Lévine a écrit:Cela explique, quand nous parlions du russe, la "confusion" que je voyais faite entre l'infinitif dépendant ou prépositionnel (ich möchte spielen, par exemple) et la "proposition infinitive" (ich sehe die Kinder spielen, d'après votre exemple).
C'est en fait parce que le mot Nebensatz désigne simplement un élément dépendant, et non une nature, comme notre mot "proposition".
Est-ce que je me trompe ?
Non. Nebensatz signifie proposition subordonnée et rend donc compte d'une nature et d'une autre caractéristique, plus proche de la fonction que de la nature, mais un peu vague, à mon sens !, celle de subordination.
Toutefois, dans mon message 122 (ci-dessus) je me suis mal expliqué :
Chover a écrit:Lévine a écrit:Chover, existe-t-il une proposition infinitive en allemand ? En russe, non : "je vois des enfants jouer" = "je vois des enfants jouant" ou "je vois des enfants qui jouent" (plus lourd, mais c'est une question de style).
Tout à fait. Ich sehe die Kinder spielen correspond mot à mot à Je vois les enfants jouer.
J'ai cru que vous me demandiez si, en allemand comme en russe, l'infinitif était inenvisageable dans l'équivalent de « Je vois les enfants jouer » (Réponse : non ! L'infinitif est d’emploi normal en l'occurrence). Et l'allemand voit dans die Kinder spielen une Infinitivergänzung, un infinitif complément, mais pas une proposition infinitive (Infinitivsatz). Et là, à l'instar du latin, on n'analyse pas le deuxième actant comme sujet, il est à l'accusatif, comme le montre cet autre exemple avec un nom masculin* :
Ich lasse meinen Drachen steigen, Je fais monter mon cerf-volant (Mon cerf-volant se dit mein Drache lorsque ce nom est sujet).
A fortiori, dans Ich lasse einen Baum fällen, Je fais abattre un arbre, l'authentique fonction C.O.D. impose l'accusatif einen Baum, le second actant étant inconnu, comme en français, bien sûr.
Soient les deux phrases « Il propose de m’aider » et « Il propose à ses amis de m’aider ». Leurs équivalents allemands, très comparables au français dans leur construction, Er schlägt vor, mir zu helfen et Er schlägt seinen Freunden vor, mir zu helfen comportent pour cette langue la même subordonnée infinitive mir zu helfen, qu’on nomme ainsi sans se préoccuper de l’actant unique ou non. C’est la présence de zu qui importe. J’y ai fait allusion dans un précédent message.
Plus proche du sujet de ce fil : Les infinitifs compléments des six auxiliaires de modalité allemands reconnus comme tels, on l’a vu, ne sont pas précédés de zu (Er will mir helfen, Il veut m’aider). Cependant, on peut se demander si tous les grammairiens allemands trouvent satisfaisant que l’on reconnaisse une modalité dans cette phrase et qu’on n’en voie aucune dans Er hat vor, mir zu helfen, Il a l’intention de m’aider. Je dois faire preuve moi-même de modestie en l'affaire !
* Au neutre, au féminin et au pluriel, rien ne distingue l'accusatif du nominatif.
Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement… (Nicolas BOILEAU). Si possible !