Vieux, vieil ?
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forum abclf » Histoire de la langue française » Adjectifs en -eau (beau, nouveau / bel, nouvel) » Répondre
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Vieux, vieil ?
Pour en revenir au premier message, il y a d'autres adjectifs en -eau :
il est ponceau (invariable)
il est jumeau (voir : jumel http://www.cnrtl.fr/definition/dmf/jumeau)
il est tourangeau (= de la Touraine ou de Tours)
il est puceau (voir : pucel http://www.cnrtl.fr/definition/dmf/pucel)
Merci bien, c'est ce que je pensais.
Est ce qu'on décline l'adjectif "nouvel" au pluriel.
Un nouvel épisode : Des nouvels épisodes ou des nouveaux épisodes.Je suis tenté de dire que, vu que c'est une histoire de prononciation et de liaison via la voyelle, il faudrais dire "des nouveaux épisodes", mais j'ai l'impression que l'autre solution est aussi utilisée, sans liaison.
Non, une seule solution courante "de(s) nouveaux épisodes".
Les 26 occurrences dans Google de "des nouvels épisodes" sont des scories sans valeur au regard des 38 600 "des nouveaux épisodes".
Bonjour,
On viens de me faire une remarque :
Est ce qu'on décline l'adjectif "nouvel" au pluriel.
Un nouvel épisode : Des nouvels épisodes ou des nouveaux épisodes.
Je suis tenté de dire que, vu que c'est une histoire de prononciation et de liaison via la voyelle, il faudrais dire "des nouveaux épisodes", mais j'ai l'impression que l'autre solution est aussi utilisée, sans liaison.
Merci de me dire si vous savez.
DB a écrit:Oui, et pour beau/bel, c'est carrément différent, car "beau" préfère souvent l'antéposition :
un beau bateau / un bateau beau* (mais un bateau beau et rapide)
un bel appartement / un appartement beau*
mais
une belle femme/une femme belleEst-ce si net que ça ? Vois ton dernier exemple transposé au masculin :
un homme beau — un bel homme.
La commutation de position est non seulement possible mais elle traduit une fine nuance de sens.
J'en suis bien d'accord et n'entendais pas opposer un comportement masculin/féminin. Il me semble qu'avec beau/bel/belle, l'antéposition est plus commune, même au féminin : j'ai une belle ceinture plutôt que j'ai une ceinture belle, mais que la postposition n'est pas systématiquement exclue : elle n'est toutefois pas également naturelle avec tous les noms.
Pour la différence de sens entre "un bel homme" et "un homme beau", je suis un peu perdu par le vocabulaire de tes explications (ce n'est pas la première fois, tu as un langage très technique moderne que je ne possède pas). Je vais donc dire ce que je sens avec mes mots de tous les jours. Ce qui me semble c'est que dans "un bel homme", je place l'homme dans une catégorie préexistante, la catégorie des "beaux hommes" à laquelle il appartient. Cette catégorisation est même marquée parfois dans l'écriture : un bomec, qui appartient donc à la catégorie des bomecs. Dans "un homme beau", je suis dans la catégorie "homme" et, dans cette catégorie, j'en ai un qui est beau.
Le comportement de beau/belle ressemble sur ce point à celui de bon/bonne, mais la différence de sens est encore plus nette entre bonne femme / femme bonne ou bon homme /homme bon.
Je serais moins catégorique que toi et ne mettrais pas d'astérisque à un bateau beau et un appartement beau — même si ces tournures (sans les extensions que tu mentionnais à juste titre) sont sans doute moins courantes que l'antéposition
Mon intention était d'être tout sauf catégorique dans ces matières, dont j'avais explicitement dit : "ces choses sont vraiment difficiles à cerner !".
Oui, et pour beau/bel, c'est carrément différent, car "beau" préfère souvent l'antéposition :
un beau bateau / un bateau beau* (mais un bateau beau et rapide)
un bel appartement / un appartement beau*
mais
une belle femme/une femme belle
Est-ce si net que ça ? Vois ton dernier exemple transposé au masculin :
un homme beau — un bel homme.
La commutation de position est non seulement possible mais elle traduit une fine nuance de sens. Il y a, me semble-t-il, quelque chose de foncier dans bel homme qu'on ne retrouve pas dans homme beau. Comme si la liberté de positionner cet adjectif, au prix d'une morphologie variable, permettait d'opposer une caractérisation de nature à une qualification plus précaire.
J'ai l'impression que l'adjectif antéposé <bel> dans un bel homme impacte et oriente le signifié du substantif <homme>. L'article <un> s'applique à l'ensemble <bel homme>.
Avec la formulation postposée, l'adjectif <beau> se rapporte à <un homme> et non pas à <homme>. De sorte que l'article <un> règle l'extensité de <homme>, contrairement à l'expression antéposée.
On pourrait schématiser ainsi :
[ un ] ? [ bel?homme ]
[ [ un ] ? [ homme ] ] ? [ beau ]
Je serais moins catégorique que toi et ne mettrais pas d'astérisque à un bateau beau et un appartement beau — même si ces tournures (sans les extensions que tu mentionnais à juste titre) sont sans doute moins courantes que l'antéposition
Ya quand même un truc à creuser. Avec l'adjectif fou/fol l'antéposition est possible ? substantifs avec voyelle à initiale :
un enfant fou / un fol enfant
un espoir fou / un fol espoir.À part <rire>, la postposition de fou/fou pour les noms commençant par une consonne semble impérieuse :
un cheval fou / [s]un fou cheval[/s]
un charme fou / [s]un fou charme[/s]
un sourire fou / ?un fou sourire?
un rire fou / un fou rire.
D'accord, je n'avais pas vu que c'était là que tu voulais en venir, mais c'est très juste.
À noter que le choix est aussi souvent possible au féminin : une folle entreprise, une entreprise folle, la folle journée, la journée folle. Mais dans certains cas, ça ne passe pas aussi bien : une femme folle, plutôt qu'une folle femme.
"Fou" n'aime effectivement pas l'antéposition, à part "fou rire". Il serait intéressant de savoir pourquoi celui-ci a pris ; j'en vois des attestations au milieu du XVIIIe siècle. Dans Google Livre, il faut souvent trier entre "fou rire" et "sourire" écrit avec un "s" long. Du reste, cette paronymie a peut-être favorisé son établissement, qui sait. Mais c'est peu probable, puisqu'après tout, "fou rire" n'a fait que prendre la succession de "fol rire" que je trouve en 1554 chez la Reine Marguerite. Je ne suis d'ailleurs pas sûr de la prononciation de "fol" ici : peut-être bien "fou", quoiqu'écrit "fol", si j'en crois l'Académie en 1694. Je remarque que dans cette attestation, comme dans d'autres attestations anciennes de "fou rire", le démonstratif est employé : il n'est pas impossible qu'il influence l'antéposition.
Furetière et le dictionnaire de l'Académie de 1694 connaissent quand même également le "fou marché" "pour dire, Un mauvais marché, & dont on aura sujet de se repentir dans la suite". Naturellement précédé de "fol marché" en 1604.
"Mou" semble partager avec "fou" la même répulsion pour l'antéposition, alors que" le mol oreiller" peut concurrencer "l'oreiller mou".
La différence fou/fol par rapport à fou/fou ne semble pas gagner nouveau/nouvel opp. nouveau/nouveau :
un enfant nouveau / un nouvel enfant
un espoir nouveau / un nouvel espoirun cheval nouveau / un nouveau cheval
un charme nouveau / un nouveau charme.
Oui, et pour beau/bel, c'est carrément différent, car "beau" préfère souvent l'antéposition :
un beau bateau / un bateau beau* (mais un bateau beau et rapide)
un bel appartement / un appartement beau*
mais
une belle femme/une femme belle
Ces choses sont vraiment difficiles à cerner.
greg a écrit:Et quid des substantifs commençant par une consonne ?
On a bien :
un rire fou / un fou rire
avec changement radical de sens et catégories fixes : fou = adjectif et rire = substantif.Il y a bien des choses à dire, mais on n'est plus du tout dans le même sujet ici. Là, c'est la fameuse différence un homme grand, un grand homme.
Vraiment ? Ya quand même un truc à creuser. Avec l'adjectif fou/fol l'antéposition est possible ? substantifs avec voyelle à initiale :
un enfant fou / un fol enfant
un espoir fou / un fol espoir.
À part <rire>, la postposition de fou/fou pour les noms commençant par une consonne semble impérieuse :
un cheval fou / [s]un fou cheval[/s]
un charme fou / [s]un fou charme[/s]
un sourire fou / ?un fou sourire?
un rire fou / un fou rire.
À moins que ?
La différence fou/fol par rapport à fou/fou ne semble pas gagner nouveau/nouvel opp. nouveau/nouveau :
un enfant nouveau / un nouvel enfant
un espoir nouveau / un nouvel espoir
un cheval nouveau / un nouveau cheval
un charme nouveau / un nouveau charme.
Oui, j'y ai pensé aussi. Au début, je croyais que comme en anglais, quand deux adjectifs sont annexés, celui qui est antéposé deviendra un adverbe intensifieur (je ne trouve d'ailleurs pas ce mot dans le dictionnaire, mes professeurs l'utilisent très souvent pourtant). Par exemple : I am dead serious, le dead qui est normalement adjectif devient adverbe signifiant « mortellement, extrêmement » … et modifie donc serious. J'ai appliqué cet exemple à l'expression « fou amoureux », comme quoi fou aura une valeur adverbiale et sera synonyme de follement. Cependant, on dit bien folle amoureuse, c’est que le mot est variable et n’est donc pas un adverbe dans ce cas. C’est pour cette raison que je me suis posé la question de savoir pourquoi on ne dirait pas « fol amoureux ».
Certains adjectifs utilisés adverbialement conservent parfois des possibilités d'accord, au moins partiellement. Cf.
http://www.languefrancaise.net/forum/vi … hp?id=3942
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