Il y a un temps pour tout, mais pas tout le temps.
Quelques secondes me suffiront pour rappeler que la minute de silence a survécu à l'horloge parlante.
On commence par tirer la jambe et on finit par traîner la patte, c'est plutôt casse-pied.
Ne plus avoir la moelle, c'est risquer de ne pas faire de vieux os.
J'ai toujours été admiratif face à des individus qui réussissent à avoir la frite alors que peu de temps auparavant ils n'avaient pas la patate.
Il ne faut pas s'étonner que l'amour rende aveugle si la personne aimée vous a tapé dans l'œil.
Le show de l’effroi
N’ayons pas peur des mots, ces temps-ci la peur est partout. La peur de la guerre, du chaos, du dérèglement climatique, de perdre son emploi, de perdre ses clés, des complotistes, des frelons asiatiques, des tiques et des mystiques, pour n’en citer que quelques-unes. On va jusqu’à recenser des cas de phobophobie, la peur d’avoir peur. De quoi faire peur aux plus courageux. Certains sont même tenaillés par la peur d’être lâches, c’est dire comme la situation est tendue.
Il est pourtant bien connu que la peur n’enlève pas le danger et que le danger vient souvent de ne pas avoir peur. Le fait est que l’excès de courage est beaucoup moins efficace que le régime crétois pour prolonger la vie. Philippe III le Hardi, Jean sans Peur et Charles le Téméraire en ont témoigné, victimes de morts violentes bien avant d’atteindre la cinquantaine. Contrairement à Jacques-le-Pleutre, Robert-le-Couard et Guillaume-le-Tremblant, certes beaucoup moins présents dans les livres d’Histoire, mais qui ont fréquenté les tavernes jusqu’à un âge plus avancé.
La prédominance avérée de la population de froussards sur celle des braves peut s’expliquer par la perte du goût de l’effort. Car contrairement à ce que la morphologie humaine pourrait laisser croire, il est beaucoup plus simple de prendre ses jambes à son cou que son courage à deux mains. Des statistiques ont confirmé sur ce sujet que la durée de vie moyenne de nos contemporains les plus intrépides restait nettement plus faible que celle des trouillards, surtout si ces derniers sont dotés de capacités évidentes en course à pied.
J’ai bien peur que le héros soit une espèce en voie de disparition.
A suivre, pour que l’humour réponde encore et toujours à l’horreur !