éponymie a écrit:greg a écrit:Qui se maintient avec d'autres unités : vingt-six, vingt-sept...
comment tu l'appelles ça ?
Pour moi, il s'agit d'une consonne finale prononcée, qui génère tout naturellement un enchainement devant un voyelle (vingt-huit).
Pour moi, hors cas lorrain et assimilés, il ne s'agit pas du tout d'une consonne finale. Primo parce que le nom et l'adjectif vingt, chacun pris isolément, se terminent tous deux par une voyelle (nasale) et certainement pas par une consonne (dentale).
Pour ce qui est de la Lorraine, j'ai l'impression que seul le nom se termine par la dentale t : pas l'adjectif.
C'est-à-dire que les Lorrains diraient vɛ̃-o pour vingt hauts, plutôt que ??vɛ̃t-o et plutôt que vɛ̃-to alors transcrit par vingt eaux.
À vérifier...
D'autre part, la consonne t dont tu parles me semble survenir, quand elle est pas ou peu altérée, à l'initiale de la seconde syllabe — pas en finale de la première syllabe :
vɛ̃-to pour vingt eaux — pas vɛ̃t-o
vɛ̃-tɑ̃ pour vingt ans — pas vɛ̃t-ɑ̃.
Même quand le mot second est doté d'une initiale consonantique, il me semble que le t adventice ne vient pas clore le premier mot. Au contraire, il me paraît renforcer l'attaque du second :
vɛ̃-tsɛ̃k pour vingt-cinq — pas vɛ̃t-sɛ̃k
vɛ̃-tsɛt pour vingt-sept — pas vɛ̃t-sɛt.
Étant entendu que ce phénomène est limité à la succession de deux nombres :
vɛ̃-tsɛ̃k pour vingt-cinq
vɛ̃-sak pour vingt sacs — pas vɛ̃-tsak.
Je vois bien des cas où la consonne adventice se pose en finale du mot premier. Je trouve qu'elle perd alors son caractère dental et acquiert un caractère nasal :
vɛ̃n-sɛ̃k pour vingt-cinq — pas vɛ̃t-sɛ̃k
vɛ̃n-sɛt pour vingt-sept — pas vɛ̃t-sɛt.
Et bien sûr des cas où le second mot est à initiale non strictement consonantique sans apparition du t de liaison :
vɛ̃-o pour vingt hauts — pas vɛ̃-to
vɛ̃-ɥit pour 88 — pas vɛ̃-tɥit.
éponymie a écrit:Mon e final n'est pas une fantaisie méridionale (quelle est la nuance entre vingt-deux et trente-deux ?), seulement orthographique.
Je sais bien que la transcription par e du ə atone n'est pas une fantaisie mais une façon commode d'illustrer un phénomène qui s'entend et qui ne se voit pas.
éponymie a écrit:Je ne vois pas en quoi cette manière de présenter les choses (hors la fantaisie orthographique) te pose problème. Elle évite de fabriquer ta curieuse exception, ni enchainement, ni liaison. Pour la précision, l'histoire et les lecteurs, une liaison est une consonne épenthétique, qui se fait entendre au début du deuxième terme lié, non à la fin du premier (je ressors la science acquise lors de mes tout débuts sur ABC, grâce en soit rendue à ce forum qui apporte tant à ceux qui y participent).
Une liaison est certes une consonne épenthétique. L'épenthèse concerne le second mot, pas le premier. Quand elle survient, l'épenthèse consonantique supplée au défaut d'attaque du deuxième mot :
AMI
a-mi → ta-mi za-mi na-mi
TAMIS
ta-mi → ∅
HÉROS
e-ʁo → ∅
ZÉRO
ze-ʁo → ∅
Dans 25 et 26, il ne s'agit pas de liaison au sens strict car cinq et six possèdent déjà s pour attaque, ce malgré l'épenthèse en t.
Dans 28, il n'y a pas d'enchaînement car le son final de vingt est une voyelle.
Ce qui est enchaîné à huit est un t totalement étranger à vingt.
C'est pareil quand on dit le-za-mi pour les amis : on enchaîne à amis un z inexistant dans le. C'est une liaison en z.
À l'instar de 28, il n'y a pas d'enchaînement pour 88.
À la différence de 28, il n'y a pas de liaison dans 88.