... l'abbé Boyer, qui est un grand poète, a fait rimer, comme moi, vie et confie, dans la tragédie d'Oropaste, ou le faux Tonaxare, sans compter que M. Corneille ne s'en gêne pas dans sa tragédie de Sophonisbe.
C'est amusant de trouver dans le Vicomte de Bragelonne ces considérations sur la rime. Je me demande si elles sont de la plume de Dumas ou de celle d'un collaborateur. J'ai eu la curiosité de vérifier dans les deux pièces citées et les allégations de Dumas sont inexactes ou imparfaites.
Dans Sophonisbe
http://www.theatre-classique.fr/pages/p … ONISBE.xml
"vie" rime avec "ravie" ou "envie", dans le meilleur des cas, et avec "infâmie" et "munie" dans les moins bons.
Pour Oropaste,
http://www.theatre-classique.fr/pages/p … OPASTE.xml
mêmes rimes riches (suivie, envie) avec "vie" quand c'est possible, mais les plus pauvres sont "furie, défie, fortifie".
Aucun des deux poètes n'a utilisé "confie".
Cependant, ils ont tous deux fait parfois rimer le seul son final -ie, ce qui justifie la rime entre vie et confie dans le madrigal de Saint-Aignan. Notons que ce son final est de deux syllabes (« Les terminaisons en ie par e féminin, sont toujours de deux syllabes, & nullement diphtongues : comme enuie, vie, bannie, philosophie, &c. » Chiflet, Essay d'une parfaite grammaire de la langue françoise)