Re : j'ai /é/ ou /è/ ?
Oui. Je l'ai déjà signalé sur ce fil : des francophones natifs, dont je fais partie aussi, n'ont jamais prononcé qu'[e] le -et de fin de mot, à l'instar de leurs ancêtres.
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forum abclf » Pratiques linguistiques » j'ai /é/ ou /è/ ?
Oui. Je l'ai déjà signalé sur ce fil : des francophones natifs, dont je fais partie aussi, n'ont jamais prononcé qu'[e] le -et de fin de mot, à l'instar de leurs ancêtres.
...
Mais il faut savoir que la fermeture de ce son en finale absolue est une tendance "naturelle" du français...
merci pour cette remarque. Pouvez-vous en dire un peu plus ? Qu'entendez-vous par "naturelle" ?
Personnellement, je prononce [e] le suffixe ou la terminaison -et. Je sais qu'on doit prononcer [ɛ], mais je n'en ai jamais pris l'habitude.
Je n'ai pas l'impression que l'on ferme tant le [E] des mots que cous citez (forêt, lyonnais, etc...). Mais il faut savoir que la fermeture de ce son en finale absolue est une tendance "naturelle" du français...
Alors je ne dois pas parler un français naturel. Élevé en banlieue nord de Paris, je prononce nettement [ɛ] toutes les finales en -et, -êt, ais, et [ɔ] pour la première voyelle de forêt, ainsi que la première syllabe de mauvais.
Mais ce n'est rien moins que la loi de position qui n'a bien sûr pas d'auteur particulier, même si les grammairiens des XVIIème-XVIIIème ont ensuite tenté de la codifier.
Bien sûr, s'agissant de la langue, produit des communautés humaines, le mot "naturel" est impropre, mais je l'ai mis justement entre guillemets afin de montrer que cet usage s'est opéré hors de la volonté des utilisateurs, comme quasiment tous les faits de linguistique diachronique.
Une "loi" peut apparaître et se maintenir, comme celle-ci, ou disparaître purement et simplement en quelques décennies, comme la loi de Bartsch...
Non, Alco, c'est vous qui êtes dans le vrai ! Vous citez pratiquement toutes les exceptions à cette loi, et qui ne datent pas d'hier !
Je n'ai pas l'impression que l'on ferme tant le [E] des mots que cous citez (forêt, lyonnais, etc...).
Oui vous avez raison, ce n'est pas aussi répandu que je le prétends mais je prends en général comme référence
les medias (principalement de Radio France) et là on ne peut que constater (à tout moment) que le /ɛ/ en fin de mot est en voie de disparition.
Je peux tout à fait me tromper mais je pense que c'est une question d'années (moins de 5 à mon avis) avant que cette tendance ne devienne majoritaire (j'ai remarqué que bcp de jeunes parlaient comme ça).
Dans quelle région de la francophonie avez-vous formé votre oreille ? N'auriez-vous pas tendance à donner une valeur absolue à votre pratique particulière ?
Dans quelle région de la francophonie avez-vous formé votre oreille ? N'auriez-vous pas tendance à donner une valeur absolue à votre pratique particulière ?
Comme je l'ai déja indiqué, j'ai vécu en région parisienne, en Rhône Alpes, en Bourgogne et maintenant dans le Grand Est.
Pour ce qui est de ma "pratique particulière", il me semble que c'est juste celle qu'on indique dans le dictionnaire ce qui ne
me semble pas spécialement "particulier"...
https://dictionnaire.lerobert.com/definition/francais
https://www.le-dictionnaire.com/definit … n%C3%A7ais
Il existe autant de français que de francophones.
Les dictionnaires indiquent une prononciation standard : personne ne parle totalement comme le dictionnaire.
Entièrement d'accord et c'est d'ailleurs pour ça qu'un étranger peut avoir du mal à suivre une conversation un
peu rapide entre français ou même un simple dialogue si on ne prend pas garde à bien articuler.
Reste à savoir pour quelle raison des locuteurs francophones ont décidé tout récement de changer
la prononciation de certains mots et pourquoi autant de gens se mettent à faire de même (neurones miroirs ?).
Je suis né dans les années 50 (en France) et à part dans le midi, je n'ai quasiment jamais entendu les gens dire "Juillé" pour "Juillet" ou "Deumain" pour "Demain".
Pour en rajouter une couche, j'entends aussi de plus en plus de variations sur des mots comme "zone", "controle", "pole",
"jaune" (le sujet a déja été évoqué dans ce topic je crois) sans parler de celles concernant les consonnes occlusives.
Un exemple de ce que j'entends assez régulièrement : le t prononcé à la quebecoise (ts) ou à la mediterrannéene (tch).
Idem pour le d (prononcé dz ou dj).
Exemple assez net ici ou "pote" devient "potss" :
https://www.youtube.com/watch?v=BJxwouM5a6o
(aller à 1'50).
Juste après "Votre site" est prononcé "votre sitss".
Où l'on peut nettement constater que la prononciation en /e/ devient largement majoritaire : le journal d'info de 13h00 (France Inter 5 octobre) où quasiment tout le monde (présentateur, journalistes et intervenants) s'exprime de la sorte.
https://www.radiofrance.fr/franceinter/ … 23-9954840
Autres exemples :
-Fabienne Sintes : "jamais" prononcé jamé puis jamè ou aussi "pécheur" (pour pêcheur).
Pour moi, un pêcheur va à la pêche, un pécheur commet des péchés.
https://dictionnaire.lerobert.com/definition/pecheur
-GBVF : https://www.radiofrance.fr/franceinter/ … 23-5850615
L'invitée, L. Legrand, parle principalement en é (/e/) mais parfois en è (/ɛ /).
L'animateur également.
Où est la cohérence ?
-Même chose chez Alexandre Dujardin (locuteur en transition ?).
Voir par exemple le film "Les chemins noirs" https://www.youtube.com/watch?v=mOVf8g_XhwE
Je trouve déja étrange de modifier sa prononciation mais encore plus d'alterner l'ancienne et la nouvelle.
-Même chose chez Ali Badou (en peut-être plus anecdotique) prononçant Thomas Porch/e/ et qq secondes
plus tard Thomas Porch/ɛ/.
https://www.radiofrance.fr/franceinter/ … 23-6069113
(aller à 13'44)
-Idem pour cette animatrice de France Culture :
https://www.radiofrance.fr/francecultur … se-7427826
-Dans cette émission (excellente) sur France Culture on peut écouter trois témoignages de femmes.
Seule la première (la plus agée) parle avec la prononciation classique.
https://www.radiofrance.fr/francecultur … es-1706072
Autre locutrice alternant les 2 prononciations. Pour quelle raison ? mystère et boule de gomme* !
https://www.radiofrance.fr/franceinter/ … 23-6554681
L'exemple est interessant dans la mesure où cette personne a été enseignante (institutrice).
* j'aime bien ces vieilles expressions ;-)
Cela ne me paraît pas flagrant : dans les deux occurrences que j'ai repérées, la locutrice dit [je], peut-être le second est-il un peu plus ouvert, mais si l'on compare avec le "j'irai" qui le suit (vers 12'15).
Je vois que vous encadrez les sons de traits obliques, ce sont les phonèmes que l'on présente ainsi, or, comme vous le savez, un phonème ne se "prononce" pas, il a seulement des réalisations sonores, qu'on met entre crochets.
Allez par exemple à 10"42. La personne dit nettement "j'allé" puis "je faisé" puis qq secondes après "je déposè".
Pour ce qui est des "/" à la place des crochets, c'est juste que je ne sais pas comment les faire avec le clavier (le copier/coller est un peu fastidieux).
J'ai l'habitude de copier une fois pour toutes les deux crochets et j'écris à l'intérieur.
Sur un clavier français standard, les crochets se font en maintenant la touche Alt Gr enfoncée et les touches 5 et ° du haut du clavier.
Mais avec ma méthode, cela va beaucoup plus vite !
Le lundi, Madame Meteo de Fr. Inter prononce "Pas-de-Cal[ɛ]" et le jeudi "Pas-de-Cal[e]" (et c'est tres net).
https://www.radiofrance.fr/franceinter/ … 23-6672978
13'30
https://www.radiofrance.fr/franceinter/ … 23-1539028
15'41
Mais le plus incohérent reste pour moi la prononciation du mot "Décès" désormais très souvent prononcé
"D[e]c[e]".
Sur un clavier français standard, les crochets se font en maintenant la touche Alt Gr enfoncée et les touches 5 et ° du haut du clavier.
Et sur Macintosh, majuscule + option + parenthèse (ouvrante ou fermante) : [ ]
Bonne journée
Le lundi, Madame Meteo de Fr. Inter prononce "Pas-de-Cal[ɛ]" et le jeudi "Pas-de-Cal[e]" (et c'est tres net).
Dans le second cas, c'est sans doute la contiguïté avec le "est" qui provoque une assimilation ou une anticipation.
Une langue c'est vivant...
Dans le second cas, c'est sans doute la contiguïté avec le "est" qui provoque une assimilation ou une anticipation.
euh oui peut-être (un peu tiré par les cheveux quand même...).
Bon je prends un autre exemple, celui de cet intervieweur qui a changé sa façon de parler (je pourrais le citer sur
d'autres exemples mais faisons bref) :
En 2015, pour dire "français", ce Monsieur prononce le mot comme à peu près tout le monde à l'époque, franc[ɛ] :
https://www.youtube.com/watch?v=d22EkRIxowI
-> 13'00
En 2023, comme de plus en plus de gens, il prononce désormais franc[e].
https://www.youtube.com/watch?v=68ftth8wPK8
->11'42
Une langue c'est vivant...
Est-ce que tu as de telles variations dans ta façon de parler ???
Permets moi d'en douter.
Certes une langue change mais ce qui m'étonne c'est la rapidité avec laquelle
cette mutation du [ɛ] en [e] se produit. La disparition du roulement du r a mis plusieurs
décennies à se faire (au milieu du 20eme siècle environ).
Et ce que j'aimerais comprendre, c'est ce qui sous-tend le passage du [ɛ] au [e].
Pourquoi ce n'a pas été l'inverse ? Dire désormais bl[ɛ] plutot que bl[e], march[ɛ] plutot que march[e] etc...
Pas mal de questions et peu de réponses...
Sans doute parce que le [e] est plus proche du e moyen que le [ɛ]. Dans le second document, le son commence comme [ɛ] et fléchit en effet très rapidement vers [e]. Si le locuteur se relâche pour une raison ou une autre, l'articulation des sons est forcément moins nette. C'est ce que je veux dire par "vivant". Une prononciation de discours académique n'est pas possible en toutes circonstances.
Qu'entendez-vous montrer avec tous ces exemples ? Que le français court à la décadence ?
Qu'entendez-vous montrer avec tous ces exemples ? Que le français court à la décadence ?
Non certainement pas. Comme je l'ai écrit précédement, je suis adepte de toute expérience avec les mots (Oulipo, Surréalisme, Lettrisme, B. Gysin etc...) donc les torsions ou mutations de la langue écrite ou parlée ne me dérangent pas ou au pire, me font sourire*.
Je pense avoir dit à plusieurs reprises dans cet échange en quoi consistait mon étonnement donc je ne vais pas me répèter.
* Exemples :
les expressions à la mode -> https://www.radiofrance.fr/franceinter/ … ge-7206751
ou la novlangue entrepreneuriale :
« Cette entreprise a tout intérêt à se rationaliser over-time en targetant de nouveaux prospects. »
https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-e … d-hec.html
Pas un mot sur l'agaçante transformation du lai de Villon en lègue, sous l'influence de la graphie faussement étymologique du mot. Cela me parait plus grave que les variations de voyelles...
Ce sujet n'aurait pas sa place dans ce fil. Il a d'ailleurs été abordé ailleurs
https://www.languefrancaise.net/forum/v … 49#p165449
mais naturellement sans changer la face du monde, ou en tout cas l'évolution probablement définitive de la prononciation.
Je ne pense pas que beaucoup prononcent "lègue" l'œuvre de Villon...
Lévine a écrit:Qu'entendez-vous montrer avec tous ces exemples ? Que le français court à la décadence ?
Non certainement pas. Comme je l'ai écrit plutot je suis adepte de toute experience avec les mots (Oulipo, Surréalisme, Lettrisme, B. Gysin etc...) donc les torsions ou mutations de la langue écrite ou parlée ne me dérangent pas ou au pire, me font sourire*.
Oh là ! Ne mettez pas le Surréalisme sur le même trottoir que l'Oulipo... Les objectifs sont différents, même si un regard superficiel (ne le prenez pas pour vous) peut y voir parfois des similitudes. Je pourrais développer abondamment, mais ce n'est pas le lieu pour le faire.
Je pense avoir dit à plusieurs reprises dans cet échange en quoi consistait mon étonnement donc je ne vais pas me répèter.
J'entends bien, mais ne faudrait-il pas dépasser ce stade de l' "étonnement" ? Certes, c'est l'effet que doit susciter tout bon texte poétique du grand XXème siècle, mais les é et les è, à côté...
Pas un mot sur l'agaçante transformation du lai de Villon en lègue, sous l'influence de la graphie faussement étymologique du mot. Cela me parait plus grave que les variations de voyelles...
Je ne pense pas que beaucoup prononcent "lègue" l'œuvre de Villon...
D'autant que je suppose que ce à quoi P'tit Prof fait allusion est plus couramment écrit le laiz (ou lais) de Villon (le testament de Villon), mais lai ou lay a aussi été une forme ancienne du mot quand les graphies n'étaient pas fixées.
https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Lais
J'aime bien ce vers d'ailleurs :
Je ne lui lairray autre laiz.
http://micmap.org/dicfro/previous/dicti … 96/4/lais5
https://www.cnrtl.fr/definition/dmf/lai … Xlcd;str=0
Je ne pense pas que beaucoup prononcent "lègue" l'œuvre de Villon...
Très drôle ! Du grand art dans le foutage de gueule. Toutes mes félicitations, jeune homme !
Je ne comprends absolument pas votre réaction.
P'tit prof a écrit:Pas un mot sur l'agaçante transformation du lai de Villon en lègue, sous l'influence de la graphie faussement étymologique du mot. Cela me parait plus grave que les variations de voyelles...
Lévine a écrit:Je ne pense pas que beaucoup prononcent "lègue" l'œuvre de Villon...
D'autant que je suppose que ce à quoi P'tit Prof fait allusion est plus couramment écrit le laiz (ou lais) de Villon (le testament de Villon), mais lai ou lay a aussi été une forme ancienne du mot quand les graphies n'étaient pas fixées.
http://micmap.org/dicfro/previous/dicti … 96/4/lais5
https://www.cnrtl.fr/definition/dmf/lai … Xlcd;str=0
Donc quand on dit Le lai de François Villon la signification peut être Le "testament" de François Villon ou Le "poème" de François Villon ?
https://www.cnrtl.fr/definition/lai//1
https://www.cnrtl.fr/definition/dmf/lai
https://www.cnrtl.fr/definition/academi … substantif
Par ailleurs, comment prononçait-on le nom "Villon" en ancien français : "Viyon" ou "Vilon" ?
Par ailleurs, comment prononçait-on le nom "Villon" en ancien français : "Viyon" ou "Vilon" ?
J'ai vu une fois dans un poème qu'il faisait rimer son nom avec papillon.
Oui, mais à l'époque, on prononce encore [l̮], un peu comme en italien dans gli amici ou bottiglia) [ʎ]. On ne prononcera [j] qu'au XVIIIème siècle, et en dépit des puristes !
Villon lui-même fait rimer son nom avec "soullon" (souillon), "boullon" (bouillon) et "pavillon" (mais ce dernier étant un homographe, il ne compte évidemment pas comme preuve).
Oh là ! Ne mettez pas le Surréalisme sur le même trottoir que l'Oulipo... Les objectifs sont différents, même si un regard superficiel (ne le prenez pas pour vous) peut y voir parfois des similitudes
Je citais juste différents mouvements ou personnes que j'ai pas mal suivis (surtout l'Oulipo) et ayant experimenté/joué avec les mots.
Pas un mot sur l'agaçante transformation du lai de Villon en lègue, sous l'influence de la graphie faussement étymologique du mot. Cela me parait plus grave que les variations de voyelles...
Je ne trouve pas. J'évoque ici un changement général de prononciation (é devient è, e devient eu), ce n'est pas rien !
Après, je n'ai jamais dit que c'était grave. Je m'étonne juste de la rapidité du phénomène et de l'absence de prise
de conscience de cette mutation. Si vous trouvez quelque part un article qui l'évoque, ça m'interesse vivement.
Autre incohérence dans ce nouvel accent, même les mots anglais finissant par le son [ɛ] (exemple du moment : Black friday)
sont prononcés en [e] (Black fridé) ce qui est faux ou en tout cas peu propice à la compréhension par un anglophone.
Comme bcp d'animateurs et journalistes de l'audiovisuel cette personne a adopté récement la prononciation en [e]
mais il lui arrive encore de prononcer à l'ancienne comme ici :
A 2'26 elle prononce pourrait "pourré" et 5 secondes plus tard "pourrè".
Ou à 2'38 "il avé" puis "qui s'appelè" 3 secondes après.
Quelle souplesse !!!
Dans la chronique qui suit on a un autre exemple de consonne dentale (ici le T comme souvent) maltraitée.
https://www.radiofrance.fr/franceinter/ … 24-4170687
Positive est prononcé "posicive". Entre autres à 2'31.
Pour en rajouter une couche, j'entends aussi de plus en plus de variations sur des mots comme "zone", "controle", "pole",
"jaune" (le sujet a déja été évoqué dans ce topic je crois) sans parler de celles concernant les consonnes occlusives.
Un exemple de ce que j'entends assez régulièrement : le t prononcé à la quebecoise (ts) ou à la mediterrannéene (tch).
Idem pour le d (prononcé dz ou dj).
Exemple assez net ici ou "pote" devient "potss" :
https://www.youtube.com/watch?v=BJxwouM5a6o
(aller à 1'50).
Juste après "Votre site" est prononcé "votre sitss".
«Amandjine mange à la cantchine» : l’affrication, nouveau tchic de langage des adolescents
C'est un marqueur d'appartenance moderne, mais le fait phonétique en lui-même n'est pas nouveau ni propre au français.
C'est un marqueur d'appartenance moderne, mais le fait phonétique en lui-même n'est pas nouveau ni propre au français.
oui c'est ce que j'écris (Québec et Mediterrannée) mais ce qui est nouveau, c'est la généralisation rapide de cette façon
de parler, le plus flagrant concernant le son é (La foré, un décé) et le eu (Deumain, Greunoble).
Exemple tout récent (hier) : <<Une antenne reulé>>.
Je me suis demandée s'il était vraiment possible d'évaluer une évolution de la prononciation en France ( plus particulièrement en région parisienne), uniquement à partir d'exemples venant de journalistes. Or, c'est l'essentiel des références données dans cette longue discussion.
Les journalistes qui travaillent dans la région parisienne, que nous entendons à la télé , la radio ou sur d'autres médias , ne sont pas tous des Parisiens natifs. Pendant longtemps, dans les écoles de journalisme, une partie de la formation était dédiée à la prononciation, l'élocution et l'acquisition d'une prononciation " standard". Autrement dit, pour ceux qui se formaient à ces métiers, apprendre à ne plus parler normalement, avec la prononciation d'origine, celle de la région dont on était issu. Le standard se basant sur la prononciation dite correcte...
Depuis 2020 une loi interdit toute discrimination en rapport avec les accents régionaux et la formation dans les écoles de journalisme en tient compte.
Petit à petit, les différents journalistes peuvent eux-mêmes avoir une approche différente de leur façon de parler à l'antenne.
professionnellement, psychologiquement. Je peux imaginer que certaines pressions tombent progressivement et que certains peuvent à présent relâcher la concentration permanente qui devait être la leur pour ne parler qu'en respectant le standard.
Cela pourrait expliquer ces variations d'une même personne en l'espace de quelques minutes ou phrases, décrites par CH, par exemple.
Chassez le naturel, il revient au galop... Pour des gens qui seraient issus, par exemple, des régions méridionales, il suffit d'un rien, vraiment d'un rien, pour prononcer " é" là où d'autres diront " è" ...
Il me semble difficile de juger de l'évolution de la prononciation du français en général , à partir uniquement de ce milieu professionnel, où justement les personnes ont encore souvent une prononciation artificielle, " professionnelle" , qui peut se révéler autre lorsqu'ils ont la possibilité de parler spontanément et naturellement.
«Amandjine mange à la cantchine» : l’affrication, nouveau tchic de langage des adolescents
Sans rapport avec le sujet mais tellement amusant : un homme politique a vu dans cette affrication une nouvelle preuve de l'envahissement de l'Europe par les Africains !
Je me suis demandée s'il était vraiment possible d'évaluer une évolution de la prononciation en France ( plus particulièrement en région parisienne), uniquement à partir d'exemples venant de journalistes. Or, c'est l'essentiel des références données dans cette longue discussion.
Les journalistes qui travaillent dans la région parisienne, que nous entendons à la télé , la radio ou sur d'autres médias , ne sont pas tous des Parisiens natifs. Pendant longtemps, dans les écoles de journalisme, une partie de la formation était dédiée à la prononciation, l'élocution et l'acquisition d'une prononciation " standard". Autrement dit, pour ceux qui se formaient à ces métiers, apprendre à ne plus parler normalement, avec la prononciation d'origine, celle de la région dont on était issu. Le standard se basant sur la prononciation dite correcte...
Depuis 2020 une loi interdit toute discrimination en rapport avec les accents régionaux et la formation dans les écoles de journalisme en tient compte.
Petit à petit, les différents journalistes peuvent eux-mêmes avoir une approche différente de leur façon de parler à l'antenne.
professionnellement, psychologiquement. Je peux imaginer que certaines pressions tombent progressivement et que certains peuvent à présent relâcher la concentration permanente qui devait être la leur pour ne parler qu'en respectant le standard.Cela pourrait expliquer ces variations d'une même personne en l'espace de quelques minutes ou phrases, décrites par CH, par exemple.
Chassez le naturel, il revient au galop... Pour des gens qui seraient issus, par exemple, des régions méridionales, il suffit d'un rien, vraiment d'un rien, pour prononcer " é" là où d'autres diront " è" ...
Il me semble difficile de juger de l'évolution de la prononciation du français en général , à partir uniquement de ce milieu professionnel, où justement les personnes ont encore souvent une prononciation artificielle, " professionnelle" , qui peut se révéler autre lorsqu'ils ont la possibilité de parler spontanément et naturellement.
en fait dans les exemples que je donne il n'y a pas que des journalistes, loin de là. Ce sont souvent des personnes
interviewées/intervenant dans des emissions de radio.
D'autre part je mettrais bien des exemples entendus dans la vie de tous les jours mais ça serait légèrement plus
compliqué... ;-)
Enfin, dans tous les cas que je cite, il n'y a pas de gens ayant l'accent mediterranéen (que j'aime beaucoup).
Je m'étonne d'ailleurs de la très grande rareté d'animateurs et de journalistes ayant cet accent dans les medias audiovisuels.
ça ne fait pas assez "sérieux" pour les directeurs d'antenne ???
La loi de 2020 que vous citez ne semble encore pas vraiment suivie d'effet...
Lorsque je parle de gens venus du Midi, je ne parle pas uniquement des régions méditerranéennes. Dans le Sud-Ouest , les régions pyrénéennes, le pays basque, la côte atlantique sud, bref, toute une partie de la France, grosso modo, au sud de la Loire, prononce ces "é" fermés , là où les autres disent " è".
Quant aux journalistes, si leur formation est antérieure à 2020 ,ils ont appris à " perdre" leur accent ou du moins à le laisser de côté , à titre professionnel.
Mais vu l'évolution même lente des mentalités en ce domaine, ils peuvent être moins stricts sur cette contrainte, se laisser un peu plus aller, ce qui expliquerait ces variations dans une même phrase chez une même personne, que vous aviez remarquées.
Officiellement, les Ecoles de Journalisme ne peuvent plus intégrer cette composante ( travail sur la perte d'accent d'origine et acquisition d'une prononciation standard , dans leur programme de formation.
Lorsque je parle de gens venus du Midi, je ne parle pas uniquement des régions méditerranéennes. Dans le Sud-Ouest , les régions pyrénéennes, le pays basque, la côte atlantique sud, bref, toute une partie de la France, grosso modo, au sud de la Loire, prononce ces "é" fermés , là où les autres disent " è".
Vous pouvez ajouter le domaine picard.
Lorsque je parle de gens venus du Midi, je ne parle pas uniquement des régions méditerranéennes. Dans le Sud-Ouest , les régions pyrénéennes, le pays basque, la côte atlantique sud, bref, toute une partie de la France, grosso modo, au sud de la Loire, prononce ces "é" fermés , là où les autres disent " è".
Quant aux journalistes, si leur formation est antérieure à 2020 ,ils ont appris à " perdre" leur accent ou du moins à le laisser de côté , à titre professionnel.
Mais vu l'évolution même lente des mentalités en ce domaine, ils peuvent être moins stricts sur cette contrainte, se laisser un peu plus aller, ce qui expliquerait ces variations dans une même phrase chez une même personne, que vous aviez remarquées.Officiellement, les Ecoles de Journalisme ne peuvent plus intégrer cette composante ( travail sur la perte d'accent d'origine et acquisition d'une prononciation standard , dans leur programme de formation.
Merci pour ce point de vue qui me semble assez pertinent. Je suis vraiment perplexe devant cette évolution de la
prononciation et j'apprécie toute tentative d'explication de ce phénomène (et ça me calme un peu également car, vous l'aurez compris, cela m'agace un peu quand même ;-) ).
Pour l'accent du sud, j'ai écrit "méditerranéen" mais je me suis mal exprimé, je pensais aussi à l'accent pratiqué à partir du sud de la Loire (en gros).
Enfin, et personnellement, même si je ne suis pas un dingue de normes, je continuerai de me réferer à la prononciation "officielle".
Je donne qq exemples :
https://www.larousse.fr/dictionnaires/f … dais/40160
https://www.larousse.fr/dictionnaires/f … %AAt/34588
https://www.larousse.fr/dictionnaires/f … %A8s/75157
https://www.larousse.fr/dictionnaires/f … ssai/31080
https://www.larousse.fr/dictionnaires/f … main/23184
https://www.larousse.fr/dictionnaires/f … tour/68905
(Bien sûr, si j'été ;-) né à Marseille, c'est bien l'accent maternel qui serait ma référence et non pas un dictionnaire).
Pour l'accent du sud, j'ai écrit "méditerranéen" mais je me suis mal exprimé, je pensais aussi à l'accent pratiqué à partir du sud de la Loire (en gros).
Oui, enfin très grossièrement : je suis à 120 km au sud de la Loire et on parle ici comme au nord de la Loire, idem un peu plus bas. Dans le centre ouest, il faut faire bien plus de 200 km au sud de la Loire pour trouver un accent un peu chantant, disons en Gironde.
Pour ma part, je ne suis pas née à Marseille mais à Toulouse. L’accent du Sud-Ouest , chantant lui aussi, est pourtant bien différent de celui de Marseille..
Mes parents n’avaient ni l’accent du Midi ni l’accent parisien et pas du tout l’ accent français, mais on peut dire que l’accent dominant dans une région l’emporte tout de même , et si ma façon de parler n’est typique ni de Toulouse ni de Marseille, elle reste méridionale .
Pour l'accent du sud, j'ai écrit "méditerranéen" mais je me suis mal exprimé, je pensais aussi à l'accent pratiqué à partir du sud de la Loire (en gros).
Si on fait passer la Loire au Sud de la Charente Maritime, au centre de la Charente, au Sud de la Vienne et de l'Indre, alors oui.
-Même chose chez Alexandre Dujardin (locuteur en transition ?).
Voir par exemple le film "Les chemins noirs" https://www.youtube.com/watch?v=mOVf8g_XhwE
Je trouve déja étrange de modifier sa prononciation mais encore plus d'alterner l'ancienne et la nouvelle.
Je corrige : je voulais parler de Jean Dujardin.
Toujours dans le registre "é ou è, entre les 2 mon coeur balance" une illustration particulièrement ...parlante !
https://www.radiofrance.fr/francecultur … te-1774038
aller à 18'50
("on passe vite sur pourquoi elle fé ce qu'elle fè").
Alors là, j'en suis resté comme 2 ronds de flan !!! :-))
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