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forum abclf » Réflexions linguistiques » Le corpus de textes dont nous sommes en présence/en présence desquels

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Messages [ 17 ]

1

Sujet : Le corpus de textes dont nous sommes en présence/en présence desquels

Bonjour,

Soit l'énoncé : "Le corpus de textes dont nous sommes en présence relève de la langue du XVème siècle." De toute évidence, il est incorrect (il eût fallu dire : "Le corpus de textes en présence duquel nous sommes...") ; mais comment justifier son agrammaticalité?

Merci à qui saura me répondre!

Anne-Laure

Re : Le corpus de textes dont nous sommes en présence/en présence desquels

En règle générale, dont ne peut dépendre d'un complément introduit par une préposition.

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Re : Le corpus de textes dont nous sommes en présence/en présence desquels

A mon avis, c'est plus large, cela concerne toutes les locutions prépositives, y compris celles avec à , comme par rapport à, face à... On ne dit pas non plus: le problème auquel nous sommes face.

Dont peut introduire une proposition relative avec un verbe qui se construit directement avec la préposition de: l'institution dont nous dépendons. Mais dans l'exemple cité, nous ne sommes pas "de quelque chose": nous sommes en présence (de qqch). Dont ne peut pas se rapporter au complément de cette locution prépositive.

(Je vois ce que je veux dire, mais je ne suis pas sûr que ce soit exprimé de façon très limpide... Quelqu'un pourra peut-être le formuler dans des termes plus rigoureux )

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Re : Le corpus de textes dont nous sommes en présence/en présence desquels

Voilà : pour moi (reprenant les judicieuses explications de Cyrano), dont s'utilise pour introduire le COI d'un verbe se construisant avec de (les livres dont je parle, les pommes dont j'ai envie), mais pas pour introduire un C. de Nom .

   Quoique ... on dira : L'auteur dont j'ai lu le livre a été primé au Prix Andreas ! => J'ai lu le livre de l'auteur.

  Certes, mais il ne peut y avoir cohabitation des deux tournures, car il y a ambiguïté : Le livre de l'auteur dont j'ai envie ...  cool   Cela demande à tout le moins une précision ...
   Et pourtant on dira : Le livre de l'auteur dont j'ai entendu parler ...  Ici dont introduit bien le COI de parler, mais parler de qui ? L'ambiguïté n'a pas les mêmes conséquences que dans la tournure précédente, mais c'est grammaticalement la même.

    Le problème, avec la phrase dont il est question, c'est que être en présence de est une locution dans laquelle c'est le mot présence qui commande la préposition de et non le verbe être : il n'y a pas de COI, et on doit construire en présence de avec le relatif décliné lequel qui a une fonction de démonstratif.

   Et pourtant, cela n'empêchera pas qu'on puisse construire présence avec dont : la présence dont j'ai besoin pour être rassuré, mais présence n'appartient pas à une locution figée. Il sera soit sujet (La présence dont j'ai besoin me manque.), soit attribut du sujet (Tu es la présence dont j'ai besoin.), soit COD (J'accepte cette présence dont j'ai besoin.).

   Je me demande si j'ai beaucoup éclairé le sujet ... roll

elle est pas belle, la vie ?

Re : Le corpus de textes dont nous sommes en présence/en présence desquels

Je ne sais pas si la tournure est incorrecte,
mais je la comprends très bien.

6

Re : Le corpus de textes dont nous sommes en présence/en présence desquels

Anne-Laure a écrit:

Soit l'énoncé : "Le corpus de textes dont nous sommes en présence relève de la langue du XVème siècle." De toute évidence, il est incorrect

Si j'écris «Le corpus de textes dont nous avons la liste sous les yeux relève de la langue du XVème siècle», ça passe.
Ce serait donc «être en présence de» qui pose problème ; moi aussi, je préfère la solution de substitution («en présence duquel nous sommes») sans assurer l'agrammaticalité de celle proposée (prudence).
Grevisse, 10e, §560 écrit :
«Dont ne peut, en principe, dépendre d'un complément introduit par une préposition. Au lieu de Les traités dont il se repose sur la foi ; le prochain dont le calomniateur nuit à la réputation, on dira : Les traités sur la foi desquels il se repose ; le prochain à la réputation de qui (ou duquel) le calomniateur nuit.»
C'est peut-être là la solution ?

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Re : Le corpus de textes dont nous sommes en présence/en présence desquels

C'est peut-être là la solution ?

Oui, la dissociation et l'inversion restent la solution  big_smile

elle est pas belle, la vie ?

8 Dernière modification par dara (31-12-2006 22:21:40)

Re : Le corpus de textes dont nous sommes en présence/en présence desquels

Pour moi, c’est la préposition en jointe au substantif « présence » qui demande le pronom relatif conjugué, dont ne pouvant remplacer la préposition de s’il n’y en a aucune autre dans la phrase.
Autrement dit: On y a une préposition (en) + un nom (présence) + la préposition (de), de ne pouvant devenir dont que s’il est la seule préposition. Dès qu’il y a une autre préposition en surplus, dont n’est plus possible.
Dont dépend de la préposition de, mais il est seulement acceptable s’il n’y a pas d’autre préposition précédente.

Re : Le corpus de textes dont nous sommes en présence/en présence desquels

Mais il me semble que l'emploi de « dont » est correct dans cet exemple avec être au courant de qqc : « ses nouvelles coordonnées dont seule sa mère est au courant ». D'ailleurs, si je ne me trompe pas, au courant duquel (et ses variétés) ont un sens plutôt temporel.

Cela dit, je ne serais pas aussi catégorique que Dara lorsqu'elle dit « Dont dépend de la préposition de, mais il est seulement acceptable s’il n’y a pas d’autre préposition précédente. »

10 Dernière modification par Andreas (05-01-2007 16:25:44)

Re : Le corpus de textes dont nous sommes en présence/en présence desquels

piotr a écrit:

Certes, mais il ne peut y avoir cohabitation des deux tournures, car il y a ambiguïté : Le livre de l'auteur dont j'ai envie ...  cool   Cela demande à tout le moins une précision ...
   Et pourtant on dira : Le livre de l'auteur dont j'ai entendu parler ...  Ici dont introduit bien le COI de parler, mais parler de qui ? L'ambiguïté n'a pas les mêmes conséquences que dans la tournure précédente, mais c'est grammaticalement la même.

Juste pour donner aussi mon grain de sel à moi (ou plutôt le grain de sel du Grevisse) : Il y a une mesure simple et efficace afin d'éviter cette ambiguïté :

Grevisse, au § 125 b), a écrit:

Pour des raisons de clarté, la virgule indique qu'un terme ne doit pas être rattaché à celui qui le précède immédiatement.

Le livre de l'auteur, dont j'ai entendu parler... => J'ai entendu parler du livre.
Le livre de l'auteur dont j'ai entendu parler... => J'ai entendu parler de l'auteur.

smile

Ceci devient vraiment insignifiant. - Pas encore assez.

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Re : Le corpus de textes dont nous sommes en présence/en présence desquels

AMHA, c'est Grevisse, cité par gb, qui donne la bonne solution.

J'ajouterai en mon nom personnel que je ne me vois pas en présence d'un corpus ! C'est une chose que je redirais, s'il le faut, en présence de l'Académie française au grand complet.
Vous sentez la nuance : seules les personnes peuvent être absentes ou présentes, on se trouvera donc en présence de telle ou telle personne, mais certainement pas d'un corpus.

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Re : Le corpus de textes dont nous sommes en présence/en présence desquels

P'tit prof hors les murs a écrit:

je ne me vois pas en présence d'un corpus ! [...]

seules les personnes peuvent être absentes ou présentes, on se trouvera donc en présence de telle ou telle personne, mais certainement pas d'un corpus.

Mais, cher P'tit prof, vous êtes bien intolérant. En présence de (qqn/qqc) constitue la section I. C. 2 a) de présence dans le TLF, avec plusieurs citations respectables ; voyez aussi, dans le même article, I.A.3 et I.A. 4 b). Faut-il refuser de parler de la présence ou de l'absence d'une signature au bas d'un document, des thèses en présence, etc.? Ce serait restreindre le sens des mots de façon exagérée.

Re : Le corpus de textes dont nous sommes en présence/en présence desquels

Bonjour à tous, je vous remercie de me dire si l'une des deux phrases suivantes est correcte :

1. « Le médecin dont son sort est dans les mains lui explique soigneusement le comment du traitement. »
2. « Le médecin dans les mains duquel est son sort lui explique soigneusement le comment du traitement. »

Re : Le corpus de textes dont nous sommes en présence/en présence desquels

Bonjour,
Le médecin dont... signifie qu'il faut chercher dans la suite de la phrase un complément (de nom, d'adjectif, d'objet) se rapportant au médecin. A l'évidence, ce n'est pas du sort du médecin dont vous voulez parler.
Au lieu de duquel, je verrais plutôt de qui.

15 Dernière modification par Bookish Prat (05-05-2008 10:57:56)

Re : Le corpus de textes dont nous sommes en présence/en présence desquels

Orientale a écrit:

1. « Le médecin dont son sort est dans les mains lui explique soigneusement le comment du traitement. »
2. « Le médecin dans les mains duquel est son sort lui explique soigneusement le comment du traitement. »

Content de vous retrouver, chère Orientale, sous ce drapeau inhabituel wink
Toujours cette oreille native qui me laisse entendre  qu'il s'agit du médecin qui a son sort entre les mains plutôt que l'une ou l'autre de vos propositions.
Dans la phrase le médecin qui a son sort entre ses mains, l'adjectif possessif ses présente, àmha, un risque d'ambiguïté qui s'estompe avec l'article les.
Donc : « Le médecin qui a son sort entre les mains lui explique soigneusement comment appliquer le traitement ».

« Jeunesse, folies. Vieillesse, douleurs ». Proverbe rom.

Re : Le corpus de textes dont nous sommes en présence/en présence desquels

Merci Zyco, je pensais, manifestement à tort, que le complément se rapportant au médecin pourrait être « les mains » (le médecin, son sort est dans les mains de ce médecin), un peu du modèle « Les biens [...] dont il se trouvera en possession ».
A propos, vous avez raison, « de qui » serait de loin meilleur que « duquel ».

Merci Bookish dont l'oreille native me rend souvent de grands services, bien sûr que votre proposition me convient.
Concernant le drapeau inhabituel, il s'agit simplement d'une question de server, moi, je suis toujours sur Hanoï...

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Re : Le corpus de textes dont nous sommes en présence/en présence desquels

Orientale a écrit :
[…] moi, je suis toujours sur Hanoï

« Ça vaut mieux que d’être sur Menet (Cantal), mais il est [appréciable d'être sur Douai (Nord) et] agréable de vivre sur Manvieux (Calvados) et, pour une dame, d’être sur Essertenne (Saône-et-Loire).
(d'après Jean-Pierre Lacroux, Orthotypographie)
Amitiés à tous
S

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