Sujet : Fragilité
Je lis, dans un journal régional, à propos des résultats scolaires des CM2 : « … des zones rurales avec des ouvertures culturelles et des mobilités restreintes où il y a des publics beaucoup plus fragiles ».
J'ai du mal à comprendre ce qu'entend par « fragile » cette directrice académique de l'Éducation nationale, auteure de ces paroles. Est-ce un élément de langue de bois pour qualifier des populations moins cultivées ? Il me semble que la notion de fragilité n'a rien à faire dans ce contexte.
La suite du texte montre qu'on est en présence du jargon de la corporation : à propos des faibles taux de réussite en lecture, la réponse est que « ce sont des items chutés sur certaines écoles, ciblées ». En français, « les filles sont très en réussite avec un gros écart par rapport aux garçons ». Une façon très « jargonnante » de dire que les filles réussissent mieux. En maths, « on a plutôt une bonne connaissance des nombres. Par contre, on a des fragilités sur les automatismes et les procédures ». Encore la fragilité. On remarquera aussi l'emploi de la préposition « sur », polyvalente et plutôt envahissante.
La préposition « en » suit de près avec ces emplois omniprésents « en réussite », « en capacité de », « en mobilité(s) ».
Exemples : ne dites plus « je peux », dites plutôt « je suis en capacité de » ; « je me déplace, je voyage » mais « je suis en mobilité », etc.