Lévine a écrit:Il vous répondra qu'il a fait des listes de tant de mots qui "prouvent" ce qu'il avance.
Malheureusement, il ne nous explique pas comment c'est possible !
Le dictionnaredesrimes.fr en ligne montre qu'en français actuel, il y a trois plus de mots initiés par <ca> que par <cha>. Hormis les mots savants, ces mots initiés par <ca> d'emprunts divers sont donc trois plus nombreux que les mots en <cha> qui ont suivi une évolution phonétique depuis le latin.
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Pour démontrer l'origine de ces ''codons'' inconscients, il faudrait avoir la liste des onomatopées grecques et latines. Comme elles appartiennent essentiellement au langage oral, je crains qu'il n'existe pas de répertoire de ces onomatopées gréco-latines.
Vous imaginez que je ne saurais pas accepter une réfutation du sens de ces codons. Au contraire, j'étais venu sur ce site pour que les personnes intelligentes qui le fréquentent m'aident à préciser le mot qui convient le mieux pour définir chaque sens de ''mes'' codons, que j'étais parfaitement prêt à modifier ou corriger en fonction des critiques.
Prenez l'exemple du codon <al>. L'analyse du corpus de mots français comportant cette séquence m'a permis de dégager deux sens principaux qui dérivent probablement d'une onomatopée qui n'existe plus, sans doute proche de "hal" qu'on remarque dans haleine et hallali. Quand on court à perdre haleine, on halète l L'origine de ce verbe est discutée: certains font dériver ce verbe de aile (sur le modèle de jambe, jambeter; voler, voleter) signifiant proprement « battre des ailes » et appliqué métaphoriquement au cœur avec h d'origine expressive, d'autres le font dériver d'un haler issu du latin halare « exhaler » avec suffixe diminutif -eter.
Quand on est à court d'haleine, la respiration devient bruyante tant en inhalant qu'en exhalant et l'on peut imaginer que des onomatopées mimaient le bruit du halètement: "hal" ou "al". Ce codon "al" a ainsi été conditionné d'une part au sens de difficulté, de mal et de dureté (quand c'est difficile, on dit bien que "c'est dur") et d'autre part à celui de volume (d'air), en rapport avec celui expiré et inspiré
Or l'examen du corpus de mots porteurs de ce codon "al" permet de déterminer les sens qu'il évoque :
<al> = mal, difficile, dur /volume.
Pour la consonne <c>, l'analyse des référents permet de comprendre qu'elle évoque trois sens inconscients : cassure, coupure/ chaleur /union.
Cette consonne <c> permet de couper le mal, tel le cal osseux qui consolide une fracture, tel le calmant qui fait cesser un mal douloureux, tel un câlin d'actualité en cette fête de saint Valentin. ou tel le calumet de la paix pour faire la paix (Avec le Cmajuscule de la Communion pour le poème de Baudelaire : https://www.eternels-eclairs.fr/Poeme-C … t-de-Paix)
Cette coupure du mal ou de la difficulté s'entend dans des suffixes : chirurgical, syndycal, médical, clérical...
Que Lévine cherche l'origine du mot calme et il constatera que ce codon <c> a eu le sens de chaleur, pour ce mot qu'on trouve dans calorie, dans calciner, combustion ou canicule (bien que ce mot dérive a priori de la constellation de la petite chienne).
La lettre h pour l'un de ces trois sens évoque le froid (celui de l'hiver, hiémal) et donc l'un des sens de <ch> est la coupure du froid : chaud, chaleur. Le froid est un critère primitif de l'hostilité du milieu pour l'homme au cuir fin et à la pilosité faible.
Il existe plus de cent mots initiés par <ch> qui font partie de l'environnement humain domestique, donc domestiqué, apprivoisé ou maîtrisé. Le chalet d'origine suisse protège de l'hostilité du milieu comme la chaumière ou le château et le châle protège aussi du froid sans que ce mot n'ait aucun lien étymologique avec le chalet suisse, car il serait emprunté à l'hindi shāl, d'origine persane. La forme schawl de 1793 révèlerait l'influence de l'anglais schawl.
Pour moi il s'agit plus simplement d'une sélection française en synchronie de mots dont les référents ont un effet protecteur de l'hostilité du milieu et du froid pour ces mots.
Les publicitaires, plus que le commun des mortels sans doute, inventent de nouveaux signifiants pour désigner de nouveaux référents tels les noms commerciaux des médicaments.
Quand le laboratoire pharmaceutique qui fabriquait du phénobarbital, a voulu lui trouver un nom commercial, son service marketing s'est réuni à Vérone en Italie. L'un des participants a proposé "véronal". mais le nom n'a pas été retenu car il commençait comme vérole ce qui n'est pas attirant. Un autre participant lui a conseillé de garder la fin de ce nouveau signifiant= gardez "nal" lui a-t-il dit, ce serait mieux. Ainsi est né le gardénal. Si la consonne <c> peut exprimer la coupure, la consonne <n> pour l'un de ses trois sens assume la fonction d'annuler, d'anéantir. Cela signifie que la séquence "nal" pour l'inconscient collectif langagier évoque la notion "d'anéantir le mal". Or le gardenal est administré pour traiter l'épilepsie qui au début du siècle dernier était encore appelé le petit et le grand Mal. On ne pouvait donc trouver mieux.
Ce n'est pas le seul nom commercial de médicaments où l'on retrouve cette séquence "nal", puisque sont commercialisés le Nalgésic* un antalgique et le Nalcron un anti-allergique. Les publicitaires n'ont pas inventé cette séquence <nal> chargée d'anéantir le mal : tribunal, confessionnal, psychanalyse....
Vous croyez à l'arbitraire des noms, je pense au contraire qu'ils sont tous motivés par des submorphèmes avec un lien son/sens depuis des siècles grâce à une sélection inconsciente en synchronie des rébus les plus adaptés aux caractéristiques des référents.
Science sans conscience n’est que ruine de l’âme !