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Le forum d'ABC de la langue française

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26

C'est à l'école primaire que l'on enseigne ces belles choses ?

Les noms masculins se terminant par EUR (ils font généralement partie de la famille d'un verbe de même forme) font leur féminin en EUSE :
- accoucheur (accoucher) => accoucheuse
- accordeur (accorder) => accordeuse
- chauffeur (chauffer) => chauffeuse
- chercheur (chercher) => chercheuse
- professeur (professer) => professeuse
- procureur (procurer) => procureuse
- chanteur (chanter) => chanteuse
- acheteur (acheter) => acheteuse
- ingénieur (ingénier) => ingénieuse

Ingénieur ne vient pas de s'ingénier, mais du mot engin, machine de guerre, mot qui a donné aussi enginer,, tendre un piège : « Tel cuide enginer autrui qui s'engine soi-même. »

- gouverneur (gouverner) => gouverneuse

Le féminin existe : au gouverneur des enfants de grande famille faisait pendant la gouvernante. Ceci précisé, madame de Genlis, quand le duc d'Orléans lui confia l'éducation de ses enfants, réclama d'être le gouverneur, et non la gouvernante. La sphère d'intervention du gouverneur était plus large, incluant l'éducation intellectuelle, quand celle de la gouvernante se limitait au
« mouche ton nez, dis bonjour à la dame».

- brocanteur (brocanter) => brocanteuse
- rapporteur (rapporter) => rapporteuse
- successeur ( - ) => successeuse ?

Successeur vient de succéder. Son féminin naturel serait successeresse, comme demanderesse est le féminin de demandeur, et défenderesse, celui de défendeur, deux termes juridiques toujours en usage.

Font leur féminin en TRICE, les noms masculin finissant par TEUR dont la forme ne correspond à aucun verbe de même sens :

A aucun verbe ? vraiment ? on vous a dit ça ? On ne vous a pas dit que le suffixe -teur, venant du latin -tor/ -trix sert  former des noms d'agent à partir de verbes ? Faire, facteur, agir, acteur.


- admirateur => admiratrice

de admirer.

- auditeur => auditrice

du fond du latin audire, entendre.

- éditeur => éditrice

du fond du latin edere, faire sortir.

- aviateur => aviatrice
- facteur => factrice

Pas de verbe *aviater, mais un verbe faire : le facteur fait.

- auteur (il n'y a pas de verbe auter) => autrice

Là, non, mais un verbe augere, en latin, signifiant augmenter, d'où auctor, celui qui fait pousser.

- docteur (pas de verbe docter) => doctrice

Non, mais un verbe docere latin, qui signifie enseigner, d'où doctor, celui qui enseigne.


- procurateur (pas de verbe procurater) => procuratrice

Du latin procurator, comme Ponce Pilate, de procurare, s'occuper de.

- - conducteur (pas de verbe conducter) => conductrice
- administrateur (administrater ?) => administratrice

Conduire et administrer, vous connaissez ?

Tout n'est pas faux, dans cette liste. Elle révèle la grande misère de l'enseignement : le manque de formation des maitres. Ils ne vous ont pas donné les bonnes étymologies, car ils les ignoraient, et ils les ignoraient car nul n'avait jugé bon de les leur enseigner : à petites classes, petites connaissances...
Pourtant, Diderot disait déjà que seuls les maitres peuvent enseigner le rudiment, car pour guider un débutant, il faut dominer la question.

25

Mannequin est en en effet masculin, mais d'une part c'est un emprunt au néerlandais, et d'autre part en néerlandais cela veut dire petit homme

Emprunt ancien, qui date du Moyen-Age : Philippe de Rémy est l'auteur de la Mannekine, un roman qui retrace les aventures d'une jeune fille.

24

Majesté a écrit:

La beauté peut ne rien avoir à faire avec la grammaire.  Mais l'élégance, avec l'usage de la langue, certainement...

Les canons de la beauté et de l'élégance varient...

23

Majesté a écrit:

Et si on continuait de faire comme avant, plutôt que de charcuter la langue?

Euh... la règle que j'ai énoncée m'a été enseignée à l'école primaire.

22

Et si on continuait de faire comme avant, plutôt que de charcuter la langue?

L'évolution de la langue ne se décrète pas. Seule son évolution naturelle peut être entérinée par l'usage. Et encore pas dans tous les cas.

La beauté peut ne rien avoir à faire avec la grammaire.  Mais l'élégance, avec l'usage de la langue, certainement...

21

yd a écrit:

Tout ce que je dis, c'est qu'en refusant de reconnaître les cas où une professeur, une auteur, une docteur se justifient, on ne peut que se faire déborder par des féminins allant dans tous les sens : entre auteuse et autrice, je n'aime pas plus l'un que l'autre, et surtout je ne vois que l'un se justifie plus que l'autre.

Et si l'on appliquait une règle simple que tout le monde connaït ?

Les noms masculins se terminant par EUR (ils font généralement partie de la famille d'un verbe de même forme) font leur féminin en EUSE :
- accoucheur (accoucher) => accoucheuse
- accordeur (accorder) => accordeuse
- chauffeur (chauffer) => chauffeuse
- chercheur (chercher) => chercheuse
- professeur (professer) => professeuse
- procureur (procurer) => procureuse
- chanteur (chanter) => chanteuse
- acheteur (acheter) => acheteuse
- ingénieur (ingénier) => ingénieuse
- gouverneur (gouverner) => gouverneuse
- brocanteur (brocanter) => brocanteuse
- rapporteur (rapporter) => rapporteuse
- successeur ( - ) => successeuse ?

Font leur féminin en TRICE, les noms masculin finissant par TEUR dont la forme ne correspond à aucun verbe de même sens :
- admirateur => admiratrice
- auditeur => auditrice
- éditeur => éditrice
- aviateur => aviatrice
- facteur => factrice
- auteur (il n'y a pas de verbe auter) => autrice
- docteur (pas de verbe docter) => doctrice
- procurateur (pas de verbe procurater) => procuratrice
- conducteur (pas de verbe conducter) => conductrice
- administrateur (administrater ?) => administratrice

Cela dit, l'argument de la beauté n'a rien à voir avec la grammaire et, comme le dit le proverbe, "n'est pas beau ce qui es beau, est beau ce qui plaît".

20

Tout ce que je dis, c'est qu'en refusant de reconnaître les cas où une professeur, une auteur, une docteur se justifient, on ne peut que se faire déborder par des féminins allant dans tous les sens : entre auteuse et autrice, je n'aime pas plus l'un que l'autre, et surtout je ne vois pas que l'un se justifie plus que l'autre.

Il faudrait tout de même prendre garde à ceci : grammaticalement, la langue française à classé tous les noms, ou pratiquement tous les noms, entre masculin et féminin. Le féminin ne saurait donc en français être réservé, concernant la femme, qu'aux seuls cas où le caractère féminin est exclusif ou explicite, c'est l'évidence même, et cela reviendrait, sous prétexte de labourer la langue en voulant la sauver de l'état sauvage, à la terrasser au bulldozer : de la structure-même du sol il ne resterait plus rien.

Mannequin est en en effet masculin, mais d'une part c'est un emprunt au néerlandais, et d'autre part en néerlandais cela veut dire petit homme : on est aux antipodes des grandes et fines silhouettes des femmes mannequins actuelles. C'est un magnifique exemple d'appropriation et d'élévation féminine du masculin, mais peut-être pas de ce que tout masculin français convienne dans tous les cas à la femme.

13h15 oubli de pas rectifié

19

Merci P'tit prof.

Je plussoie, trisse et quadrisse également à ce que vous écriviez :

"Cela dit,  je ne me lasse pas de répéter que cette féminisation des noms de profession et de fonction rabaisse les femmes au rang de femelles de l'espèce. Non, la femme auteur n'est pas la femelle de l'homme auteur, elle est un auteur. Sans compter que cette dérivation à partir de la forme masculine installe l'homme dans une position dominante : l'homme est, la femme dérive de l'homme."

Et si dans cette affaire l'on recommande des féminins de fantaisie (docteure, au lieu de doctoresse ; auteure, au lieu d'auteuse), c'est que cette entreprise idéologique se double d'une volonté de miner la langue perçue comme porteuse de valeurs, vecteur de culture... et facteur d'intelligence.

Ce qui explique également pourquoi les zélés enseignants sont majoritairement à l'avant garde de ce combat où la langue est sacrifiée sur l'autel de la démagogie.

Pour les enseignants de bonne volonté, ne voyez aucune volonté polémique à mes propos.

Mais sur un forum consacré à la langue française, on me permettra de prendre avant tout la défense de cette dernière.

Et pour tout dire, je doute fort que la plus grande menace qui pèse sur la cause des femmes ce soit un hypothétique mépris résultant d'un hypothétique manque de reconnaissance sociale pour manque de vocables féminins pour désigner des métiers jusque-là majoritairement exercés par des hommes.

Si menace il y a, elle est ailleurs et comme les théologiens byzantins, nous sommes en train discuter du sexe des anges...

18

Je plussoie, je trisse, je quadrisse...

17

"Ceux qui actuellement s'appliquent a employer les formes féminines (anarchiquement formées) croient, pour la plupart, qu'une loi quelconque les y oblige."

Absolument!
A commencer par les enseignants qui ne sont jamais en retard d'un combat...

On veut bien féminiser mais à condition que cela sonne masculin : auteure (que l'on devrait prononcer du reste avec un "eu" fermé pour cause de syllabe finale.) et non auteuse ou autrice.

Le féminin de peintre existe. C'est peintresse (utilisé couramment dans l'entre deux guerres). Mais on préfère une peintre (alors que "une femme peintre" est si élégant).

Je ne dis rien du "sapeuse-pompière" recommandé très officiellement sur un ancien site faisant la promotion de la féminisation des noms de métiers.

Je note que pour les métiers vraiment féminins, mais ayant une aura de prestige, la revendication ne semble pas se faire jour. Personne ne revendique l'usage de "mannequine" à la place de mannequin.
Ce qui semble bien démontrer que derrière cette volonté, il y a surtout une revendication d'ordre social et idéologique qui n'a que faire de la logique de la langue et ne craint pas de l'utiliser à des fins partisanes.

"Le mot chien ne mord pas" et la fonction sociale n'a pas de sexe. Tout ceci participe d'une vision animiste ou magique du monde qui se nomme le nominalisme.