Re : L'ABC de la phonétique historique française
Je m'aperçois que j'ai oublié de commenter la réponse de vh, qui était en bonne voie !
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Je m'aperçois que j'ai oublié de commenter la réponse de vh, qui était en bonne voie !
3° Le traitement du [a] tonique latin ou germanique.
a) En syllabe libre
[a] > [aɛ] (VIème) > [ɛ] (VIIème ?) > [e] (XIème) > [E] à partir du XVIIIème.
Le [a] de l'étymon n'évolue ainsi que s'il est dans une syllabe libre, c'est-à-dire s'il est suivi d’une seule consonne ou d’un groupe consonne + consonne liquide ([l] ou [r]) ouvrant la syllabe suivante, ou s’il forme le premier élément d’un hiatus (cas assez rare).
Ce traitement suppose une diphtongaison initiale propre aux langues d’oïl ; c’est pour cette raison qu’on la qualifie de diphtongaison française, même si la diphtongue s’est résolue très tôt dans l'histoire de la langue.
Exemples : mare (ma-re) > mer ; caru(m) (ca-ru(m)) > cher ; pratu(m) (pra-tu(m)) > pré ; cantare > (can-ta-re) > chanter ; patre(m) (pa-tre(m)) > père ; labra (la-bra) > lèvre.
(Nous excluons de cette étude le cas ou [a] est suivi d’une nasale ou d’un yod ; nous avons malgré tout un peu abordé ce dernier point en 1c et 2c).
Le son [e] est le plus souvent noté « e » dans les textes médiévaux ; dans aile < ala ; clair < clarum ; pair < pare(m), la graphie « ai » est moderne et peu justifiable.
Il n’en va évidemment pas de même dans baie, paie, etc. (cf. 1c – 2c) ; il est à signaler que dans ces mots, le yod s’est combiné avec le [a] avant l’époque de cette "diphtongaison".
b) en entrave
Si la voyelle [a] est suivie d’un groupe de consonnes entre lesquels passe la coupe syllabique, on dit qu’elle est en entrave, et la diphtongaison n’a pas lieu.
Exemples : carru(m) (car-ru(m)) > char ; arb(o)re(m) (ar-bre(m)) > arbre ; vacca (vac-ca) > vache ; quartu(m) (quar-tu(m)) > quart.
Note : la distribution [e]/[ɛ] que l’on observe à l’époque moderne est due à la loi dite « de position » dont nous parlerons ultérieurement, mais que beaucoup connaissent déjà sans doute. Je symbolise par [E] cette distribution conditionnée.
Cette « diphtongaison » est l’un des traits qui ont contribué à individualiser fortement notre langue : c’est à elle qu’on doit le -er de la désinence des infinitifs des verbes du premier groupe et le -é de leur participe passé, en face de l’italien cantare/cantato et de l’espagnol cantar/cantado. Si l’on imagine assez bien nos infinitifs sans cette diphtongaison : ** chantar, il n’en va pas de même des participes : **chanta ? Mais alors, comment le féminin se fût-il formé ? La forme **chantae n’était pas envisageable… Aurait-on dû maintenir le [t] ancien du latin cantata et dire **chantate, un peu comme en roumain (cântată) ? Mystère…
Remarques :
1° Les mots dans lesquels le [a] libre ne s’est pas diphtongué sont savants ou empruntés :
Ex : rat (ancien, mais d’origine obscure) ; avare (sav.) ; lac (sav., mais le doublet lé a existé) ; état (sav.).
2° Si clave(m) a donné régulièrement clé/clef, en revanche, cla(v)u(m) a donné clou, sans doute sous l’influence du [u ] final. La même situation s’observe dans Poitou < Picta(v)u(m) et Anjou < Andeca(v)u(m).
3° *accaptat a régulièrement donné achate en AF, mais l’influence des autres verbes en -eter a amené la forme achète au cours du moyen français.
Il y a bien sûr d’autres particularités… Ce n’était là qu’un choix.
Je n'ai pas saisi la différence entre [e] et [E].
Je m'inspire de la notation des archiphonèmes : [E] englobe les phonèmes [e] et [ɛ] quand leur distribution est conditionnée par leur position dans la syllabe. Cela évite d'écrire à chaque fois "[e] ou [ɛ] suivant leur position".
- Au VIème, [a] est devenu [aɛ].
- Au VIIème, la diphtongue s'est résolue en [ɛ] (on prononçait "père" comme "prè").
- Au XIème, ce son s'est fermé en [e] (on prononçait alors "pére" comme "pré")
- Au XVIIIème seulement, le [e] s'ouvre en [ɛ] devant une consonne articulée : on a donc soit [e] soit [ɛ] suivant la position : "mer", "père", mais "pré", "chanté".
Il y a de nombreuses exceptions à la loi dite de "position", qui ne touche pas que le [E] mais ici, elle s'applique bien.
Ah, d'accord.
« Diphtongaison française » a de quoi susciter la curiosité de l'amateur. Mais vous expliquez bien que cela ne concerne qu'une période relativement brève (un siècle) de l'évolution de la langue : [a] > [aɛ] (VIème).
L'amateur apprend, sauf erreur de ma part, que le français contemporain, standard, académique ne comporte (plus) aucune diphtongue, les séquences de deux voyelles écrites comme au, eu, ou y correspondant oralement à un seul son vocalique. Ambigüité pour oi, prononcé [wa], donc composé phonétiquement d'une semi-consonne et d'une voyelle ?
L'allemand appelle Diphthong à peu près toute séquence de deux voyelles écrites*, je dois m'en méfier pour le français !
* Si l'on est intéressé par le sujet, on peut en particulier consulter sous ce lien le tableau intitulé Beispiele für importierte Diphthonge (Aufzählung ist nicht erschöpfend), Exemples de diphtongues importées (Liste non exhaustive).
En effet, les dernières diphtongues ont été résolues au cours du moyen français, mais c'est l'usage de nommer ainsi le processus qui a conduit à la situation actuelle.
En français et dans d'autres langues romanes, toute voyelle tonique en position libre (et même en entrave dans certaines langues) s'est diphtonguée du fait de sa longueur sous l'accent, cette longueur ayant abouti à une segmentation, donc à une diphtongue dont la graphie conserve la trace, sauf pour le [a] tonique.
De ce fait, la diphtongaison française est entièrement conjecturale ; au début du XXème siècle, elle n'était pas admise par tous les spécialistes ; elle l'est de nos jours, et seuls son processus et sa datation sont encore discutés. Je vais d'ailleurs mettre un point d'interrogation après "VIIème", Zink et Joly étant en léger désaccord sur ce point.
Quant à [wa], que vous citez, il ne peut plus être considéré comme diphtongue depuis le passage à [w] du [u ] ancien, au seuil du XIIIème siècle, et pas plus que dans "pied" ([pje] et non *[pie]), on ne peut faire la diérèse *[ua]. Il est à noter que les auteurs anciens ne font de diérèse que sur les diphtongues coalescentes (issues de deux sons dans l'étymon), comme dans la poésie classique.
Merci de vos interventions pertinentes qui me permettent de dissiper des équivoques. Souhaitez-vous que nous abordions un fait de phonétique particulier à porter en 4° ?
Souhaitez-vous que nous abordions un fait de phonétique particulier à porter en 4° ?
Comme ça, de but en blanc, je n'ai rien en tête. Et, sur ce fil, je me sens plus à l'aise à réagir à vos écrits. D'autres intervenants m'y paraissent d'ailleurs plus compétents que moi. Mais des occasions peuvent se présenter.
J'ai modifié le titre de mon dernier message, afin que le mot "diphtongaison" n'apparaisse pas en titre. J'ai un peu remanié le plan, mais c'est un détail.
Suite à des discussions avec un de nos membres les plus éminents, je vais maintenant passer en revue les phonèmes demeurés intacts en français moderne. Ici encore, il faudra tenir compte de la position et de l'environnement, car rares sont ceux qui ne sont pas affectés par l'un ou l'autre de ces facteurs.
4° Les consonnes qui ont persisté du latin ou du germanique au français.
Note : des variations parfois importantes ont pu affecter la prononciation des consonnes, notamment dans le cas du [r] latin, devenu [ʁ] en français moderne. Mais cela ne change rien à la valeur phonématique des unités considérées ; c’est en ce sens que nous parlons de persistance.
A. - Les occlusives.
Petit rappel :
- On les appelle occlusives parce qu’elles sont formées par une fermeture du chenal expiratoire, suivie d’une brusque détente. Elles sont plus ou moins audibles suivant leur position ; il suffit de comparer les mots « pas » et « cap » pour s’en rendre compte : « explosion » dans le premier cas, « implosion » dans l’autre.
- Elles peuvent être sonores ou sourdes suivant que leur émission s’accompagne ou non de l’action des « cordes vocales », c'est-à-dire des vibrations laryngées.
1° Les bilabiales [p] (sourde) et [b ] (sonore).
Elles sont dites bilabiales parce que leur point d’articulation est situé entre les deux lèvres. Il est facile de le constater en les prononçant.
[p] et [b ] se sont conservés en français
a) à l’initiale devant une voyelle :
Exemples :
- pater > père ; peiore(m) > pire ; pilum > poil ; *pocu(m) (class. paucum) > peu ; purum > pur.
- bal(i)neu(m) > bain ; bellu(m) > beau ; bibere > boire ; bonu(m) > bon ; bucina > AF buisine.
b) à l'initiale devant [l] ou [r].
Exemples : precare > prier ; plenu(m) > plein ; *blank > blanc ; brutu(m) > brut.
Remarques :
1° boîte en face de pyxida (accusatif de pyxis, le mot ayant conservé sa déclinaison grecque) invite à poser *buxida. Les langues romanes utilisent d’autres étymons, mais l’italien, avec bossolo, « douille », formé à partir de *byxida et d’un diminutif (Treccani) ainsi que l'ancien provençal boisseza (Väänänen), confirment le passage de [p] à [b ] au moins au niveau d’une variété de latin vulgaire.
2° La langue moderne accepte [p] + [n], [p] + [s] et même [p] + [t] ; on a ainsi pneumatique, formé à partir de pneumaticu(m), emprunté au grec πνευματικός, dérivé de πνεῦμα « souffle », psaume, dérivé de psalmu(m) lui-même venu du grec ψαλμός, et ptôse (ou ptose), calque du grec πτῶσις.
En ancien français par contre, le calque latin pneuma avait donné le mot « neume »(1) qui désignait originellement une ligne mélodique ou un mélisme (par exemple, le a de amen) émis d’un seul souffle, tandis que psalmu(m) avait donné « salme » ou « saume », et psalterium « sautier » ; quant à ptisana, venu du grec, il avait vu son [p] chuter pour donner « tisane ».
Remarque : si on prend les exemples de sapone(m) > savon et de tabone(m) > taon, on constate que le [p] et le [b ] intervocaliques se modifient ou disparaissent. Comme nous l'avons partiellement constaté pour le [k], cette position fragilise particulièrement les occlusives.
(1) Étymologie contestée dans l’article « neume » de Wikipédia, avec un renvoi à Chantraine ( ?). Le mot cité comme étymon, νεῦμα, ne signifie pαs « esprit », mais « signe de tête » (cf. νεύω). Certes, le mot neume désigne bien des signes musicaux, mais seulement depuis l’époque moderne. C’est le mot notes (ou plutôt notae, en latin), qui désignait ces signes.
2° La langue moderne accepte [p] + [n], [p] + [s] et même [p] + [t] ; on a ainsi pneumatique, formé à partir de pneumaticu(m), emprunté au grec πνευματικός, dérivé de πνεῦμα « souffle », psaume, dérivé de psalmu(m) lui-même venu du grec ψαλμός, et ptôse (ou ptose), calque du grec πτῶσις.
En ancien français par contre, le calque latin pneuma avait donné le mot « neume »(1) qui désignait originellement une ligne mélodique ou un mélisme émis d'un seul soufle (le a de amen, par exemple), tandis que psalmu(m) avait donné « salme » ou « saume », et psalterium « sautier ».
Et en anglais, le "p" est encore muet dans les mots de la famille de psalm et pneumatic.
Le "pt' du grec ptisane a finalement abouti à notre tisane.
Ah oui, merci !
Clair et net !
Hors sujet, mais on peut le rappeler… et vous donner l'occasion de détromper l'amateur si nécessaire : le rapport entre [b ](sonore) et [p] (sourd) est de même nature que celui qu'ont entre eux [d] et [t], [v] et [f], [g] et [k], [z] et [s], [ʒ] et [ʃ] (gêne ≠ chêne).
« Buisine », que je découvre (merci), se trouve encore dans certains dicos.
Et en anglais, le "p" est encore muet dans les mots de la famille de psalm…
Sauf erreur, à l'intérieur d'un mot, une consonne précédant immédiatement un s sourd ne peut être que sourde (et une sonore sera de même précédée d'une sonore).
En allemand, quelques mots vont à l'encontre de cette règle, par exemple Absender, expéditeur : ['apzɛndəʁ]. Cause : le mot est composé (racine du verbe senden, envoyer, émettre, et particule ab). Conséquence : très légère coupure orale entre le b et le s.
Le "pt' du grec ptisane a finalement abouti à notre tisane.
Je n'imaginais pas cette étymologie de notre « tisane » ! Merci.
Oui, il y a en général corrélation de sonorité dans les traitements. C'est un argument parmi beaucoup d'autres contre la thèse des "créationnistes"...
Attention :
- *cassanu(m) a donné régulièrement chasne en AF (traitement du [k] initial devant [a]), mais, sous l'influence de fraxinu(m) > fraisne > frêne (le x = ss dont le premier s dégage un yod), on a écrit et prononcé chaisne (devenu chêne dans l'orthographe).
- gêne ou géhenne < *jehhjan est régulier, mais le [ʒ] ne provient pas de [g], mais du [j] de l'étymon.
Les assimilations de sonorité sont quasiment la règle dans toutes les langues, même si l'orthographe ne les marque pas ; en français, des rencontres de sons improbables peuvent s'effectuer d'un mot à l'autre, forçant ces assimilations, comme dans le toponyme Cap Breton. Même avec une fermeture glottale, il est difficile de conserver le [p] intact, mais on y arrive. Personnellement, je prononce [kabbʁətɔ̃] (ce qui ne m'arrive d'ailleurs pas tous les jours).
Les assimilations peuvent aussi toucher le point d'articulation : en italien par exemple, notte représente nocte(m).
On peut voir par ailleurs que si beaucoup de langues cèdent à l'assimilation (le français, avec nuit < *ny(o)jt fait encore différemment avec ses palatalisations) certaines langues, comme le roumain, résistent au contraire à cette dernière en utilisant un son "hétéromorphe" : nuit se dit en effet noapte. Je crois qu'en breton, c'est aussi le cas avec l'article : an aval, mais ar mor afin d'éviter *anmor > *ammor (?) (Les celtisants confirmeront ou infirmeront).
Les assimilations de sonorité sont quasiment la règle dans toutes les langues, même si l'orthographe ne les marque pas ; en français, des rencontres de sons improbables peuvent s'effectuer d'un mot à l'autre, forçant ces assimilations, comme dans le toponyme Cap Breton. Même avec une fermeture glottale, il est difficile de conserver le [p] intact, mais on y arrive. Personnellement, je prononce [kabbʁətɔ̃] (ce qui ne m'arrive d'ailleurs pas tous les jours).
Localement, on prononce [kabʁətɔ̃].
Je crois qu'en breton, c'est aussi le cas avec l'article : an aval, mais ar mor afin d'éviter *anmor > *ammor (?) (Les celtisants confirmeront ou infirmeront).
En breton, l'article « an » n'est conservé que devant les voyelles et n, d, t, h. L'assimilation provoque la forme « al » devant l, et devant les autres consonnes « ar » est la forme commune en breton moderne. On peut noter qu'on écrivait toujours « an » en ancien et moyen breton, d'où les formes figées dans les toponymes et patronymes Lostanlen (la queue de l'étang, lost al lenn en breton contemporain), Penancoat (le bout du bois, penn ar c'hoat en breton contemporain), etc. À noter que l'article est souvent réduit à « a » (comme en irlandais ou « an » s'est maintenu devant tous les mots), ou même à ø , et là, seule la mutation consonantique initiale du mot suivant atteste de la présence de l'article (d'où les nom Talhouet, Penhouet, transcrivant Tal ar c'houet et Penn ar c'houet).
Devant d, l'article an provoque systématiquement une assimilation progressive. Par exemple an dor (la porte) devient an nor ou même an or. (ce qui n'est pas le cas en irlandais, ou « an doras » conserve le d. Autre exemple : Penandaouent (penn an daou hent, l'extrémité des deux chemins), lieu-dit près de Commana (Finistère), s'entend approximativement [pɛnɑ̃'nɔwɛn] dans la bouche des locuteurs locaux.
Merci beaucoup de toutes ces précisions. C'est donc beaucoup plus complexe que je ne le pensais.
4° Les consonnes qui ont persisté du latin ou du germanique au français (suite)
A - 1° Les occlusives bilabiales [p] et [b ]
c) derrière une consonne (la gémination fait partie de ce cas).
Exemples :
- sappinu(m) > sapin ; serpente(m) > serpent ; talpa > taupe ;
- abbate(m) > AF ab(b)é > abbé ; carbone(m) > charbon ; albam > aube.
On notera au passage la vocalisation du [l] de taupe et de aube, nécessairement postérieure au maintien du [p] et du [b ].
d) à l’intérieur, devant consonne, seuls persistent :
- le groupe [b ] + [l] ;
- les groupes [b ] + [r] et [p] + [r] s’ils suivent une consonne ; autrement ils passent à [vr], comme dans capra > chèvre et librum > livre.
Exemples :
- tab(u)la > table ; culpab(i)le(m) > coupable ; f(l)eb(i)le(m) > AF foible > faible.
- membru(m) > membre ; arb(o)re(m) > arbre ; asp(e)ru(m) > aspre > âpre.
Notes :
Dans arbre, le français a très bien accepté la séquence [-rbr-] qu’ont rejetée d’autres langues romanes qui, de ce fait, n’ont pas syncopé l’étymon ou ont réintroduit une voyelle d’appui : l'espagnol, avec arbol , l'italien, avec albero, le portugais, avec arvore (le roumain innove). Nous en dirons un peu plus sur ce type de séquence quand nous passerons aux dentales.
Dans les mots savants, les bilabiales peuvent évidemment se trouver devant des consonnes qui auraient provoqué leur chute en dérivation populaire : on a ainsi ru(p)ta > route, mais abrupt, formé sur abruptus.
septem a régulièrement donné set en AF, et septembre(m) setenbre ; sept et septembre sont des réfections savantes anciennes mais, comme on le sait, seul septembre à conservé la prononciation étymologique.
e) En finale absolue, le [p] et le [b ] ont évolué de façon diverse ; ils se sont maintenus jusqu’au XIIIème derrière une consonne, comme dans champ ou plomb. Le mot cep < cippu(m) est un des rares mots à avoir gardé sa prononciation ancienne du fait de la gémination du [p]. Les liaisons, phénomènes quasiment propres au français, permettent parfois de faire réapparaître le son disparu, comme dans trop ardu [tropardy] (mais aussi [troardy]).
On voit donc que le [p] et le [b ] se sont maintenus en positions forte, c'est-à-dire à l’initiale devant voyelle, [r] et [l], et appuyé par une consonne. Tous les mots qui présentent un [p] ou un [b ] intervocaliques sont savants ou empruntés. La seule exception est constituée des mots qui avaient une géminée réduite dans la prononciation, mais conservée dans l’écriture. Telle est l’origine du [p] non géminé de la série apaiser, apitoyer, apeurer, apurer… en face de apparaître, appuyer, appeler…
Même chose en finale : un [p] ou un [b ] maintenus signalent un emprunt, comme cap ou tub. Il faut remarquer à ce sujet que le français n’assourdit pas les sonores en finale comme de nombreuses langues, dont l'allemand et le russe.
Au seul plan phonétique, il faut d'autre part remarquer que les dérivés savants et les emprunts ont permis d'assurer au français une variété de formes et de combinaisons sonores qu’il n’aurait pas possédée avec la seule dérivation populaire, que P. Fouché qualifie de particulièrement « érosive ».
• talpa > taupe analogie avec cheval >chevaux
• Dans arbre, le français a très bien accepté la séquence [-rbr-] qu’ont rejetée d’autres langues romanes qui, de ce fait, n’ont pas syncopé l’étymon ou ont réintroduit une voyelle d’appui : l'espagnol, avec arbol , l'italien, avec albero, le portugais, avec arvore (le roumain innove).
Și acest arbore genealogic are unele rădăcini otrăvite serios înapoi în Cuba. Et son arbre généalogique a quelques racines empoisonnées à Cuba.
• le français n’assourdit pas les sonores en finale comme de nombreuses langues, dont l'allemand et le russe Rad, Räder ; Gras, Gräser ; Knabe, Knab ; mögen, mag ;
C'est le mot roumain désignant le végétal, copac, d'étymologie incertaine d'ailleurs, qui ne continue pas le latin arborem ; arbore doit donc être savant et non significatif.
Je suppose qu'il faut prononcer [knabe], mais [knap], ou plutôt [knaP] puisque une seule unité distinctive coiffe à présent deux unités qui seraient distinguées en position prévocalique.
L'anglais, par contre distingue bien cap et cab.
Oui, taupe comme chevaux, chaud, faux, etc... Des mots comme taupe et aube sont de ceux qui permettent d'établir une chronologie relative des phénomènes phonétiques : si le l s'était vocalisé de bonne heure, le [p] et le [b ] se seraient trouvés en position intervocalique et on aurait obtenu **tauve et ***aue, parallèlement à avoir < habere et nue (= ciel) < nuba id. pur nue < nuda, d'ailleurs.
Excusez-moi, Lévine. Vous commentez ci-dessus ce qui n'était qu'un brouillon et que j'ai publié par mégarde. Mais vous avez tout compris, pour chacun des trois points sur lesquels je souhaitais revenir.
• Je ne sais plus la différence entre [knap] et [knaP]. En tout cas, c'est bien de cela qu'il s'agit : Knabe [kna:be], garçon, devient facilement Knab [kna:p] ou [kna:P], en poésie par exemple.
• Dans les langues, peu nombreuses, pour lesquelles j'ai quelques connaissances, on utilise le nom qui désigne la plante quand il s'agit de l'arbre généalogique. Pour le roumain, qui fait donc exception à cette règle, avec arbore genealogic, je n'irais sans doute pas jusqu'à « savant » à propos d'arbore : la généalogie est probablement aussi populaire en Roumanie qu'ailleurs.
Le texte qui aurait remplacé le brouillon devait commencer par une phrase de remerciement à propos du sérieux et de la clarté de votre texte.
Bon dimanche à tous.
J'avais bien compris. Pour /knaP/, j'aurais dû mettre des barres obliques, car il s'agit bien sûr de phonèmes.
Attention d'autre part au terme "savant" : on désigne par là toute formation consciente, souvent un calque, par opposition aux formations populaires, évolutions inconscientes d'un état de langue antérieur. Un dérivé savant peut être ancien ; un des premiers est conceilion (Roman d'Énéas, v. 1160), < conchylium, qui désigne la pourpre. En fait, c'est quasiment du latin francisé.
Pour arbore, je poserai la question sur Babel.
Je voudrais m'assurer que je vous ai compris : l'arbore roumain ne découle pas en droite ligne de l'étymon latin, avec des attestations ou des reconstitutions de ses formes anciennes sur une période d'environ deux mille ans ? J'imaginais, sans doute à tort, que la langue roumaine avait cessé à un moment donné de son évolution, pour une raison inconnue, d'utiliser le mot dérivé d'arb(o)re(m) pour désigner la plante.
Il me semblait que la forme arbore n'était pas phonétique, mais apparemment si :
https://ro.wiktionary.org/wiki/arbore
Cela confirme l'originalité des langues française, catalane et occitane !
Un petite anecdote concernant le groupe [br] en position intervocalique.
On sait qu'en cette position, il est passé à [vr] : libru(m) > livre ; labra > lèvre ; capra > chèvre, etc...
On a donc eu régulièrement fabru(m) > AF fèvre (= forgeron), qui a subsisté dans le nom de famille Lefèvre.
Or, avant que le "u" et le "v" ne soient distingués dans l'écriture, on écrivait "Lefeure", mais des confusions s'opérant, on a introduit le [b ] étymologique comme lettre diacritique, afin de rappeler que le "u" était un [b ] dévergondé, donc un [v] ; on trouve donc aujourd'hui aussi des Lefebvre.
Peine perdue, la confusion était encore possible, et il y a eu des erreurs de lecture qui ont conduit à écrire - et à prononcer - Lefébure, qu'on trouve parfois.
Tous les amateurs de musique connaissent Yvonne Lefébure (1898-1986), qui fut une pianiste et une professeure d'une classe exceptionnelle.
Un erreur d'état-civil n'est pas rédhibitoire...
Il existe à Abbeville une rue Lefébure de Cerisy.
Merci !
On a donc eu régulièrement fabru(m) > AF fèvre (= forgeron), qui a subsisté dans le nom de famille Lefèvre.
(Qu'on ne m'en veuille pas pour la digression !) Les forgerons étaient nombreux en Europe au cœur du Moyen Âge : l'émergence du patronyme Schmidt en zone germanophone, de son correspondant Smith outre-Manche… s'explique de la même manière.
Lévine a écrit:On a donc eu régulièrement fabru(m) > AF fèvre (= forgeron), qui a subsisté dans le nom de famille Lefèvre.
(Qu'on ne m'en veuille pas pour la digression !) Les forgerons étaient nombreux en Europe au cœur du Moyen Âge : l'émergence du patronyme Schmidt en zone germanophone, de son correspondant Smith outre-Manche… s'explique de la même manière.
Ainsi que les nombreux Le Goff en Bretagne.
(Qu'on ne m'en veuille pas pour la digression !)
Loin de vous en vouloir, je suis sûr que ce sujet ne vaudra que par ses digressions !
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Alco, le breton n'assourdit-il pas les consonnes sonores en fin de mot ? Je crois que si, mais j'aimerais en avoir la confirmation.
Alco, le breton n'assourdit-il pas les consonnes sonores en fin de mot ? Je crois que si, mais j'aimerais en avoir la confirmation.
Les consonnes sont assourdies en fin de mot lorsque le mot n'est pas suivi d'un autre. La liaison adoucit la consonne finale. Je ne sais pas si vous connaissez la publicité pour des plats préparés, faites par des Bigoudènes, qui s'exclamaient : « Pirates ! Ils ont volé nod' recette !
Ah ! merci, je n'avais pas remarqué.
Qu'on ne m'en veuille pas (!) si je signale qu'on semble confondre ci-dessus la langue bretonne et la langue française parlée par les Bretons, en particulier par les Bretons bretonnants natifs.
Qu'on ne m'en veuille pas (!) si je signale qu'on semble confondre ci-dessus la langue bretonne et la langue française parlée par les Bretons, en particulier par les Bretons bretonnants natifs.
La langue française parlée par les Bretons bretonnants natifs est marquée par les caractéristiques phonétiques de la langue bretonne (et souvent aussi de la syntaxe). Si vous voulez des exemples en breton, je peux les transcrire parce que j'ai la prononciation dans l'oreille, mais sans la transcription phonétique.
Donc, en simplifiant, si vous voulez un exemple en breton de la différence de traitement des consonnes finales en liaison ou non, je peux vous l'écrire sous cette forme : mad é an traou - an traou zo mat. Deux façons de dire : tout va bien.
Les choses sont bonnes !
Les choses sont bonnes !
Oui, c'est la traduction littérale, mais l'expression est vraiment utilisée pour dire que ça va : « mad an traou ? » = ca va?. « Mad ya an traou » = tout va bien.
Mais on s'éloigne de la phonétique historique française.
Non, non, au contraire : on aborde ici les assimilations, phénomènes qui certes dépassent le statut des occlusives en finale, mais qui sont un fait linguistique plus général que nous retrouverons sans doute ultérieurement.
4° Les consonnes qui ont persisté du latin ou du germanique au français (suite).
A. - Les occlusives (suite).
2° Les dentales [t] (sourde) et [d] (sonore).
Elles sont dites dentales parce que pour les émettre, la pointe de la langue appuie sur les alvéoles, provoquant l’occlusion.
[t] et [d] se sont conservés en français
a) à l’initiale devant une voyelle ou [r] :
Exemples :
- [t] + voy. : tabone(m) > taon ; tempus > temps ; tibia > tige ; totu(m) > tout ; tu > tu.
- [d] + voy. : damnu(m) > AF dam ; de > de ; dicere > dire ; donu(m) > don ; dulce(m) > doux.
- [t] ou [d] + [r] : drappu(m) < drap ; trans > très ; tres > trois ; d(i)rectu(m) > droit ; tructa > truite.
Remarques :
1° L’AF crem(e)re (FM craindre), en face de trem(e)re, fait difficulté. D’après Fouché et Bourciez, la modification aurait eu lieu dès le latin populaire du Nord de la Gaule, sous l’influence d’un radical celtique *krid- (comparez avec anc. Irlandais crith, « frisson » et breton kridien, krén, « tremblement » (1).
2° Sauf dans les emprunts au grec, peu nombreux, le latin n’a pas connu à l’initiale le groupe [tl], comme c’est le cas du grec (τλήμων, « courageux »), ni le groupe [tm] (gr. τμῆσις, « coupure »). Il va donc sans dire que « tmèse » est savant.
(1) E. et J. Bourciez, Phonétique française (Klincksieck), § 140, rem. 1, p. 148.
b) derrière une consonne (la gémination relève de ce cas).
La consonne d’appui a pu disparaître ultérieurement sans incidence sur la dentale.
Exemples :
- cons. + [t] : ru(p)ta > route ; lentic(u)la > lentille ; mitt(e)re > AF metre > mettre ; dub(i)tare > AF doubter > douter ; com(p)(u)tare > AF conter > conter ou compter, suivant le sens.
- cons. + [d] : frig(i)dam > froide ; perd(e)re > perdre ; tep(i)du(m) > tiède ; cal(i)da > chaude.
Remarques :
1° On constatera que la consonne est souvent venue au contact de la dentale à la suite de la syncope de la pénultième atone qui a touché tous les mots en français, bien qu’à des époques diverses, et ce même si le groupe consonantique présentait une combinaison improbable (comme dans tep(i)dum, par exemple, en face de l’italien tiepido). Cette situation, due à des habitudes accentuelles acquises très tôt dans l’aire des langues d’oil, constitue une de leurs originalités.
2° Dans certains cas, le [t] mis au contact d’une consonne antécédente sonore, s’est lui-même sonorisé avant la disparition de cette consonne.
Ex : cub(i)tu(m) > *cobde (ou *covde) > coude ; mal(e) hab(i)tu(m) > *malabde > malade.
3° L’évolution *term(i)te(m) > *termte > *ternte > *terte aboutissait à une forme tout à fait viable (cf. tarte, perte) ; pourtant, un second r a été ajouté et le mot est devenu tertre à date sans doute très ancienne. La formation de dartre < AF dertre < derb(i)ta et celle de perdrix < perdice(m) sont analogues.
Ce [ʁ] ajouté est appelé « hétéromorphe », « hétérorgane » ou « inorganique » suivant les auteurs.
Le Père Ubu, avec son fameux merdre, s’inscrit donc dans une tradition bien française !
La formation de dartre < AF dertre < derm(i)ta et celle de perdrix < perdice(m) sont analogues.
D'après X. Delamarre dans son dictionnaire de la langue gauloise, c'est un bas-latin derbita qui est attesté dans les gloses, et qui viendrait d'un gaulois *derueta. On retrouve ce mot, avec le même sens, dans le breton dervoeden et le gallois darwyden.
Sauf dans les emprunts au grec, peu nombreux, le latin n’a pas connu à l’initiale le groupe [tl], comme c’est le cas du grec (τλήμων, « courageux »), ni le groupe [tm] (gr. τμῆσις, « coupure »).
À noter que le breton et l'irlandais connaissent le groupe dl : le breton dléout (verbe devoir, souvent réalisé en gléout) et l'irlandais dlí, la loi. L'irlandais a le groupe mn dans mná, des femmes, qui se prononce majoritairement mra.
Oui, vous avez raison, c'est bien derbita. Vous parlez d'attestation dans des gloses : pouvez-vous me donner des précisions à ce sujet ?
[mn] à l'initiale est aussi connu en grec ancien.
Passionnant.
Ce [ʁ] ajouté est appelé « hétéromorphe », « hétérorgane » ou « inorganique » suivant les auteurs.
Le Père Ubu, avec son fameux merdre, s’inscrit donc dans une tradition bien française !
Oui, vous avez raison, c'est bien derbita. Vous parlez d'attestation dans des gloses : pouvez-vous me donner des précisions à ce sujet ?
Je ne fais que reprendre les termes utilisés par X. Delamarre à l'entrée derueta de son dictionnaire. Je peux aussi vous donner les sources qu'il indique :
- The Dialects of Ancient Gaul (DAG), Harvard university press (Cambridge), 1970, p. 563
- Lateinisches etymologisches Wörterbuch (LEW), Carl Winter (Heidelberg), 1938 et 1954, p. 342
- Dictionnaire étymologique de la langue latine (DELL), 4è édition, Klincksieck (Paris), 1959, p. 170
- Dictionnaire historique de la langue française (DHLF), Le Robert (Paris), 1992, p. 553
- Romanisches etymologisches Wörterbuch (ML - Meyer-Lübke), Carl Winter (Heidelberg), 3è édition, 1935, N° 1580.
Merci. Le premier article m'intéresse particulièrement.
Bloch-Wartburg parlent aussi de gloses à propos de derbita, mais curieusement, Fouché et Bourciez citent le mot avec l'astérisque de non-attestation.
En ce qui concerne le Lateinisches etymologisches Wörterbuch, la référence se trouve en réalité à la page 259, sous derbiosus : « doch ist in Glossen öfter derbita "impetigo" belegt » / mais derbita "impétigo" est souvent utilisé dans les gloses.
Le Dictionnaire étymologique de la langue latine, sous derbitae, signale que « Derbitae, qui n'apparaît que dans les gloses, doit être emprunté, peut-être, au celtique avec b pour v (cf. gall. tarwyden « dartre », etc.) »
Probablement parce qu'il s'agit d'une édition plus ancienne, celle de 1910, mais c'est bien de l'avoir trouvée en ligne.
Voici aussi le passage du DHLF cité :
https://books.google.fr/books?id=j6y2FF … mp;f=false
- Romanisches etymologisches Wörterbuch (ML - Meyer-Lübke), Carl Winter (Heidelberg), 3è édition, 1935, N° 1580.
Il faut probablement lire le paragraphe N° 2580
https://ia800909.us.archive.org/7/items … yeuoft.pdf
J'ai essayé de traduire le paragraphe n° 2580 du Romanisches etymologisches Wörterbuch, Dictionnaire étymologique roman. Malheureusement, des abréviations m'échappent et je ne suis pas en mesure de reproduire tous les signes diacritiques.
2580. derbĭta (gaulois) "dartre".
Milanais derbeda, parler de Plaisance derbga, piémontais derbi, parler d'Engadine dert, parler d'Obwald diervet, français dartre, provençal derti, derbi, berbi, catalan berbol. — Dérivation (?) : bourn. grand'comb. deco "œil-de-perdrix" (cor). — Également vieil italien derbio, français dartre "lichia glauca" (nom d'un poisson de mer) RLRoman LI. 393. — Diez, Wb. 595 ; Thurneysen. Celto-roman 97 ; Vieil italique (?) VII, 524; ZRPh* XX 86 ; WSt. XXV, 98. (Le grec herpes est plus éloigné, toutefois les mots romans semblent reposer en partie sur *derbite, dont la finale s'inspirerait de herpete).
* Peut-être Zeitschrift für romanische Philologie, Revue de philologie romane.
Merci à tous.
Il est intéressant de faire les constatations suivantes :
- un seul dialecte italien n'a pas syncopé la pénultième atone ;
- les autres ont traité le groupe [bt] résultant de la syncope de manière très diverse ;
- le français est la seule langue qui a introduit un [ʁ] hétéromorphe.
J'ai envoyé un courriel à piotr, mais je n'ai pas eu de réponse ; il est possible que je me sois trompé en sélectionnant le pseudo à contacter.
Pourrait-on me donner la possibilité de corriger ou d'enrichir mes messages après expiration du délai sans que je devienne pour autant modérateur ?
Merci.
Je ne sais pas si c'est possible. Piotr s'en occupe probablement et doit contacter l'administrateur du site, ce qui n'est pas toujours chose aisée.
Dans l'attente, si tu prépares un message corrigé, on peut le substituer à un message existant.
Merci, mais cela fait au moins trois semaines que j'ai envoyé mon message à piotr (ou à... X si je me suis trompé).
Il y a un exemple à supprimer et à remplacer ; on peut en faire un "jeu" :
Découvrez l'exemple intrus en 4°A2b (message 86).
L'intrus est « dente(m) > dent » puisqu'il n'y a pas de disparition de consonne (hormis la désinence de l'accusatif).
En fait, c'est par ce que [t] est en finale absolue, et qu'il ne se conserve pas de ce fait.
Pour ce qui est de la consonne qui précède, j'ai bien qu'elle pouvait disparaître, mais ce n'est pas toujours le cas : [n] se maintient généralement, en nasalisant la voyelle qui le précède.
L'exemple doit être placé dans ce qui suivra.
Je pense trop "ancien français"
Il faut donc remplacer "dent(e)m > dent" par "lentic(u)la > lentille". (Fait. Abel)
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