Il y a plus de vraisemblance dans les rapprochements qui ont été tentés avec le Béarnais ou ses cousins.
La langue béarnaise, je suppose ? Le béarnais...
* Le metaregula qu'yd a remarqué sur la Toile, c'est du roumain;
* Jusqu'à présent,oui, nous en sommes réduits à des hypothèses fantaisistes puisque nous n'avons rien d'autre à nous mettre sous la dent...
Cependant, quelques réflexions concernant ce qui a été dit plus haut:
- Le préfixe méta est-il plus improbable au XVI ème siècle? Pas certain! métabole ( 1552), métacarpe ( 1546) , métamorphose ( 1365),métaphysique ( 1282) , etc.
La Renaissance a vu le latin quitter les seuls monastères, les collèges et universités dispensent le savoir et la culture humaniste, on peut penser qu'une certaine élite a connaissance de mots assez savants, a appris le latin et lu les auteurs de l'Antiquité.
- Henri IV ?
Il était tout sauf un ignare!
Sa prime enfance s'est passée, certes, dans un château du Bearn, à Coarraze où il parlait la langue vernaculaire, le béarnais , et partageait les jeux des enfants de paysans ou de serviteurs, [ c'était d'ailleurs le lot des enfants de la noblesse que d'être confiés ainsi aux soins nourriciers en campagne : ceux des provinces du nord du royaume de France apprenaient d'abord les dialectes de langue d'oïl ] Mais il faudrait ne pas oublier qui étaient ses parents:
1) Son père, Antoine de Bourbon, chef de la Maison des Bourbons, premier Prince du sang, né au château de la Fère en Picardie. Lui même, fils du Duc de Vendôme et de Françoise d'Alençon, des francophones. Il ne devient roi consort de Navarre qu'à la mort du roi Henri II, son beau-père. Jusque là, il parlait donc français , le béarnais, s'il l'a appris, restera une langue étrangère.
2) Sa mère, Jeanne d'Albret qui deviendra reine de Navarre à la mort de son père, lequel, oui, était issu de vieille noblesse occitane. Mais, alliance oblige, pour se rapprocher du royaume de France, en obtenir le soutien, il épouse Marguerite d'Angoulême , soeur du roi de France, François Ier. Jeanne d'Albret sera élevée à Paris, à la Cour de France, elle parle donc, elle aussi, le français ( même si elle a dû apprendre l'occitan auprès de son père) . Lorsqu'elle partira prendre possession de la Navarre, à la mort de son père, elle a près de trente ans et s'est jusqu'alors exprimée essentiellement en français.
Ainsi, Henri IV, très tôt, dès sa plus jeune enfance, est aussi familiarisé avec la langue maternelle de ses deux parents. Dès l'âge de sept ans, son éducation commence ... à Paris. Il est alors confié au prestigieux Collège de Navarre, ses condisciples seront le duc de Guise et le duc d'Anjou. Ses précepteurs seront entre autres, Pierre Victor Palma Cayet,professeur d'hébreu au Collège de Navarre, un érudit qui traduit de plus des ouvrages de l'espagnol et de l'allemand.
Les chroniqueurs ( on ne manque pas d'informations sur Henri IV) signalent qu'à l'âge de 11 ans, il traduisait ( bien ou mal, c'est une autre histoire) Jules César, du latin... vers le français! Qu'il fut un bon ou un mauvais élève, il a reçu cette éducation humaniste et a appris, étudié le latin. Et...le français !
Son autre précepteur, La Gaucherie, l'a initié à Pétrarque, César, Tite-Live.
http://books.google.fr/books?id=JrToUyb … mp;f=false
Enfin, une visite sur Gallica à la recherche de ses lettres missives procure une surprise: au moins sept tomes . Seul Napoléon en a laissé autant ou plus.
Si on peut penser que certaines lettres politiques lui furent dictées dans sa jeunesse, furent corrigées par ses conseillers plus tard, il n'en est rien de ses écrits amoureux. Et le Vert Galant fut souvent amoureux!
Par exemple, les lettres à Corisande, Diane d'Andoins, comtesse de Guiche. Elle est mariée à 12 ans au sénéchal de Béarn, vit en Navarre, c'est pourtant en français que ces deux amoureux échangeront des lettres:
http://www.henriiv.culture.fr/media-ver … ssible.pdf
S'il est connu qu'Henri IV parlait le français avec un fort accent du Sud-Ouest , nul n'a jamais écrit à son sujet qu'il l'ait mal maîtrisé, mal parlé ou qu'il truffait ses phrases d'occitan! Bien au contraire !
En somme, à mes yeux, rien ne plaide pour la piste occitane.
Et quant à faire des hypothèses fantaisistes:
En moyen français: la rule ( même étymologie que le verbe roeler, rouler) , c'est un jeu de boules...
Pourquoi pas, ceux qui roulent l'autre côté? Au-delà de..la raison? métarulatiques = des cinglés. On anticiperait sur l'idée de perdre la boule...
Il me semble que le roi ne prend pas au sérieux ce Ravaillac lorsque la Force vient le prévenir. S'il avait pensé qu'il était un hérétique, quelqu'un qui ne respectait pas les règles, il l'eût peut-être fait enfermer; Il le pense, fou, un pauvre cinglé , et demande qu'on le laisse libre. C'est plus ainsi que j'interprète le sens du terme inconnu...
" Wer fremde Sprachen nicht kennt, weiß auch nichts von seiner eigenen." J.W.v.Goethe