Eh bien c'est un peu un mystère, faute de sources. Le latin médiéval utilise le futur ou le futur antérieur dans les cas qui nous occupent ici.
Ainsi, dans les articles de la loi Salique, on a couramment les tournures si + fut. ant. dans la protase, pst., ft. ou subj. pst. dans l'apodose.
Si quis alterum concagatum clamaverit, sunt CXX denarios ... judicetur (L. S. XXX, éd Eckhardt)
Le pré-roman et le roman ont peut-être hérité un temps de cette structure, mais on n'en sait rien. Toujours est-il qu'en AF, on a exceptionnellement le futur derrière si, et seulement en anglo-normand (un seul exemple relevé par Ph. Ménard dans sa Syntaxe de l'ancien français, éd. Bière).
En revanche, pour l'expression du potentiel/irréel (qu'on ne distingue plus morphologiquement), on relève dans les Frédégaires (80, 11, éd Krusch)
Si iubebas, accederemus ad prelium : "Si tu l'ordonnais, nous aborderions la bataille".
Le roman n'avait plus qu'à calquer...
Cela n'a pas été le cas pour si + futur... Peut-être est-ce à cause de l'abandon du futur classique, mal marqué en latin, comme on sait, et de l'abondance des tournures périphrastique utilisant le présent de habeo ou de volo. Mais cela n'aurait pas dû jouer dans le seul cas de la subordonnée hypothétique ; et d'autre part, à la période médiévale classique, le futur roman est suffisamment vivant pour ne pas regagner le terrain perdu...
L'influence germanique a pu jouer également : je ne suis pas germaniste, mais je crois que wenn exclut le futur, comme when en anglais (bien que le sens de la conjonction soit différent).
Je vais continuer à chercher.
Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil