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Le forum d'ABC de la langue française

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forum abclf » Pratiques linguistiques » bien qu'il en ait

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Messages [ 15 ]

1

Sujet : bien qu'il en ait

Il me revient en mémoire une expression que j'ai rencontrée à plusieurs reprises; il me semble que c'est plutôt dans la langue du XIXème Siècle (Maupassant, A. France ?...): "bien qu'il en ait" ou "quoique ...".

C'est généralement dans une phrase du type: " [sujet + verbe d'action], bien qu'il en ait." ou "Bien qu'il en ait + [sujet + verbe d'action] ...".

Non seulement je n'ai jamais bien saisi la construction grammaticale de l'expression (quel est le sous-entendu, à quoi renvoie le "en" ?), mais non plus son exact sens littéraire, mise à part la notion de restriction ou de mauvais gré.  sad

Evidemment je n'en ai trouvé trace ni chez Robert (à "bien que" ou à "avoir") ni chez Grévisse (idem).  roll

Qui pourrait m'éclairer sur ces deux points ?

Re : bien qu'il en ait

Bonjour !

Pour répondre un peu à ta question, je peux juste t'expliquer "bien que + subjonctif". Aujourd'hui on aurait plutôt tendance à utiliser "malgré que + sbj" (les linguistes ne savent toujours pas si c'est français... mais c'est utilisé aujourd'hui à tour de bras, quoiqu'en disent les gens) http://www.langue-fr.net/index/M/malgre-que.htm.

Le "en" c'est quelque chose dit précédemment. "Malgré qu'il posséde de la confiture fait maison, il doit aller en acheter chez l'épicier" par exemple ...
D'où, "il doit acheter de la confiture, malgré qu'il en ait".

"Il est obliger d'en acheter, bien qu'il en ait" . Avec cet exemple, je voulais te montrer que pour retrouver cette expression, il faut chercher à partir de ce fameux "en". En effet, la phrase étant en subordonnée, c'est la principale qui est, à mon avis, retenue pour les recherches.

Antonin

Il semblerait que j'aie, comme il se doit, un drapeau français. Et que vive la francophonie !

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Re : bien qu'il en ait

Il s'agit peut-être des expressions de la forme «malgré que j'en aie» = en dépit de moi (traité dans Grévisse §978 1-N.B. et 2, 10e éd.) ; on dit dans le même sens : en dépit que j'en aie, quoi que j'en aie (ce dernier étant critiqué).
Grévisse note que «bien que j'en aie», venu probablement de «quoi que j'en aie», n'est pas reçu par l'usage.

Est-ce cette forme que vous recherchiez ?

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Re : bien qu'il en ait

Merci à tous deux, mais je pense que c'est gb qui répond le mieux à ma question.

En effet, et j'ai oublié de le préciser, le "en " de l'expression ne correspond à rien de ce qui a été dit précédemment, et c'est précisément ça qui cause mon désarroi.

Je n'avais pas su trouver dans Grévisse l'exemple cité par gb: parlons-nous bien du même ouvrage "Le français correct" ? Je vérifierai sur mon édition (dont j'ignore la date, ne l'ayant pas présentement sous les yeux).

En tout cas, merci encore.

5

Re : bien qu'il en ait

pierot a écrit:

Je n'avais pas su trouver dans Grévisse l'exemple cité par gb: parlons-nous bien du même ouvrage "Le français correct"

Non, je cite Le bon usage, de Grévisse : c'est la bible, la référence, l'autorité, le livre sacré des amateurs des questions de langage. Le Français correct est nettement plus léger et plus pratique.
À chercher d'occasion -et elles sont assez rares-, car c'est plutôt cher et c'est vraiment le grand classique.

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Re : bien qu'il en ait

merci gb ! smile

au fait, gb, cela a-t-il à voir avec le grand GéBé de Charlie (mensuel) ? smile

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Re : bien qu'il en ait

gb a écrit:
pierot a écrit:

Je n'avais pas su trouver dans Grévisse l'exemple cité par gb: parlons-nous bien du même ouvrage "Le français correct"

Non, je cite Le bon usage, de Grévisse : c'est la bible, la référence, l'autorité, le livre sacré des amateurs des questions de langage. Le Français correct est nettement plus léger et plus pratique.
À chercher d'occasion -et elles sont assez rares-, car c'est plutôt cher et c'est vraiment le grand classique.

Qui est ce Grevisse qui fait le pluie et le beau temps ?

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Re : bien qu'il en ait

pierot a écrit:

au fait, gb, cela a-t-il à voir avec le grand GéBé de Charkie (mensuel) ?

De simples initiales ; rien de plus (je préférais l'époque Reiser).

vallon a écrit:

Qui est ce Grevisse qui fait le pluie et le beau temps ?

Grevisse ne fait ni la pluie ni le beau temps : vous pouvez faire contre son avis ; je disais seulement que c'est (simple constat) le livre de référence des amateurs de complications linguistiques, comme Vaugelas le fut en son temps. Et, avis personnel, que c'est un ouvrage important, pas si puriste que ça, qui tient compte de l'histoire de la langue, etc.
(autre opinion ici : http://www.langue-fr.net/biblio/Bon-Usage.htm où je lis - ce qui me servira pour la prochaine fois - : «Maurice Grevisse (1) (sans accent, comme Clemenceau !)».

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Re : bien qu'il en ait

Peut-être Grevisse fait-il la pluie et le beau temps, en tout cas il aide bien à la croissance de ma maîtrise de la langue.
Ce n'est pas un dictateur, mais plutôt un mentor qui montre la règle, ou un pédagogue qui accompagne à l'école.

Si nous devions constater que "dictature" il y a, ce serait plutôt celle de la grammaire, mais nous savons tous qu'elle ne s'impose qu'à ceux (et celles smile ) qui ont choisi de suivre ses commandements.

Ceci dit, j'ai vérifié sur mon petit Grevisse (Le français correct, 3ème éd. France-Loisir 1989) et, à "malgré que", j'ai trouvé l'explication citée par gb.

Hélas elle m'éclaire insuffisamment.
Grevisse dit en effet "le verbe avoir étant pris absolument".
N'étant pas sûr du sens que je donnais à absolument dans un contexte grammatical, j'ai interogé Robert: "se dit d'un verbe transitif utilisé sans COD".

D'accord, alors que viens foutre ce en dans l'expression ?

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Re : bien qu'il en ait

L'émulation fait-elle émulsionner l'erreur dans l'érudition ?

A force de poser des questions et  de recevoir vos réponses, je recherche mieux.
J'ai ainsi trouvé dans Littré la réponse à ma question sur le en de cette expression.  smile

Littré dit en effet: "il vaudrait mieux écrire en deux mots mal   gré que car le sens est mauvais gré que j'en aie".

Donc le "en" qui me tracasse si fort représente "gré" et en l'occurence "mauvais gré". C.Q.F.D.

C'est pour çela qu'il est fautif d'écrire "bien que j'en aie" ou "quoique...", car la construction, et donc le sens, sont totalement différents.
"Bien que j'en aie" est même un contresens si on le comprend comme "le bien que j'en ai".  smile

OUF !

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Re : bien qu'il en ait

Un contre-sens, "bien que j'en aie" ?

Bien que j'ai de la confiture (bien que j'en aie).
Quoi qu'il y ait du grabuge (quoiqu'il y en ait).

Ca me paraissait clair pourtant ...

Résistant aux anglicismes et à gougueule !

Re : bien qu'il en ait

Mais Aubert, as-tu bien suivi la discussion ?

Pierot, j'avais aussi trouvé la réponse à ta question mais sur le site de l'AF : http://academie-francaise.fr/langue/que … malgre_que

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Re : bien qu'il en ait

Quoi, Orientale qui me fait un procés d'intention ?
Je ne faisais pourtant que répondre à Piérot ...
J'ajouterai qu'écrire "Bien que j'en ai" ou "bien que j'en aie", c'est tout le problème du subjonctif, évoqué dans de nombreuses discusions précédentes ...
Problème qui n'est pas prêt de recevoir de solution tranchée wink

Résistant aux anglicismes et à gougueule !

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Re : bien qu'il en ait

Bonjour Aubert, je vous laisse responsable de cette affirmation que la règle "Bien que + subjonctif" n'est plus valable, et peut être enfreinte à volonté *.

Bienvenue au nouveau Grévisse, écrivez-donc un livre ! wink

* A moins que votre "bien que j'ai" (sans "e" à "aie") soit une simple faute de frappe, auquel cas cette remarque est inutile et déplacée.

PS :
En relisant tout le fil, je constate, comme Orientale, que vous répondez totalement hors-sujet, en plus wink

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Re : bien qu'il en ait

gb, citant Grevisse, a écrit:

on dit dans le même sens : en dépit que j'en aie

Effectivement, Molière fait dire à Sganarelle (Don Juan, I, 1) : "il faut que je lui sois fidèle, en dépit que j'en aie.".

  Grevisse d'ajouter : "cette variante est ancienne" et cite Littré qui précise : "a été consacré par les meilleurs auteurs du XVIIème Siècle" : Descartes, Corneille et ... Molière.

elle est pas belle, la vie ?

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