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Le forum d'ABC de la langue française

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forum abclf » Promotion linguistique » aberration « inclusive »

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Messages [ 51 à 67 sur 67 ]

51 Dernière modification par P'tit prof (10-03-2018 20:23:07)

Re : aberration « inclusive »

Ce raisonnement me fait penser aux fameux parisyllabiques de la grammaire latine : comment présenter comme une loi organique de la langue une simple illusion d'optique. Pour le français, le fameux couple d'Edouard et Odette Bled  offre d'autres exemples de ce type de raisonnement.
Ces différents suffixes s'expliquent non par le nombre de syllabes mais par l'étymologie.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

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Re : aberration « inclusive »

Très subjectivement, je pense qu' "autrice" ne s'imposerait pas, même si l'italien possède le mot, mais avec une prononciation évidemment différente. Pourquoi ? Je ne le trouve pas heureux, je n'ai pas d'autre argument !
De même, en pire : "auteuse".
Reste "auteure", qui ne me choque pas même s'il concerne surtout l'écrit. On a bien "prieure", non issu d'un adjectif.

Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

Re : aberration « inclusive »

... et pendant notre discussion, les Turcs escaladent les remparts...

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

Re : aberration « inclusive »

Lévine a écrit:

Très subjectivement, je pense qu' "autrice" ne s'imposerait pas, même si l'italien possède le mot, mais avec une prononciation évidemment différente. Pourquoi ? Je ne le trouve pas heureux, je n'ai pas d'autre argument !

Je conseille l'excellent article cité dans le premier lien du message :
http://www.languefrancaise.net/forum/vi … 46#p112346


Lévine a écrit:

Reste "auteure", qui ne me choque pas même s'il concerne surtout l'écrit. On a bien "prieure", non issu d'un adjectif.

Pas d'un adjectif français, c'est vrai, mais qui se rattache morphologiquement aux adjectifs latins en -ior,  comme meilleur, supérieur, inférieur, intérieur, extérieur (prior, melior, superior, inferior, interior, exterior) qui étaient traditionnellement les seuls à faire leur féminin en -eure.
Cela dit, à titre personnel, autrice et auteure me vont très bien, l'un et l'autre.

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Re : aberration « inclusive »

Je rends les armes. Mais alors, vraiment à contre coeur, hein?

Avec nos pensées nous créons le monde. Bouddha

56 Dernière modification par glop (11-03-2018 05:46:03)

Re : aberration « inclusive »

Donnons sa chance à "auctoratrice" smile

Nomina si nescis, perit cognitio rerum. Edward Coke

57 Dernière modification par glop (11-03-2018 11:58:04)

Re : aberration « inclusive »

Lévine a écrit:

Très subjectivement, je pense qu' "autrice" ne s'imposerait pas, même si l'italien possède le mot, mais avec une prononciation évidemment différente. Pourquoi ? Je ne le trouve pas heureux, je n'ai pas d'autre argument !
De même, en pire : "auteuse".
Reste "auteure", qui ne me choque pas même s'il concerne surtout l'écrit. On a bien "prieure", non issu d'un adjectif.


"Prieure" est en effet issu d'un adjectif mais ce n'est pas le cas de "auteur". L'habitude aidant, une fois adopté, "auteure" ne choquera bientôt plus personne à moins que le corps enseignant soit sommé d'obliger les élèves à prononcer le e final comme c'est, parait-il, le cas au Québec.
L'élève qui aura eu l'outrecuidance d'écrire à sa chérie tu es le bonheur de ma vie sera bientôt taxé de masculinocratie.

Nomina si nescis, perit cognitio rerum. Edward Coke

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Re : aberration « inclusive »

glop a écrit:
Lévine a écrit:

On a bien "prieure", non issu d'un adjectif.

"Prieure" est en effet issu d'un adjectif

Hum !
___________________

Un mot que je trouve très joli, mais il appartient au domaine occitan ancien, c'est trobairitz, le féminin de troubadour.

Voilà, soit dit en passant. Je n'ai pas trop d'idée sur le fond.

Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

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Re : aberration « inclusive »

On dressera la nouvelle liste des noms féminins en "eur" qui prennent un "e". On a déjà heure, demeure, et prieure, on ajoutera auteure, ce qui va bien entendu dans le sens d'une simplification de l'orthographe.
Une question toute bête : je l'appelle comment mon médecin qui est une madame? Une médecine? Une toubibe? Ne me dites pas une docteure quand même! (d'ailleurs -mais ce n'est que mon avis- le terme docteur implique une idée de titre universitaire qui ne devrait plus être réservé aux titulaires d'un doctorat de médecine seuls) quand doctoresse existe déjà.
Alors?

Avec nos pensées nous créons le monde. Bouddha

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Re : aberration « inclusive »

Pour heure et demeure, le -e est étymologique...

Pour les autres mots, il y a aussi professeure, proviseure (pour rester dans le monde de l'enseignement) wink

Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

61 Dernière modification par glop (12-03-2018 11:20:09)

Re : aberration « inclusive »

En effet, nous avons le mot heure qui vient du latin hora et le mot demeure construit à partir du verbe demeurer. Ni l’un ni l’autre de ces e finaux n’est là pour indiquer le genre. Quant au mot prieure, il me fait l’effet d’une contraction de supérieure et j’en reviens à ce que je disais précédemment: Je trouve que des mots comme auteure, professeure ou proviseure se présentent comme des adjectifs.

Nomina si nescis, perit cognitio rerum. Edward Coke

Re : aberration « inclusive »

Une femme médecin était une médecine, ou encore une miresse, d'après mire.

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Re : aberration « inclusive »

Je ne vois d'ailleurs pas plus l'utilité de mettre un "e" à professeur et à proviseur. Et pour camionneur, vous faites quoi? camionneuse ou camionneure? Censeuse ou censeure? Je sens qu'on optera pour chauffeure en face de chauffeuse et surtout entraîneure en face d'entraîneuse!
Ce dernier cas est extrêmement contestable : il faudrait au contraire que le sens parallèle au masculin de entraîneuse étouffe l'autre sens.
Que propose-t-on pour médecin?

Avec nos pensées nous créons le monde. Bouddha

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Re : aberration « inclusive »

glop a écrit:

Pas du tout.

Je vous avais mal compris, mes excuses.

glop a écrit:

Je trouve que des mots comme auteure, professeure ou proviseure se présentent comme des adjectifs.

Cela vient surement de l’absence de la paire de suffixes –eur/-eure.

Ylou a écrit:

Et pour camionneur, vous faites quoi? camionneuse ou camionneure? Censeuse ou censeure? Je sens qu'on optera pour chauffeure en face de chauffeuse et surtout entraîneure en face d'entraîneuse!
Ce dernier cas est extrêmement contestable : il faudrait au contraire que le sens parallèle au masculin de entraîneuse étouffe l'autre sens.

Les autres cas me semblent aussi extrêmement contestables. Il ne faudrait pas oublier ces "–eur" sont les suffixes des paires –(t)eur/(t)rice ; -eur/euse, et que le français fléchit ces suffixes en fonction de l’individu concerner, qu’ici il y a une correspondance entre genre grammatical et genre biologique.
Plus on utilisera les formes régulières, moins elles paraitront bizarres, et plus les sens "grivois" passeront au second plan, voire disparaitront. (Comme avec étudiante, qui dans le Littré est : "Au féminin, étudiante, dans une espèce d'argot, grisette du quartier latin.).

Pour rester au rayon dico, un petit exemple de l’utilisation de ces abréviations qui serait une "aberration", une "stupidité, voire "un péril mortel" :

TLFi a écrit:

PRIEUR, -EURE, subst.
(…)
Prieur(e) (claustral(e)). Religieux/religieuse élu(e) pour une durée de trois ans ou nommé(e) par un abbé/une abbesse commendataire, afin de gouverner la communauté.

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Re : aberration « inclusive »

Natsume a écrit:

Plus on utilisera les formes régulières, moins elles paraitront bizarres, et plus les sens "grivois" passeront au second plan, voire disparaitront. (Comme avec étudiante, qui dans le Littré est : "Au féminin, étudiante, dans une espèce d'argot, grisette du quartier latin.).

Je constate qu'on est parfaitement d'accord. Je n'ai pas dit autre chose.

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66 Dernière modification par NSMax (18-06-2018 12:45:42)

Re : aberration « inclusive »

Je trouve qu'il est ridicule d'utiliser "auteure".
La différence ne s'entend pas à l'oral.
Pour ceux qui parlent d'une simplification...
Désormais, il y aura un doute sur l'écriture quand on entendra "l'auteure".
Pourquoi pas autrice, mais dans ce cas, plongeons dans notre vivier et revenons aux féminins traditionnels du français en -esse.
"défenderesse, soldatesse"... Beaucoup mieux que "soldate", ou que l'horrible "défendeure" qui ne s'entend pas, à moins de terminer en carabistouille en poussant un gout de glotte et marquant l'arrêt pour marquer le -e final.

Il est tout de même bon de savoir que certaines "écrivaines" mettent un point d'honneur à se faire appeler par le nom masculin un arguant du fait qu'il désigne la fonction, et qu'elle ne renvoie pas du tout au sexe de la personne qui l'occupe. Il en est de même des écrivain.
Si on prend le partie du -e final, le problème se pose de l'ambiguïté qui naîtra du mot "médecine".
Et tant qu'à faire, créons un neutre, ou revenons-y, car il existait dans certains cas adjectivaux en ancien français, me semble-t-il !

Re : aberration « inclusive »

NSMax a écrit:

Pourquoi pas autrice,

Oui, parlons-en. Pourquoi pas ?
http://siefar.org/wp-content/uploads/20 … -Evain.pdf

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