Et un Guillevic, bien moins ambitieux, m’émeut peut-être justement par ce rapport au monde tangible, ces images de choses de la vie. Difficile à expliquer.Il ne restera peut-être pas dans la postérité ou n’y occupera pas une place prépondérante, mais j’aurais eu plaisir et émotion à la lecture de certains de ses poèmes.
Attention : je n'ai pas dit que Guillevic était un poète mineur parce qu'il resterait cantonné au niveau du tangible. Il refuse la métaphore parce que celle-ci trahit l'objet auquel il faut s'affronter au lieu de le dépasser, voire de le nier en le métamorphosant d'emblée. Ce faisant, il le "réifie" pour nous permettre un regard privilégié, mais interrogateur sur lui, au risque de constater notre désarroi face à son mystère et au silence qui peut l'accompagner (cf. Terraqué et Carnac - rien que les titres sont éloquents).
Si, il restera, même si la poésie du grand XXème siècele n'emballe pas les foules, parce qu'il a une place originale face au Surréalisme, aux grands lyriques aussi bien qu'à tel poète de l'objet, comme Ponge (c'est vraiment un anti-Ponge !). Dans Lettrines, par contre, il y a plus d'esprit que de poésie (toujours pour moi)...
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Sur un forum aujourd'hui défunt, dont fu tant malveisement forbani, il y avait plusieurs jeux littéraires ; j'en avais initié un, qui consistait à identifier - sans tricher - un auteur très connu à partir de textes peu connus. L'intérêt était dans les questions pour cerner et identifier cet auteur. Mais hélas, la tentation d'aller trouver glouglou, comme dit P'tit prof, s'avérait parfois trop forte... Il y avait aussi un jeu de versification, des jeux lexicaux (mot mystérieux...), etc...