Lévine a écrit:Quand on arrive à poser la racine *rew-dh comme ascendant commun au vieil angl. read, au grec ἐρυθρός, au sanskrit rudhiras et au latin ruber, on atteint une vérité certes modeste, mais qui suffit au linguiste, d'autant que l'établissement de cette parenté favorise d'autres recherches. La recherche d'une vérité plus profonde ne peut être ici que spéculation ou affirmation autoritaire : le contraire d'une bonne démarche scientifique.
Sans remonter en diachronie comme vous le montrez, on peut franchir le Rubicon pour découvrir en synchronie dans la langue romane qui est le français actuel, le submorphème attaché à la couleur rouge du rubis, de la tige de rhubarbe ou des joues rubicondes. La désignation de la Betadine* scrub par les publicitaires engagés par l'industrie pharmaceutique témoigne d'un inconscient collectif langagier toujours créatif grâce à cette submorphémie lexicale. En effet voici la couleur du flacon https://www.pharma-gdd.com/fr/betadine-scrub-4-125-ml. Hasard ? Je ne pense pas, car il existe des flacons jaune, vert et bleu pour lesquels aucune allusion à un quelconque submorphème <ub> n'est présente. En anglais to scrub ou to rub c'est frotter, et il est possible que ces noms soient nés de la couleur rouge de la peau après un frottement violent ou répété <r>.
Lévine a écrit:Les phénomènes de submorphémique sont à prendre en compte, mais ils m'apparaissent comme marginaux car ils ne rendent pas compte de l'ensemble de la langue (l'affirmer est du reste un gage d'esprit scientifique) Il ressort de tout cela que le point où converge toute langue, quelle que soit la genèse de ses éléments, c'est l'arbitraire du signe. C'est ce que je crois, mais on peut bien sûr me démontrer que je me trompe. A vrai dire, cela me ferait plaisir.
Je reprends un extrait d'un article de Didier Bottineau. "La langue s’impose des contraintes telles que la définition de valeurs structurales, oppositives et distinctives, déliées à la fois de la référence et de la nature sensorimotrice et interactive des signifiants, et la réduction de la sémantique à un domaine de définition évident tel que l’espace, le temps, la modalité, la référence, la définitude, à l’exclusion jusqu’à une époque récente du dialogisme, de l’interlocution, et du caractère protocolaire des opérations en syntaxe. Cette langue abstraite n'est pas un fit observable... En réalité le phénomène empirique qui s’offre au linguiste est, il faut repartir de là, la parole, ce curieux comportement par lequel ce primate que nous sommes fait « bruiter » l’air ambiant en mastiquant et voisant l’air expiré et produit un « chant » dont l’effet cognitif est réputé tout autre que celui des chants produits par d’autres espèces (si tant est que l’on en comprenne la nature)."
Il donne un exemple sur le sens des mots :
"Le sens d’un mot ne retient pas distinctement l’historique de ses propres occurrences antérieures (un mot ne relève pas de la mémoire épisodique), mais il retient et organise l’ensemble des savoirs rencontrés à l’occasion des occurrences antérieures de lui-même dans la diversité des contextes et situations interactionnelles où il a effectivement été produit : le mot sandwich a été rencontré principalement dans le contexte d’un discours sur l’alimentation, mais aussi secondairement dans des conversation parlant de publicité (homme-sandwich), d’interactions humaines compliquées (être pris en sandwich), de géographie (les Îles Sandwich), d’histoire (l’obsession du Earl of Sandwich pour le jeu, qui l’amena à se faire servir ses repas sous la forme de viande posée sur des tranches de pain de manière à ne pas interrompre son activité), voire d’étymologie toponymique (Sandwich < sand + vicus : village sur le sable).
En tant que signifiant, ou boucle motri-sensorielle active, le mot sandwich est un appel de l’ensemble des savoirs enregistrés à l’occasion des rencontres antérieures de ce même signifiant (exactement comme l’odeur du thé rappelle par réminiscence les impressions sensibles multimodales liées aux situations antérieures où le même thé, les mêmes madeleines ont été consommés). J’ai donc défini le mot comme une « madeleine sociale » : un comportement intentionnel susceptible de déclencher intentionnellement, pour soi-même (endophasie) comme pour autrui (exophasie), un paradigme de connaissances correspondant à la synthèse de l’historique des situations d’interactions verbales où cette unité lexicale a été antérieurement rencontrée lors de rapport à autrui et soi-même (par l’endophasie)."
J'arrête là mon copié-collé et vous communique l'article sur internet : https://journals.openedition.org/miranda/5350
Vous constaterez qu'on s'éloigne de plus en plus de la théorie sur la langue de Saussure.
Lévine a écrit:Pour ce qui est de clairon, vous avez raison de le ranger avec les mots en cl- car son origine lointaine est bien onomatopéique ! mais avez-vous fait des recherches étymologiques pour fonder cette analyse ? En deux mots, "clairon" vient de "clair" qui vient lui-même de clarum ; le latin, le mot exprime un éclat visuel, mais aussi sonore, comme vous l'avez dit, et en ancien français, cler (plus correctement écrit ainsi), signifie très souvent "éclatant" pour qualifier un cri. Ce n'est pas pour rien que dans le Roman de Renart, le coq s'appelle Chantecler !
Les spécialistes montrent que clarum se rattache au vieux verbe calare "appeler", "convoquer" (par la voix du héraut), qui est cognat de clamare, du grec καλεῖν, de l'alld hallen et dont l'ancêtre lointain est sans doute une onomatopée *kal ou *kla (le a, qui ne s'inscrit pas dans la loi des alternances vocalique classiques joue ici un rôle majeur. Mais les racines reconstruites ne sont en rien des mots et il est évident que ces éléments ne suffisaient pas à communiquer au troisième millénaire avant J.-C...
En tout cas, bravo d'avoir deviné ce qu'établit l'étymologie "officielle", bien qu'elle ne puisse se vanter d'avoir nécessairement fait sortir toute la vérité du puits.
Merci pour ce bravo, mais l'étymologie sur laquelle je me base fut au départ uniquement synchronique. Le submorphème <cl> dans la langue française actuelle est un marqueur soit de fermeture, soit de retentissement, d"éclat. Le réflexe de Moro du nourrisson permet d'apprécier sa bonne acuité auditive en émettant un bruit retentissant (on ''claque' ses mains devant chacune de ses oreilles) et s'il ferme les yeux c'est qu'il entend : un réflexe acoustico-palpébral. Il est difficile de savoir quel sens est premier dans la synesthésie vision/audition pour ce codon <cl> mais à l'éclat de lumière correspond l'éclat du son.
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Lévine a écrit:Quand on lit ceci :
chrisor a écrit:Sur le site SIGNELINGUISTIQUE l y a 10 ans j'avais retranscrit l'Alphabet Sacré qui se récite du Z au A !
26. A, l'Eternité (Aeternitas en latin) Mais je devine que l'Amour n'est pas éternel pour vous pas plus qu'Allah ou Adonaï, etc
25. B, le Verbe (de la Bible ou du Baptême)
24. C, la Communion (de la Cène ou du Calice)
23. D, Dieu
22. E, Esprit
etc...
On se dit qu'on est vraiment loin de la science...
C'est vous qui l'affirmez sans la moindre réfutation.
Je n'ai pas ''donné'' ou accordé'' tel sens à telle majuscule selon mon bon vouloir mais uniquement après avoir déterminé les codons de l'inconscient.
La majuscule A est un hiéroglyphe de l'éternité (Aeternitas en latin) avec le schéma d'une sorte d'échelle simplifiée dont la barre horizontale sépare le monde d'en bas du monde d'en haut vers lequel tend les deux obliques. L'Amour n'est pas éternel pour vous, Allah n'est pas l'Eternel ni Adonaï, le mot Ange ne définit pas le passage <ag ( e)> vers l'Eternité. L'Ascension et l'Assomption ne sont pas des Echelles spirituelles vers l'Eternité, l'Ailleurs n'évoque pas un Au-Delà et l'Avenir ne tend pas vers l'infini, l'Apocalypse n'est pas une révélation du caractère éternel de Jésus, etc.
Selon ce code Adam, pétri de la adamah (la terre), a l'Âme dirigée ver l'Eternité.
Aucune interprétation, mais le résultat de l'analyse du lexique français, latin (Aeternitas) voire grec (Acropole). De la minuscule <a> qui évoque pour l'un de ses trois sens la notion temps, celui de votre agenda nait une majuscule transcendante A. Je suis l'Alpha et le méga O.
L'Aigle est un symbole antique. Pour les Grecs et les Perses, il était consacré au Soleil ; pour les Egyptiens, sous le nom d'Ah, à Horus, et les Coptes rendaient un culte à l'aigle sous le nom d'Ahom. Les Grecs le regardaient comme l'emblème de Zeus, et les Druides comme celui du plus haut dieu. Le symbole est descendu jusqu'à nos jours, quand, en suivant l'exemple du païen Marius qui au 2ème siècle avant J.C. utilisait l'aigle (Aquila) à deux têtes comme enseigne de Rome, les têtes couronnées de l'Europe chrétienne consacrèrent à elles-mêmes et à leurs descendants le bicéphale souverain de l'air. Jupiter se contentait d'un Aigle à une seule tête. Les maisons impériales de Russie, de Pologne, d'Autriche, d'Allemagne, et l'empire tardif des Napoléons ont adopté un aigle bicéphale comme emblème. Dans l'Apocalypse l'Aigle symbolise Saint Jean, représenté souvent avec un Aigle :
https://albi.catholique.fr/liturgie-art … angeliste/
https://arhpee.typepad.com/enluminure/2 … nimbe.html
Les Symboles et les Signes ont un caractère sacré que la science n'aura jamais et encore moins le pauvre signe verbal saussurien, avec ces s de bas de casse ! Le Serpent de la Genèse « Le Serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que YHWH Dieu avait faits » (Gn 3,1). Le serpent est donc un des animaux créés par Dieu, à qui l'homme a donné un Nom. Il est « le plus rusé ». C'est lui qui va attaquer l'humain pour lui rappeler ses limites. Ce lien entre l'Homme et le Serpent est souligné grâce à un jeu de mots qu'aime le rédacteur yahviste. Les humains sont arummim « nus », alors que le serpent est arum, « rusé ». Son Nom est initié par le S du Savoir Sacré, initiales du Saint et du Sauveur.