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forum abclf » Réflexions linguistiques » Les verbes défectifs.

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Messages [ 32 ]

1 Dernière modification par rabah75 (25-12-2011 08:24:14)

Sujet : Les verbes défectifs.

bonsoir,
j'aimerais savoir  pourquoi il existe tant  de verbes défectifs  en français. comme le verbe ( gésir), qui ne se conjugue qu'en présent et en imparfait de l'indicatif . pourquoi les autres temps ne sont pas employés .
concernant le verbe  frire ,
je fris
tu fris
il frit
pourquoi ne pas dire
nous fritons
vous fritez
ils fritent .
pour les verbes impersonnels ça se comprend , on ne peut  pas dire ;
je neige , je pleux  ,  je neige ou bien je vente .
merci pour vos éclairages.

« La perversion de la cité commence par la fraude des mots. » PLATON

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Re : Les verbes défectifs.

rabah75 a écrit:

pourquoi ne pas dire
nous fritons
vous fritez
ils fritent .

On le dit, en argot, quand le verbe friter ou se friter signifie se battre, (se) bagarrer, (se) bastonner.
Pour le reste, je dirai : parce que…

Re : Les verbes défectifs.

Peu me chaut? Non, car il appert là une question intéressante!

Avisse à la population : ornithorynque, mammifère pourvu d'un bec et pondant des œufs.

Re : Les verbes défectifs.

On sait qu'un certain français officiel cultive soigneusement ses nids de poules, comme il cultive ses exceptions, ses exceptions aux exceptions, ses logiques concurrentes d'accord du participe passé... autant d'occasions de farauder, non ? (Ha ha ha, vous avez vu ça ? il a écrit « il extraya » ! quel nul !)

5 Dernière modification par glop (25-12-2011 19:18:49)

Re : Les verbes défectifs.

Le verbe « quérir » est probablement l’un des plus défectifs qui soient.
C’est bien triste,  car cela à amené les francophones à le remplacer par le verbe « chercher » qui n’avait pourtant pas vocation à jouer ce rôle, étant donnée la différence de sens qui existait initialement, et qui persiste entre les deux verbes.
En effet, « querir » un objet, c’est aller là ou cet objet se trouve afin de se le procurer.
Dans bien des cas, il n’est pas nécessaire de « chercher ».
Le verbe « quérir » est employé couramment dans les Ardennes (prononcé qu’ri) et je trouve qu'il devrait être réhabilité.
Il en va de même pour le verbe "choir" qui se conjugue sans problème (sauf à l'imparfait). Nul n'est parfait!

Nomina si nescis, perit cognitio rerum. Edward Coke

6 Dernière modification par Ornithorynque (25-12-2011 15:59:56)

Re : Les verbes défectifs.

Dans l'optique phalletique, je signale, car s'est important, que l'on peut donner l'ordre ou l'interdiction de miauler mais non celui de braire.
Quel mammifère en a décidé ainsi?
Pourtant on entend bien plus souvent des ânes que des chats participer à des émissions de télé...
On a pu dire aux chats de ne plus miauler mais jamais n'a-t-on pu interdire aux ânes de braire, ils continuent donc à loisir.
Certains verbes défectifs créent ainsi des défauts dans nos moyens de communication.

Avisse à la population : ornithorynque, mammifère pourvu d'un bec et pondant des œufs.

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Re : Les verbes défectifs.

A présent, je comprends mieux le choix de ce pseudo...

Nomina si nescis, perit cognitio rerum. Edward Coke

Re : Les verbes défectifs.

Je vis dans une tour d'ivoire linguistique car personne ne sait parler l'ornithorynque. Mais j'ai appris les langues des chats, des hommes, des ânes... pour ces derniers, il suffit d'écouter Secret story.

Avisse à la population : ornithorynque, mammifère pourvu d'un bec et pondant des œufs.

Re : Les verbes défectifs.

Ornithorynque a écrit:

on peut donner l'ordre ou l'interdiction de miauler mais non celui de braire.

On peut trouver une raison étymologique, si on tient à trouver une raison, miauler étant un verbe forgé à partir d'une onomatopée.
En général les verbes ne naissent pas défectifs, ils le deviennent par manque d'utilité conduisant à un défaut d'usage. Rien n'empêche de créer des conjugaisons lorsqu'on écrit des métaphores : je brais, tu pleus, etc.

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Re : Les verbes défectifs.

rabah75 a écrit:

[...] le verbe ( gésir), qui ne se conjugue qu'en présent et en imparfait de l'indicatif.

Sous toutes ses formes, le verbe gésir n'est pas très utilisé.

On peut néanmoins réactiver toutes les formes possibles à partir de l'ancien français.

gise — gisent
gise — gises
gisions — gisiez

geût — geussent
geusse — geusses
geussions — geussiez

gît — gisent
gis — gis
gisons — gisez

gisait — gisaient
gisais — gisais
gisions — gisiez

geut — geurent
geus — geus
geûmes — geûtes

gerra — gerront
gerrai — gerras
gerrons — gerrez

gerrait — gerraient
gerrais — gerrais
gerrions — gerriez

D'autres graphies sont possibles. D'autres partis pris aussi.



Ornithorynque a écrit:

Peu me chaut? Non, car il appert là une question intéressante!

Ces verbes — chaloir, aparoir, estovoir etc — peuvent être rétablis dans un paradigme compatible avec celui de notre époque. Pour peu que le sémantisme s'y prête (aparoir), on peut même leur bricoler une conjugaison comprenant les six personnes de grammaire et non pas seulement la troisième singulière.

Re : Les verbes défectifs.

J'ai tendance à transpirer. Parfois, voyant mon front dégoulinant alors que j'entre dans un immeuble, on me demande s'il pleut et je réponds que c'est moi qui pleux. Tout le monde comprend.
Comme Greg, je pense qu'il ne faut pas se gêner pour combler les trous.

Avisse à la population : ornithorynque, mammifère pourvu d'un bec et pondant des œufs.

12 Dernière modification par rabah75 (26-12-2011 21:03:54)

Re : Les verbes défectifs.

glop a écrit:

A présent, je comprends mieux le choix de ce pseudo...

ce pseudo cherche a comprendre pas a polémiquer.

« La perversion de la cité commence par la fraude des mots. » PLATON

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Re : Les verbes défectifs.

la zoologie est une science d'avenir !!!!!!.

« La perversion de la cité commence par la fraude des mots. » PLATON

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Re : Les verbes défectifs.

Ornithorynque a écrit:

J'ai tendance à transpirer. Parfois, voyant mon front dégoulinant alors que j'entre dans un immeuble, on me demande s'il pleut et je réponds que c'est moi qui pleux. Tout le monde comprend.
Comme Greg, je pense qu'il ne faut pas se gêner pour combler les trous.

Je ne puis que plussoyer.  Néanmoins, même si je n'aurais pas non plus bronché à l'oral, à l'écrit votre « pleux » m'a fait un moment sursauter.  J'aurais écrit « pleus ».

Mais qui pourrait trancher entre des comblements concurrents de défectivités ?

Au fait, d'où vient le x de « peux », « vaux », « veux » ? du même tonneau us que celui de « chevaux » ?  Si oui, de quoi justifier « pleux ».  Mézalors, pourquoi pas « je meux » ?

Re : Les verbes défectifs.

On se fait souvent reprendre pour une entorse envers une conjugaison établie, alors quand elle ne l'est pas on peut s'amuser, non?

Par ailleurs, je ricoche:
je connais l'existence de plussoyer qui vient de l'habitude de mettre un "+1" dans un message électronique. mais je préfère dire "je plussois" plutôt que "je plussoie" (sous-entendu par ton "plussoyer") en imaginant le verbe "plussoir" qui a plus de charme à mon sens car il s'inscrit dans le troisième groupe dans lequel on n'a pas le droit de créer, eh bien je crée!

Avisse à la population : ornithorynque, mammifère pourvu d'un bec et pondant des œufs.

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Re : Les verbes défectifs.

Ornithorynque a écrit:

Par ailleurs, je ricoche:
je connais l'existence de plussoyer qui vient de l'habitude de mettre un "+1" dans un message électronique. mais je préfère dire "je plussois" plutôt que "je plussoie" (sous-entendu par ton "plussoyer") en imaginant le verbe "plussoir" qui a plus de charme à mon sens car il s'inscrit dans le troisième groupe dans lequel on n'a pas le droit de créer, eh bien je crée!

Bravo, bravo ! Je me suis moi-même permis un jour d'inventer un coverbe « louroir », dont la conjugaison commence par « je leux».  (En lançant à Google « louroir leux », sans les guillemets, on trouvera quelques détails, et plus si affinités).

Re : Les verbes défectifs.

Et « plusseoir », comme « asseoir » première forme, donc « je plussieds, tu plussieds, il plussied, nous plusseyons...», et ainsi de suite. Joli, non ?

L'escrivaillerie semble estre quelque symptome d'un siecle desbordé

Re : Les verbes défectifs.

Je plussieds ton plusseoir (est-ce transitif?).

Que veut dire louroir? Et estovoir?
Je suis allé sur la page des oranges, il en manque un bout, non?

Avisse à la population : ornithorynque, mammifère pourvu d'un bec et pondant des œufs.

Re : Les verbes défectifs.

« Plusseoir » est généralement transitif : « il a plussi tel ou tel site ». Mais il peut s'employer de façon absolue : « faut-il plusseoir ? ». J'imagine avec difficulté un emploi pronominal : « se plusseoir ».

L'escrivaillerie semble estre quelque symptome d'un siecle desbordé

Re : Les verbes défectifs.

Bête que je suis ! Il fallait écrire « il a plussis ».

L'escrivaillerie semble estre quelque symptome d'un siecle desbordé

Re : Les verbes défectifs.

On peut imaginer plussoire.

On pourrait se mettre d'accord pour le définir.
Plusseoir, je plussieds, il a plussis?
La catégorie de conjugaison serait celle de seoir?

Pourrions-nous créer d'autres verbes du deuxième et troisième groupe?

Avisse à la population : ornithorynque, mammifère pourvu d'un bec et pondant des œufs.

Re : Les verbes défectifs.

Moinseoir évidemment, facile.

Avisse à la population : ornithorynque, mammifère pourvu d'un bec et pondant des œufs.

Re : Les verbes défectifs.

Il ne me chalerait point qu'on redonne une vie entière à des verbes agonisants.

Avisse à la population : ornithorynque, mammifère pourvu d'un bec et pondant des œufs.

Re : Les verbes défectifs.

Mon idée sera-t-elle plussise?

Avisse à la population : ornithorynque, mammifère pourvu d'un bec et pondant des œufs.

Re : Les verbes défectifs.

Je plussiérai en disant que ce nonchaloir me moinssied, voire me disconvient.

L'escrivaillerie semble estre quelque symptome d'un siecle desbordé

Re : Les verbes défectifs.

Au fait, depuis quelque temps on voit souvent le verbe googlir mais je ne sais pas si on dit googlant ou googlissant.
?

Avisse à la population : ornithorynque, mammifère pourvu d'un bec et pondant des œufs.

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Re : Les verbes défectifs.

On pourrait aussi relancer des verbes oubliés comme « embatre » ou « semondre ».

Pour les amateurs de bizarre, même le premier groupe peut avoir ses charmes : conjuguez donc « copier-coller » ! voire, puisque la commission de terminologie souhaite remplacer « blog » par « bloc-notes », le verbe « bloquer-notes ».

Ornithorynque a écrit:

Que veut dire louroir?
Je suis allé sur la page des oranges, il en manque un bout, non?

Le lien « Accueil », tout au bas de la page, permet d'aller plus loin. (Au besoin, je puis répondre à la question par courriel privé, histoire de ne pas polluer ce forum.)

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Re : Les verbes défectifs.

rabah75 a écrit:

bonsoir,
j'aimerais savoir  pourquoi il existe tant  de verbes défectifs  en français. comme le verbe ( gésir), qui ne se conjugue qu'en présent et en imparfait de l'indicatif . pourquoi les autres temps ne sont pas employés .
concernant le verbe  frire ,
je fris
tu fris
il frit
pourquoi ne pas dire
nous fritons
vous fritez
ils fritent .
pour les verbes impersonnels ça se comprend , on ne peut  pas dire ;
je neige , je pleux  ,  je neige ou bien je vente .
merci pour vos éclairages.

Littré (XIXe siècle) faisait cette remarque dans son dictionnaire à propos de frire : « On ne voit pas vraiment pourquoi ce verbe est défectif et ne se conjugue pas comme rire : nous frions, vous friez ; je friais ; que je frie ; que je frisse ; friant. »

Sinon, les écrivains ne se gênent pas de conjuguer occasionnellement les verbes dans des formes censément inusitées ; par exemple :

Je sentais couler le long de moi l’eau de mon corps comme si elle était tombée du ciel, et je pleuvais et je tachais de noir la roche.
— (Charles-Ferdinand Ramuz, Joie dans le ciel, 1925)

Pour les verbes irréguliers comme gésir, j’imagine que le manque d’habitude de conjuguer à certaines formes a pour conséquence qu’on oublie comment il convient de conjuguer, ce qui conduit à éviter de conjuguer à ces formes : c’est un cercle vicieux. (« Dit-on : je girai, je gésirai ou je gerrai ? Tant pis, disons : je serai étendu. »)

Re : Les verbes défectifs.

Pour les amateurs de bizarre, même le premier groupe peut avoir ses charmes : conjuguez donc « copier-coller » ! voire, puisque la commission de terminologie souhaite remplacer « blog » par « bloc-notes », le verbe « bloquer-notes ».

Pourquoi inventer un verbe ? François Mauriac tenait/rédigeait/écrivait son bloc-notes à la dernière page de l'Express.
Le bloc-notes est un petit carnet sur lequel on prend des notes, c''est-à-dire, que l'on note des choses importantes.
Souvenons-nous des  Guignols et de  la marionnette de François Léotard,son bloc-notes à la main : « Je le note, je le note... »

Avant de créer des néologismes, il serait bon d'inventorier la langue pour vérifier si le mot n'existe pas déjà.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

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Re : Les verbes défectifs.

P'tit prof a écrit:

Pour les amateurs de bizarre, même le premier groupe peut avoir ses charmes : conjuguez donc « copier-coller » ! voire, puisque la commission de terminologie souhaite remplacer « blog » par « bloc-notes », le verbe « bloquer-notes ».

Pourquoi inventer un verbe ? François Mauriac tenait/rédigeait/écrivait son bloc-notes à la dernière page de l'Express.
Le bloc-notes est un petit carnet sur lequel on prend des notes, c''est-à-dire, que l'on note des choses importantes.
Souvenons-nous des  Guignols et de  la marionnette de François Léotard,son bloc-notes à la main : « Je le note, je le note... »

Avant de créer des néologismes, il serait bon d'inventorier la langue pour vérifier si le mot n'existe pas déjà.

Mais l'anglais s'est donné la peine d'inventer « blog » pour décrire une réalité suffisamment neuve pour justifier un mot nouveau ; et une fois « blog » créé, ont vite pu suivre le verbe « to blog », l'activité « blogging », l'acteur « blogger », le logiciel « blogware », la communauté « blogosphere »...  Le français aurait pu faire l'effort, soit de créer un mot nouveau, soit au moins de reprendre un mot existant se prêtant mieux à ces dérivations, non ? ou trouvez-vous que « communauté des rédacteurs de blocs-notes » est préférable à « blogosphère » ?

Mais cela nous écarte des verbes défectifs... je me tais.

Re : Les verbes défectifs.

Bloc, bloquer, bloqueur, cercle des bloqueurs...

Mais je sens que je débloque...

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

32 Dernière modification par greg (06-01-2012 10:47:56)

Re : Les verbes défectifs.

Phallet a écrit:

On pourrait aussi relancer des verbes oubliés comme « embatre » ou « semondre ».

À ce propos, sur la toile on trouve "s'embattre l'œil / les couilles" [sic].

Autres candidats à la résurrection, même si certains n'ont qu'un pied dans la tombe : ardre, douloir, emprendre, endêver, guerpir, méchoir, nonchaloir, remaindre, rouver, souloir, tollir.

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