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Le forum d'ABC de la langue française

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Merci YD. En effet, étourdie comme je suis, j'avais retenu l'adjectif. Sans doute en regard de "inné".
Vous m'apprenez d'intéressantes choses, et Trévor également.

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Je crois que c'est le sens de « ce qui se rattache à qch » qui est traité par le célèbre Bartholomaeus Anglicus dans son traité De proprietatibus rerum, qui connut un succès européen aux XIII et XIVe siècles.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Barth%C3% … %27Anglais

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Oui depuis le début vous m'opposez l'adjectif alors que moi depuis le début je pars du substantif.

Il y a plusieurs notions du propre en substantif, qu'il est ensuite permis de reporter sur l'adjectif : on ne peut pas empêcher le jeu entre les deux, il se produit nécessairement.

C'est un peu compliqué parce que, contrairement à ce que je croyais, la propriété n'a pas été tirée en français du substantif propre au sens des biens qui se sont de très près attachés à une personne sans en faire strictement partie. Je pensais que l'assimilation entre la propriété et la possession s'était produite dans la langue française alors que d'après le TLFi à propriété c'était déjà devenu le cas du latin proprietas.

Emprunté au latin juridique proprietas « propriété, caractère propre, spécifique » et « droit de possession, chose possédée » à l'époque impériale.

Mais tout s'éclaire avec le Bornecque qui fait venir proprietas de proprius, d'où il nous renvoie à proprior « plus proche, plus voisin » et à prope, supin ou superlatif, je ne sais, de proxime « près, dans le voisinage ». C'est donc bien le premier sens dont l'on a tiré en français le propre pour désigner en quelque sorte l'immédiate proximité attachée à une personne, ce qui exclut la personne elle-même. La philosophie scolastique a directement puisé dans le premier sens en latin, mais applique la notion à l'espèce et non pas, semble-il, à la personne.

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A rapprocher alors de propriété. Mais l'adjectif "propre" justement comprend les deux notions  : ce qui est inné et ce qui est acquis. C'est ce que je dis depuis  le début. Selon le contexte on va pouvoir le rapprocher de "propriété" ou pas. Le cas qui nous intéresse n'implique pas forcément le rapprochement.
Et par conséquent il n'est pas sur le même axe que "inné".

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Mais quand vous parlez du propre d'une personne au sens des objets ou des biens qui, extérieurs à la personne, lui sont attachés de près, vous n'incluez pas ses mains, ses yeux, sa voix, etc.

C'est en partant de ce sens du propre qu'on peut passer à cet autre sens, en distinguant, dans ce qui fait partie d'une personne, ses particularités reçues à la naissance, d'une part, et celles qu'elle s'est appropriées, d'autre part.

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Ce qui signifie que j'ai mal choisi mon exemple, c'est tout.
Elle avançait avec cette démarche qui lui était propre. Il me semble que là.. bien entendu, on peut dire qu'une démarche s'acquiert, mais justement, en est-on sûr? Est-on sûr pour le moins qu'il n'y a pas quelque chose d'inné dans ne façon de marcher. Quant à moi, je parierais que si.

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Ylou a écrit:

Comment savoir si ce ton a été acquis ou reçu avec ses yeux (bleus ou verts ou marron) ?

      Élémentaire : s'agissant d'une manière de communiquer, elle ne peut être qu'acquise. Il n'existe pas un gène de la gentillesse, mais il existe une éducation à l'amabilité (sans pousser trop loin la comparaison, je repense à Chien blanc de R. Gary...).
      Du coup, « propre » - dans ce contexte - ne désigne que l'acquis. Bien sûr, la liberté langagière qui nous caractérise nous permet d'y introduire une part d'inné si quelqu'un le désire, mais cela ne tient qu'à une convention de langage : sur le fond, les qualités humaines sont exclusivement acquises.

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Je voulais dire que contrairement à "inné"qui qualifie quelque chose qu'on a reçu à la naissance et seulement cela, "propre" englobe aussi bien l'inné que l'acquis. Ce que dit "propre" c'est que cela appartient à l'élément qualifié, quelle qu'en soit la source.
Elle répondit avec le ton qui lui était propre : comment savoir si ce ton,a été acquis ou reçu avec ses yeux (bleus ou verts ou marron)?
On peut évidemment remplacer "ton" par "nonchalance", "sourire"...

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Je retire donc adventice, avec soulagement, et retiens « qualités propres » qui permet d'éloigner « les propres mains ».

S'agissant des mains, que je dise « de mes propres mains » ne me semble pas faire de mes mains mon propre : tout le monde a reçu des mains et en tant que reçues elles se rattacheraient à l'inné. En revanche les mains de l'homme de l'art rentrent bien dans le propre par acquisition : chirurgien, instrumentiste, potier, prestidigitateur, kiné, ostéopathe, cuisinier saucier, orfèvre, couturière, dentellière, brodeuse... Certes, un kiné par exemple peut sembler avoir reçu un don, mais en réalité il a su faire travailler sa sensibilité. Sans ce travail je ne crois pas qu'il y ait un don pour être kiné.

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YD a écrit:

Puis j'ai eu l'idée du propre, dans la mesure où il caractérise la nature de chacun et dans la mesure où à mon sens l'inné devrait logiquement en être exclu.

      Bingo YD ! Ce propre m'appartient car je l'ai « conquis » : il fait réellement et intimement partie de moi... maintenant.

J'étais insatisfait de l'acquis dans la mesure où il ne me semble pas faire nécessairement partie de la nature d'un individu.

      Soyons clair : l'acquis ne fait jamais partie de  la nature de l'individu, par définition puisque, la nature, c'est ce qui est inné et l'acquis ce qui est construit, c-à-d. culturel.

      Quant à adventice, je ne connaissais le terme qu'en botanique - comme adjectif et comme nom : une racine adventice, une adventice. Il s'agit d'un élément qui se rattache à un corps principal, qui « vient par le côté, vers, près de... ». On pourrait parler de « pièce rapportée ».

      Il reste que, le terme qui me semble le plus approprié dans le cadre de la question de Nicolas, c'est qqch comme « qualités propres », désignant un ensemble de caractéristiques acquises par l'expérience (car seules les potentialités sont innées, les qualités sont acquises) et durablement constitutives de la personnalité de l'être.


PS @ Trevor : pour la raison déjà expliquée (nature / culture), une qualité acquise ne peut être désignée comme « seconde nature ». Cela dit, l'idée de « propre » est bien rendu - dans le langage courant - par cette expression : Proust n'était pas un scientifique...