Sujet : Qui est ce philosophe chassé d'Athènes ?
Ci-dessous un extrait d'un texte (Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de pierre) très sévère à l'égard de la pièce de Molière Dom Juan ou le Festin de pierre.
Cette critique a été publiée en 1665 par un certain Monsieur de Rochemont, peu de temps après la création de la pièce.
Certes, il faut avouer que Molière est lui-même un Tartuffe achevé, et un véritable hypocrite, et qu'il ressemble à ces comédiens, dont parle Sénèque, qui corrompaient de son temps les mœurs, sous prétexte de les réformer, et qui sous couleur de reprendre le vice, l'insinuaient adroitement dans les esprits ; et ce philosophe appelle ces sortes de gens des pestes d'État, et les condamne au bannissement et aux supplices.
Si le dessein de la comédie est de corriger les hommes en les divertissant, le dessein de Molière est de les perdre en les faisant rire, de même que ces serpents, dont les piqûres mortelles répandent une fausse joie sur le visage de ceux qui en sont atteints. La naïveté malicieuse de son Agnès a plus corrompu de vierges que les écrits les plus licencieux ; son Cocu imaginaire est une invention pour en faire de véritables, et plus de femmes se sont débauchées à son école qu'il n'y en eut autrefois de perdues à l'école de ce philosophe qui fut chassé d'Athènes, et qui se vantait que personne ne sortait chaste de sa leçon. Ceux qui ont la conduite des âmes savent les désordres que ces pièces causent dans les consciences, et faut-il s'étonner s'ils animent leur zèle, et s'ils attaquent publiquement celui qui en est l'auteur, après l'expérience de tant de funestes chutes.
Questions :
1) Quel est ce philosophe antique chassé d'Athènes ?
2) Quand l'auteur évoque des serpents et leurs morsures, est-ce une image de pure invention destinée à établir une comparaison évocatrice ou existe-t-il réellement des types de serpents dont les morsures provoquent l'effet décrit ?
3) Les "funestes chutes" dont parle l'auteur font-elles bien référence à toutes ces femmes supposées avoir été corrompues par diverses pièces de Molière (L'École des femmes, Sganarelle ou le Cocu imaginaire...) ?