Je vais peut-être dire une bêtise, n'y connais rien en morphologie de l'argot: pourquoi ne pas tenir compte également des dérivés par attraction de type (en l'occurrence: ce que certains morphologues appellent "finales", lorsque l'identification d'un morphème suffixal est étymologiquement ou dérivationnellement difficile)?
Les mots suivants sont antérieurs aux formations que vous dites, mais le /maR/ final y résonne de façon un peu similaire, et le premier m'est venu immédiatement à l'esprit en lisant ce fil. Ce qui s'appelle: avoir l'esprit mal placé:
BRAQUEMARD, BRAQUEMART, subst. masc.
Vx. ,,Épée courte à large et lourde lame`` (LELOIR 1961) :
(on sait que cela s'emploie argotiquement au sens de "pénis" )
Voyez l'article du TLFi, donc je ne cite que l'étymologie. Le -M est originellement dans la base (néerl. breecmes), je plaide pour une réanalyse en terrain français.
ÉTYMOL. ET HIST. 1392 bragamas (Archives Nat., JJ 143, pièce 126 dans GDF. Compl. : Ung grant coustel que l'en dist bragamas); 1411 braquemart (Inventaire de l'écurie du roi, fo 118 vo dans GAY : Un braquemart dont le fourreau est couvert de veloux vermeil, garny d'argent).
Empr. au m. néerl. breecmes « couperet, sarcloir, serpe », VERDAM (BARB. Misc. 13, no 14; BL.-W.5; FEW t. 15, 1, p. 262b; DAUZAT 1969), composé de breken, braecken « casser » et de mes « couteau »; à l'appui de cette hyp. bremas (Flandres, 1463 dans GDF.) directement empr. à la var. breemes (VERDAM). Substitution de la termin. -ar(t) à -as peut-être par attraction de mots comme jaquemart, plumart, renforcée ultérieurement par poignard. L'hyp. d'un étymon ital. bergamasco « (épée) de Bergame » (Baist dans Rom. Forsch., t. 14, p. 637; REW3, p. 1040; EWFS2; DAUZAT 1969) fait difficulté étant donnée l'aire géogr. du mot fr. couvrant la Flandre et la Picardie (GDF. Compl.; BARB., loc. cit.).
Qui nous mène à
JAQUEMART, JACQUEMART, subst. masc.
(...)
Étymol. et Hist. 1534 Jacquemart « figure d'homme armé d'un marteau qui frappe les heures sur une cloche ou un timbre » (RABELAIS, Gargantua, éd. R. Calder, M. A. Screech, V. L. Saulnier, chap. 2, 109). Empr. à l'a. prov. jacomart, jaquomart (1472 d'apr. PANSIER), dér., à l'aide du suff. -art (-ard*), de Jaqueme, forme prov. du prénom Jacques (jacques1*). V. FEW t. 5, p. 10a et 11b. Bbg. REGULA (M.). Etymologisches und Syntaktisches zu frz. jaquemart. Z. fr. Spr. Lit. 1943-44, t. 65, pp. 234-235. - SAIN. Sources t. 2 1972 [1925], p. 318.
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En tout cas, les outils de recherche utilisant * et ? ne se pressent pas au portillon.