdf

183 Dernière modification par JOURDAN (03-07-2012 23:04:54)

Re : les diphtongues

éponymie a écrit:

C'est probablement le début de la démonstration que nous vous réclamons depuis un certain temps, répondez donc (clairement), ainsi vous sauverez peut-être le sujet.

Le "début de la démonstration", mais c'est fou, j'ai déjà donné beaucoup d'éléments, les contrepèteries; le fait que la commutation n'est pas faite pour la jouissance abstraite du linguiste, mais pour mimer la vraie langue; comment un diphtongue apparaîtrait dans une langue, s'il y en avait; l'importance des notations; pourquoi les phonèmes ne sont pas des briques qui ne construisent rien, mais bien du sens, et plusieurs autre pistes. Je suis en plein dans la pédagogie, en réalité. Mais j'ai affaire à des gens qui pour la plupart, se réfère à l'autorité, la tradition, sauf dès que je leur cite une page de wikipedia pleine de cette autorité, de cette tradition, alors là, rien ne va plus, je suis devenu un idiot, qui fait confiance à Wikipedia (ce qu'en réfléchissant un peu, n'importe qui peut vite voir que ce n'est pas le cas). Je ne suis pas votre (vous tous) professeur que vous avez payé, et même si je l'étais je ne satisferais pas à tous vos (collectif) caprices. Il faudrait que l'élève s'arrache le cul. Aucune connaissance n'est gratuite, ne peut être délivrée comme la nourriture dans le bec de l'oisillon. Surtout quand l'oisillon fait en réalité la fine bouche. Je suis donc obligé de travailler par provocation, suggestion, etc.

C'est MOI qui ai posé la question : "que produit l'opposition pont/bon ?" c'est à quelqu'un d'y répondre, ensuite je répondrai à ce quelqu'un. Si tout le monde a peur du piège, eh bien soyez habile : "eh bien si l'on suit le site SFU, cette opposition montre ...." façon de répondre sans se mouiller. Si vous voulez vous mouiller, dites carrément ce que ça prouve pour vous. On verra bien.

Il y a des erreurs grossières à certains endroits, mais ceux qui sont si prompts à relever les miennes, enfin c'est ce qu'ils pensent, eh bien ces erreurs là, ils ne les voient pas, ils deviennent aveugles. J'ai lancé en l'air cette fameuse page, celle qui se termine par 4 2, votre propre lien (que je vous avait indiqué dans un premier temps) car une grosse erreur de débutant s'y cache. Au lieu de me demander de vous transfuser ma science infuse, infusion que tout un chacun passe son temps à recracher POUAH sans y avoir goûté, allez-y voir, et trouvez l'erreur, bon exercice. Peut-être qu'il n'y a pas d'erreur et que je suis fou ou que j'ai rêvé, montrez le moi !

éponymie a écrit:

Pour l'instant vous avez surtout réussi à dégoûter le seul qui soit vraiment resté serein et poli tout au long de cette discussion (et, pas accessoirement, le seul intervenant qui puisse décortiquer sans trop de difficultés votre discours). Je ne parle pas de moi bien entendu.

Eh bien s'il y en a qui sont dégoûtés, ils sont dégoûtés de quoi, de ce fil ? du forum ? de la linguistique ? même s'ils l'étaient des deux premiers, on peut espérer que le débat qu'il y eu (à des moments assez rares, car je me suis quand même pas mal fait traiter de fou, de tordu, d'irrationnel, etc.) des éléments qui les ont intrigués et qu'ils chercheront à les vérifier, à s'informer, alors tout n'aura pas été perdu. Il n'y a pas que moi, vous et ce forum, le monde est vaste.

éponymie a écrit:

C'est dommage pour vous : vous faites partie des personnes informées sur le sujet (bien plus que moi), mais si vous ne "vulgarisez" pas vos connaissances en condescendant à employer un langage et des concepts accessibles à un plus grand nombre et en détricotant votre système (qui sera aussi celui d'autres, je n'en sais rien) à quoi vous servent-elles ?

J'ai beaucoup détricoté. Chaque fois qu'on me demande quelque chose, je réponds. Je PARTAGE mes connaissances, eh oui. Je résiste aux attaques, et on peut dire que certains font feu de tout bois. Le problème n'est pas dans mes réponses, mais souvent dans les questions, qui se répètent beaucoup quelquefois, et dont la plupart ne sont pas faite pour apporter un débat, mais pour me coincer. Par exemple là, ça fait deux pages que "j'explique" que la phonologie, ce n'est pas la phonétique, c'est facile à comprendre, bien établi, écrit dans tous les livres. Seul quelqu'un qui aurait arrêté de lire à la fin du XIXème siècle a du mal à comprendre ça. Pourquoi est-ce que personne ne vient m'aider ? Il n'y a pas que moi ici ?

éponymie a écrit:

qu'attendez-vous du forum ? D'accroitre vos connaissances ? Pour les accroitre il faut savoir - et risquer de - les partager.

Ce que j'en attends, soit des points concrets, des directions de recherche, je n'ai pas tout lu, hélas (mais je me console en sachant qu'il y a beaucoup de déchet) par exemple si un jour quelqu'un mettait sur la balance cette fameuse démonstration, ou au moins une citation, établissant où, quand et comment les diphtongues ont disparu en "français moderne". On a cru y arriver à un moment avec le bouquin du suisse son nom m'échappe (je le garde sous le coude, j'ai downloadé une version pdf qui se lit, pas comme l'autre avec ses caractères aberrants). Et vous, et les autres, qu'est-ce que vous en attendez ? pourquoi personne d'autres ne la réclame à cors et à cris, cette démo de la disparition ? J'en attends aussi des idées, on ne sait jamais, il y en a qui écoutent, peut-être qu'un jour il vont se décider à dire quelque chose ? (c'est arrivé, une fois ou deux, comme celui qui a dit: arrêtez vos conneries, bois, c'est une diphtongue, parce qu'on ne peut pas séparer bo-a, j'ai répondu à son idée, bonne pas assez puissante en fait).

Regardez ce post, vous et tous le monde, vous me "Réclamez une démo" du matin au soir, allez de par le monde et réclamez des démos, OK, mais pas qu'à moi ! Aussi il y a manière et manière de réclamer, si on veut réellement savoir ce que pense quelqu'un on peut lui dire : comment vois-tu tel problème ? puis on écoute la réponse, et on réfléchit. Ou alors on lui demande son avis, et dès qu'il dit quelque chose, on lui dit : "ah, on voit bien que tu n'as rien compris" ou bien "si tu dis ça, c'est bien sûr une plaisanterie, car cela ne peut être vrai", "tu ne sais pas réfléchir" une sorte de tir de barrage, qui n'est même pas conscient, qui vient du fond du coeur, une sorte d'envie de ne pas être perturbé dans ses certitudes.

Relisez l'évangile, les apôtres, qu'est-ce qu'ils faisaient, il réclamaient tout le temps des explications à Jésus, et Jésus, qu'est-ce qu'il faisait, il leur balançait des paraboles (dont pour certaines on se demande encore quel rapport elles ont avec la choucroute). Moi, je ne suis pas Jésus, et je ne parle pas par parabole, je vous donne de vrais exemples, mais personne n'est content. Si vous voulez la réponse toute faite, achetez et lisez Martinet, et au bout de 5 ans environ, le temps qu'il faut pour l'assimiler, passez à Cao, c'est dans le commerce (il y a peut-être d'autres pistes). Mais je vous préviens, ça sera encore plus dur qu'avec moi, car ils sont très durs à lire, et puis ils ne répondent pas aux questions.

Re : les diphtongues

JOURDAN a écrit:
P'tit prof a écrit:

En posant cette paire, que fait-on apparaître ?

Vous n'avez pas honte ? ABC est un forum sérieux !

Honte de quoi ? je pose sérieusement la question. De quoi avez vous peur ? D'un piège ? (vous avez raison, il y en a un)


Pas un poil de sens de l'humour, ou vous ne savez pas ce que paire signifie de notre côté de la grande flaque !

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

Re : les diphtongues

Trêve de plaisanterie.

La discussion part dans tous les sens.
La question est : qu'est-ce qu'un diphtongue ?
Et, secondairement, subsiste-t-il des diphtongues dans le français moderne ? (En tous cas, il n'y en a pas dans MA parlure.)

Allez savoir pourquoi, on en est arrivé aux glides (j'aime bien ce mot, il est vite écrit) : le yod, le digamma et le hué. Quel rapport entre les diphtongues et les glides ?

Donc trois questions, dont aucune n'a reçu de réponse.

Ou on recadre, ou on ferme.

Que personne ne perde de vue l'adage de Boileau :
Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement....

Ce qui manque le plus, ici, c'est la clarté de l'énonciation.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

186

Re : les diphtongues

Ce qui manque le moins, ce sont les tirades soporifiques qu'on finit par éviter. La logorrhée mono-maniaque, est-ce bien raisonnable sur un forum ?

Caesarem legato alacrem, ille portavit assumpti Brutus.

187 Dernière modification par éponymie (03-07-2012 16:59:10)

Re : les diphtongues

P'tit prof a écrit:

Allez savoir pourquoi, on en est arrivé aux glides (j'aime bien ce mot, il est vite écrit) : le yod, le digamma et le hué. Quel rapport entre les diphtongues et les glides ?

parce que selon la vision de Jourdan, les glides ne sont pas toujours des phonèmes à part entière mais, souvent ou parfois, la première composante de diphtongues (réponse à la question 3). Il aurait fallu voir ce qu'est un glide selon lui pour ensuite arriver à ses diphtongues. C'est quand même relativement clair quand on lit le fil.

En se mettant d'accord sur la définition d'un glide (je préfère spirante pour ma part) ou tout au moins en posant les différentes définitions possibles d'une spirante - phonème ? phone ? partie de diphtongue ? - nous aurions bien fini par répondre aux questions 2 et 1, je ne sais dans quel ordre. Probablement la 1 d'abord.

Relisez le fil si vous voulez comprendre pourquoi nous n'avons pas eu un début de réponse.

Il est évident que, quand on commence à se poser la question de l'existence ou non des diphtongues dans le français "standard", le fil risque de partir en carafe si tout le monde n'y met pas un minimum de bonne volonté.

P'tit prof a écrit:

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement....

Oh que je suis d'accord.

https://lewebpedagogique.com/famillesdemots/files/2021/10/Les-doublets-en-fran%C3%A7ais.pdf

Re : les diphtongues

Premiers pas, premiers trébuchements :

En se mettant d'accord sur la définition d'un glide (je préfère spirante pour ma part)

Pour ma part, une spirante est une fricative ou une constrictive : fé, vé, sé, té...
Les glides, caractérisés par le fait qu'ils ne sont ni vocaliques ni consonantiques (Dictionnaire de linguistique, Larousse) n'ont pour moi rien à voir avec les spirantes qui sont des consonnes, d'indiscutables consonnes.


Relisez le fil si vous voulez comprendre pourquoi nous n'avons pas eu un début de réponse.

Ah, non, pitié ! ne me faites pas relire le fil !

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

189

Re : les diphtongues

P'tit prof a écrit:

Pas un poil de sens de l'humour, ou vous ne savez pas ce que paire signifie de notre côté de la grande flaque !

Ce n'est toujours pas une réponse, vous dites que vous savez ce que ça signifie, une paire, alors allez-y, répondez.

Re : les diphtongues

Vous croyez que j'ai peur ?
La paire, c'est un des éléments du service trois pièces, c'te bonne paire !
Une paire de couilles, si vous voulez le mot juste.

En posant cette paire, que fait-on apparaître ?

Une bite !

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

191 Dernière modification par éponymie (03-07-2012 22:10:50)

Re : les diphtongues

P'tit prof a écrit:

Ah, non, pitié ! ne me faites pas relire le fil !

Je ne vous oblige pas mais je vois que vous n'avez lu l'article sur les spirantes (message 105). Bien la peine que je cherche de la doc sad

En phonétique, une consonne spirante, ou par souci de concision spirante, est une consonne produite par un rapprochement modéré des organes phonateurs qui ne va pas jusqu’à produire le bruit caractéristique de friction des fricatives. Elles peuvent se subdiviser en semi-consonnes et liquides, et sont presque toujours voisées.

Dans un stade antérieur de la terminologie phonétique, la distinction n'était pas faite entre spirantes et fricatives, et les deux termes s'employaient indifféremment.

Les spirantes sont parfois dénommées approximantes, terme indiquant bien un rapprochement des organes phonateurs n’allant pas jusqu’à la constriction.

Le terme approximante est plus juste, l'article du wikipedia italien en limitant l'usage aux glides.

Pitié, ne me boutez pas hors du fil pour hors-sujet sad et relisez-le avant de tirer votre prochaine conclusion. Dois-je ajouter qu'en matière de hors-sujet vous faites plus fort que tout le monde smile ?

https://lewebpedagogique.com/famillesdemots/files/2021/10/Les-doublets-en-fran%C3%A7ais.pdf

192

Re : les diphtongues

P'tit prof a écrit:

Trêve de plaisanterie.

La discussion part dans tous les sens.
La question est : qu'est-ce qu'un diphtongue ?
Et, secondairement, subsiste-t-il des diphtongues dans le français moderne ? (En tous cas, il n'y en a pas dans MA parlure.)

Allez savoir pourquoi, on en est arrivé aux glides (j'aime bien ce mot, il est vite écrit) : le yod, le digamma et le hué. Quel rapport entre les diphtongues et les glides ?

Donc trois questions, dont aucune n'a reçu de réponse.

Ou on recadre, ou on ferme.

Que personne ne perde de vue l'adage de Boileau :
Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement....

Ce qui manque le plus, ici, c'est la clarté de l'énonciation.


Les questions : Qu'est-ce qu'une diphtongue ? j'y ai répondu. Je résume.

Dans une langue qui comprend des voyelles, en tant que phonèmes (toutes les langues ont des sons vocaliques, mais les isoler en tant que phonème n'est pas toujours possible, cf. Cao) certaines de ces voyelles sont normalement des "monophtongues". Elles sont "stables" ou plutôt, on a l'impression qu'elles sont stables. D'autres voyelles seront légèrement glissées (toujours d'un point de vue subjectif, ce n'est pas démontrable au sonagramme) et d'autres encore parcourront franchement l'espace vocalique (profondeur, aperture, arrondissement, nasalité, etc.). Ce seront des diphtongues, ou même des triphtongues (?).

De même que les consonnes complexes mais encore davantage, par le manque de contrastes possibles dans l'espace vocalique, elles auront tendance à apparaître comme composées. Autrement dit, en parcourant l'espace vocalique, elle passeront à côté-ou même exactement sur- de l'espace occupé par des voyelles simples de la même langue et elles ressembleront à s'y méprendre à des suites de voyelles pouvant se trouver accolées par le hasard des constructions morphologiques ou syntaxiques.

Par conséquent, toute tentative pour les isoler, les reconnaitre ou les définir, qui sera descriptive ne pourra que mettre en évidence de façon plus ou moins approfondie leur nature composite. C'est à dire qu'elle s'éloignera de plus en plus de l'objectif de départ, reconnaître leur unité et même, tout entrainement dans cette discipline descriptive ne fera qu'accentuer cette tendance. Les bébés n'apprennent pas à parler à partir d'une description phonétique ! Alors comment reconnaître les unités de la langue ?

Il existe une discipline qui s'est fixé cette tâche. Elle s'appelle la phonologie. Elle "utilise" à sa manière les descriptions phonétiques, c'est vrai, mais en triant, grâce à des critères logiques, ce qui est pertinent et ce qui ne l'est pas. Seule la phonologie peut mettre en évidence les phonèmes complexes d'une langue qui se comportent comme des unités linguistiques. Seul problème, la question des diphtongues a été un peu négligée, et on manque de bons exemples dans les bouquins de référence. J'y ai remédié en proposant différents tests, une simple 'amélioration' de la méthode des paires minimales.

En français il existe un dogme, une petite phrase qui est écrite partout, mais dont on n'arrive pas bien à comprendre d'où elle vient, et pourquoi certains y sont tant attachés, car il ne peuvent la démontrer, ce qui ne les empêche pas de la brandir à tout bout de champ, cramponnés au manche : "les diphtongues ont disparu en français moderne". Même dans le cour d'une discussion qui repart de zéro, ils ne peuvent pas s'empêcher de redire avant tout autre chose que il n'y en a pas, qu'il n'y a pas, qu'il n'y en a pas. Etc.

Je vais ouvrir un autre forum, sur l'existence des extraterrestres (sur une planète lointaine) mais les extra-terrestres, cela n'existe pas, et ça ne peut pas exister. Bienvenue dans la discussion.

193

Re : les diphtongues

P'tit prof a écrit:

Vous croyez que j'ai peur ?
La paire, c'est un des éléments du service trois pièces, c'te bonne paire !
Une paire de couilles, si vous voulez le mot juste.

En posant cette paire, que fait-on apparaître ?

Une bite !

euh, je ne sais pas si vous faites monter le niveau, là ?

Il s'agissait de la paire : pont/bon

194 Dernière modification par JOURDAN (03-07-2012 23:00:33)

Re : les diphtongues

éponymie a écrit:

parce que selon la vision de Jourdan, les glides ne sont pas toujours des phonèmes à part entière mais, souvent ou parfois, la première composante de diphtongues (réponse à la question 3). Il aurait fallu voir ce qu'est un glide selon lui pour ensuite arriver à ses diphtongues. C'est quand même relativement clair quand on lit le fil.

En se mettant d'accord sur la définition d'un glide (je préfère spirante pour ma part) ou tout au moins en posant les différentes définitions possibles d'une spirante - phonème ? phone ? partie de diphtongue ? - nous aurions bien fini par répondre aux questions 2 et 1, je ne sais dans quel ordre. Probablement la 1 d'abord.

Relisez le fil si vous voulez comprendre pourquoi nous n'avons pas eu un début de réponse.

Il ne s'agit pas de ma "vision". Comme je viens de l'écrire, il y a des choses qui EXISTENT (en dehors de mes élucubrations) : la séparation entre phonétique, discipline descriptive, et la phonologie, discipline, ou science structurale. Le glide, ou les SC, j'en ai seulement parlé pour montrer le peu de cohérence de leur définition, qui devrait troubler tous les gens qui ressentent un besoin de logique. Mais de toutes façons, ce sont des concepts descriptifs, et comme je l'ai écrit juste avant, ces outils ne peuvent que décomposer ce qui est décomposable. Donc si des phonèmes complexes existent, on pourra les décomposer, et une fois décomposés, ils se présenteront comme des choses faites de plusieurs parties....

Donc le glide "selon moi" (en réalité, pour la linguistique), c'est un truc phonétique, et un truc phonétique ne PEUT mener à "mes" (en réalité "en linguistique structurale") diphtongues. On ne peut arriver à un raisonnement phonologique en partant d'une unité phonétique : le glide existe (en phonétique), donc qu'est-ce qu'il représente (phonologiquement) ? cette procédure est FAUSSE.

Pour résumer, je ne pense pas que votre méthode : définir ce qu'est un glide, phonème/phone/partie de schtroumph, puisse servir à faire avancer le débat et encore moins à se rapprocher d'une solution. Et je vous prédis en plus QUE VOUS NE POURREZ PAS vous mettre d'accord (avec d'autres phonéticiens) sur la notion de glide. Et vous aurez ainsi une fois de plus la démonstration que le débat phonétique n'a pas d'issue, car la langue n'est pas faite d'unités phonétiques, grande découverte de la phonologie.

195

Re : les diphtongues

Imaginez que vous soyez en face d'un tableau figuratif (je dis bien, pas un tableau abstrait). Démarrez une discussion avec un autre critique d'art, sur le coup de pinceau, la manière d'utiliser la palette, la vraisemblance des couleurs, le style, la maîtrise technique, ce qui est réussi et ce qui est raté... autant de sujets sur lesquels vous ne POURREZ pas vous mettre d'accord, ou alors rarement. C'est ça la phonétique. Le post 191 en est une bonne démonstration.

Maintenant, avec la même personne, essayez pour voir de vous mettre d'accord sur ce que REPRÉSENTE le tableau ! Normalement, vous y arriverez à 99%. Le tableau représente un paysage, il y a une rivière, un arbre, etc. Ça, c'est la phonologie.

196

Re : les diphtongues

Je risque l'ombre d'un demi-pas dans la cage aux lions et j'avertis, qu'étant intéressé, mon message est probablement provocateur mais c'est l'envie de comprendre qui me titille. On ne se fache pas.

Imaginons quelqu'un qui prononce ce qui est transcrit par

"William et Yolande déguste une bouillabaisse dans un bar du vieux port."

donc il parait que nous allons tous nous écharper pour savoir selon quel processus le locuteur dit une chose pareille. Par contre nous allons tous être d'accord sur ce que signifie la phrase.

Nous voilà bien avancé smile : il faut faire de la phonologie pour ça ?

https://lewebpedagogique.com/famillesdemots/files/2021/10/Les-doublets-en-fran%C3%A7ais.pdf

197

Re : les diphtongues

éponymie a écrit:

Nous voilà bien avancé smile : il faut faire de la phonologie pour ça ?

Bien sûr (et pourquoi me fâcherais-je) ? Comme vous l'avez précisé, il faut faire de la phonologie uniquement si le message est oral. Dans le cas où il serait écrit, on peut supposer qu'il existe des méthodes de décodage apprises, qui s'interposent, c'est hors sujet. Donc si quelqu'un le prononce, vous allez comprendre, mais ce n'est pas tout à fait comme le tableau, c'est vrai. J'ai oublié de préciser que vous pourrez vous mettre d'accord sur le tableau uniquement si vous discutez avec un terrien, si c'est un martien qui n'a jamais vu d'arbre, de rivière, cela sera très difficile.

Dans le cas du message en français, vous ne le comprendrez que si vous comprenez le français, eh oui, incroyable découverte. Qu'est-ce que ça veut dire, comprendre le français ? Etre en possession des outils de la phonétique ? Pensez à un anglais qui aurait fait de la phonétique de l'anglais et du russe toute sa vie ? Est-ce qu'il comprendrait ? Bien sûr que non. On parvient de proche en proche à l'idée que le "compreneur" (qui n'est pas forcément un locuteur, le mot usuellement employé dans les manuels, de nombreuses personnes comprennent très bien des langues qu'ils ne parlent pas) du français est "muni" d'un code d'analyse (qui se trouve quelque part entre ses oreilles et sa pensée consciente). Ce code d'analyse, c'est le système phonologique du français.

Je n'ai pas inventé tout ça ce matin, ce sont les bases de la phonologie, cf. n'importe quelle méthode de base. Donc si vous avez compris l'histoire, qui se passe apparemment à Marseille, c'est que vous possédez une version inconsciente de cette grille phonologique (souvent acquise dans la petite enfance). Autrement dit, vous avez fait de la phonologie, comme M. Jourdain faisait de la prose... Ceci étant posé, tout le problème de la phonologie, en tant que discipline, est de rendre ce système EXPLICITE, de comprendre comment il fonctionne (théoriquement), si vous préférez : de le modéliser. C'est la recherche des phonèmes (dans leur vrai sens phonologique, structural, pas au sens où on le rencontre souvent dans les discussions phonétiques, qui parlent en réalité des phones, leur aspect sonore).

Si vous comprenez cela, effectivement, vous serez très "avancé".

198

Re : les diphtongues

Et comment faites-vous pour rechercher les phonèmes sans passer par les sons (les phones, les machins entre crochets) ? Vous procédez par opposition ? YOLANDE n'est pas HOLLANDE.

Et les phonèmes suffisent pour retrouver le signifié ?

https://lewebpedagogique.com/famillesdemots/files/2021/10/Les-doublets-en-fran%C3%A7ais.pdf

199 Dernière modification par JOURDAN (04-07-2012 02:33:52)

Re : les diphtongues

Que donne la paire pont et bon ?

(et prenez votre temps, je pars quelques jours en vacances)

200 Dernière modification par éponymie (04-07-2012 00:23:30)

Re : les diphtongues

"William et Yolande déguste une bouillabaisse dans un bar au bord du vieux port."

BAR / BORD / PORT

Vous me faites faire de la phonétique là (comme pour Yolande et Hollande d'ailleurs). Ce sont le B et le P qui distingue le port du bord qui désignent deux trucs complètement différents.

Mais si je suis enrhumé, je ne vais pas distinguer les mots, ce sera la syntaxe qui me donnera le sens.

https://lewebpedagogique.com/famillesdemots/files/2021/10/Les-doublets-en-fran%C3%A7ais.pdf

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