Pour moi aussi, «retourner qqun comme une crêpe» est bien le faire changer d'avis, ou de camp.
Le comparatif «comme une crêpe» sert par ailleurs à qualifier le fait de tomber de tout son long, de s'étaler.
On peut partir de là, -idée de maladresse-, et passer à l'expression : «quelle crêpe». C'est concevable, en admettant que le mot désigne d'abord la maladresse plutôt que la stupidité.
Mais il en faudrait plus pour l'affirmer.
Une autre possiblité, aussi concevable, est de partir de «galette», bien attesté au XIXe au sens de «maladroit», avec une idée de mépris je crois. Et de supposer une dérivation synonymique toute simple : galette>crêpe.
Esnault date «crêpe : maladroit» de 1908 (boxe) et «crêpe : sot» (soldat, 1915). Personnellement, sauf oubli, je ne l'ai pas encore rencontré.
Colin Mével, eux, partent de l'expression «retourner qqun comme une crêpe» : imbécile, personne molle et sans énergie, et datent le mot de 1908, d'après Chautard qui semble pourtant parler d'autre chose (injure, dérivé de crapaud).
«Bille» a probablement une autre origine. On peut aussi penser au «zéro», mais il faudrait faire des recherches : le mot «bille» a sûrement (eu) beaucoup de sens, et il faudrait en parler sur un autre sujet.