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Le forum d'ABC de la langue française

Mise à jour du forum (janvier 2019)

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Revue du sujet (plus récents en tête)

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Oui, c'est bien ce qu'indique le TLFi :

Du gaul. *caljo- « pierre » par l'intermédiaire d'un dér. *caljávo- « caillouteux, pierreux », lui-même formé de la base *cal-, qui est à l'orig. du lat. callum « cal, durillon » et est représentée dans de nombreux noms de lieux (par ex. Chelles − Seine-et-Marne − et Caille − Alpes-Maritimes −; v. L. F. Flutre, Recherches sur les éléments prégaulois dans la topon. de la Lozère, Paris, Belles-Lettres, 1957, pp. 57-64 et Dauzat Topon., pp. 81-102, qui suppose que cette finale est pré-celtique), et des suff. -yo et -ávo (ce dernier à rapprocher du suff. -ávu des topon. d'oïl en -ou du type Andecavu > Anjou, v. A. Thomas ds Romania, t. 31, 1902, pp. 1-6 et surtout Meyer-Lübke ds Sitzungsberichte der kaiserlichen Akademie der Wissenschaften, Philosophisch-Historische Classe, t. 143, II, 55). La forme normanno-pic. caillou a supplanté la forme francienne chaillou, ainsi que le m. fr. chail (1470, Vasles Arch. Vienne ds Gdf.), directement issu de *caljo, et ses dér. c(h)aillo(t) et c(h)aillel (région.)

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Le mot caillou passe pour venir d'un gaulois *caliavo. La même langue a caleto, dur, en breton Kaled, et en vieil irlandais calad, dur, cruel. Selon Xavier Delamarre, spécialiste de la langue gauloise, on a là un radical *kal- désignant la dureté, et qu'on retrouve dans le latin callum, cal, durillon, et callere, s'endurcir par l'expérience.

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glop a écrit:

Les noix, en Argonne, sont pourtant appelées cayots.

Oui, probablement aucun rapport avec les trois premiers. Je gage que le cayot d'Argonne est le cousin du calot (3) du TLFi :

A.− Région. Coquille de noix et, p. ext., noix. On gaule à coups de pierre les « calots » − les noix − des grands noyers (P. Vialar, La Chasse aux hommes,Les Odeurs et les sons, 1953, p. 31).
B.− P. anal. Grosse bille servant à des jeux d'enfants.

déjà évoqué dans ce vieux fil.
Selon le TLFi, le mot est de la famille de écale :

terme dial., notamment du Centre et de l'Ouest (Roll. Flore t. 4, p. 35 et sq.; FEW t. 17, p. 78), dér. (suff. -ot*) du m. fr. cale « noix » (1603, Olivier de Serres ds FEW, loc. cit.), lui-même issu par aphérèse de écale* « brou de la noix », le é- initial ayant prob. été pris pour le préf. e(s)-*, cf. le dér. écaler* « ôter le brou des noix ».

Les Mémoires de l'Académie de Metz indiquent des termes voisins : écalot, c'halat, cholot, cayot, écalas, caillot.
Le cayot, et le cayotier qui donne les cayots, sont particulièrement attestés en Champagne.

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Aucun rapport donc avec calleux — Callosus. ?
Ni avec cayeu — catellus ?
Ni avec caillou — caljavo ?
Les noix, en Argonne, sont pourtant appelées cayots.

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C'est bien ce que dit le TLFi à écale :

De l'a. b. frq. *skala, même mot que le germ. *skalja, v. écaille, cf. a. h. all. scala « coquillage; coupe » (Graff, t. 6, col. 474), all. Schale « id.; coquille d'œuf; gousse de pois ». En fr., c'est la forme normanno-picarde en -k- qui s'est généralisée. Le maintien de -a- s'expliquerait par une forme *scalla, issue de *skala à cause du -a- bref.

Même chose à écaille :

De l'a. b. frq. *skalja, dont le type est répandu dans tous les parlers germ. : got. skalja (Feist), ags. sciel « écaille » (ODEE, s.v. shell), angl. shell « coquillage », m. néerl. schelle « écaille »; coquillage; carapace (de tortue) (Verdam), néerl. schil, m. b. all. schelle « écale; coquille, coquillage; écaille » (Lasch-Borchl.). En a. fr., la distinction des représentants de *skalja et de *skala (v. écale) est difficile à établir, en raison notamment de l'ambiguïté des graphies -ail- et -all-.

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Gb a signalé ce matin un lien vers les termes normands d'origine scandinave où l'on trouve ceci :

Écaler” un oeuf ou un poisson: enlever la coquille ou les écailles vient de “Skalja”: tuile, écaille.

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D'un forum à l'autre, on enrichit ses connaissances.
N'oublions pas, non plus, qu'une coquille de noix désigne, par plaisanterie, une petite embarcation.

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Le verbe écaler a de nombreux équivalents régionaux, dont l'un, échaluper, est répandu dans tout le centre de la France. Une jolie page nous apprend tout sur l'échalupage :

L'échalupage est le travail qui consiste à écaler les noix (les dépouiller de leur brou équivalent de la bogue pour les marrons et les châtaignes), briser les coquilles et trier les amandes. Les amandes ainsi dégagées sont appelées cerneaux. C'est une opération délicate car il convient de ne pas mêler d'éclats de coquilles aux cerneaux. Dans le cas où l'on veut destiner les cerneaux à une utilisation en pâtisserie ou en confiserie, il faut casser la coquille en laissant l'amande intacte.
Vous avez tous entendu parler ou lu des textes sur les veillées d'autrefois. L'échalupage des noix était une occasion de réunions indispensables. En effet, lorsqu'on veut faire faire de l'huile, il faut livrer une quantité de cerneaux appréciable et si possible l'ensemble de sa récolte. Mais d'un autre côté, les cerneaux ne se conservent pas bien hors de leurs coquilles. Ainsi, les gros propriétaires pouvaient réunir jusqu'à 25 personnes par soirée, en fait la principale limite était la taille de la pièce où l'on pouvait travailler. Les uns étaient casseurs et brisaient les coquilles, les autres triaient les cerneaux des coquilles. On imagine bien cette activité paysanne.
Mais on ignore souvent que, dans les villes, de petites gens pouvaient aussi échaluper des noix.

On pourrait croire que chaque bout de terre avait son verbe propre pour échaluper, puisque le Glossaire des vieux parlers du département de la Vienne donne aussi les verbes échaffrer, décaler, écaler, échaler,  énoiser, énougeler, énugeler, noujaler, écalauder, déchafrer, déchaquier, échailler, décaclucher, sans compter des écalofer, écalofrer, écalopper, décalofrer, écacoler, écholer, écacofer qu'on trouve ailleurs. Bon nombre de ces mots se rapportent à la caloffe, chalofre, chalupe, chalope, la coquille de noix. Hum, ça ne vous rappelle rien ? Eh bien, c'est une des origines possibles, quoique discutée, de la chaloupe :

emploi fig. du dial. chalope, m. fr. chaloppe « coquille de noix, pellicule du noyau » (1578, Bl.-W.1-5; 1611, Cotgr.; cf. chalouppe de mer « coquillage », Encyclop. t. 11, p. 678b), issu par aphérèse de l'a. fr. eschalope « coquille (de noix) » (1224, G. de Coincy, éd. F. Koenig, I, Mir., 44, 563 : escalophe), lui-même dér. de eschale (écale*) avec finale de enveloppe (Sainéan ds Z. rom. Philol., t. 30, p. 561; FEW t. 17, p. 86a; Bl.-W.5; Dauzat 1973)

Au passage, on voit aussi une parenté possible avec l'escalope.

3

Une noix.
Qu'y a-t-il à l'intérieur d'une noix ?
Qu'est-ce qu'on y voit quand elle est fermée ?
On y voit la nuit en fond,
Et les plaines et les monts,
Les rivières et les vallons…

2

Merci pour cet exposé instructif, je ne savais pas qu’une coquille de noix pouvait nous mener aussi loin. wink