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forum abclf » Pratiques linguistiques » courteur / courtesse

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Messages [ 19 ]

Sujet : courteur / courtesse

Bonjour, je ne comprends pas, je ne trouve pas d'équivalent à longueur ou hauteur avec la notion de "court", courteur ? courtesse ? Peut-on dire ces mots, y en a-t-il un autre ? (on peut dire la brièveté d'un discours mais pas de celle d'une robe par exemple (à moins d'être poétique)).
Merci.

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Re : courteur / courtesse

Petitesse ?

elle est pas belle, la vie ?

Re : courteur / courtesse

Courteur a bien été tenté par plusieurs :
https://fr.m.wiktionary.org/wiki/courteur
Je n'ose vous suggérer la courtitude !

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Re : courteur / courtesse

L'ancien français avait cortece (courtesse) pour exprimer la brièveté. Pourquoi ne pas le reprendre pour qualifier ce qui est physiquement court ?

Caesarem legato alacrem, ille portavit assumpti Brutus.

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Re : courteur / courtesse

Piotr a écrit:

Petitesse ?

Ce mot n'est pas rare mais, dans ses emplois concrets, il qualifie davantage, je crois, ce qui n'est pas grand ou vaste que ce qui n'est pas long.

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement… (Nicolas BOILEAU). Si possible !

6 Dernière modification par Piotr (16-02-2022 14:53:06)

Re : courteur / courtesse

C'est pas faux, mais j'ai pas mieux.

  C'est typiquement l'occase pour pondre un néologisme (comme le propose Abel) ou exhumer un zombie (le courtesse d'Alco) ; qu'en pense Lévine ?

PS : une petite recherche sur GGLivres est assez fructueuse, du XVIe au XXIe siècle :

- brièveté du frein lingual [...] courtesse du frein (1997)
- et la courtesse de leurs propres méthodes , la courtesse des méthodes (2002)
- Cette courtesse anormale de l'intestin... (2011)
- la courtesse de l'espoir... (2010)
- de sorte que la longueur & courtesse discerne yne effigie de l'autre (1557)

elle est pas belle, la vie ?

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Re : courteur / courtesse

D’aucun ont parlé de brièveté.

Nomina si nescis, perit cognitio rerum. Edward Coke

Re : courteur / courtesse

Oui, 'glop', dès le premier message, mais ça ne va visiblement pas pour la robe courte. On peut parler de la longueur d'une robe mais pas de sa court... et pas plus de sa brièveté !

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Re : courteur / courtesse

D’aucun ont parlé de brièveté.

   Oui, d'aucun l'ont même utilisé récemment (1997), c'est pourquoi je l'ai inclus dans ma première citation, mais je dois admettre que je ne pense pas spontanément à une grandeur géométrique, une longueur métrique, quand j'entends ce mot.

   Et pourtant, bien que Littré ne lui accorde que son acception temporelle, le TLFi donne ce sens en premier (en précisant rare).
   Robert le Grand, pour sa part, cite le sens temporel en tête d'article -
et le sens topologique en dernier - avant de renvoyer à petitesse, terme qu'il définit comme « Caractère de ce qui est petit en dimension, en étendue, en volume... » Suivent plusieurs exemples et citations s'appliquant à des objets ou des personnes.

    Nous avons donc trois clients honnêtes, licites : brièveté, courtesse, petitesse. Lequel choisir, et comment ? Surtout : comment s'assurer que l'on sera compris, et comment savoir si le mot "prendra" ?
   Restaurateur de morts-vivants - tout comme fabricateur de néologismes - c'est pas un turbin facile...

elle est pas belle, la vie ?

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Re : courteur / courtesse

C’est ainsi que Robert le Grand rejoignit Pépin le Bref.  smile

Nomina si nescis, perit cognitio rerum. Edward Coke

Re : courteur / courtesse

Bonjour à tous et merci pour vos suggestions et vos remarques tout à fait intéressantes, c'est dommage, moi c'est courteur que j'avais envie d'employer mais ce mot ne semble pas trop obtenir votre adhésion...
Finalement, et ça me plaît bien, vous montrez ici que la langue n'est pas si figée que je le pensais, au fond, dans pareille situation vous semblez soutenir et presque encourager les néologismes ou les usages rares et anciens... Pour info, ce qui est court dans mon écrit c'est la laisse d'un chien, puis les bretelles d'un sac à dos et enfin la définition des mots fléchés (par rapport aux mots croisés).
Et si j'ai envie d'utiliser courteur (de façon un peu insistante) c'est aussi pour envoyer au passage mon lecteur vers cette prise de conscience qu'il n'y a pas vraiment de mot ad'hoc...
Merci !

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Re : courteur / courtesse

Je crois que les mots « fléchés » sont des mots croisés ! Comportant la petite particularité que leurs définitions figurent dans la grille. Pour lesdites définitions, c'est « brièveté » qui s'impose, me semble-t-il.

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement… (Nicolas BOILEAU). Si possible !

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Re : courteur / courtesse

ilelogique a écrit:

vous semblez soutenir et presque encourager les néologismes ou les usages rares et anciens...

   Si le mot juste n'existe pas pour signifier une idée ou une réalité, il faut bien le trouver quelque part... dans le passé ou dans le futur.
   Mais il y a des "règles" - les mêmes que pour accepter l'intégration d'un mot étranger - en n'oubliant pas que nous ne sommes personne qui puisse imposer quoi que ce soit (à supposer que nous le souhaitions).

   Quels sont ces principes qui guident certains d'entre nous (nous ne sommes ni une école ni une chapelle et chacun ne représente que soi-même) ?

  1) Tout d'abord, le mot doit être non seulement utile, mais nécessaire ; c'est-à-dire que son absence engendre un manque dans l'expression juste et concise (un exemple avec praticité). C'est le cas de « courteur / courtesse ».
   2) Il doit ensuite être construit selon les règles étymologiques habituelles de notre langue, c'est-à-dire être licite.
   3) Il doit enfin être facilement intégrable (*) dans la langue courante, en étant aisément compréhensible.
(*) Puisque "inclusible" n'existe pas.

   Pour ce qui est de faire ressurgir du passé des mots abandonnés, oubliés, dépassés, le problème est différent : ils ont été créés, ont servi (plus ou moins), ont eu leur apogée, puis ont périclité, probablement par manque d'usage.
   Avec quelle probabilité pouvons-nous espérer que leur seconde vie sera plus riche ou plus longue que la première ? Il est impossible de le prédire. Au prix de quelques faciles recherches, nous nous apercevons que « courtesse » existait déjà et qu'il est sorti du coma : il est utile et il est licite. Donnons-lui sa chance !

elle est pas belle, la vie ?

Re : courteur / courtesse

Merci beaucoup, je comprends et valide ce que vous dites, mais, pardon d'insister, courteur a-t-il déjà été employé ?
Car, pour mon écrit, je le préfère à courtesse et il me semble qu'il vérifie lui aussi les 3 points dont vous parlez.
Et puis au pire, j'ai bien le droit à un néologisme non ?
Merci

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Re : courteur / courtesse

Oui, courteur a déjà été employé  wink
  On doit lui reconnaître sa sonorité, mieux accordée avec longueur.
  Oui, tu as droit à un néologisme - et même plusieurs - mais il y a toujours le risque qu'il finisse en hapax.

elle est pas belle, la vie ?

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Re : courteur / courtesse

Le simple particulier ne doit pas se faire d'illusions quant à son influence sur l'évolution de la langue.
Les retours de mots tombés en désuétude sont rares et, quand on les constate, on ne sait pas forcément à qui ils sont dus précisément. Je pense à « autrice », qui s'est employé aux quinzième, seizième et dix-septième siècles avant de sombrer dans l'oubli. Il revient et je ne désespère pas qu'il s'affirme face à « auteure », recommandé, sans doute sous l'influence des Québécois.
Une femme politique à qui « bravoure » ne venait pas à l'esprit, a inventé « bravitude », strictement inutile mais parfois repris par raillerie. J'imagine qu'à moyen terme « bravoure » seul, plus court, subsistera.

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement… (Nicolas BOILEAU). Si possible !

Re : courteur / courtesse

Merci,
je veux juste l'employer 3 fois (exprès) dans un roman, aussi m'avez-vous convaincu de la possibilité de son usage, merci !
Après, que ce mot revienne ou pas, en effet, nous avons chacun que très peu d'impact à mon avis...

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Re : courteur / courtesse

nous n'avons chacun que très peu d'impact à mon avis...

... sauf si tu vends à deux millions ! wink

elle est pas belle, la vie ?

Re : courteur / courtesse

Il y a peu de chances, mais sait-on jamais, merci en tous cas, et je vais mettre courteur...

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