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forum abclf » Réflexions linguistiques » Ma famille et moi sommes allé(e)s...

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Messages [ 36 ]

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Sujet : Ma famille et moi sommes allé(e)s...

Bonjour!

Cette année, je suis assistante de Français en Angleterre. Le niveau des élèves n'est pas fameux, mais j'éssaye de leur apprendre quelques trucs...
Aujourd'hui, le problème que j'ai, (avec quelques professeurs du département des langues de mon école) c'est l'accord de ALLER au passé composé, dans la phrase:

Ma famille et moi sommes (aller) à Paris.

D'instinct, je dirais "allés"... Serait-ce "allées"?

Il faut peut-être préciser que le "moi" concerne une jeune fille.

Les professeurs partent dans des grands débats, assortis d'argument du genre de "Mais peut-être qu'il n'y a un père dans la famille, donc "famille" est masculin!". (Ca montre le niveau des profs à défaut de celui des élèves...)

J'ai cherché sur internet, en vain. Je fais donc appel à vous, parce que je sais vos réponses pleines de sagesse! (Oui, j'éssaye de vous amadouer... Pourquoi, je ne sais pas.

Au plaisir!

2 Dernière modification par éponymie (09-11-2011 17:26:20)

Re : Ma famille et moi sommes allé(e)s...

Croyez-vous que l'accord du participe passé soit un sujet qui fâche ? lol

Qu'écrivez-vous ? Ma famille est resté chez elle ou ma famille est restée chez elle ? Sachant que dans la famille traditionnelle il y a effectivement un père mais que certaines familles n'ont plus de père et uniquement des fratries de filles.

Si on commence à introduire du sens aussi à ce niveau aussi, il va y avoir du sport effectivement. Attendons d'autres avis... Je suis curieux de voir si quelqu'un va préconiser le masculin pluriel.

Ajout et doute :

Le problème se pose de la même façon avec un adjectif qualificatif. Et est plus clair je trouve, non parasité qu'il est par une histoire d'accord de participe passé :

Ma famille et moi,  folles de joie, .../Ma famille et moi,  fous de joie, ...

Il va peut-être falloir aller voir ce que cache cette famille finalement... Je crois que le locuteur qui sait qu'il y a au moins un homme aura naturellement tendance à dire fous, ce qu'il n'aurait pas fait avec ma famille seule.

Le Grevisse en ligne dit aussi que l'accord se fait avec celui qui représente le locuteur (mais seulement en cas genre différent, ce qui n'est pas le cas).

https://lewebpedagogique.com/famillesdemots/files/2021/10/Les-doublets-en-fran%C3%A7ais.pdf

3 Dernière modification par yd (09-11-2011 19:13:09)

Re : Ma famille et moi sommes allé(e)s...

Je crois que ces professeurs confondent avec la plupart, considéré comme un pluriel, qui en effet est porteur du genre des éléments qu'il compte, avec priorité au masculin si un seul élément est masculin.

Ce phénomène joue pour la plupart, mais à ma connaissance jamais pour la famille, dont peu importe la composition. Même pour un tandem de (deux) filles, le masculin singulier de tandem l'emporte. Une voiture de trois hommes : le féminin singulier de voiture l'emporte.

Ce train de mesures fiscales n'est ni le premier, ni le dernier ; la plupart de ces mesures fiscales sont lourdes à digérer...

Fille légère ne peut bêcher.

Re : Ma famille et moi sommes allé(e)s...

Le mot famille est féminin, même dans le cas où la dite famille serait exclusivement composée de mâles.
Donc : ma famille est allée...

Ma famille et moi avons fait quelque chose me semble une formulation maladroite.
On dira plutôt :
j'ai fait telle chose en famille ;
j'ai fait telle chose avec ma famille ;
nous avons fait telle chose, ma famille et moi...

Avec ces tournures la question de l'accord ne se pose plus !

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

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Re : Ma famille et moi sommes allé(e)s...

Merci pour vos réponses.

Les professeurs ne confondent pas avec "plupart"... Ils n'en sont qu'à se demander si le mot 'île' est masculin ou féminin... (Je suis plutôt frustrée...) Mais c'est bien essayé!

Malheureusement, je ne peux guère changer la formulation de la phrase. Le niveau est tellement tellement bas qu'il serait presque impossible de leur expliquer qu'une chose ou une autre est maladroite. D'autant plus qu'ils ont appris le français de cette façon.
La construction sujet + verbe (+ éventuellement COD) est acquise, c'est déjà ça!

Quel est le verdict? (Si on garde la construction maladroite.)

Ma famille et moi sommes alléES?

Etant donné que 'famille' est féminin (et qu'on ne prend pas en compte les différentes définitions de l'unité familiale) et que 'moi' est le reflet d'un sujet féminin.

Re : Ma famille et moi sommes allé(e)s...

P'tit prof a écrit:

Avec ces tournures la question de l'accord ne se pose plus !

Voilà qui est radical neutral. Surtout ne pas dire "ma famille et moi"... Amusez-vous donc à chercher si on ne rencontre jamais une telle expression comme sujet d'un verbe. Et pour fous/folles que diriez-vous ?

https://lewebpedagogique.com/famillesdemots/files/2021/10/Les-doublets-en-fran%C3%A7ais.pdf

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Re : Ma famille et moi sommes allé(e)s...

Musée Picassiette a écrit:

Ma famille et moi sommes alléES?
Etant donné que 'famille' est féminin (et qu'on ne prend pas en compte les différentes définitions de l'unité familiale) et que 'moi' est le reflet d'un sujet féminin.

Je n'ai rien trouvé de mieux comme autorité pour répondre, pour le moment ; néanmoins, je plaide pour l'accord au masculin.
Bien sûr, famille nf & moi, une femme, ça fait deux féminins. Est-ce suffisant ?
Il doit y avoir une astuce avec la syllepse ou dans ce goût. Franchement, l'accord au féminin, je ne le sens pas du tout. Ptit Prof non plus puisqu'il évite de répondre.

Ma famille et moi... = les membres de ma famille et moi, eux et moi... -> masculin.
La question n'est pas simple ; peut-être qu'on peut défendre le féminin, mais ça me semble douteux et quasiment pathologique (borné).
Cela dit, il manque encore une règle pour valider ce sentiment.

Et à mon avis encore, il est absurde de se demander si la famille est composée d'hommes ou de femmes, ou mélangée. Le truc est ailleurs, heureusement.

Re : Ma famille et moi sommes allé(e)s...

Le truc, c'est la valeur généralisante du masculin.
Déjà, en latin, on mettait au neutre un adjectif commun à des noms de genres différents.
Le français n'a pas de neutre grammatical, c'est le masculin qui en tient lieu.
Je dirais donc :
ma famille et moi sommes allés/nous sommes fous de joie...

Comme j'ai plus d'un tour dans mon sac, je contourne la difficulté avec on :
ma famille et moi, on est allé...

(Je sais bien que j'ouvre une nouvelle boite à gifles, car certains sont partisans de la syllepse de on. Pour des locuteurs non natifs, il suffit de dire que on réclame l'accord au masculin/neutre singulier, et ça fait la rue Michel !)

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

9 Dernière modification par yd (10-11-2011 00:51:56)

Re : Ma famille et moi sommes allé(e)s...

Vous prenez des risques, car j'avais manqué me faire égorger ici même pour avoir osé parler de neutre en français, ceci alors que le TLFi en parle au moins à deux reprises.

Sans problème, on dit toute ma famille est morte de peur. --> Si c'est une fille qui parle, où donc irait-elle chercher ce neutre ou ce masculin de toute ma famille et moi sommes morts de peur ?

Je suis d'accord par contre avec cette fille si elle dit toute ma famille et moi, on est morts de peur.

Fille légère ne peut bêcher.

10 Dernière modification par yd (10-11-2011 01:59:54)

Re : Ma famille et moi sommes allé(e)s...

Une solution serait d'envisager que si le « neutre masculin » ne vient pas de famille, il pourrait venir de moi, en remarquant que nous sommes dans un cas de non répétition du « pronom sujet » nous.

Le problème est que le TLFi évite à moi tout exemple de non répétition du pronom sujet je, alors qu'il en donne plusieurs à toi, et développe plusieurs cas - dont un pris chez Proust.

Un enfant peut dire « moi n'a pas compris », et s'il estime bien dire, c'est qu'il se met en dehors de la première personne, chose qu'il ne fera jamais avec je.

Ici, du fait de la non répétition du pronom sujet nous, la fille qui parle estimerait que son genre féminin n'a plus à jouer, elle estimerait prendre une distance avec elle-même en taisant le nous, et elle utiliserait donc le masculin en tant que « neutre » ou que « genre par défaut ».

Vous me direz qu'en ajoutant le pronom sujet nous, le problème demeure. En fait, je n'en sais rien : le problème demeure peut-être, mais est-il le même ? Dans ce cas, ne pourrait-on envisager que le nous renvoie d'une part à la fille qui parle, d'autre part non pas à la famille mais à ses membres ?

Fille légère ne peut bêcher.

Re : Ma famille et moi sommes allé(e)s...

Je n'arrive pas à admettre l'accord au féminin.
D'où vient ma répugnance ?
Je ne vais pas faire le coup de l'oreille native, qui n'a aucun fondement objectif.

Objectivement, famille étant un mot féminin, et le pronom moi ayant un référent féminin, c'est l'accord se fait au féminin, et puis c'est marre.
Mais ça ne colle pas, pas plus que pour ma famille et moi, folles de joie. Par contre, ma famille, folle de joie, passe très bien.

Le problème, ce n'est donc pas le nom famille, mais le pronom moi.

yd donne une piste intéressante : un pronom tel que moi, toi, nous, vous n'a aucune marque de genre grammatical, on peut donc y voir un neutre grammatical. (Je profite de l'occasion pour rappeler qu'il subsiste en français un dernier carré des braves, une réserve de mots de genre neutre : les pronoms, justement.)
Donc : un féminin (famille) + un neutre (moi) = neutre, masculin généralisant.

D'autre part, et ceci m'est personnel, je ne vois pas une famille visiter Paris, car pour moi, une famille, c'est  deux grands-pères, deux grands-mères, des oncles etdes  tantes et des cousins germains, au petit pied. Je passe les grands-oncles et leurs enfants et petits enfants. Dans le cas où les fratries sont nombreuses et la longévité assurée, une famille cela peut rassembler une cinquantaine de personnes. Pour aller ensemble à Paris, il faudrait louer un autocar.
La jeune fille n'était accompagnée que des ses parents.

Avec parents, plus de problème : Mes parents et moi sommes allés...

Ce n'est donc pas une question de grammaire, mais une question de vocabulaire.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

Re : Ma famille et moi sommes allé(e)s...

P'tit prof a écrit:

une famille, c'est  deux grands-pères, deux grands-mères, des oncles etdes  tantes et des cousins germains, au petit pied. Je passe les grands-oncles et leurs enfants et petits enfants.

Je me souviens de l'embarras dans lequel m'a un jour plongé cette certitude quand on m'a demandé : « As-tu de la famille ? » alors qu'on voulait seulement savoir si j'avais des enfants.
Il doit pouvoir y avoir deux niveaux de compréhension à la famille, comme on admet ces deux niveaux à la compréhension des villes, tantôt au féminin, tantôt au masculin (Paris la belle ; Le grand Paris).
Toute ma famille et moi sommes sommes morts de peur, même si c'est une fille qui parle, s'admet sans souci, alors qu'on tiquerait sur Toi et moi étions morts de peur quand il s'agirait de deux soeurs.

Re : Ma famille et moi sommes allé(e)s...

zycophante a écrit:

Toute ma famille et moi sommes sommes morts de peur, même si c'est une fille qui parle, s'admet sans souci, alors qu'on tiquerait sur Toi et moi étions morts de peur quand il s'agirait de deux soeurs.

le problème pourrait venir de ce que "famille" et "moi" ne représentent pas des "objets" de même nature, au contraire de "toi" et "moi". "Famille" serait abstrait en quelque sorte, "moi" représentant un être animé. D'où un neutre, dû à la combinaison des deux.

https://lewebpedagogique.com/famillesdemots/files/2021/10/Les-doublets-en-fran%C3%A7ais.pdf

14 Dernière modification par yd (10-11-2011 12:47:03)

Re : Ma famille et moi sommes allé(e)s...

1) À partir du moment où, s'agissant de deux sœurs, toi et moi sommes morts de peurs ne serait en effet pas correct, ma tentative d'explication par une distanciation provenant de la non répétition du pronom sujet nous tombe à l'eau.

2) Je pense qu'il faut rejoindre l'explication proposée par Éponymie. De fait, le féminin de famille semble d'une nature différente que le féminin d'un être animé, car à l'opposé on devrait conserver le féminin dans cette maison, avec ma famille, sont toujours présentes dans mes pensées.

C'est peut-être du parti-pris, mais j'y vois la démonstration de l'existence, bien réelle dans la grammaire française, d'un neutre exprimé au féminin aux côtés du neutre - qu'il faudrait déjà reconnaître - exprimé au masculin.

La règle consisterait à poser qu'un « féminin pur » (ici, celui de moi) ne peut pas être attribué à un « neutre féminin », à tel point qu'en cas d'association de l'un et de l'autre le « neutre masculin » l'emporte, en remarquant qu'on ne touche pas au « masculin-neutre par défaut ».

Je ne sais ce qu'en diront les linguistes, mais pour moi aucune langue ne peut se passer du « neutre de la matrice », autrement dit le neutre de la mère, l'un des deux féminins, aux côtés du féminin pur, celui de la femme ou de la jeune-fille.

Pour moi, le plus dur serait d'expliquer d'où est sorti le « neutre masculin », et plus fort encore, comment en français il est arrivé à primer sur le « neutre féminin ».

Fille légère ne peut bêcher.

Re : Ma famille et moi sommes allé(e)s...

Un truc serait de voir comment se pronominalise ce groupe :

"Quant à ma famille et moi, nous sommes fous de joie" pas de problème de pronom, seulement d'accord de l'adjectif.

"Quant à elle et sa famille, ils sont fous de joie", difficile (impossible ?) de se résoudre à écrire "[s]Quant à elle et sa famille, elles sont folles de joie[/s]"

Peut-être que l'on trouvera un fondement théorique au truc en passant par le mécanisme de pronominalisation.

Parenthèses propablement inutiles :
1) j'avais lu je ne sais plus où que ce/ça/ceci/cela sont des pronoms neutres. Faux dans un certain sens, ils ne représentent que des non-animés, vrai dans un autre, "Paris est belle/Paris, c'est beau".
2) en roumain, langue latine, le neutre singulier à la forme masculine au singulier et féminine au pluriel

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16 Dernière modification par éponymie (10-11-2011 14:28:55)

Re : Ma famille et moi sommes allé(e)s...

J'ai trouvé une autre piste : la notion linguistique de "classe d'accord". La répartition des noms, non en fonction du genre, de la nature (animé/non animé), mais de l'accord/du changement de forme des mots fléchissables qui leur sont liés (en français pronoms, adjectifs, participes passés).

Font partie d'une même classe d'accord, tous les noms qui induisent un accord identique pour les mots fléchissables associés.

Comme en français la notion de genre couvre la plupart des cas, on n'a pas vraiment ressenti le besoin de faire ce genre d'analyse (tout comme, pour un sujet tout autre, on n'a commencé à le faire que récemment pour la voix moyenne).

On pourrait partir de l'hypothèse de plus de 4 classes en français, les premières étant :

(1) masculin/animé (homme) : ce/ça/cela/il, il, lui, lui, le, un, grand, beau, ils, ils, leur, eux, les, des, grands, beaux
(2) féminin / animé (femme) : ce/ça/cela/elle, elle, lui, elle, la, une, grande, belle, elles, leurs, elles, elles, les, des, grandes, belles
(3) masculin/inanimé concret (tableau) : ce/ça/cela, il, lui, lui/ça, le, un, grand, beau, ça/cela, ils, leur, eux/ça, les, des, grands, beaux
(4) féminin / inanimé concret (table) : ce/ça/cela, elle, lui, elle/ça, la, une, grande, belle, ça/cela, elles, leur, elles/ça, les, des, grandes, belles

Les premiers pronoms sont ceux utilisés pour la reprise dans une dislocation à gauche avec un indéfini :

un homme, ce n'est rien sans une femme
un homme, il ne peut rien sans une femme

un tableau, ce n'est pas utile
un tableau, ça n'apporte rien
un tableau, il ... ?

D'où la différenciation : ce/ça/cela/il ou elle pour les classes (1) et (2) et ce/ça/cela pour les classes (3) et (4)

Je me demande quelles classes ajouter : masculin/ abstrait, féminin/abstrait, ... ? Il faudrait y réfléchir un peu plus longtemps.

https://lewebpedagogique.com/famillesdemots/files/2021/10/Les-doublets-en-fran%C3%A7ais.pdf

17 Dernière modification par yd (10-11-2011 22:02:14)

Re : Ma famille et moi sommes allé(e)s...

(en poursuivant sur mon message #14)

Admettre qu'un « neutre masculin » puisse s'imposer pour résoudre l'impossible association entre un « neutre féminin » et un « féminin pur » ne va pas de soi - car ce serait quand même très fort -, sauf peut-être si l'on considère deux niveaux d'abstraction, sachant que l'idée d'abstraction est en effet très liée à celle de neutre :

1) le neutre féminin demeurerait très lié au vivant : la mère, la matrice, la nature, la maison, la chambre, la famille, la chose ...

2) le neutre masculin serait plus abstrait, plus théorique, moins naturel, plus absolu peut-être.

Reprenons ensuite depuis le départ :

1) Distinction fondamentale entre féminin et masculin --> « principes » d'un genre « féminin pur » et d'un « genre masculin pur », avec impossibilité que l'un puisse surpasser l'autre ou englober l'autre. --> nécessité « absolue » d'un neutre entre les deux. --> le neutre masculin s'impose.

2) (l'exemple qui nous intéresse, associant une famille et une fille) Impossibilité d'associer un féminin pur et un neutre féminin --> passage d'office au degré suivant d'abstraction --> recours au neutre masculin.

Le raisonnement suivi n'est pas « neutre » : en 1) il tord le cou à l'idée d'une domination du genre masculin sur le genre féminin, partant au contraire de l'impossibilité que l'un s'impose à l'autre.

Je me garderais de pousser jusqu'à voir dans le neutre masculin un signe d'avancement d'une langue, mais la tentation est là. Dans le raisonnement suivi, il est surtout très important de comprendre que la distance entre neutre masculin et masculin pur est beaucoup plus grande qu'entre neutre féminin et féminin pur.

Fille légère ne peut bêcher.

18 Dernière modification par éponymie (10-11-2011 23:26:05)

Re : Ma famille et moi sommes allé(e)s...

En re-relisant ce fil, je me convaincs que l'approche par le genre (neutre compris) est trop abstraite. Je vais essayer de poursuivre sur mon message #16 en essayant de passer par la syntaxe (et en suivant cependant les réflexions d'yd). On verra bien ce que ça donne.

Les fléchissables observés dans le message précédents étaient 8 :

le pronom sujet de reprise
le pronom sujet
le pronom COI
le pronom tonique
le pronom COD
le déterminant indéfini
l'adjectif qualificatif grand
l'adjectif qualificatif beau

Au singulier, puis au pluriel

J'ai tenté de décrire par une ou deux caractéristiques, ce que j'appelle « classe d'accord ». Je ne maintiens que le représentant, par exemple famille.

(5) (famille) ce/ça/cela/elle, elle, lui, elle/ça, la, une, grande, belle, elles, elles, leur, elles/ça, les, des, grandes, belles

Comportement identique à la « classe » (4). Peut-elle s'en différencier par un autre fléchissable ?

Ajoutons-en un autre :

pronom non COI introduit par à pour reprendre le nom introduit par un déterminant tel que article défini, adjectif possessif ou démonstratif

Les fléchissables deviennent donc 6 (je supprime les adjectifs qualificatifs et le déterminant indéfini, je parie qu'ils ne servent à rien) :

a) le pronom sujet de reprise : une famille, ce/elle n'est rien - ça/elle ne peut rien
b) le pronom sujet : elle est très grande
c) le pronom COI : ma famille je lui donne tout
d) le pronom tonique : ma famille, je travaille pour elle/ça
e) le pronom COD : ma famille je la déteste
f) pronom non COI introduit par à : ma famille, je n'y pense pas/je ne pense pas à elle


Nous nous retrouvons donc, pour le moment avec 6 comportements différents :

(1) (homme) : ce/ça/cela/il, il, lui, lui, le, à lui, ils, ils, leur, eux, les, à eux
(2) (femme) : ce/ça/cela/elle, elle, lui, elle, la, à elle, elles, elles, leur, elles, les, à elles
(3) (tableau) : ce/ça/cela, il, lui, lui/ça, y, le, ça/cela, ils, leur, eux/ça, les, y
(4) (table) : ce/ça/cela, elle, lui, elle/ça, y, la, ça/cela, elles, leur, elles/ça, les, y
(5) (famille/équipe) ce/ça/cela/elle, elle, lui, elle/ça, la, y/à elle, ce/ça/cela/elles, elles, leur, elles/ça, les, y/à elles
(6) (groupe familial/clan) ce/ça/cela/il, il, lui, lui/ça, le, y/à lui, ce/ça/cela/ils, ils, leur, eux/ça, les, y/à eux

Les fléchissables en rouge déterminent 5 classes, la (3) et la (4) sont distinguées - entre autres - par ceux en bleu.

Bien entendu, il y a au moins une septième classe : quand les pronoms représentent un infinitif ou une proposition entière. les pronoms personnels il, elle, etc. disparaissent.

a) le pronom sujet de reprise : manger, ce/ça n'est rien
b) le pronom sujet : c'est très important
c) le pronom COI : -
d) le pronom tonique : manger, je travaille pour ça
e) le pronom COD : manger, je déteste ça
f) pronom non COI introduit par à : manger, je n'y pense pas

Qui plus est, pas de pluriel possible.

Donc :

(7) (manger) ce/ça/cela, ce/ça/cela, -, ça, ça, y, -, -, -, -, -, -

Pas certain que les possibilités soient épuisées.

Comment va faire yd s'il se limite au genre ?

Prochain message, on va mélanger les classes. Il faut que je prenne le temps de trouver les mots qui vont bien.

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Re : Ma famille et moi sommes allé(e)s...

Et voilà qui devient très intéressant : si j'associe la classe (5) et la classe (7) :

a) le pronom sujet de reprise : ma famille et étudier, c'est inconciliable
b) le pronom sujet : c'est important
c) le pronom COI : -
d) le pronom tonique : ma famille et étudier, je travaille pour ça
e) le pronom COD : ma famille et étudier, je déteste ça
f) pronom non COI introduit par à : ma famille et étudier, je n'y pense pas

Le comportement est celui de la classe (7). Un élément totalement abstrait impose son comportement : on ne peut pas lui imposer des comportements propre à des éléments concrets animés ou inanimés.

Combinons (5) et (6)

a) le pronom sujet de reprise : ma famille et mon clan, c'est inconciliable/ils sont inconciliables
b) le pronom sujet : c'est important / ils sont importants
c) le pronom COI : je leur donne tout
d) le pronom tonique : ma famille et mon clan, je travaille pour ça/eux
e) le pronom COD : ma famille et mon clan, je déteste ça/je lesdéteste
f) pronom non COI introduit par à : ma famille et mon clan, je n'y pense pas/je ne pense pas à eux

Nous avons un comportement (8)

(8) (ma famille et mon clan) -, -, -, -, -, -, ce/ça/cela/ils, ce/ça/cela/ils, leur, eux/ça, les, y/à eux

Le genre masculin l'emporte pour les pronoms personnels toniques.

À suivre... (rien d'autre à faire que de tenter toutes les combinaisons possibles, sinon c'est s'exposer à une conclusion prématurée ou à des hypothèses hasardeuses).

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20 Dernière modification par éponymie (11-11-2011 00:33:54)

Re : Ma famille et moi sommes allé(e)s...

éponymie a écrit:

(1) (homme) : ce/ça/cela/il, il, lui, lui, le, à lui, ils, ils, leur, eux, les, à eux
(2) (femme) : ce/ça/cela/elle, elle, lui, elle, la, à elle, elles, elles, leur, elles, les, à elles
(3) (tableau) : ce/ça/cela, il, lui, lui/ça, y, le, ça/cela, ils, leur, eux/ça, les, y
(4) (table) : ce/ça/cela, elle, lui, elle/ça, y, la, ça/cela, elles, leur, elles/ça, les, y
(5) (famille/équipe) ce/ça/cela/elle, elle, lui, elle/ça, la, y/à elle, ce/ça/cela/elles, elles, leur, elles/ça, les, y/à elles
(6) (groupe familial/clan) ce/ça/cela/il, il, lui, lui/ça, le, y/à lui, ce/ça/cela/ils, ils, leur, eux/ça, les, y/à eux
(7) (manger) ce/ça/cela, ce/ça/cela, -, ça, ça, y, -, -, -, -, -, -

Et tout compte fait, je hasarde une hypothèse qui risque de m'amener à une conclusion prématurée : je nomme les 7 premières classes dans le désordre

(7) NON-ÊTRE INANIMÉ NEUTRE
(3) NON-ÊTRE INANIMÉ MASCULIN
(4) NON-ÊTRE INANIMÉ FÉMININ
(6) NON-ÊTRE ANIMÉ MASCULIN
(5) NON-ÊTRE ANIMÉ FÉMININ
(1) ÊTRE ANIMÉ MASCULIN
(2) ÊTRE ANIMÉ FÉMININ

je crois qu'il sont ordonnés du plus fort au plus faible, celui qui précède impose son comportement. Le plus fort est le (7), le plus faible le (2).

La première question à se poser est "NON-ÊTRE ou ÊTRE ?", le premier prime. Si la réponse est identique pour les deux, on se pose la question suivante.

La deuxième question à se poser  est "INANIMÉ ou ANIMÉ ?", le premier prime. Si la réponse est identique pour les deux, on se pose la question suivante.

La dernière question à se poser est "NEUTRE ou MASCULIN ou FÉMININ ?", le premier prime sur les deux autres, le deuxième sur le troisième.

Pour la question initiale nous avions (5) et (2), la résultante est un NON-ÊTRE ANIMÉ NEUTRE. Pourquoi ? On ne mélange pas les torchons et les serviettes : comment attribuer un genre masculin ou féminin si le critére prioritaire NON-ÊTRE/ÊTRE n'est pas identique ? Ce genre indéfinissable est le NEUTRE, d'où, en français, la forme masculine plurielle.

On parie qu'avec un NON-ÊTRE INANIMÉ FÉMININ combiné à NON-ÊTRE ANIMÉ MASCULIN le résultat sera un NON-ÊTRE INANIMÉ NEUTRE ?

Donc, en français, le NEUTRE  à la forme masculin singulier pour une abstraction pure (manger) et masculin pluriel quand il combien des NON-ÊTRES et des ÊTRES ou bien des ANIMÉS et des INANIMÉS. C'est tout.

Au singulier, le NEUTRE est une propriété, au pluriel. c'est une résultante. Mais en aucun cas, ce NEUTRE n'est déterminant en premier lieu pour l'accord, c'est le dernier des critères.

Je pense que nous avons affaire à ce que les linguistes appellent des classes d'accord. Mais je n'en suis pas du tout certain. Un spécialiste en linguistique SVP pour coller les mots qui vont bien à tout ça smile

Dame Musée Picassiette est-elle convaincue ? Si oui, réussira-t-elle à convaincre ses collègues ? Voilà qui risque de se révéler épique comme discussion.

https://lewebpedagogique.com/famillesdemots/files/2021/10/Les-doublets-en-fran%C3%A7ais.pdf

Re : Ma famille et moi sommes allé(e)s...

Je termine en donnant des caractéristiques simples pour reconnaitre nos paramètres.

Ce qui caractérise le NEUTRE : impossibilité d'usage de pronoms COD ou COI, de pronoms personnels sujets (c'est propre à la classe (7) )

Ce qui caractérise l'INANIMÉ : usage exclusif du pronom Y (classes (3), (4) et (7)

Ce qui caractérise le NON-ÊTRE : usage du ÇA/CELA en lieu et place du pronom tonique (toutes les classes sauf (1) et (2) ).

Voilà qui réduirait les fléchissables à observer à 3 pour distinguer les 7 classes de base : pronoms personnels (sujet/COD/COI), pronom Y, pronom "tonique". Il faut bien entendu que les phrases modèles soit peu ou prou les mêmes pour toutes les classes.

Il faudrait voir s'il n'y a pas d'autres classes : chien se comporte-t-il toujours comme homme, travail comme tableau ?

Donc pour répondre à tout coup à la question de l'accord avec un sujet composite, il faut savoir où se situent ses composantes dans la hiérarchie.

https://lewebpedagogique.com/famillesdemots/files/2021/10/Les-doublets-en-fran%C3%A7ais.pdf

22 Dernière modification par greg (11-11-2011 10:52:12)

Re : Ma famille et moi sommes allé(e)s...

P'tit prof a écrit:

Le français n'a pas de neutre grammatical, c'est le masculin qui en tient lieu.
Je dirais donc :
ma famille et moi sommes allés/nous sommes fous de joie...

Les substantifs français n'admettent pas de neutre grammatical dans l'exacte mesure où on leur assigne un article obligatoirement doté d'un genre grammatical : soit le féminin grammatical soit le masculin grammatical. Mais le neutre grammatical existe en français : qui, que, quoi, je, moi, tu, toi, on, nous, vous, en, y.



yd a écrit:

Un enfant peut dire « moi n'a pas compris », et s'il estime bien dire, c'est qu'il se met en dehors de la première personne, chose qu'il ne fera jamais avec je.

Absolument. Il arrive d'ailleurs que l'enfant remplace <moi> par son prénom quand il conjugue à la 3e personne en parlant de lui-même.

Ça s'explique assez bien quand on considère que l'emploi du pronom <je> est toujours le signe d'un locuteur (personne qui parle) parlant de lui-même (personne dont il est parlé). Avec <je> la personne physique est à la fois l'énonciateur et le sujet de l'énoncé.
personne dont il est parlé = personne qui parle
? première personne grammaticale

Quand <tu> es employé on a :
personne dont il est parlé = personne à qui on parle
? seconde personne grammaticale

Avec <il> :
personne dont il est parlé ? personne qui parle
personne dont il est parlé ? personne à qui on parle
? troisième personne grammaticale

Fondamentalement, la troisième personne de grammaire est une personne absente de l'interlocution : elle n'est ni le locuteur ni l'allocutaire.

Si un enfant conjugue à la troisième personne en parlant de lui, c'est-à-dire s'il emploie un verbe dénotant la personne absente de l'interlocution plutôt que la personne impliquée dans l'interlocution, c'est parce que la première personne grammaticale <je> est une construction linguistique complexe qui vient nécessairement après la troisième, dont la nature est plus élémentaire que <je> ou <tu>. La complexité de <je> n'est pas liée à l'allure des formes verbales qui vont avec mais plutôt à la nécessité d'assimiler que <je> est un autre <moi>, un <moi> inféodé au verbe :
    enfant
       moi/prénom + verbe conjugué 3e pers.
       lui/prénom + verbe conjugué 3e pers.
    adulte
       je ? verbe conjugué 1re pers.
       il ? verbe conjugué 3e pers.

En fait l'enfant qui utilise son prénom ou <moi> avec la morphologie de la 3e personne est tout à fait conscient d'être un interlocuteur s'adressant à un autre interlocuteur. Mais il n'a pas besoin de l'interlocution grammaticalisée pour parvenir à ses fins — surtout s'il ne l'a pas découverte.



P'tit prof a écrit:

Objectivement, famille étant un mot féminin, et le pronom moi ayant un référent féminin, c'est l'accord se fait au féminin, et puis c'est marre.
Mais ça ne colle pas, pas plus que pour ma famille et moi, folles de joie. Par contre, ma famille, folle de joie, passe très bien.

Le problème, ce n'est donc pas le nom famille, mais le pronom moi.

yd donne une piste intéressante : un pronom tel que moi, toi, nous, vous n'a aucune marque de genre grammatical, on peut donc y voir un neutre grammatical. (Je profite de l'occasion pour rappeler qu'il subsiste en français un dernier carré des braves, une réserve de mots de genre neutre : les pronoms, justement.)

Dont acte. Je te rejoins sur l'existence du neutre grammatical en français.

Tu disais que <famille> était un féminin. Oui, c'est un féminin mais un féminin grammatical. C'est-à-dire que le signe F-A-M-I-L-L-E est déterminé par le signe <la> à l'exclusion du signe <le>. Ça aurait pu être l'inverse : survienne en diachronie une contingence quelconque et on se serait retrouvé avec <le famille>. Ce qui ne changera jamais avec <famille>, ce n'est pas le genre (grammatical) du signe F-A-M-I-L-L-E mais le genre (sémantique) du signifié {ensemble composé des parents et des enfants}.

Le genre sémantique de {ensemble composé des parents et des enfants}, c'est du neutre : les parents et enfants ne sont pas toujours du même sexe et d'ailleurs le sexe de chacun des éléments de {ensemble composé des parents et des enfants} est dénué d'importance.

Le neutre sémantique de <famille> n'est pas le même que celui de <mobilier>. Le genre grammatical du signe M-O-B-I-L-I-E-R est masculin. Le genre sémantique du signifié {ensemble de meubles} est neutre. Mais alors que {ensemble composé des parents et des enfants} est constitué d'animés pris collectivement, dans {ensemble de meubles} il y a une collection d'inanimés. C'est pourquoi on peut distinguer le genre sémantique neutre fort (mobilier) du genre sémantique neutre faible (famille).

Le classème de l'animation n'a pas de traduction morphologique chez les substantifs mais il est présent chez les pronoms.
La réponse :
           — À la famille.
est compatible avec les deux questions suivantes :
           — À qui penses-tu ?
           — À quoi penses-tu ?

alors que la réponse :
           — Au mobilier.
ne convient qu'à une des deux questions :
           — [s]À qui penses-tu ?[/s]
           — À quoi penses-tu ?




Pour en revenir à ce dont tu parlais, on est dans la situation suivante :

   famille = féminin grammatical + neutre faible sémantique
   moi = neutre grammatical + neutre faible sémantique
   moi-? = neutre grammatical + féminin sémantique
   moi-? = neutre grammatical + masculin sémantique

Donc :

   (1) famille + moi = neutre faible sémantique
   (2) famille + moi-? = féminin grammatical + féminin sémantique
   (3) famille + moi-? = neutre faible sémantique + neutre grammatical
   (4) famille + moi-? = neutre faible sémantique + neutre grammatical
   (5) famille + moi-? = féminin grammatical + masculin sémantique

Le cas (1) sera rendu par le neutre morphologique qui, dans la sphère nominale, est le masculin grammatical : « Ma famille et moi, fous de joie » dit par quelqu'un dont le sexe est inconnu ou non pertinent.

Le cas (2) va déboucher sur « Ma famille et moi, folles de joie » dit par une locutrice.

Les cas (3) et (4) se ramènent au cas (1) :  « Ma famille et moi, fous de joie » dit par une locutrice ou un locuteur.

Le cas (5) illustre le cas classique de grammaire : le masculin (c'est-à-dire le neutre morphologique) l'emporte sur le féminin (c'est-à-dire l'antineutre morphologique).

Dans la phrase proposée, l'accord n'est jamais totalement grammatical (impossible avec 'famille' et 'moi') et jamais totalement sémantique (sauf premier cas).

23

Re : Ma famille et moi sommes allé(e)s...

Mille fois merci!

Je ne sais pas si j'ai tout compris. Je n'ai jamais eu de cours très poussé sur la syntaxe française. Mais, je vous remercie tout de même, pour vos réponses!

Le verdict a été transmis à qui de droit!

Re : Ma famille et moi sommes allé(e)s...

Encore ton neutre faible...
Je n'ai toujours pas compris ce que tu appelais ainsi. Le seul neutre faible que je connaisse, c'est la Belgique, régulièrement envahie, contrairement à la Suisse, neutre fort.
Mais en grammaire ?
Déjà qu'en français, le neutre est une notion purement sémantique, que d'aucuns nomment tout simplement inanimé, alors, un neutre faible...

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

25

Re : Ma famille et moi sommes allé(e)s...

Et pourquoi pas ça : http://www.rue89.com/rue69/2011/11/08/g … ait-226332

Re : Ma famille et moi sommes allé(e)s...

P'tit prof a écrit:

Encore ton neutre faible...
Je n'ai toujours pas compris ce que tu appelais ainsi. Le seul neutre faible que je connaisse, c'est la Belgique, régulièrement envahie, contrairement à la Suisse, neutre fort.
Mais en grammaire ?
Déjà qu'en français, le neutre est une notion purement sémantique, que d'aucuns nomment tout simplement inanimé, alors, un neutre faible...

Ce que je lis me persuade que c'est le mot neutre qui pose problème. Apparemment deux niveaux de "neutre" sont dégagés, alors qu'il me semble clair qu'il y a une hiérarchie de 3 niveaux.

éponymie a écrit:

(1) NON-ÊTRE INANIMÉ NEUTRE
(2) NON-ÊTRE INANIMÉ MASCULIN
(3) NON-ÊTRE INANIMÉ FÉMININ
(4) NON-ÊTRE ANIMÉ MASCULIN
(5) NON-ÊTRE ANIMÉ FÉMININ
(6) ÊTRE ANIMÉ MASCULIN
(7) ÊTRE ANIMÉ FÉMININ

Je me demandais (trop) humblement si mes termes étaient bien appropriés mais comme ils ont été superbement ignorés, que ces notions qui semblent sémantique s'appuient sur le comportement qu'elles génèrent très concrètement au niveau de la syntaxe, que vous ne réussissez pas à vous convaincre les uns les autres. Je relève la tête dans ce monde de loups. M'enfin.

niveau 1  : Le NON-ÊTRE impose son comportement à l'ÊTRE

niveau 2 : L'INANIMÉ impose son comportement à l'ANIMÉ

niveau 3 (le genre, c'est le seul que je sais nommer) : le NEUTRE impose son comportement au MASCULIN qui impose le sien au FÉMININ

Un NON-ÊTRE combiné avec un ÊTRE (niveau 1)  ou un ANIMÉ combiné avec un INANIMÉ  (niveau 2) vont générer un NEUTRE au niveau du genre (niveau 3). Et bien évidemment un pluriel.

Pour terminer à NON-ÊTRE combiné avec ÊTRE, c'est le niveau 2 du  NON-ÊTRE  (ANIMÉ /INANIMÉ) qui s'impose.

Avec ça, tous les cas de figure (pour l'accord en genre et en nombre) sont résolus. Point-barre.

Le seul problème est de savoir placer les termes dans la catégorie qui va bien, il faudrait ajouter deux notions (en plus du genre) pour les noms dans les dicos.

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27 Dernière modification par yd (12-11-2011 09:39:52)

Re : Ma famille et moi sommes allé(e)s...

La question de terminologie et de la définition des classes, qu'on peut dire philosophique, joue probablement beaucoup, et on risque la digression en en discutant : personnellement j'ai du mal avec la notion de non être, ou encore entre être et animé. J'en suis là.

Pour les pronoms, les grammairiens m'ont semblé encore hésiter au moins sur la terminologie, et peut-être donc également un peu sur la classification. Et en effet, ils m'ont paru avoir du mal à progresser ensemble sur ces questions - mais j'ai vu aussi qu'ils y travaillent.

Tant qu'un consensus ne se dégage pas, nous avons du mal à nous comprendre, et c'est déjà bien si chacun arrive à se forger sa propre logique et à atteindre sa propre cohérence.

Fille légère ne peut bêcher.

28 Dernière modification par éponymie (12-11-2011 11:36:34)

Re : Ma famille et moi sommes allé(e)s...

L'important là-dedans n'est pas de se disputer sur les mots, c'est de voir quel type de mot à quelle influence sur la construction. Il me semble évident qu'en passant par les pronoms associés

1) on dégage des générations de pronoms différentes
2) on dégage une hiérarchie à trois niveaux (cf. message précédent)
3) on en voit les conséquences au niveau du genre et du nombre

Regardez les pronoms COI, les pronoms toniques, le pronom Y et les pronoms COD (4 types de pronom au singulier et au pluriel)

(1) (manger) : ça, ça, y,le, -, -, -, -
(2) (tableau) : lui, lui/ça, y, le, leur, eux/ça, y, les
(3) (table) : lui, elle/ça, y, la, leur, elles/ça, y, les,
(4) (groupe familial/clan) : lui, lui/ça, y/à lui, le, leur, eux/ça, y/à eux, les
(5) (famille/équipe) : lui, elle/ça, y/à elle, la, leur, elles/ça, y/à elles, les
(6) (homme) : lui, lui, à lui, le, leur, eux, à eux, les
(7) (femme) : lui, elle, à elle, la, leur, elles, à elles, les

L'usage du ça permet de voir les deux catégories du premier niveau, l'usage plus ou moins exclusif du y les catégories du deuxième niveau, l'usage des pronoms personnels COI donne les catégories du troisème niveau.

Quand on trouvera une solution qui marche pour tout. Elle ne pourra que graviter autour de ces 7 "classes" et de cette hiérarchisation sur 3 niveaux. Sinon, elle rencontrera des exceptions. Il ne manque que l'Autorité pour mettre les noms qui vont bien et pontifier la "règle".

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Re : Ma famille et moi sommes allé(e)s...

yd a écrit:

1) À partir du moment où, s'agissant de deux sœurs, toi et moi sommes morts de peurs ne serait en effet pas correct, ma tentative d'explication par une distanciation provenant de la non répétition du pronom sujet nous tombe à l'eau.

Les pronoms toi et moi sont grammaticalement neutres. Il n'existe pas de *toie ou *moie, ni aucune autre forme particulière, qui serait le féminin grammatical. Il n'y a d'ailleurs aucune forme qui marque spécifiquement le masculin de grammaire. Il en va de même pour tu et je. Les quatre formes sont épicènes.

En langue, c'est-à-dire avant tout emploi effectif, les quatre pronoms précédents ont la faculté de correspondre avec tout animé des deux sexes (? et ?). En discours, c'est-à-dire quand on parle ou écrit, les quatre pronoms exercent cette faculté.

Dès lors, en discours, si le sexe de l'animé en correspondance est connu, le sème additif ? ou ? est incorporé au sème de la personnalité, le tout étant signifié sans changement de signe puisque les quatre signes   toi   moi   tu   je   sont neutralisés quant au genre grammatical.
De là les accords en discours tels que :
   toi et moi sommes mortes de peurs (2 filles)
   [s]toi et moi sommes morts de peurs[/s] (2 filles)
   [s]toi et moi sommes mortes de peurs[/s] (2 garçons)
   toi et moi sommes morts de peurs (2 garçons)

Si, au contraire, le sexe du correspondant est inconnu, les sèmes adversatifs ? et ? ne sont pas joints à celui de la personnalité. Le genre sémantique en discours est alors neutre : la personne constitue l'entier du sémantisme de    toi   moi   tu   je. Dans ce cas les accords en syntaxe exigent le neutre morphologique (le masculin de grammaire) qui convient tant au neutre sémantique qu'au neutre grammatical des quatre pronoms : 
   [s]toi et moi sommes mortes de peurs[/s] (2 animés, sexe inconnu)
   toi et moi sommes morts de peurs (2 animés, sexe inconnu)

Reste le cas où plusieurs correspondants présentent une différence de sexe connue du locuteur. Les sèmes individuels ? et ? sont collectivement neutralisés. Il n'y a pas de sème collectif ? ni de sème collectif ? à incorporer au sème de la personne pronominale car, si tel était le cas, l'ensemble des correspondants ne diffèreraient pas quant au sexe. Ici les pronoms    toi   moi   tu   je   sont sémantiquement et grammaticalement neutres. Les accords syntaxiques réclameront le neutre de morphologie qui est le masculin grammatical :
   [s]toi et moi sommes mortes de peurs[/s] (1 garçon, 1 fille)
   toi et moi sommes morts de peurs (1 garçon, 1 fille)

Pour résumer, les quatre pronoms sont toujours grammaticalement neutres, en langue et en discours.

Les quatre pronoms sont toujours sémantiquement neutres en langue.

Ils sont sémantiquement neutres en discours si le sexe des référents est inconnu ou hétérogène. L'accord syntaxique exige le neutre morphologique.

Ils sont sémantiquement soit masculins soit féminins en discours si le sexe est connu et homogène. L'accord syntaxique demande soit le masculin morphologique soit le féminin morphologique.






On compare à présent la série pronominale    toi   moi   tu   je   avec le couple de substantifs    table   avion.

À la différence des quatre pronoms qui sont sémantiquement et grammaticalement neutres en langue seulement, table et avion sont sémantiquement neutres et grammaticalement non-neutres tant en langue (avant emploi) qu'en discours (en emploi).

Grammaticalement non-neutres : *le table et *une avion sont interdits, la table et un avion sont obligatoires.

Sémantiquement neutres : ni table ni avion ne comprennent le sème ? ou ? car aucun des deux noms n'a la faculté de correspondre à un animé sexué.

C'est ici qu'on peut distinguer deux neutres sémantiques. Le neutre sémantique fort concerne les inanimés. Le neutre sémantique faible regarde les animés du type :   toi   moi   tu   je    otarie   sentinelle   famille   témoin   tortue   tigre   cohorte   clientèle   etc.

On peut toujours penser qu'il existe aussi deux neutres grammaticaux.

Le neutre grammatical fort se retrouve, en langue, dans :  toi   moi   tu   je    élève   secrétaire   dentiste   responsable   quoi   que   qui   y   etc. Sachant qu'en discours des noms tels que élève   secrétaire   dentiste   responsable  perdent leur neutralité grammaticale de langue pour devenir soit masculin grammatical soit féminin grammatical.

Le neutre grammatical faible serait le masculin grammatical toutes les fois "qu'il l'emporte sur le féminin", c'est-à-dire un neutre morphologique de forme masculine exclusivement discursif car réservé aux accords syntaxiques.

Re : Ma famille et moi sommes allé(e)s...

Merci, greg, d'avoir fait un exposé clair et précis.

Cependant, je ne puis pas ne pas partager la perplcxité d'yd devant :


niveau 1  : Le NON-ÊTRE impose son comportement à l'ÊTRE

niveau 2 : L'INANIMÉ impose son comportement à l'ANIMÉ

Le non-être, catégorie philosphique, ne peut rien imposer à qui que se soit. Comme l'indique le nom que les êtres pensants lui ont donné, le non-être... n'est pas ! J'ai eu un professeur de philosophie qui professait qu'il est impossible de conceptualiser le non-être.

L'inanimé n'importe rien et ne se comporte pas, puisqu'il est... inanimé. C'est l'animé qui s'impose à l'inanimé, ou à un autre animé : le chien ronge l'os, le maitre dresse le chien.

Vous me direz que nous sommes sur le terrain grammatical.
C'est justement : être et non être sont des catégories philosophiques, qui n'ont rien à faire avec la grammaire.

Résultat des courses : je ne pige que pouic à ce que vous voulez dire...

C'est ici qu'on peut distinguer deux neutres sémantiques. Le neutre sémantique fort concerne les inanimés. Le neutre sémantique faible regarde les animés du type :   toi   moi   tu   je    otarie   sentinelle   famille   témoin   tortue   tigre   cohorte   clientèle   etc.

Je suis, mais il manque des mots, ici.
Le neutre sémantique fort concerne les signifiants dont le référent est inanimé.
Le neutre sémantique faible concerne les signifiants dont le référent est animé, soit non humain (otarie), soit humain collectif (famille,cohorte).
Toi, moi, je n'ont que des signifiés, mais pas de référents, ils forment donc une catégorie à part.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

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Re : Ma famille et moi sommes allé(e)s...

Oui, et les seuls genres qui se soient imposés à toute langue chez les humains, c'est, l'un à côté de l'autre, l'un n'allant pas sans l'autre, le genre masculin et le genre féminin : c'est donc eux qui décident de toute la classification, et de toutes les règles attachées au genre, qui viennent ensuite. Dans tous les cas, le neutre (ou les neutres) est plus faible (sont plus faibles). Je parle bien strictement de ce qui concerne le genre, et pas d'autre chose.

Fille légère ne peut bêcher.

Re : Ma famille et moi sommes allé(e)s...

P'tit prof a écrit:

Résultat des courses : je ne pige que pouic à ce que vous voulez dire...

M'est avis que greg va très mal le prendre si vous lui faites dire ce que j'ai dit. Surtout qu'il a pris soin de n'entrer ni dans mon charabia, ni dans mon raisonnement.

Quant à NON-ÊTRE/ÊTRE et INANIMÉ/ANIMÉ. Ce pourrait tout aussi bien être A1/A2 et B1/B2. Ce n'est pas le nom qui compte mais le comportement concret qui lui est associé au niveau des pronoms.

On pourrait aussi dire C1/C2/C3 pour NEUTRE/MASCULIN/FÉMININ. Ce serait probablement mieux d'ailleurs : les préjugés sur le sens seraient oubliés.

Pris par les mots en o (mais on arrive à la fin), je n'ai pas le temps de relire, de me plonger dans la logique greguienne pour me plier à sa terminologie et voir ce que je peux en faire par rapport à mes misérables observations. On verra plus tard si ce fil ne dérive pas trop entretemps.

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Re : Ma famille et moi sommes allé(e)s...

yd a écrit :

Dans tous les cas, le neutre (ou les neutres) est plus faible (sont plus faibles). Je parle bien strictement de ce qui concerne le genre, et pas d'autre chose.

Pas plus faibles, mais moins caractérisés, aux marques moins évidentes. La forme du neutre est tout-terrain, c'est qui lui permet de l'emporter dans les cas litigieux.
En grec et en latin, nom masculin + nom féminin +adjectif, l'adjectif se met au neutre, pour bien montrer que l'accord se fait avec les deux noms.
En l'absence de formes grammaticales du neutre en français, la forme la plus neutre, la plus générale, c'est le masculin.

Je précise qu'en grec, où existe le neutre grammatical, la catégorie de  neutre grammatical ne recoupe pas la catégorie sémantique de l'inanimé : le mot signifiant enfant, le mot signifiant  petit esclave sont neutres.

C'est pourquoi il me semble contre-productif de faire appel à la notion de neutre sémantique pour justifier un point d'accord grammatical.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

34 Dernière modification par greg (13-11-2011 10:08:24)

Re : Ma famille et moi sommes allé(e)s...

P'tit prof a écrit:

En grec et en latin, nom masculin + nom féminin +adjectif, l'adjectif se met au neutre, pour bien montrer que l'accord se fait avec les deux noms.
En l'absence de formes grammaticales du neutre en français, la forme la plus neutre, la plus générale, c'est le masculin.

Absolument. On peut en déduire que, dans la langue française, le neutre est morphologiquement "masculin" et l'antineutre est morphologiquement "féminin". En latin et en grec, le neutre est morphologiquement neutre et il existe deux antineutres : le premier est de morphologie masculine, le second de morphologie féminine.



P'tit prof a écrit:

Je précise qu'en grec, où existe le neutre grammatical, la catégorie de  neutre grammatical ne recoupe pas la catégorie sémantique de l'inanimé : le mot signifiant enfant, le mot signifiant  petit esclave sont neutres.

Même situation en allemand où l'enfant = das Kind est neutre comme la fille = das Mädchen.

Mais en français enfant est sémantiquement et grammaticalement neutre tant que le mot n'est pas écrit ou prononcé. Dès que le terme est employé, un genre grammatical non-neutre lui est assigné : un enfant ou une enfant.

Si enfant devient une enfant, alors le sème additif ? est incorporé à la notion. On est face à un féminin complet. On a un antineutre parfait.

Si le mot en langue enfant est employé sous la forme un enfant, la situation se complique. Car le masculin de grammaire porté par l'article (par exemple) est toujours un signe équivoque. Soit ce genre grammatical signale le sème ? à l'exclusion du sème ?, soit il indique la coprésence des sèmes ? et ?. Ici le masculin grammatical est l'indice d'une alternance entre masculin sémantique et neutre sémantique faible.



P'tit prof a écrit:

Le neutre sémantique fort concerne les signifiants dont le référent est inanimé.
Le neutre sémantique faible concerne les signifiants dont le référent est animé, soit non humain (otarie), soit humain collectif (famille,cohorte).
Toi, moi, je n'ont que des signifiés, mais pas de référents, ils forment donc une catégorie à part.

Les référents, tu ne les trouves qu'en discours. Aucun mot en langue n'a de référent extralinguistique "concret". Par contre tout mot en langue est doté d'une mode linguistique de référence. Le mot parapluie est muni d'une référence qui exclut de pendre un animé pour référent.

C'est pareil pour toi et moi : ils n'ont aucun référent en langue mais des milliards de référents en discours.

Re : Ma famille et moi sommes allé(e)s...

greg

Les référents, tu ne les trouves qu'en discours. Aucun mot en langue n'a de référent extralinguistique "concret".

Dictionnaire de linguistique de Jean Dubois (et autres types très bien) :

On appelle référent ce à quoi renvoie un signe linguistique dans la réalité extra-linguistique telle qu'elle est découpée par l'expérience d'un groupe humain. [...]
Enfin l'existence d'un rapport entre le signe et la réalité extra-linguistique ne doit pas être confondue avec l'existence même du référent. Un mot peut référer  à une notion inexistante : le signe hippogriffe a un référent, sans que l'existence des hippogriffes soit pour autant postulée.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

Re : Ma famille et moi sommes allé(e)s...

Lors d'un sommet international, Jacques Chirac dont le sens de l'humour est bien connu, pose à George W. Bush la devinette suivante :
– Qui est le fils d'un père, le frère d'une soeur, le mari d'une femme, et qui en soi n'est rien ?
George Bush sèche lamentablement. Chirac lui donne la réponse :
– C'est moi, je suis le fils de mon père, le frère de ma soeur, le mari de ma femme, et en soi, je ne suis rien.
Lors d'une réunion de travail, George Bush lance à ses collaborateurs :
– Qui est le fils d'un père, le frère d'une soeur, le mari d'une femme, et qui en soi n'est rien ?
Très diplomatiquement, les collaborateurs nedonnent pas de réponse.
Le président Bush s'écrie triomphalement :
– C'est Jacques Chirac !

Cette histoire circule depuis un bon bout de temps, attribuée à  divers personnages, célèbres ou pas.
Je l'ai citée ici car elle démontre avec une clarté aveuglante que les pronoms personnels n'ont pas de référent.

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