Le sens de Barthélémy -je note pour la prochaine mise à jour- renvoie à canne = jambe, qui s'est bien différencié de caner= mourir (en admettant qu'ils aient une seule origine, ce qui n'est pas sûr).
Dans le langage familier, il y a beaucoup de liberté de ce point de vue : quand on a dit une première fois que mort=fatigué, éreinté, tous les termes qui équivalent à mort sont susceptibles d'équivaloir à fatigué, éreinté (claqué, crevé, anéanti, lessivé, etc.).
A=B, B=C donc A=C : la transitivité du langage familier.
C'est probablement ce type de phénomène que Schwob et Guyesse nommaient la «dérivation synonymique» (Études sur l'argot français)
Schwob & Guyesse a écrit:La langue de l'argot est pauvre d'idées, riche de synonymes. Les files de mots sont, pour ainsi dire, parallèles et procèdent d'une dérivation synonymique. La méthode de recherches en argot, au point de vue sémantique, sera donc la filiation synonymique.
Pour «je suis cané» = je suis fatigué, peut-être en plus une attraction facilitée par vanné ?
Cane, can(n)er sont difficiles à suivre : il y a beaucoup d'expressions et des sens assez différents qui remontent loin : caner = hésiter, avoir peur, flancher / mourir / s'en aller // canne = jambe. J'ai repris un article étymologique de Nisard sur le sujet cane, caner, faire la cane ; pas facile mais intéressant.
gb.