Bonjour.
Peut-être les mots et expressions dont il est question sont-ils à comprendre littéralement.
Le sexe de la femme est appelé chatte de la même façon qu’il est appelé pussy (de pussycat = chat) en anglais. C'est peut-être à comparer avec les jeux de mots et sous-entendus sur le rapprochement de con d’une part et de connin, ou connil, désignant le lapin d’autre part. Par exemple, voici Le Lapin, par Apollinaire :
Je connais un autre connin
Que tout vivant je voudrais prendre.
Sa garenne est parmi le thym
Des vallons du pays de Tendre.
Les expressions il n’y a pas de quoi fouetter un chat et avoir d’autres chats (ou chiens) à fouetter sont peut-être elles aussi à comprendre littéralement. D’ailleurs, en italien, on a avere altre gatte da pelare, avoir d’autres chattes à écorcher.
Si vous allez sur Google images et tapez An old woman whipping her cat for catching mice on a Sunday, vous verrez l'image d’une vieille femme fouettant son chat parce qu’il a attrapé des souris un dimanche.
En anglais, il y a l’expression no room to swing a cat (littéralement pas de place pour faire tournoyer un chat) = c’est grand comme un mouchoir de poche. Elle ne se réfère pas au fouet appelé cat-o’-nine-tails, puis qu’elle lui est antérieure. (Au passage, ce fouet à neuf lanières est appelé ainsi probablement parce que les marques qu'il laisse sur la peau ressemblent à des griffures de chat.)
Dans Beaucoup de bruit pour rien, Shakespeare écrit hang me in a bottle like a cat and shoot at me, suspends-moi dans une bouteille comme un chat et tire sur moi. (Une bouteille ici est un récipient en cuir ou en bois). Shakespeare se réfère à des pratiques de l’époque. On s’entraînait au tir à l’arc de cette manière. Et dans les campagnes anglaises, les gens s’amusaient à suspendre un récipient dans lequel ils avaient enfermé un chat et de la suie, et le « jeu » consistait à le crever en courant assez vite pour ne pas recevoir la suie sur soi.
À Ypres en Belgique existe toujours le Kattenstoet, le festival des chats, lors duquel on avait coutume de jeter des chats vivants du haut du beffroi.
Bref, les mauvais traitements infligés aux chats étaient répandus et sont peut-être à l'origine des expressions françaises.