Pardon vh! Dans votre première édition de votre message, vous indiquiez que mes allusions n'étaient pas limpides et, à me relire là maintenant... je réalise que vous n'aviez pas nécessairement tort. J'éclaire donc un peu.
N.B.1 : Ne voyez aucune critique personnelle dans mes objections. Vu d'où vous déclarez poster, il serait particulièrement déplacé de vous reprocher de ne pas distinguer le Français médiéval du nord et de l'ouest de l'Anglo-normand déjà que... même trevor (pourtant moins excusable...) semble s'y perdre aussi...
et que... j'aurais moi-même, pour cette langue, parfois beaucoup de peine à justifier le qualificatif de française...
N.B.2 : On retrouvera une partie de ce que j'affirme dans "From Latin to modern French with especial Consideration of Anglo-norman" par M.K. Pope. C'était la référence il y a... 10... hmm... 20... arghh... heuu... longtemps! Ha bha!
, dans la défunte Encyclopédie Universalis et... dans les références suggérées (par allusion) à trevor dans le cadre d'un message précédent.
Si quelque part, j'ai laissé passer une bêtise grosse comme moi alors... elle est... de moi seul.
vh a écrit:- Le oi (/wa/) en français moderne se prononçait /oi/ au début du moyen-age.
Non! Pas au début du moyen-âge. (J'entends par là, pour une division de cette période en rapport avec ce fil, pas avant la conquête normande)
D'abord, avant la conquête normande en "France" :
- le digramme oi n'existe quasiment pas. On écrit peise (poise), dreit (droit), meis (mois) et on prononce le ei en diphtongue.
- Les diphtongues sont nombreuses et l'accent tonique (plutôt faible) est le plus souvent sur la dernière syllabe.
(*1) La veille de la conquête normande, le machin parlé du mauvais coté de la Manche a déjà réduit la plupart de ses diphtongues et l'accent tonique (plutôt fort) se porte sur le radical, c'est à dire le plus souvent sur la première syllabe.
Pour ce qui est du roi donc, il semble faire peu de doute qu'à cette époque, nos gens disent rei (dipthongué) et non un truc du genre que vous dites retrouver dans le Roy, joy, boy... sauf peut être... chez le hoi polloi! (non! j'dékon'!)
Pour ce qui est de joie / Montjoie c'est un poil plus complexe car là... vous voyez... nos rois à nous... ce sont des... Francs! (et non pas, comme chez d'autres, quelques barbares échappés de royaumes dits, de bons auteurs l'assurent... pour partie pourris.)
Et ces Francs-là parlent... le Francique! (C'est un peu le sens de mon allusion / jeu de mot de mon message précédent dans lequel... je ne mettais évidemment pas en doute votre franchise...) et le francique pour montjoie est connu et se prononce... comme il faut!
C'est à dire : mundgawie qui laisse là encore peu de doutes quant à une parentée zéro avec roy, boy, joy.
vh a écrit:- Les mots anglais que je cite sont des emprunts au français médiéval.
Non! Les mots anglais que vous citez sont empruntés à... l'Anglo-normand!
Ce charmant idiome s'est développé localement dans la colonie à partir de la conquête mais sans rétro-influence sur la métropole. (Qui l'eût voulu anyway ?) Et dès le milieu du 13è, c'est déjà une langue morte... anyway2.
Alors forcément, ce français médiéval exporté dont vous parlez, subit dès la conquête les particularités mentionnées en (*1) à savoir monophtonguisation à outrance et déplacement de l'accent tonique. Mais encore une fois localement.
Mes allusions dans le post à trevor n'étaient pas qu'ironiques. (Oui, c'est vrai... je voulais aussi l'inviter à ne pas se fier à son Shakespeare (qui ne sait même plus orthographier son prénom...
)pour ce qui est de la prononciation... maintenant... en fouillant un peu on trouvera des lumières... éclairant notre sujet.
Dans le roman de Guillaume au court nez on lit : « Roy Looy escrie Montjoie ! Diex aïe ! » qui nous dit bien une sacrée différence entre roi / louis et monjoie.
Et dans le roman de Wace : « Francheis crient Montjoie ! et Normans Dex aïe ! » Qui distingue bien le coté franc du coté normand en... notant aussi la diphtongue ei du... françois.
vh a écrit:- La prononciation anglaise actuelle est proche de la prononciation française médiévale.
Donc non encore! La prononciation anglaise actuelle est possiblement proche de la prononciation de l'Anglo-normand, je ne suis pas assez expert pour le dire mais... on s'arrête là!
Oui, "nous" aurons aussi droit à une monophtonguisation liée à l'affaiblissement de l'accent tonique sur la finale mais elle se fera plus tard et différemment.
Bon, et puis moi aussi d'ailleurs, je m'arrête là car... comme on dirait dans les colonies d'une colonie...: tl;dr! et ça c'est pas venu du francique mais... c'est vrai quand même. 
Non sunt multiplicanda entia sine necessitate!