C'est correcte que le mot n'est attesté "nulle part" (c.-à.-d. dans mon Micro-Robert, dans les Dictionnaires de l'Académie 1695-1932, au TLFi...). Quand on recherche le mot sur internet, il semble que Jean d'Ormesson est le seul homme en France qui ait jamais utilisé ce mot. Peut-être c'est aussi une faute d'orthographe et le mot a existé dans une orthographe différente...

Mais d'Ormesson a aussi un petit côté mystificateur. Il se pourrait bien qu'il ait inventé et le sentiment, et le mot. En tout cas, le nom de la nymphe Aco ne peut donner une racine acc-, et il doit très bien le savoir. Qu'en pense notre éminent P'tit Prof ?

Voici peut-être un peu d'eau à votre moulin, accréditant l'idée que cette tournure n'est pas sortie tout droit de l'esprit facétieux de M. d'Ormesson :

Accisme : terme proverbial, qui signifie le refus dissimulé des choses dont on a le plus envie. Les filles  répondent ordinairement par un accisme lorsqu’on leur parle de mariage. Ce mot vient d’une femme nommée Acco, qui avoit accoutumée de refuser les choses dont elle avoit le plus envie.

Extrait du vol. I des dictionnaires de Trévoux (1771).

NB :  je n'ai pas l'ouvrage en main, notes prises sous la dictée.

"Accisme" sur google : dans un répertoire de termes littéraires, dans un texte de Lacan et chez deux illettrés qui écrivent "l'accisme" pour "laxisme".

"Accismus" ibidem : plus de 10 000 références !

Si coquille il y avait, d'Ormesson n'aurait pas commenté "accisème" dans une émission québécoise (voir google). Non, non, Mascarille et Jodelet ne sont pas loin.

On apprend encore sur google qu'un autre précieux, J.-P. Enthoven dans Le Point, s'est lui aussi extasié sur l'accisème - apparemment sans rectificatif.

Peut-être nos petits-enfants verront-ils le mot dans le prochain dictionnaire de l'Académie, gardienne de la bonne langue, sévère adversaire des néologismes barbares ?

Tout cela est fort amusant.

Le mot anglais désignant cette figure de rhétorique est accismus (du grec akkismos, disent les sources en ligne), et il ne peut donc donner une terminaison en -sème.

J. d'O. a-t-il une adresse internet ? On pourrait lui demander...

Je reformule mon hypothèse, car je n'ai pas été compris :

La personne qui fait les petites fiches de M. d'Ormesson est tombée sur accismus, dans un contexte anglais, et elle a demandé comment ça se disait en français. Une personne parlant français avec l'accent anglais a dit : acciz'me, et la personne qui fait les petites fiches a écrit accisème, et M. d'Ormesson a répété, en toute confiance, accisème, qui rime avec emphysème, et qui peut passer pour contenir la racine grecque sème.

C'est l'hypothèse que je formule, sans preuves. Je me fais un scénario, quoi.

Réponse du quai Conti, satisfaisante par sa rapidité seulement:

Le dictionnaire historique et critique de Pierre Bayle (1647-1706) comporte un article d’une page (p124, sur Gallica) environ sur Acco, que l’on retrouverait chez Plutarque notamment. Les origines, sombres, en sont discutées.

Merci à tous pour votre aide précieuse.

Oui, je ne pense pas que ordinatère serait une simple variante du mot ordinateur... C'est un peu euphémique...:)