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Revue du sujet (plus récents en tête)

4 Message de regina

On a l'impression qu'il manque un calot ( callot) 4, désignant ces gravures grotesques peintes à la Callot et par extension désignant toute figure grotesque. Le terme es aujourd'hui archaïque et non usité, mais pas plus que le callot du Moyen-Âge qui désignait des mendiants, atteints de la teigne ou faisant semblant de l'être pour apitoyer les passants.


La citation de Nerval semble clairement faire allusion au grotesque car la vue de la misère physique humaine n'a jamais attiré , elle fait peur, et amène les gens à détourner le regard, glissant furtivement une obole dans... le meilleur des cas smile

Une remarque au sujet de ce calot 2 . Le TLfi le considère comme un emploi métaphorique de calot ( coiffure) mais est-ce sûr et prouvé? J'ai vu que d'autres linguistes ont pensé que l'origine pouvait en être callus ou callum ( latin) qui nous a donné cal, callosité, et désigne des anomalies de la peau.

Les calots du Moyen-Âge ne devaient pas montrer seulement un cuir chevelu atteint, et quelques recherches sur les sites médicaux montrent que la maladie de la teigne, non soignée, peut provoquer des lésions qui envahissent le visage, les plis et tout le corps, à l'instar de la gale dont le lien étymologique avec callum est plus nettement marqué.

Ces calots-là pouvaient être teigneux et galeux tout ensemble...

3 Message de Pierre Enckell†

Oui, c'est bien l'origine que cite le TLF (calot 3).

Par contre, je crois que calot 2 résulte d'une incompréhension. L'argot callot "teigneux" existe bien au 17e siècle, mais on ne voit pas pourquoi un teigneux, avec d'autres monstres pourrait faire amasser la foule selon Nerval. Je penserais plutôt aux figures grotesques de Jacques Callot, dont le nom est souvent écrit avec un seul l au dix-huitième siècle ; ce n'est bien sûr qu'une hypothèse.

2 Message de regina

Dans son dictionnaire, Ménage signale en 1750 que dans plusieurs provinces de France, les gens emploient le terme calot pour noix, coque de noix. C'est déjà une attestation.

Sachant qu'il n'existait pas alors d'industrie du jouet et que les enfants jouaient à ces jeux de billes  bien souvent avec des noix, comme le montre votre premier exemple du fil parallèle, ne peut-on imaginer qu' après l'apparition des vraies billes, les plus grosses, celles qui ont gardé l'apparence et la taille des noix aient  continué à être appelées calots, dans les provinces où le mot existait depuis... , au moins depuis que Ménage le signale, probablement bien avant.


Ménage:

Écalot qui se dit en quelques provinces pour noix , en prenant apparemment la partie pour le tout,c'est-à-dire, l'écale ou  la coque, pour la noix.

Quelques lignes plus loin:

Plusieurs Provinciaux disent calot au lieu d'écalot.

http://books.google.fr/books?id=RdY-AAA … mp;f=false

1 Message de Pierre Enckell†

Je reprends ici un passage d'un autre fil qui diverge un peu du sujet.

DB a écrit:

De toute façon, pour mettre un bécarre à votre remarque, le glossaire donné comme champenois n'est pas forcément si différent que ça de ce qui se parlait à Paris. Ainsi le mot suivant dans le glossaire, calotte, donné comme champenois, est attesté sans barguigner par le TLFi bien avant.

Oui, en 1808 (=1807) dans le TLF imprimé. La version informatique permet de consulter, en surlignant le mot recherché, la Base historique du vocabulaire français : mais l'attestation de 1756 qui y est donnée est erronée. Il s'agit dans le Journal de Barbier du "Régiment de  la Calotte", groupe fantaisiste qui dénonçait les ridicules en décernant, depuis l'époque de la Régence, des "calottes" ou bonnets de fous.

Pour l'argotique calots "yeux", Esnault date le mot de 1846 (chez des détenus) et propose l'analogie : "On les appelle aussi billes et AGATES" (ce dernier mot est aussi daté de 1846 par Esnault). On peut donc supposer - mais sans attestation formelle - que calot "bille" était employé à cette date.