Lévine a écrit
"L’arbitraire absolu du signe linguistique ne se prouve pas : comme la vérité pour Œdipe, elle… crève les yeux."
Méfiez vous des sens et surtout des premières vues, elles sont souvent trompeuses !
Je ne me rabats pas sur des linguistes de seconde zone comme vous dites car j'ai correspondu avec Bohas et Chadelat des spécialistes en submorphémie lexicale.
Je me suis fracturé la cheville en chutant d'une échelle en mai avec une fracture trimalléolaire comminutive de la cheville droite maintenue avec un fixateur hybride externe qui sera suivie d'une rééducation d'au moins 1 an. Cela me laisse, comme vous le comprenez, du temps libre qui explique ce petit tour (et puis s'en va) parmi vous, dont l'accueil fut pour le moins enthousiaste et chaleureux !
Rassurez-vous je saurai avec mon cadre de marche sauter la porte de sortie.
Pour me passer le temps j'écris un bouquin sur la psychanalyse des mots, un titre suggéré par l'ex-Président des Professeurs de Médecine Interne des CHU français, parti à la retraite. En souvenir de mon intrusion insupportable, je vous fais comme cadeau d'adieu ou un poison d'avril (avec un seul s) comme vous voudrez, l'introduction de mon futur livre.
La PSYCHANALYSE des MOTS
Que ceux qui ont des oreilles entendent, et que ceux qui ont des yeux voient enfin !
Ce livre imagine une rencontre impossible, mais peut-être secrètement attendue pour bouleverser l’histoire des sciences humaines : un dialogue entre Sigmund Freud, le découvreur de l’inconscient, et Ferdinand de Saussure, le fondateur de la linguistique moderne. À leurs côtés, un tiers inattendu : Jésus-Christ, témoin et garant d’une parole qui prétend dépasser toute analyse humaine. Diable quel trio d’enfer, s’exclamerait avec humour un jeune lecteur iconoclaste de 2025 ! Sacrée rencontre ! Celle entre Freud et Saussure aurait pourtant pu avoir lieu: le premier est né le 6 mai 1856 à Freiberg en Moravie (Tchéquie actuelle) et le second le 26 novembre 1857 à Genève, en Suisse. Ils étaient donc contemporains, n’ayant que dix-huit mois d’écart. Saussure était l’ami du psychologue Théodore Flournoy, qui fit entrer Freud dans le monde genevois, mais il semble que leurs chemins ne se soient jamais croisés.
Chacun des protagonistes apporte sa contribution originale: Freud se charge de l’inconscient du langage, Saussure de la structure de la langue, Jésus du mystère du Verbe.
Leur confrontation se situe au carrefour de trois axes majeurs :
Freud cherche la vérité enfouie dans les lapsus, les rêves et les mots d’esprit;
Saussure arpente le labyrinthe des signes avec la règle de l’arbitraire et de la convention;
Jésus rappelle que toute parole humaine n’est qu’un écho du Verbe créateur.
Quels vents ont conduit ces voyageurs jusque qu’au croisement improbable de leurs chemins ? Peut-être le frémissement premier où s’entrelacent le son, l’âme et la chair ? Chacun porte à la bouche un nectar différent : Freud, la profondeur tremblante des ombres intérieures, Saussure la rigueur des signes et l’évolution des sons de la langue, Jésus la source limpide des hauteurs d’ou tout mot jaillit.
Ce débat, que Platon aurait accueilli dans l’un de ses dialogues, veut rouvrir une question ancienne et toujours vive : d’où viennent les mots, comment se sont-ils formés et quels messages secrets enferment-ils en leur sein ?
Pourquoi les syllabes s’ouvrent, se ferment tel le battement d’ailes d’un secret bien gardé ? Les poètes, sans aucun doute les meilleurs spécialistes des mots, dont ils manient avec grâce et subtilités les sonorités et les secrets ont pressenti que ces signes ne sont pas des outils transparents. Hugo clamait que « le mot, c’est le Verbe, et le Verbe, c’est Dieu ». René Char pressentait que: « les mots savent de nous des choses que nous ignorons d’eux ». Freud, lui, y voyait des rébus révélateurs, Saussure une structure conventionnelle et l’Évangile une lumière cachée à révéler : « tout ce qui est couvert d’un voile sera dévoilé. »
Ce livre vous propose donc un voyage initiatique. Comme les navigateurs grecs qui déliaient les nœuds des cordages, nous dénouerons celui des mots, en particulier les noeuds doubles des signifiants pour les psychanalyser. Préparez-vous à explorer leurs racines souterraines, à découvrir leurs trésors enfouis depuis Babel, de plus en plus profondément à chaque génération. Car les mots sont bien plus que des petits signes verbaux que nos yeux ont appris à suivre sur les pages des livres. Ce sont les passants mystérieux de l’âme, et peut-être, comme le souligne l’Évangile, la clef d’une vérité qui n’a pas encore été entendue.
Vous ne sortirez pas de ce livre comme vous y êtes entrés. La révolution linguistique, qui vous y attend, bouleversera votre conception de la vie. Albert Camus n'était pas dupe et subodorait que les mots nous dissimulaient des mystères : « Il est vrai peut-être que les mots nous cachent davantage les choses invisibles qu'ils ne nous révèlent les visibles. ».
Jésus, au coeur de son Evangile, loue son Père d’avoir caché ces choses aux sages et aux intelligents et de ne les avoir révélées qu’aux tout petits enfants. Pour entrer dans le royaume de cette langue cachée, il faudra accepter de retomber en enfance lors de l’acquisition de notre langue maternelle. Nous entendrons alors les mots autrement (autre ment) et découvrirons la structure d’une langue universelle. Du babil à Babel les hommes semblent s’être perdus dans le matérialisme et la technique. L’homme de science a cru qu’il n’aurait plus de limites sans se rendre compte qu’il risque d’ouvrir la boite de Pandore qui déversera ses calamités sur l’humanité. Les progrès scientifiques leur font croire qu’ils sont devenus des dieux, alors que depuis que ces primates parlent, ils n’ont toujours pas encore compris la genèse de leurs mots.
Alors lecteurs, plongeons pieds nus dans l’océan des signifiés, pêchons les syllabes polies par les galets roulés sur la plage du temps et défaisons les noeuds que les générations ont tressés depuis Babel. Ainsi s’annonce l’invitation. La langue n’est pas un simple outil mais la passerelle invisible posée entre l’être et ce qui, au fond de chaque nuit murmure le nom secret de l’âme.
Portez-vous bien, tous!
Science sans conscience n’est que ruine de l’âme !