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forum abclf » Parler pour ne rien dire » Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

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Messages [ 551 à 600 sur 650 ]

551 Dernière modification par Roland de L. (28-10-2021 12:38:40)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

éponymie a écrit:

J'ai Drive sur le smartphone, j'avais oublié...

Vous avez absolument toutes les images, avec les photos des articles (avec date, journal, etc...).

Par contre il manque les dossiers qui vous permettent d'associer à chaque page de la discussion toutes les photos qui lui sont associées dans l'ordre d'apparition. Je vous les ajoute dès que je peux mais vous avez d'ores et déjà TOUTES les photos.

À force de tâtonner, il semble bien que j'ai trouvé un moyen pour les articles : voir mon message 550 en page 11, et mes 552 et suivants !!!
Je vais essayer de ne pas recopier des articles que j'aurais déjà donnés depuis juin 2020.

Le même moyen, qui n'est peut-être ni très catholique ni orthodoxe, marche aussi pour les photos... mais pas pour toutes !

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Tout heureux de ma trouvaille pour reproduire les articles qu'avait sélectionnés Eponymie, je profite ! Les mystères de l'informatique font que j'ai un peu le sentiment de commencer par la fin...

1899, 12 décembre : Le Gaulois (article non mentionné dans le essage 276)

"LA FIN DE LA RUE GALANDE

On l'exproprie, que dis-je ? elle est expropriée depuis hier. Nid de vices, où le microbe du crime se développait à souhait, comme en un bouillon de culture ad hoc, la rue Galande était fatalement vouée à une fin misérable : la pioche du démolisseur, comme la guillotine de M. Deibler, ne tardera pas à opérer ici. Telle est la volonté des pouvoirs publics, et il faut bien reconnaître qu'ils n'ont pas tout à fait tort.
Les choses ne semblent point avoir marché toutes seules. Les habitants de la rue Galande, les clients ordinaires du Père-Lunette et du Château-Rouge, trouvaient de fort mauvais goût qu'on les voulût réduire à merci. Ils sont électeurs comme vous et moi, et longtemps ils ont joué de cette qualité à la Ledru-Rollin. Mais finalement il a bien fallu leur démontrer que cette très vieille rue avait cessé de plaire, et on a sorti l'argument décisif : l'argent. On exproprié ces « Messieurs ».
L'acte officiel est mieux à lire : c'est un chapitre de plus à ajouter à l'histoire de l'ancien Paris.
Jugez-en :
Un fabricant de « pattes de bretelles » demandait 23,000 francs d'indemnité : on lui a alloué 8,000 francs. On a donné 12,000 francs à un « marchand de rognures » qui réclamait 40,000 francs ; et je relève ces chiffres : 2,500 francs à un sculpteur qui en voulait 32,000;
- 36,000 à « un bouillon et bœuf » qui n'en attendait pas moins de 130,000, - et quant aux marchands de vin, très nombreux en cet endroit, les allocations varient entre 2,000 francs et 25,000 francs. Enfin au fameux Château-Rouge à qui on offrait d'abord 25,000 francs, et qui s'estimait lui-même à 99,640 francs, les experts ont attribué 55,000 francs ; ce qui est vraiment une somme.
L'historique de la rue Galande remonte très haut. Le terrain sur lequel elle fut percée, si j'ose m'exprimer ainsi, appartenait aux seigneurs de Garlande et au Roi. S'il faut en croire la Gazette des Tribunaux, ce terrain était encore en culture au douzième siècle, et, en 1202, Mathieu de Montmorency, seigneur de Marly, et sa femme, Mahaut de Garlande, donnèrent à cens à plusieurs particuliers leur clos de Garlande, où se trouvaient des vignes, à charge par eux d'y construire des maisons. Tels furent les débuts de la rue Garlande qui, par altération, fut appelée rue Galande.
D'après les mêmes sources, le livre de la taille de 1292 mentionne déjà, dans la rue Galande, un certain nombre d'artisans. Claude de Reilhac, seigneur de Brigueil en Limousin, avocat du roi, mort en 1399, y avait un hôtel à l'angle de la rue des Trois-Portes; Gabrielle d'Estrées, au no 57; Durfort, maître des Comptes vers la fin du règne de Louis XIV, au no 36. D'autres hôtels ont été occupés aussi par les familles de Châtillon, de Lamoignon et de Lesseville.
C'est au numéro 57, qui passe pour avoir été la demeure de Gabrielle d'Estrées, que se trouve le Château-Rouge, établissement sur lequel plusieurs chercheurs, notamment M. Gustave Macé, ancien chef de la Sûreté, ont donné de curieux renseignements. Créé en 1859, ce cabaret avait une clientèle spéciale d'ouvriers, de dé. chargeurs, de crieurs de journaux, d'éplucheurs de légumes, de mendiants, de ramasseurs de cigares qui ont leur marché place. Maubert, etc. On y consommait surtout du vin dans une salle appelée « la Guillotine » à cause d'une peinture représentant l'horrible instrument dressé sur un monceau de cadavres et environné d'une volée de corbeaux. Les consommations se paient d'avance. Au premier étage, une salle a reçu le nom de « chambre des morts »; on y couche sur le plancher pour quinze centimes. Ce singulier établissement s'est vendu 40,000 francs en 1883.
Entre 1883 et 1898, le Château-Rouge a augmenté de valeur, puisqu'on vient de lui attribuer 55,000 francs.
On n'a pas oublié la visite que firent il y a quelques années au Château-Rouge les grands-ducs Wladimir et Alexis de Russie. Accompagnés par le duc de Morny, le comte Louis de Turenne et le vicomte E.-M. de Vogüé, les grands-ducs prirent le plus vif intérêt à parcourir la rue Galande.
Ils s'arrêtèrent chez le Père Lunette, au bal-musette de la Montagne-Sainte-Geneviève et au Château-Rouge. Quand les grands-ducs entrèrent, une voix avinée s'éleva :
- Tiens, Morny! Le jeune duc de Morny se retourna:
- Est-ce que je n'ai pas le droit d'être ici ?
- Je n'ai pas dit ça, répliqua l'ivrogne. Seulement c'est pas un chouette milieu. pour vous : je l'écrirai à votre dame !
Au bal-musette, les grands-ducs ayant remarqué qu'on payait pour danser, on s'informa et on apprit alors cette chose extraordinaire que des malandrins au ventre vide y allaient ainsi de leurs vingt sous au cours de la soirée. S'ils ne mangeaient pas, ils valsaient : c'était toujours cela de pris.
- C'est très français, constata en souriant le grand-duc Alexis, qui distribua un peu partout des pièces d'argent et d'or."

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Pour les amateurs de souvenirs... de l'époque

1901, 2 septembre : Le Matin

Petite annonce :
"CARTES postales, reproductions authentiques des peintures murales du Château-Rouge (déposé). 40,000 à solder, 8 fr. le mille. Envoi specimens. Charbonnier, 157, boulevard du Montparnasse."

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Dans le même esprit, en plus court...

1899, 30 avril : L’Intransigeant (message 260)

"C'est au numéro 57, qui passe pour avoir été la demeuré de Gabrielle d'Estrées, que se trouve le Château-Rouge, établissement sur lequel plusieurs chercheurs, notamment M. Gustave Macé, ancien chef de la Sûreté, ont donné de curieux renseignements. Créé en 1859, ce cabaret avait une clientèle spéciale d'ouvriers, de déchargeurs, de crieurs de journaux, d'éplucheurs de légumes, de mendiants, de ramasseurs de cigares qui ont leur marché place Maubert, etc. On y consommait surtout du vin dans une salle appelée « la Guillotine » à cause d'une peinture représentant l'horrible instrument dressé sur un morceau de cadavres et environné d'une volée de corbeaux. Les consommations se payent d'avance. Au premier étage une salle a reçu le nom de « chambre des morts » ; on y couche sur le plancher pour quinze centimes. Ce singulier établissement s'est vendu 40,000 francs en 1883.
On raconte sur le Château-Rouge une anecdote amusante dont les grands-ducs de Russie Wladimir et Alexis furent les héros avec un de leurs compagnons, M. de Morny. Au moment où ils entraient dans l'établissement, un ivrogne interpella ce dernier et lui annonça, sur un ton de reproche, « qu'il préviendrait sa dame de ses escapades dans la rue Galande »."

555 Dernière modification par Roland de L. (25-10-2021 22:42:01)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

De plus en plus fort : le portrait de Rossignol comme si vous y étiez...

1886, 18 novembre, le Voleur Illustré (message 149)

https://docs.google.com/document/d/184r … FBrlM/edit

556 Dernière modification par Roland de L. (25-10-2021 22:30:37)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Test pour une photo : ça marche aussi !

Rue Galande avant démolition (sans date) :

https://docs.google.com/document/d/13MN … CS3zE/edit

557 Dernière modification par Roland de L. (25-10-2021 23:12:33)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Ouvrage de 1889 (sans référence dans le message 276) sur les enseignes de la rue Galande. Date de ces enseignes : non mentionnée.

https://docs.google.com/document/d/1W77 … xvCiU/edit

558 Dernière modification par Roland de L. (26-10-2021 01:06:21)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

éponymie a écrit:

(message 207 du 18/01/2017)

Ajoutons l'illustration de Robida à la page 328 de son Paris de siècle en siècle (1895, déjà dans la bibliographie). Elle semble conforme à l'illustration de Chauvet de 1894, si ce n'est que l'inscription Château-Rouge a disparu de l'arc.

Le lien hostingpics est brisé, mais avec des indications aussi précises je ne pouvais que retrouver cette illustration !

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k … texteImage

Et c'est sur ce petit plaisir que je terminerai ma journée, ma foi assez fructueuse.

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

éponymie a écrit:

(message 240 du 25/01/2017)

Edgar Chahine, 1899, "Au Château-Rouge". Nous avons vu une étude pour ce dessin à la page précédente.

Dommage que cet artiste soit arrivé si tard, il aurait pu devenir le Lautrec du Château-Rouge.

Bonjour à tous,
Le lien hostingpics est brisé, et la mention "source" ne donne rien.
J'ai retrouvé cette œuvre de Chahine :

https://collections.artsmia.org/art/114 … ar-chahine

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

éponymie a écrit:

(message 138 du 23/08/2016)

Finissons de documenter l'affaire : les journaux se font écho de l'assassinat de madame Ballerich le 28 novembre. Voici l'article du Radical du 30 novembre

Je me propose de reconstituer les articles de journaux consacrés à l'affaire Ballerich* et contenus dans ce message 138, tous les liens hostingpics étant brisés.
Commençons par le récit du crime, tel que le fait le Radical le 30 novembre 1884.

1884, 30 novembre : Le Radical

"LE CRIME DE GRENELLE

ARRESTATION DESASSASSINS

La victime

Nous complétons aujourd'hui les renseignements que nous avons donnés hier sur cet épouvantable assassinat. Mme Ballerich était âgée de 65ans, elle était propriétaire de la maison sise boulevard de Grenelle, 145, et occupait depuis de longues années un appartement modeste du premier étage.
C'était une femme fort simple, quoique possédant une certaine fortune. Elle vivait seule et s'occupait elle-même des soins de son ménage. Elle était très estimée dans le quartier, car tout le monde savait avec quel soin elle avait élevé ses deux fils, et quelle avait été sa joie, il y a un peu plus d'un an, en voyant l'aîné appelé à remplir les fonctions de commissaire de police à Saint-Ouen, et, encore tout récemment, en apprenant que le plus jeune était nommé officier de paix du neuvième arrondissement.

La découverte du crime

Avant-hier, jeudi, un peu après six heures et demie,, les voisins virent Mme Ballerich entrer ; elle venait de faire des emplettes pour son repas du soir ; quelques instants après, Mme B., locataire de la maison, aperçut la porte de Mme Ballerich entrebâillée, et, entrant dans l'appartement, elle trouva le cadavre de la pauvre femme étendu sur le sol.
Le commissaire du quartier, M. Duponnois, averti immédiatement, se transporta boulevard de Grenelle , accompagné d'un médecin qui constata que la pauvre femme avait été garrottée, assommée, puis frappée d'un coup de couteau, qui avait tranché l'artère carotide.
Peu de temps après, M.Kuehn, chef de la sûreté, arriva pour continuer l'enquête, il recueillit un important témoignage.
Un petit garçon de douze ans, nommé Jules, habitant une maison voisine, déclara avoir vu pénétrer dans la maison quatre individus de mauvaise mine.
Deux gravirent l'escalier, les deux autres restèrent à faire le guet dans le corridor.
L'enfant donna un signalement tellement exact des deux hommes, que les inspecteurs de la sûreté reconnurent immédiatement deux repris de justice, fort dangereux, nommés Soulier et Baillon, dit Tirepel.
On se mit immédiatement à leur recherche et, à deux heures du matin, on les arrêtait rue Galande.
Les constatations

Le corps de Mme Ballerich fut transporté hier matin à la Morgue, vers huit heures et demie.
A midi, M.Guillot, juge d'instruction, M.Kuehn, chef de la sûreté venaient procéder aux constatations.
On reconnut que les meubles avaient été fracturés et que les malfaiteurs avaient soustrait notamment un petit coffret en chêne contenant un certain nombre de valeurs, cinq pièces d'or de cent francs et plusieurs bijoux.
Pendant ce temps, on avait amené au bureau de M.Duponnois, Soulier et Bâillon, et ce magistrat parvenait à obtenir de Soulier l'aveu du crime.
Les deux misérables furent amenés boulevard de Grenelle. Devant la porte de la maison, la foule était énorme, et les agents durent protéger les criminels, qui tremblaient de frayeur devant l'attitude menaçante des assistants.

Les aveux

Soulier réitéra ses aveux et bientôt BailIon, habilement interrogé par MM. Guillot et Kuehn, se coupa dans ses dénégations et fut forcé de convenir de sa participation au crime.
Il résulte de leurs aveux que le « coup » leur avait été indiqué par un vagabond nommé Sulpice ; $oulier et Baillon se rendirent alors rue de la Parcheminerie, dans un hôtel borgne où habitent deux lutteurs de foires nommés Champion, dit L’avocat, et Foy,qui déjà ont eu des démêlés avec la justice et convinrent avec eux d'assassiner Mme Ballerich.
Ils arrivèrent vers cinq heures et demie boulevard de Grenelle et virent sortir madame Ballerich.
Champion et Foy montèrent aussitôt, pendant que Soulier et Bâillon faisaient le guet; ils forcèrent la porte et pénétrèrent dans l'appartement.
C'est à ce moment que Mme Ballerich rentra et surprit les malfaiteurs occupés à forcer les meubles ; les deux misérables se jetèrent sur elle, cherchant à l'étrangler ; la malheureuse femme se débattit désespérément, labourant à coups d'ongles la figure de ses assassins ; enfin, à moitié étranglée, elle s'affaissa.
Foy lui porta un coup de chaise sur la tête, et, prenant un foulard qu'elle avait au cou, lui attacha les pieds.
Pendant ce temps Champion lui portait un coup de couteau à la gorge.
Soulier et Bâillon, qui étaient entrés dans l'appartement à la suite de Mme Ballerich, aidèrent leurs complices à fracturer les meubles et se retirèrent avec eux.
Le crime et le vol avaient été accomplis en moins d'un quart d'heure.
Champion et Foy gardèrent la part du lion, ils ne donnèrent que « vingt et un sous » à Bâillon, un peu plus à Soulier et se séparèrent d'eux.
Une perquisition opérée dans le garni, rue de la Parcheminerie, a fait découvrir, dans le foyer d'une cheminée, les cendres du coffret de chêne volé chez Mme Ballerich.
Il est probable qu'à l'heure où nous écrivons ces lignes, Champion et Foy ont été arrêtés.
Malgré leur profonde douleur, MM. Ballerich ont passé toute la journée d'hier à seconder les magistrats dans leurs recherches. Les deux jeunes gens qui adoraient leur mère, sont accablés parle coup qui les frappe.
Toute la journée, de nombreux témoignages de sympathie leur sont parvenus."

* Si cet article ou des articles équivalents ont déjà été donnés sur ce fil, y compris par votre serviteur, désolé...

561 Dernière modification par Roland de L. (26-10-2021 10:37:06)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

éponymie a écrit:

(toujours le message 138 d'éponymie)

Finissons de documenter l'affaire : les journaux se font écho de l'assassinat de madame Ballerich le 28 novembre...

Les premiers suspects ne tardent pas à être arrêtés (la Presse du 1er décembre)

Désolé, je n'arrive pas à reconstituer cet article de la Presse.
Je vous donne un lien, et... à vous les joies du zoom ! Colonne 1, Faits Divers.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k545031r/f3.item

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

éponymie a écrit:

(toujours le message 138)Finissons de documenter l'affaire...

Le 9, c'est le tour de Gamahut (La Justice)

L'article de la Justice que j'ai trouvé est du 15/12

1884, 15 décembre : La Justice

"Le crime du boulevard de Grenelle.

L'enquête sur le crime du boulevard de Grenelle a révélé que c'est au Château-Rouge, rue Galande, que le coup a été monté. Le 27 novembre, au matin, trois individus, trois souteneurs, « l'Avocat », Grenouiller et Bâillon, y buvaient ensemble. L'un d'eux offrit a Gamahut de lui vendre une montre qu'il avait volée. Malheureusement Gamahut n'avait pas d'argent. Les trois malfaiteurs lui proposèrent alors d'aller dévaliser le logement de Mme Ballerich, mais le rôle de Gamahut devait consister à attacher la « vieille » pendant que les autres volaient. Le soir, après avoir absorbé de nombreux verres d'absinthe, la bande alla dîner dans une gargotte de la rue Galande, puis elle se livra au meurtre et au pillage que l'on sait, Gamahut, qui, cédant à la volonté de ses complices, a frappé la dame Ballerich d'un coup de couteau, n'a louché que 2 fr. 50. Après avoir passé la nuit chez lui, 6, impasse des couronnes, a Belleville, Gamahut réfléchit et prit peur. Le lendemain, apprenant qu'on avait arrêté deux de ses complices, il partait pour la Charité, où il ne tardait pas non plus à tomber entre les mains de la justice."

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

éponymie a écrit:

(toujours le message 138...)

Finissons de documenter l'affaire...
Monsieur Trolliet (qui n'est pas encore le père Trollier mais un anonyme et respecté M.T.) ne sort pas indemne de l'affaire (la Presse du 14)

Voici cet article. Il me semble bien l'avoir déjà copié, mais qu'importe : bis repetita placent !

1884, 14 décembre : La presse

"Trois amis de Gamahut

Avant hier soir, trois habitués du Château-Rouge, tenu rue Galande par le nommé T. entrèrent dans cet établissement, et l'un des individus chercha querelle à un consommateur qui prit peur et se sauva.
Le marchand de vin mit les trois individus à la porte, mais ceux-ci se mirent à l'injurier et pénétrèrent dans une petite boutique attenante au débit, d'où M. T. voulut les faire également sortir. Les trois individus tombèrent alors sur lui et le rouèrent de coups.
Le marchand de vin, qui avait le visage inondé de sang, s'accrocha à l'un des individus, qui l'avait frappé avec un coup-de-poing américain, et parvint à le maintenir jusqu’à l'arrivée des voisins les deux autres prirent la fuite. L'agresseur, conduit au bureau de M. Lejeune, commissaire de police, a déclaré se nommer Félix Aynard, âgé de dix-sept ans, sans profession et demeurer chez sa mère. Il a déjà subi une condamnation pour coups et blessures.
Aynard refusait de nommer ses complices, lorsque l'un d'eux eut l'audace de venir le réclamer au commissariat de police. Cet individu, nommé Louis Daude, se disant représentant de commerce, demeurant rue Morère (quatorzième arrondissement), a été reconnu par le marchand de vin comme un ami de Gamahut, l'assassin delà veuve Ballerich, avec lequel il venait souvent au Château-Rouge.
Daude a déjà subi une condamnation à six années pour vol avec effraction; il habitait rue Cujas avec sa maîtresse, une fille de brasserie, chez laquelle il se faisait adresser ses lettres.
Dans la soirée on a arrêté au domicile de sa mère, rue Mouffetard, le troisième complice nommé Jacques Clignet. Cet individu, qui travaillait de temps à autre aux halles centrales avec sa mère, une brave femme, a également subi plusieurs mois de prison pour coups et blessures.
Ainsi que Aynard et Dauda, Clignet fréquentait assidûment le Château-Rouge, où ils connurent Gamahut et sa bande. Tous les trois ont été écroués au Dépôt.
Les blessures de M. T. sont assez graves."

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

éponymie a écrit:

(fin du "traitement" du message 138 d'éponymie)

Finissons de documenter l'affaire...

Gamahut passe aux aveux le 15

Cette fois-ci (la fatigue peut-être ?), je ne suis pas sûr d'avoir respecté la volonté d'éponymie, mais j'ai trouvé un article dans La Justice, qui pourrait être le bon...

1884, 18 décembre : La Justice

"La bande de Gamahut.

Gamahut, l'un des assassins de la veuve Ballerich, est triste et abattu ; il ne mange presque pas. Dans la crainte qu'il ne tente de se suicider, des mesures sont prises.
- Nous sommes des voleurs, répètent-ils souvent, mais non des assassins.
Néanmoins ils seront poursuivis comme complices de l'assassinat.
« L’Avocat » rejette toute la responsabilité de l'affaire sur ses associés au crime.
Les aveux de Gamahut étant complets, cette affaire sera appelée aux assises de mars.
Cependant, les agents ont arrêté la nuit dernière, sur le boulevard Saint-Germain, un nommé Adrien Teissedre, Imprimeur, demeurant passage du Grand Cerf, et une fille Marie Lalguet, qui sont accusés de vol par recel dans l'affaire de la bande Gamahut, qui a à répondre de nombreux, très nombreux vols."

565 Dernière modification par éponymie (26-10-2021 18:04:32)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Bien, je ne comprends pas vos difficultés à exploiter le dossier Drive. Il se trouve qu'il était sur un compte personnel que j'utilise de temps à autre pour le travail, il est donc hors de question que je donne accès à un de ses dossiers à tous vents.

J'ai donc créé un nouveau compte (eponymie.ABC), dans lequel j'ai mis les contenus perdus de ce fil.

In primis, 12 pages sauvegardées (il s'agit des anciennes qui contenaient 25 messages), si vous les ouvrez dans Drive, vous n'y verrez que du feu (de l'HTML) mais si vous les sauvegardez sur votre ordinateur, elles devraient s'ouvrir dans votre navigateur préféré et vous les verrez dans toute leur splendeur juvénile avec textes et images.

Ces 12 pages sont donc accompagnées de toutes les images - 154 en tout - photos anciennes, peintures, gravures et articles de journaux.

Voici le lien pour accéder à ce dossier :

https://drive.google.com/drive/folders/ … sp=sharing

je l'ai rendu public par défaut. Par contre, je ne suis pas certain que cela autorise à télécharger, j'espère que oui. Faites l'essai. Si ça ne fonctionne pas, on verra comment faire. Roland de L. pouvait tout faire mais, apparemment, il n'a pas pu profiter du boulevard qui lui était ouvert.

Bien entendu, si vous souhaitez publier une image, il faudra que vous la mettiez sur un hébergeur d'image

P.S.: j'oubliais, les pages sauvegardées finissent au fameux message 276.

WWW

566 Dernière modification par Roland de L. (27-10-2021 04:42:49)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Merci beaucoup, éponymie, pour tous les efforts que vous faites pour me permettre de combler mes lacunes !
Je me brancherai sur cette nouvelle adresse bientôt : pour le moment, je mets la dernière main à deux messages "classiques", car en élargissant mes recherches à la période 1901-1930, je suis tombé sur des quasi nouveautés intéressantes.
Du moins c'est mon avis, et parfois je commence à croire que je ne suis pas absolument objectif...

567 Dernière modification par Roland de L. (27-10-2021 10:05:19)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Première trouvaille post-démolition du Château-Rouge : un article de l'Aurore de 1910.
J'y apprends, entre autres, l'expression "dormir à la corde".

1910, 25 novembre : L’Aurore

"L'Ange Gabriel

« Un ange annonça-t-à Marie
Qu'elle enfanterai-ait le Seigneur »

... Ainsi disait-on, au village, dans un vieux cantique. Mais ce n'est pas de cet ange là qu'il s'agit. Son nom servait d'enseigne à un cabaret fameux dans le monde de la pègre. Et ce cabaret va disparaître, par suite d'expropriation. L'affaire n'était pas mauvaise, puisque le jury a accordé 58.000 francs au tenancier, au lieu de 30.000 que la Ville offrait comme indemnité.
L'ange Gabriel était compris dans les stations de la Tournée des Grands-Ducs. On y entrait en sortant des souterrains des Halles, lesté d'une soupe à l'oignon. On y rencontrait les premiers, les plus renommés des apaches et de leurs compagnes. Les journaux illustrés y envoyaient des photographes, et, grâce à eux, les silhouettes de Casque d'Or et de ses pareilles, de Lecca et de ses camarades ne seront pas perdues pour la postérité. Tout de même, je ne crois pas que le souvenir de l’Ange Gabriel reste aussi vivace que celui d'autres cabarets, disparus avant lui, et qui ont . inspiré aux écrivains des pages célèbres.
Rappelez-vous, dans le Quartier Saint-Séverin, de Huysmans, l’évocation du Château-Rouge, qu'on nommait aussi le Cabaret de la Guillotine. Il était, ô contraste, installé, rue Galande, dans l'ancien hôtel de Gabrielle d'Estrées. Sa façade peinte en rouge, ses salles enfumées, la pièce où les crève-de-faim dormaient « à la corde » c'est-à-dire le cou appuyé contre un long câble tendu sur toute la longueur du dortoir, jusqu'à l'heure matinale où, crac, toutes les têtes tombaient, le garçon ayant, pour le réveil, décroché l'extrémité de ce support élastique. Et la silhouette du tenancier robuste, armé de son nerf de bœuf, les manches retroussées sur ses bras musculeux. I1 est démoli le Château-Rouge. Mais le burin de Huysmans l’a rendu immortel.
Fameux aussi, jadis, le Père Lunette, qui achève une existence dégradée, toute réputation perdue maintenant. Sa façade vermillonnée luisait rue des Anglais. I1 avait été fondé par un nommé Lefèvre, dont les formidables lunettes amusaient la clientèle. Mais bientôt, on avait truqué. Faux, les escarpes, fausses, ou à peu près, les pierreuses. Alors, ça n'avait plus d'attrait.
On allait aussi au Père Jules, pour les peintures ignobles dont s'illustrait la muraille, et, plus anciennement, au Lapin Blanc,
Celui-là, c'était le tapis-franc modèle. Il était situé rue aux Fèves. Et Eugène Süe y a placé quelques-unes des scènes mémorables des Mystères de Paris, C'est en sortant du Lapin Blanc que le Chourineur reçut de Rodolphe la raclée qu'il ne devait jamais oublier, et les « coups de poing de la fin ». C'est là que le Maître d'Ecole et Bras-Rouge combinaient leurs épouvantables forfaits. Voulez-vous encore des noms ? La Californie, dans le quartier du Maine, le Cabaret de Paul Niquet, celui de l’Epi-Scié, boulevard du Temple, voilà quelques-uns des ancêtres de l’Ange Gabriel.
Le grand ancêtre, ce serait peut-être la Pomme de Pin, où fréquentaient Villon et ses amis. Mais il devait être d'aspect moins sinistre. Tout cela est détruit. L'hygiène y gagne, La moralité ? Heu, heu ! Un de démoli, dix de rebâtis."

F.-Robert Kemp

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Deuxième trouvaille post-démolition, un article du Figaro de 1911. Comme le précédent, il évoque d'autres cabarets, et la tournée des Grands-Ducs (description particulièrement soignée de cette dernière)...

1911, 8 octobre : Le Figaro

"Feu la « Tournée des Grands Ducs »

La Chronique des tribunaux nous apprend que deux malandrins viennent de s'entendre condamner à quelques années de prison pour avoir copieusement détroussé, et par le plus ingénieux des procédés, un étranger de passage à Paris. Cet étranger, professeur russe, sortait d'une banque où .il venait d'encaisser un nombre respectable de billets bleus. Il fut abordé, sur le boulevard des italiens, par deux individus qui lui demandèrent de leur indiquer le musée Carnavalet.
« Je ne .puis vous renseigner, répondit le professeur, car je suis étranger. »
Réponse incroyable ; Tous les étrangers vraiment dignes de ce nom ne connaissent-ils pas Carnavalet ? 'On se mit tout.de même à causer. Les deux  hommes qui ignoraient le musée historique de 1a Ville de Paris se vantaient, par contre, de posséder à fond les curiosités malsaines, de. la capitale et offrirent à leur compagnon de rencontre de le guider dans la« tournée des grands-ducs», ce qui ne pouvait que flatter un simple professeur russe. On amorça l’alléchante excursion par une escale au pays du tendre. Un salon « demi-mondain » du quartier de l'Opéra abrita la première halte. La dernière devait être le banc de la correctionnelle.
Mais je ne puis m'empêcher de songer au professeur russe. Peut-être connait-il enfin Carnavalet, mais à coup sûr il n'a pu faire la tournée des grands-ducs, car la «Tournée des grands-ducs » a vécu, et si nous évoquons aujourd'hui le souvenir de nos courses à travers les bouges, immondes, malodorants, suant le vice et la misère, qui constituaient cette attraction parisienne, c'est sans la moindre mélancolie.
Elle fut fort à la mode il y a quelque vingt ans, cette promenade dont rêvèrent tant de jolies femmes assoiffées d'inconnu et tant d'impeccables « gentlemen ». Il faut d'ailleurs avouer que la «Tournée des grands-ducs (du nom des hauts seigneurs qui en furent sinon les inventeurs, du moins les « lanceurs ») pouvait à juste titre passer pour très curieuse et surtout admirablement maquillée. Tout – ou presque tout - y était préparé, truqué ; et chaque tenancièr de bouge se-transformait en bonisseur dès que la porte malpropre de son établissement s'ouvrait en grinçant devant la « Tournée ». Les « Tourneurs » eux aussi jouaient sans le savoir la comédie… Ceux qui, pour la première fois, effectuaient le vilain voyage, ne manquaient .jamais de se faire remarquer par une tenue ridicule. On les avait. avertis qu'une mise. Négligée était de rigueur mais vraiment ils forçaient la note. Au bal du Vieux-Chêne, rue Mouffetard, un des nôtres, après avoir pris congé d'une dame en cheveux, avec laquelle il venait d'effectuer quelques tours de valse, entendit le cavalier servant de la donzelle - un sinistre voyou - reprocher à son amie la vilaine tenue de son danseur « T'entends bien, grondait-il avec un geste comminatoire, t'entends bien ce que te répète. je te défends eun' fois pour toutes de danser avec un mal mis comme monsieur ! »
Dans son besoin de réalisme, notre camarade n'avait-il pas eu l'idée bizarre d'exagérer le délabrement d'un pantalon de velours de coton, acheté le matin même au carreau des Halles, en en usant le fond sur une pierre d'évier… On n’imagine pas combien ces choses- là suffisent parfois à déparer un homme du monde !
D'ordinaire, l'expédition se développait dans l'ordre suivant : rendez-vous vers onze heures du soir en quelque atelier d'artiste ; cocktails, punchs, cigarettes projets d'études sur le vif, visions d'un monde sous-marin. départ des fiacres, première halte place Saint-Michel, d’où les voitures filaient - pour nous attendre - place Maubert. Nous descendions à pied la rue Galande, pleine de bruit, de chansons et de pochards. Ici, un arrêt, au Château-Rouge.
Le Château-Rouge - plus vulgairement dénommé « la Guillotine », à cause de la clientèle spéciale qui embellissait l'assommoir de sa présence - a depuis longtemps disparu, emporté par la percée de la rue Dante. C'était un abominable tapis franc, installé au numéro 57 dans un vieil hôtel du seizième siècle, vraisemblablement fort somptueux vers 1550, mais qui, en 1890, présentait le plus lamentable spectacle.
Au fond d'une cour, un perron s'ouvrant sur une première pièce qu'encombrait un comptoir de zinc hérissé de fioles, de litres de bouteilles, de siphons, de verres ; derrière le comptoir, mâchant le bout d’un cigare d’un sou, le tenancier du logis, un géant, dont les bras tatoués sortaient d'une chemise de couleur largement retroussée. A portée de sa main, deux nerfs de bœuf « à l'usage de MM. les clients » ; dans le tiroir-caîsse près de la recette, un revolver chargé. Voltigeant autour du mastroquet, à la fois garçons, marchands de vins et gardes-chiourme, trois ou quatre officieux aux biceps d'acier. Le comptoir formait le poste avancé devant lequel devait passer l'armée des sans-le-sou, des vagabonds, des ivrognes et des ivrognesses, empilée dans les salles, campée dans les corridors, vautrée sur les marches des escaliers sordides. Tous ces gars-là tremblaient à la voix tonitruante du mastroquet, et les pires « terreurs » n'osaient crâner sous l'injonction de leur dompteur.
Une odeur abominable s'exhalait des pièces, étroites où s'entassaient des, pochards cuvant leur ivresse ou des miséreux ronflant dans des guenilles crasseuses. De temps en temps, un gredin traqué par la Sûreté venait chercher un refuge dans le clapier. La police ouvrait l'œil. Il nous souvient qu'un soir, au moment où, sortant d'une chambrée remplie de buveurs des deux sexes, nous allions visiter l'étage supérieur, un « artiste », joueur d'harmonica et certainement « observateur », nous arrêta en un coin de corridor sombre pour nous jeter dans l'oreille : « Ne montez pas là-haut, ce soir y a du vilain. »
Le « là-haut » où l'on échangeait des coups de couteau passait pour avoir été jadis la chambre à coucher de Gabrielle d'Estrées ! Oserai-je avouer qu'on 1a désignait alors par cette appellation irrévérencieuse «Le Sénat » ?
Le cabaret du père Lunette, rue des Anglais, à quelques pas de la place Maubert, était la seconde attraction de la promenade. Cette ruelle infecte a disparu emportant l’étrange « débit de vins ». Une gigantesque paire de besicles surplombant la devanture peinte en rouge servait d'enseigne et de réclame à ce bistro célèbre, dont la visite constituait, sans conteste, l'un des clous de la «Tournée » ; je dois ajouter que la mise en scène y était particulièrement soignée… et réussie. La porte poussée, on pénétrait dans une sorte de corridor étroit, bordé à droite par un comptoir, devant lequel la clientèle, très semblable à celle du «Château-Rouge», absorbait debout des mominettes, des demi-setiers, des « trois-, Six '» et du « fil-en-quatre ». En face, eh dessous d'une collection de petits tonneaux décorée de portraits des célébrités parisiennes, Zola, Clemenceau, Jules Ferry, Gambetta, s'étendait un long banç de bois scellé au mur où le beau sexe seul était, par une gracieuse tolérance, admis à venir cuver son ivresse. Au fond, une seconde pièce éclairée par des fenêtres soigneusement grillagées pour éviter toute fuite malséante et, dans cette pièce, trois tables bordées de buveurs et de buveuses plus ou moins ivres, fumant, piaillant, divaguant ou ronflant pendant qu'un guitariste à voix caverneuse « poussait sa romance » appuyé .contre le mur, au-dessous, d'une fresque drolatique sur laquelle se détachaient la tête en fer de toupie d'Henri Rochefort et le front olympien de Victor Hugo, mêlés à des épisodes que la plus élémentaire bienséance nous interdit de décrire.
C'est là que s'attablait la «Tournée des grands-ducs ». Le patron qui savait son monde apportait lui-même les traditionnelles cerises à l'eau-de-vie et dégageait à notre intention un banc ou deux. Aussitôt chacun de nous se voyait entouré, par une horde famélique : vieux vagabonds voûtés, abrutis, aux yeux ronds pleins d'eau; camelots verdâtres se dandinant la cigarette au- bec, déclassés sollicitant une aumône avec des regards mauvais ; poètes faméliques récitant avec emphase des vers imbéciles !
Mais le plus extraordinaire, c'était la clientèle féminine de l’établissement. Tous les échantillons de la dégradation humaine semblaient s'être donné rendez-vous dans cette salle qui sentait le vin, la pipe et l'eau de Javel ; visages ravagés par l'alcool ou la débauche, yeux clignotants, chassieux, bouches édentées quémandant du tabac ou de l'eau-de-vie, corps émaciés par la misère ou la phtisie, mégères massives, tassées dans des camisoles déteintes, bouffies de graisse jaune, sombrées dans l'ivrognerie. Rien n'y manquait et les amateurs de vilains spectacles trouvaient là de quoi rassasier leurs pires curiosités.
Lorsque la tournée se sentait enfin lasse d'avoir respiré l'abominable odeur, écouté des fous et contemplé des ivrognes, les voitures nous conduisaient devant l'église Saint-Médard. De là, nos amateurs gagnaient à pied par la rue Mouffetard le bal du Vieux-Chêne, une salle de danse, remplacée depuis par un lavoir public. Autour de la piste où les danseurs « en suaient une », des tables et des bancs de bois où les habitués et « leurs dames » venaient se rafraîchir. Un joli vin chaud à la cannelle semblait le comble du luxe et, détail caractéristique, les saladiers contenant le dit vin chaud étaient soigneusement vissés à. la lourde table de chêne « à seule fin, expliquait le garçon, qu'on ne se les envoie pas par la figure ». Deux municipaux surveillaient l'aimable sauterie et une sonnerie électrique reliait, par ordre supérieur, le bal du Vieux-Chêne au corps de garde voisin, depuis le soir où un groupe d'apaches avait, en un moment de nervosité, suriné « le cipal » de service.
Mais les plus belles fêtes doivent prendre fin. Vers une heure du matin, la tournée se payait un frisson d'horreur très justifié en parcourant le lacis de méchantes rues comprises entre les Blancs-Manteaux, Saint-Merri et le boulevard Sébastopol. Il se rencontre encore en ce vieux quartier quelques antiques rues « chaudes », demeurées particulièrement effroyables : rue Taillepain, rue Brise-Miche, rue de Venise, rue Beaubourg, rue Aubry-le-Boucher . On passait vite puis la bande s'engouffrait dans l’escalier étroit conduisant aux souterrains enfumés du Caveau des Halles, un cabaret de nuit très fréquenté par les malandrins, les sans-domiciles, les refileurs de comète et aussi les incorrigibles bohèmes noctambules. Là, tout en écoutant quelque chanson ordurière, ou le couplet sentimental qui ne manquait jamais d'amener une larme à l'œil maquillé des gigolettes en cheveux, on se faisait servir des consommations que des voisins obligeants nous rendaient le service d'avaler. Enfin, la nuit joyeuse  -- oh ! combien ! s'achevait à « l'Ange Gabriel », un tapis franc de la rue Pirouette, ou la clientèle n'était guère mêlée. C'était le rendez-vous ordinaire des belles de nuit et de leurs dangereux amis qui venaient y avaler des escargots en vidant bouteille. Ce bistro notoire passait pour le « Maxim's » des apaches. Le tenancier avait beau jurer que quelques braves gens faisaient partie de sa clientèle, il suffisait de contempler les visages inquiétants des femmes .et les yeux cruels des hommes pour considérer justement « l'Ange, Gabriel » comme l'un des plus dangereux repaires de Paris.
C'est là cependant que, bercés par les sons enchanteurs d'un harmonica, nous avalions la soupe à l'oignon réparatrice. Parfois la tournée se prolongeait à ce point que l'aube naissante commençait de blanchir les toits métalliques des Halles lorsque nous sortions de « l'Ange Gabriel ». Alors le seul réconfort et le vrai régal était d'acheter aux braves gens déballant des fleurs sur la chaussée voisine, un beau paquet de roses, de muguets ou de lilas, embaumant la campagne et la nature, et de les respirer pieusement en expiation de toutes les vilaines odeurs que nous avions reniflées dans quelques-uns des plus vilains clapiers de Paris !"

Georges Cain

PS Et maintenant, j'ai encore un peu de temps pour me lancer à l'assaut du nouveau jouet-cadeau d'éponymie !

569 Dernière modification par Roland de L. (27-10-2021 06:08:35)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

test

https://docs.google.com/document/d/1C-Y … CPh18/edit

Ça a l'air de marcher; Chouette !
Malheureusement, la suite demain ou tard ce soir.

test image

https://zupimages.net/up/21/43/rtg5.jpg

Tout arrive !!!
Par contre, je n'ai quand même pas tout compris : la seule indication que j'ai pour cette splendide photo est : 1870 71 rue Galande, Marville.

570

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Roland de L. a écrit:
Lévine a écrit:

...Après, vous pourrez passer aux coupe-gorges du quai de la Fosse à Nantes, je suis preneur !

Rien d'impossible, cher Lévine. J'ai même trouvé un premier article, de 1823 (la débauche dans ce quartier de Nantes était antérieure à celle du Château-Rouge) :

https://www.retronews.fr/journal/gazett … p;index=10
Double-clic sur le bas de la colonne 2 : "Nantes, le 15 juillet".

Tout y est. Je cite : "... les maisons de débauche que recèlent les petites rues qui montent du Quai de la Fosse au plateau du cours Henri IV..."
Je dispose chez Retronews de milliers d'articles de presse contenant le groupe de mots "Quai de la Fosse". Sans doute les coupe-gorges sont-ils évoqués dans une partie de ces articles.
Voulez-vous que j'ouvre un nouveau fil ? Les habitués du forum n'en sont plus à ça près...
Je suis partant, et preneur moi aussi, ne connaissant absolument pas la ville de Nantes !

Merci beaucoup de votre réponse, que je n'ai pas vue immédiatement. Je suis aussi pas mal documenté (Archives, Bulletins de sociétés historiques et archéologiques, centaines de cartes postales, de copies de gravures, de plans, etc...). Ce qui m'intéresse plus particulièrement, c'est l'histoire de l'urbanisme nantais et des mutations économiques de la ville, mais je ne pense pas ouvrir ici un nouveau sujet que je n'aurai pas le temps d'alimenter ; déjà que je me disperse pas mal... En fait la demande que je vous ai faite était plutôt une façon détournée d'honorer votre érudition.

Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Lévine a écrit:

Merci beaucoup de votre réponse, que je n'ai pas vue immédiatement. Je suis aussi pas mal documenté (Archives, Bulletins de sociétés historiques et archéologiques, centaines de cartes postales, de copies de gravures, de plans, etc...). Ce qui m'intéresse plus particulièrement, c'est l'histoire de l'urbanisme nantais et des mutations économiques de la ville, mais je ne pense pas ouvrir ici un nouveau sujet que je n'aurai pas le temps d'alimenter ; déjà que je me disperse pas mal... En fait la demande que je vous ai faite était plutôt une façon détournée d'honorer votre érudition.

1. D'accord pour ne pas ouvrir un nouveau fil.
2. Je me propose de vous envoyer, si je trouve des choses qui pourraient vous intéresser*, des mails, puisque j'ai votre adresse.
3. Je n'ai strictement aucune érudition**, juste de la curiosité pour un cabaret dont j'ignorais tout jusqu'en juin 2020 : ce que vous me faîtes l'honneur de prendre pour de l'érudition est surtout l'"art" de chercher, puis de copier/coller mes trouvailles !


* J'ai écrit que j'avais à disposition chez Retronews des milliers d'articles contenant les mots "Quai de la Fosse" : en fait ce sont plus de 20.000 ! Je picorerai en prenant mon temps.

* Encore que... après presque 18 mois de recherches sur le Château-Rouge, et de lecture active*** d'articles ou de livres, plus tout ce qu'ont publié mercattore et éponymie, à raison de 5 à 8 h par jour, je crois que je connais maintenant un peu ce sujet...

*** Lecture active : les articles de journaux que j'ai recopiés arrivent sous forme de bouillie : pas d'espaces, pas de "à la ligne", mots illisibles... Il faut parfois tout retaper, mais c'est, je crois et j'espère, souverain contre Alzheimer !

572 Dernière modification par Roland de L. (27-10-2021 05:55:59)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Le hasard, (ou alors le désir de ne jamais en finir avec ce passionnant Chateau-Rouge), me fait découvrir une photo de 1898 que je n'avais pas encore vue, dans un site consacré au fabricant de microscopes Mirand
Lequel a tenu boutique au 57 rue Galande sans interruption pendant toute la période qui nous intéresse.

http://www.lecompendium.fr/dossier_opti … mirand.htm
Descendre sous les microscopes jusqu'à Petit histoire.

573 Dernière modification par Roland de L. (27-10-2021 21:32:38)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Puisque ma photo du message 569 vous a plus, en voici une autre, du même, mais datée 1860.

https://zupimages.net/up/21/43/wxfr.jpg
Légende : 1860 rue Galande Charles Marville

574 Dernière modification par Roland de L. (27-10-2021 08:27:57)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Photo supprimée à la demande d'éponymie...

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Je crois que j'ai à peu près compris !

https://zupimages.net/up/21/43/55cs.jpeg

La légende est : 1886 Rue Galande Amand Gautier

576 Dernière modification par Roland de L. (27-10-2021 08:32:30)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

éponymie a écrit:

J'ai donc créé un nouveau compte (eponymie.ABC), dans lequel j'ai mis les contenus perdus de ce fil...

Bien entendu, si vous souhaitez publier une image, il faudra que vous la mettiez sur un hébergeur d'image.

Cher éponymie,

Je ne suis pas sûr d'avoir tout compris (que signifie "in primis 12 pages sauvegardées ?), mais j'ai réussi à tout télécharger, et à publier des images. J'ai choisi l'hébergeur Zup, qui pour le moment me donne toute satisfaction. Le pied !
Pour les articles, vos liens renvoient au contenu in extenso de numéros de journaux. C'est là que le jeu de piste et le copier/coller commencent, et ça j'adore !

577

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

La base de votre puzzle, ce sont les pages du fil telles quelles étaient à l'époque où l'hébergeur Hostingpics n'avait pas disparu.

Puisque vous avez enfin tout téléchargé, si vous cliquez sur une de ces pages vous devriez la voir s'ouvrir automatiquement dans votre navigateur avec images et articles à leur place. Attention cependant pour les premières, le fil est ancien et Mercattore avait déjà dû récupérer des documents qu'il n'avait pu que partiellement restaurer dans les messages d'origine.

Pour les articles, je ne comprends pas ce que vous voulez dire, vous pouvez les voir intégralement et, en général, la date et le journal sont dans le nom de fichier.

Si je peux me permettre, il faudrait peut-être que vous décidiez d'une méthode de publication pour que ce sujet reste lisible. Et, si vous ne faites pas un livre comme cela a été suggéré, faites un site (belle occasion de parfaire vos connaissances techniques). Un forum n'est pas le lieu idéal pour traiter intégralement et clairement d'un sujet. J'ai créé un mini-site pour les doublets (inaccessible depuis peu malheureusement), je n'avais pas le temps de le faire pour la rue Galande.

Ou alors une page sur Wikipédia (attention à respecter le caractère encyclopédique, infos sourcées et forme neutre du texte). Et faites une dédicace à Mercattore, à mézigue et à tous ceux qui vous sembleront le mériter lol

WWW

578

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Je viens de voir un truc : attention à l'extraordinaire photo du message 574, c'est la seule que je n'ai jamais publiée ici, pour des questions de droit très explicitement spécifiés sur le site Getty où je l'avais trouvée à l'époque. Si j'étais vous, je la retirerais. Je la retire dans la journée du dossier Drive (tout en la conservant précieusement dans mes archives).

WWW

579 Dernière modification par Roland de L. (27-10-2021 13:01:29)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Photo retirée. Dommage, je l'amais bien...
Rendez-vous au message 245 !

580 Dernière modification par Roland de L. (28-10-2021 13:59:36)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

éponymie a écrit:

La base de votre puzzle, ce sont les pages du fil telles quelles étaient à l'époque où l'hébergeur Hostingpics n'avait pas disparu.

Pour les articles, je ne comprends pas ce que vous voulez dire, vous pouvez les voir intégralement et, en général, la date et le journal sont dans le nom de fichier.

Si je peux me permettre, il faudrait peut-être que vous décidiez d'une méthode de publication pour que ce sujet reste lisible. Et, si vous ne faites pas un livre comme cela a été suggéré, faites un site (belle occasion de parfaire vos connaissances techniques)...
Ou alors une page sur Wikipédia...
Et faites une dédicace à Mercattore, à mézigue et à tous ceux qui vous sembleront le mériter lol

1. Sur les pages du fil comme base : j'ai un peu de mal. J'essaye à chaque fois de retrouver dans le message 276 la référence, mais ça ne marche pas à tous les coups.

2. Sur les articles : un incident s'est produit hier avec apparition du n° complet d'un journal à la place de l'article sélectionné ; ça s'est produit une fois, et je ne me souviens même pas de ce que j'avais trafiqué.
Je ne me fais pas trop de souci pour les articles : depuis 18 mois, j'ai eu l'occasion d'en reproduire un grand nombre, au risque de reprendre des articles déjà cités par mercattore ou vous, au risque de me reprendre moi-même...
Par contre, j'ai bien l'intention de donner ici toutes vos photos, maintenant que je crois avoir compris comment il faut procéder.

3. Sur l'éventualité d'un site ou d'une page Wikipédia : vous me faîtes beaucoup d'honneur, car honnêtement je n'en suis nullement capable, et je me sens trop âgé pour me lancer dans de pareilles aventures.

4. Ce que je vais peut-être tenter : une mise à jour de votre message 276, avec insertion des messages (doublons déduits) que j'ai ajoutés depuis mon arrivée le 15/06/2020. Mais ça me prendra un temps fou, car c'est un super-exercice de BBcode. et je m'attends à "mascagner", comme on dit dans mon Quercy natal !

5. Sur la dédicace : c'est en effet un must, et j'y ai déjà pensé.

581 Dernière modification par éponymie (27-10-2021 10:12:38)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Roland de L. a écrit:

1. Sur les pages du fil comme base : j'ai un peu de mal. J'essaye à chaque fois de retrouver dans le message 276 la référence, mais ça ne marche pas à tous les coups.

Je me suis peut-être mal expliqué : dans le dossier Drive, vous avez les pages telles qu'on les voyait à l'époque. Si vous visualisez sur votre ordi la page dont le nom est "Cabaret «Au Chateau-Rouge», rue Galande, à Paris (Page 8) – Parler pour ne rien dire – ABC de la langue française _ forums.html"

vous verrez ça :

https://nsm09.casimages.com/img/2021/10/27//21102710255125828817638670.jpg

su votre ordinateur la résolution sera bien entendu normale (et la page complète, ici, j'ai réduit). Ici, il s'agit de photos envoyées par Mercattore que je ne suis pas certain d'avoir mémorisées (les déguisements de Jaume)

P.S.: la page 8 de l'époque se trouve maintenant à la page 4.

WWW

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

éponymie a écrit:

Si vous visualisez sur votre ordi la page dont le nom est "Cabaret «Au Chateau-Rouge», rue Galande, à Paris (Page 8) – Parler pour ne rien dire – ABC de la langue française _ forums.html"...

Si j'ouvre n'importe quelle des pages qui ressemblent à celle que vous évoquez, j'obtiens une page remplie de signes cabalistiques et de jargon de programmateur, en anglais !
J'ai donc décidé que ces pages-là, je les publierai pas ici.

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

La foire aux belles images continue !

https://zupimages.net/up/21/43/7757.jpg

Légende : 1878 Inscriptions Château-Rouge

584 Dernière modification par éponymie (27-10-2021 11:02:05)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Les avez-vous tèléchargées sur votre ordinateur ? Les versions sauvées sur votre ordi sont en principe visibles comme une page internet normale, si vous cliquez dessus, c'est votre navigateur (chrome, firefox, opéra, etc.) qui l'ouvre automatiquement. Au pire, dans le dossier où vous avez ces fichiers, vous pouvez cliquez sur une de ces pages avec la touche droite de votre souris et choisir avec quoi ouvrir la page (et vous choississez votre navigateur).

Les signes cabalistiques, c'est de l'HTML.

Et ces pages n'ont pas vocation à être publiées (ce serait un mise en abyme d'une discussion de forum, original) mais de vous aider pussamment à vous y retrouver.

WWW

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

https://zupimages.net/up/21/43/j56o.jpg
Légende : 1888 rue Galande. Pour une fois, on voit des chevaux...

586 Dernière modification par Roland de L. (28-10-2021 12:52:19)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Et, presque comme dans la chanson, après les chevaux, les femmes !

https://zupimages.net/up/21/43/j56o.jpg

Légende : 1889 Château-Rouge, L'Illustration
Presque la même photo que la précédente >>> abondance de biens ne nuit pas !

587 Dernière modification par Roland de L. (28-10-2021 12:53:11)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Et, presque comme dans la chanson, après les chevaux, les femmes !

https://zupimages.net/up/21/43/0j9l.jpg
Légende : 1889 Château-Rouge, L'Illustration.
Voir le message 89 d'éponymie.

588 Dernière modification par Roland de L. (27-10-2021 11:40:18)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Paris by night !

https://zupimages.net/up/21/43/427s.jpeg
Légende : Cour du Château-Rouge Auguste Lepère.
Eponymie donne cette gravure dans son message 256, mais ici elle est plus claire (si j'ose dire).

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Où je crois lire "VINS" sur la façade de l'hôtel à droite de "notre" cabaret... La concurrence était rude !

https://zupimages.net/up/21/43/qquo.jpg
Légende : 1895 Château-Rouge et rue Galande

590 Dernière modification par Roland de L. (27-10-2021 11:52:20)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Quand le concept de "café-tabac" n'avait peut-être pas été inventé...

https://zupimages.net/up/21/43/1bli.jpg
Légende : 1895 Henri Chapelle.
Voir le message 215 d'éponymie.

591 Dernière modification par Roland de L. (27-10-2021 12:33:22)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

éponymie a écrit:

Je viens de voir un truc : attention à l'extraordinaire photo du message 574, c'est la seule que je n'ai jamais publiée ici, pour des questions de droit très explicitement spécifiés sur le site Getty où je l'avais trouvée à l'époque. Si j'étais vous, je la retirerais. Je la retire dans la journée du dossier Drive (tout en la conservant précieusement dans mes archives).

J'ai effacé la photo de mon message 574... mais : Attention également !
En cherchant autre chose, je suis tombé sur votre message 245 : la photo du site Getty est parfaitement consultable, même si vous vous en défendez.

Si depuis février 2017 vous n'avez pas eu le procès du siècle, c'est soit que la faute est vénielle, soit que notre forum n'est pas très fréquenté, ce qui me navrerait.

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Le Château-Rouge vu par une anglaise, qui a peut-être choisi un client particulièrement bien habillé... ou qui l'a inventé !

https://zupimages.net/up/21/43/9su7.jpg
Légende : 1895 The Château-Rouge.
Voir le message 245 d'éponymie.

593 Dernière modification par Roland de L. (27-10-2021 13:47:18)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Une autre vue du "coin des femmes", par Seguin. Peut-être était-ce plus tard dans la soirée, car ces dames ont l'air passablement fatiguées...

https://zupimages.net/up/21/43/t44u.jpg
Légende : 1898 Coin des femmes. Séguin.
Voir le message 224 d'éponymie.

594

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Roland de L. a écrit:

J'ai effacé la photo de mon message 574... mais : Attention également !
En cherchant autre chose, je suis tombé sur votre message 245 : la photo du site Getty est parfaitement consultable, même si vous vous en défendez.

Si depuis février 2017 vous n'avez pas eu le procès du siècle, c'est soit que la faute est vénielle, soit que notre forum n'est pas très fréquenté, ce qui me navrerait.

J'avais mis le lien vers le site de Getty, pas publié la photo directement sur ABC.

WWW

595 Dernière modification par Roland de L. (27-10-2021 13:48:01)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Toujours de Séguin, une vue de la grande salle...

https://zupimages.net/up/21/43/62h9.jpg
Légende : 1898 dans la grande salle. Séguin.
Voir le message 224 d'éponymie.

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Toujours de Séguin...

https://zupimages.net/up/21/43/q6t3.jpg
Légende : 1898 Entrée au Château-Rouge.

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Un peu de couleurs : vous avez dit hyperréalisme ?

https://zupimages.net/up/21/43/j6nz.jpg
Légende : 1898 Herminie Waterneau (sic).

Sur H. Waternau, voir la notice de Wikipédia :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Herminie_Waternau

598 Dernière modification par Roland de L. (27-10-2021 13:42:17)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Retour au noir et blanc...

https://zupimages.net/up/21/43/tcp6.jpg
Légende : 1898 P. de Haenen.
Légende du dessin : Entrance to the Château-Rouge rue Galande. J'ai les yeux trop fatigués pour lire, même en zoomant, ce qu'il y a au dessous.

NB Ce P. de Haenen pourrait fort bien être Frédéric de Haenen qui collabora à l'Illustration de 1888 à 1923 :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fr%C3%A9d … _de_Haenen

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Retour à Séguin...

https://zupimages.net/up/21/43/to3j.jpg
Légende : 1898 Petit salon - Séguin.
Voir le message 224 d'éponymie.

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Retour à une photo...

https://zupimages.net/up/21/43/edc5.jpg
Légende : 1898 rue Galande.

Et je profite de l'heure juste et du changement de page pour faire une petite pause !

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