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Le forum d'ABC de la langue française

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Revue du sujet (plus récents en tête)

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Dans le Point d'aujourd'hui, un article qui parle d'un genre de music-hall un peu particulier pas encore évoqué dans ce fil : le pétomane.

Celui qui se fait appeler le Pétomane entame son récital par une cavalcade de prouts tous plus stupéfiants les uns que les autres. Interminables, trépidants, aigus, graves, écrasés, détonants, fringants, craintifs, colériques, conquérants, coulants, caquetants, il en a pour tous les goûts.

Chaque salve déclenche un mistral de rires. À s'en péter les boyaux. Son anus a également l'oreille musicienne, il joue La Marseillaise ou, plus tard, 'O Sole Mio en soufflant dans un ocarina par l'intermédiaire d'un tuyau. Lequel est également utilisé par Pujol pour souffler une chandelle à plusieurs mètres de distance ou encore pour fumer. Dans la salle, le public hurle à s'en faire exploser les côtes. Un journaliste écrit : "Il avait su attirer au Moulin Rouge, nez au vent et bouche bée, les foules idolâtres." Le prince de Galles, le roi des Belges, Léopold, et même Sigmund Freud font partie de ses plus fervents admirateurs.

Drôle d'époque la Belle Époque smile

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On trouve aussi cet article smile

LA GOMMEUSE (25/01/1883)

La gommeuse est un mammifère carnassier qui s'apprivoise assez facilement ; cependant, même à l'état domestique, elle est peu susceptible d'attachement.

Sans avoir la timidité de la hyène, elle en a néanmoins les habitudes voraces; comme celle-ci, elle sort de son repaire à la tombée du crépuscule pour chercher sa nourriture, et vient armée de ses griffes roses, déterrer les petits gommeux, qu'elle dévore tout vivants. Son coeur présente la forme d'un porte-monnaie à compartiments multiples, et l'appareil de la digestion, très compliqué chez cet animal, est d'une force et d'une élasticité prodigieuses qui ne reculent devant rien : fortune, héritages, sentiments virils, cet animal mange tout, ronge tout, détruit tout, et ne lâche sa proie que pour courir à une victime moins vidée.

Mode de reproduction : contrairement à la loi qui régit les êtres, la gommeuse ne se reproduit que par des moyens artificiels, qui sont les suivants:

Prenez une gardeuse d'oies que vous raclez proprement après l'avoir lavée à grandes eaux. Faites infuser le sujet ainsi préparé dans plusieurs litres de paresse mélangée d'une forte addition de gourmandise et de coquetterie ; ajoutez quelques verres de Champagne, un faux chignon, plusieurs pincées de piments erotiques. Faites alors sécher l'objet saupoudré avec du blanc de perle, arrosez légèrement avec du rouge végétal et quelques gouttes de parfums assortis ; enveloppez le sujet dans du velours et de la soie, et servez froid.

Pour finir (?), une série de photos de Polaire en gommeuse épileptique :

http://2.bp.blogspot.com/_2eWazr4uBa0/S8DHgtdhQBI/AAAAAAAADAU/vvJmNRDrzW8/s640/polaire_revue_panorama.jpg

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Le sujet n'est pas si vieux mais il y a déjà du nouveau (façon de parler smile ) sur la toile. Je suis même surpris de trouver autant de nouveautés seulement en mettant gommeuse et chanson sur google. Au moment où le sujet a été lancé la pêche était bien plus maigre.

LA GOMMEUSE PUDIQUE (Gaston Couté, 1880-1911)

J'étais une petit' chanteuse
Sorti' tout fraîch'ment de pension ;
Je n'étais pas encor noceuse
Et n'en avais pas l'intention.
J'voulais quand mêm' rester honnête,
Avec mon art gagner mon pain ;
Mais quand j'chantais mes chansonnettes
Chaqu'soir l'public criait au r'frain :

La jambe, la jambe,
La jambe avec sa chanson !
Nous somm's venus pour ses nichons
Et pour qu'ell' nous fass' voir ses jambes !
Ses jambes, ses jambes,
Si nous ne voyons pas ses jambes
Dans un retroussis frétillard
Nous ferons du pétard !

Je n'leur chantais pas de ces choses
Qui font pâmer d'ais' les fauteuils ;
Je n'montrais pas de dessous roses
En clignant gentiment de l'oeil ;
Car je n'pouvais pas devant l'monde
M'résoudre à c'qu'on r'luqu' mes mollets
Et j'rougissais lorsqu'à la ronde
On me disait à chaqu' couplet :

La jambe, la jambe,
La jambe avec sa chanson !
Nous somm's venus pour ses nichons
Et pour qu'ell' nous fass' voir ses jambes !
Ses jambes, ses jambes,
Si nous ne voyons pas ses jambes
Dans un retroussis frétillard
Nous ferons du pétard !

Bien qu'la vertu soit mon idole
C'est un'monnaie qui n'a plus cours
Aussi, dés ce soir je m'enrôle
Dans le bataillon de l'amour ;
Tout comm' ces dames de la Butte
Je veux sauter comme un cabri
Seul'ment, messieurs, pour qu'je chahute
Faudra que vous y mettiez l'prix.

La jambe, la jambe,
La jambe avec ma chanson !
Ressentez-vous le p'tit frisson
A regarder ainsi mes jambes !
Mes jambes, mes jambes !
Si vous voulez mieux voir mes jambes
Je vous attends, gros polissons,
Demain à la maison.

Voici le lien vers le site : http://gastoncoute.free.fr/

Edmonde Charles-Roux n'a pas tout dit neutral

On trouve aussi ça dont voici un extrait :

La chanson entre alors dans un véritable âge d'or, où l'extravagance le dispute à la prodigalité. Des quartiers chics aux faubourgs, on se rue sur ces théâtres consacrés à la chanson. Ouvriers, bourgeois, artistes, commerçants, militaires et bonnes d'enfants s'assemblent là, devant la même scène, la même cerise à l'eau-de-vie, dans la bonne ambiance, chaude, bruyante et enfumée, pour se repaître de l'admirable floraison de refrains nouveaux reflétant l'âme du pays tout entier. Des artistes encore jamais vus entrent en scène, ne reculant devant aucun moyen pour se distinguer.

Les « gommeuses », ou « épileptiques », exhibent généreusement leurs jambes et leurs décolletés, se trémoussent, grivoisement, abusant de tout un arsenal de grimaces. C'est l'époque de Polaire, à la taille douloureuse de minceur, de Mistinguett, qui apporta au genre l'audace excessive de sa gouaille populaire, d'Yvette Guilbert, l'incomparable, immortalisée par Toulouse-Lautrec, qui remit tout en question. Le choix, la qualité de son répertoire (au service des poètes), sa manière de « jouer » la chanson provoquèrent un bouleversement total. Elle demeure, avec Thérésa, la plus illustre représentante de l'histoire du « Caf'Conc' ».

Pour les images ce fil d'ABC a largement contribué à alimenter les résultats de recherches (on y trouve aussi le coup de chapeau de Bookish Prat !) mais il y a aussi :

http://t2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTTuMFdxnOK5dF8UR0TZO36daXR3ZGJSfd2E0vX4VGGeI1FvRtQnA

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Le terme "gommeuse" est utilisé par Edmonde Charles-Roux dans "L'Irrégulière", biographie très fouillée de Coco Chanel. Une gommeuse était, à Vichy et à Moulins, au début du 20e siècle, une jeune femme peu douée d'une belle ou grande voix, qui se produisait essentiellement dans les "beuglants" et chantait des chansons populaires, militaires, folkloriques...

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A propos des gommeuses :

éponymie a écrit:

De toute façon toute recherche sur le sujet aboutit très souvent sur ce site de référence fantatisque :

www.dutempsdescerisesauxfeuillesmortes.net

que mercatorre connait probablement bien.

Oui, c'est un remarquable site.

A propos de Polaire, j'avais écrit  sur ses rapports avec Colette « Je crois d'ailleurs qu'elles ont été très très intimes
Il s'avère que j'ai été une très mauvaise langue mad :                                                                                   http://deesk.pagesperso-orange.fr/polai … phie_b.htm
                                                                                                                                                                                                                                         
http://www.hebergementimages.com/images/97227a24b81f6b64e71319ec97ad8668_POLAIRE---ABC.jpg

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éponynimie a écrit:

P.S. : ce fil n'a pas inspiré vos talents d'illustrateur Bookish sad

Comment ferais-je un choix plus judicieux que ces cinq ravissantes gommeuses de 1895  ?http://a2.idata.over-blog.com/250x166/4/04/72/43/onfray-portraits/obeir-coup-de-chapeau-droite.jpg

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Je crois surtout qu'il faudrait consulter l'article du magazine "Notre Histoire2 n° 222 de juin 2004 que le professeur - qui a écrit l'article sur son blog perso - mentionne comme unique source smile. Il sera probablement mieux écrit et ponctué.

P.S. : ce fil n'a pas inspiré vos talents d'illustrateur Bookish sad

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DB a écrit:
éponymie a écrit:

Une autre artiste, Polaire : elle chante tous les soirs aux Ambassadeurs des « chahuts » (airs américains), un genre prisé au Moulin-Rouge ou bien à l'Eldorado.  (voir l' opéra Werther de Massenet). Polaire était une gommeuse, .

Que vient faire Werther de Massenet dans cette galère ?

C'est vrai, ça ! Une petite modification s'impose donc : « Une autre artiste, Polaire : elle chante tous les soirs aux Ambassadeurs des « chahuts » (airs américains), un genre prisé au Moulin-Rouge ou bien à l'Eldorado, voire quelques airs du Werther de Massenet.»;)

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Merci pour votre recherche et votre réponse rapide.
Ce serait amusant d'entendre ce fameux refrain, pour voir s'il y a effectivement lieu de parler de plagiat. Polaire n'est pas très rigoureuse quand elle écrit : « la musique de ce refrain était à peu près exactement celle de l'invocation de Werther » !

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Il y a un rapport que l'on trouve dans les mémoires de Polaire (toujours sur le fameux site de référence) :

Aux Ambassadeurs, je lançai ce nouveau refrain  : Le p'tit frisson, "chanson pour les petites femmes blasées" ; le grand succès allait à une nouveauté qui demeura longtemps populaire, et dont beaucoup, sans doute, n'ont pas tout à fait oublié la vogue : "Tamaraboum dihé  !" Il était entonné tous les soirs par une artiste nommée Duclerc, bordelaise opulente, qui répondait assez bien au portrait de Mme Angot "pas bégueule, forte en gueule". Elle poussait cela comme un cri énorme, que la salle reprenait en chœur. Je pus découvrir plus tard que la musique de ce refrain était à peu près exactement celle de l'invocation de Werther dans le chef-d'œuvre de Massenet : "Pourquoi me réveiller, ô souffle du printemps"...

On appelle ça du plagiat.

Cela aurait nécessité un petit développement de la part du monsieur qui a écrit l'article en 2004 effectivement.