Re : Proust, imposture littéraire ?
Bonjour,
Étudiante en psychologie, je rédige un mémoire sur le deuil. J'ai lu un extrait de Proust dans livre qui ne mentionnait pas la page. L'extrait est apparemment issu du tome 6 : Albertine disparue de A la recherche du temps perdu. J'aimerai connaitre la page d’où est tirée cet extrait pour l'introduire dans mon mémoire. Si quelque connaisseur pourraient m'aider, j'ai trop de recherche et de lecture pour avoir le temps de lire Proust. Voici l'extrait :
"Mais jamais je ne pourrais plus effacer cette contraction de sa figure, et cette souffrance de son cœur ou plutôt du mien ; car comme les morts n’existent plus qu’en nous, c’est nous-mêmes que nous frappons sans relâche quand nous nous obstinons à nous souvenir des coups que nous leur avons assenés. Ces douleurs, si cruelles qu’elles fussent, je m’y attachais de toutes mes forces, car je sentais bien qu’elles étaient l’effet du souvenir de ma grand-mère, la preuve que ce souvenir que j’ai était bien présent en moi. … je ne tenais pas seulement à souffrir, mais à respecter l’originalité de ma souffrance telle que je l’avais subie tout d’un coup sans le vouloir, et je voulais continuer à la subir, suivant ses lois à elle, à chaque fois que revenait cette contradiction si étrange si étrange de la survivance et du néant entrecroisés en moi. Cette impression douloureuse et actuellement incompréhensible, je savais non certes pas si j’en dégagerais un peu de vérité un jour, mais que si vérité je pouvais jamais extraire, ce ne pourrait être que d’elle, si particulière, si spontanée, qui n’avait été ni tracée par mon intelligence, ni infléchie ni atténuée par ma pusillanimité, mais que la mort elle-même, la brusque révélation de la mort, avait comme la foudre creusée en moi, selon un graphique surnaturel et inhumain, comme un double et mystérieux sillon."
Merci de votre aide
Bonne journée
PS: Si je ne suis pas sur la bonne page, veuillez m’excuser.