Il y aurait donc deux explications possibles, l'une grammaticale et phonétique, proposée sur la page donnée par VH, et l'autre étymologique, proposée par Glop. Entre les deux comment savoir ?
Dans l'explication grammaticale et phonétique, comment s'assurer que les formules en hiver ou en France sont venues de en l'hiver et en la France ? Les nations suivraient donc la mêmes règle que les saisons ?
Mais ici intervient une règle qui vaut pour certains types de compléments adverbiaux. En français moderne, selon le genre et l’initiale du nom N, la combinaison de la préposition en et du déterminant défini (l’, le, la, les) est remplacée ainsi :
en l’N -> en N
en la N -> en N
en le N -> au N
en les N -> aux NPar exemple, cette règle vaut généralement avec les noms de pays :
en l’Arménie, en l’Uruguay -> en Arménie, en Uruguay
en la Roumanie -> en Roumanie
en le Paraguay -> au Paraguay
en les Pays-Bas, en les Maldives -> aux Pays-Bas, aux MaldivesSi on applique cette règle à nos noms de saisons, on obtient :
en l’été, en l’automne, en l’hiver -> en été, en automne, en hiver
en le printemps -> au printemps
Je penserais bien à une troisième piste, celle d'une survivance d'un neutre matriciel, qui conviendrait aux saisons comme aux nations, inconnu dans le français mais connu dans d'autres langues - en allemand je crois, mais je suis incapable d'en discuter -, un « héritage matrilinéaire » auquel le printemps n'aurait pas eu droit car trop jeune. Mais il faudrait récolter bien d'autres traces d'un tel neutre matriciel.
Question annexe mais qui peut avoir en effet son importance pour l'exception du printemps : l'origine latine ne voudrait-elle pas que les Romains aient eux-mêmes fait commencer l'année le 1er avril ?