Je pense Aymon que vous n'avez qu'à moitié raison 
Pour moi, en ce qui concerne «doctorant», il n'y a pas l'ombre d'un doute : il existe et devrait être dans tous les dictionnaires d'usage récents, sans qu'il y de question à se poser (chiffres, usage général, a pris la place de thésard, officiel, etc.) Notez au passage que si cela ne tenait qu'à moi, on n'en parlerait plus : c'est typiquement un mot de fonctionnaire dans le sens le moins positif du mot, il ne sert qu'à vous catégoriser dans une colonne de l'INSEE.
Bref, s'il n'était pas dans les dictionnaires, il faudrait changer de dictionnaires car cela signifierait qu'ils sont de mauvais enregistreurs de la langue et que le travail qu'on attend d'eux n'a pas été fait.
Je vous suis partiellement sur le terrain du chiffre : je vois ce que vous voulez dire, je crois, mais j'ai déjà écrit ma réponse : quand tout le monde a tort, alors tout le monde a raison. C'est brutal mais c'est ainsi : même le roi ne peut gouverner les mots... Je ne parle pas ici de mes goûts, mais des faits. D'ailleurs, il me semble que nous ne sommes plus sur le terrain linguistique (quelle est la bonne expression : au temps pour moi ou autant pour moi, couper les cheveux en quatre ou fendre les cheveux en quatre, etc.) mais sur le terrain sociologique : des forces sont en présence, et ce sont elles qui font évoluer la langue ; on peut les peser de plus en plus facilement avec l'électronique. C'est important, l'air de rien : ce qui fait évoluer les choses, ce n'est pas la vérité philologique ni l'érudition linguistique mais plutôt leur ignorance. Si vous n'avez pas une bribe de connaissance en latin, vous ne pouvez pas être gêné ou amusé par «se suicider» ou «saupoudrer».
Prenez le cas d'«opportunité» : vous dites vrai linguistiquement parlant, mais regardez les dictionnaires : ils enregistrent (<- nul besoin d'être linguiste pour enregistrer) probablement cette évolution, la critiquent dans un premier temps peut-être comme Littré critiquait des quantités de choses que plus personne ne critique, mais elle est déjà passée. Bientôt, plus personne ne saura que les choses étaient différentes, comme plus personne ne sait que tel et tel mot totalement admis aujourd'hui était un barbarisme hier (il faudrait relire les histoires de l'Académie française, les luttes autour de certains mots pour s'armer d'arguments bétonnés ; cf. le «s'il entre je sors» à propos de baser je crois). La fréquence ne donne pas la vérité linguistique, mais c'est un excellent indice pour connaître la progression des mots et leur capacité à s'installer. On a toujours raison quand on est le plus fort. Et ce n'est pas toujours la mauvaise monnaie qui chasse la bonne, mais c'est toujours celle qui a cours. Sur ce point, donc, je ne vous suis pas : dans la réalité, le nombre l'emporte généralement. Le chiffre, c'est donc indice important du poids social dont dispose un mot (mais pas de sa validité linguistique, nous sommes bien d'accord).
Il n'y avait pas non plus de contestation de l'autorité de l'Académie : mais son dictionnaire, même l'édition récente, est probablement (je ne l'ai pas étudiée) un mauvais dictionnaire d'usage : le Petit Larousse est probablement meilleur pour cela, et chez Robert, il y a d'autres dictionnaires plus modernes que le Petit Robert proprement dit (chez Larousse, il y a eu un dico nommé : Dictionnaire du Français Contemporain (DFC) en 1971 : moderne mais critiqué, car plus proche de la réalité linguistique contemporaine de sa publication.)
Mes critiques contre l'Académie, vue de loin, viseraient plutôt son inaction, son assoupissement : que fait-elle?
Marco, vous ne serez pas le premier à essayer : le CSA fait d'ailleurs des remarques au sujet de la qualité de la langue (prononciation, mauvais choix des mots, etc.) et les rédactions de la plupart des journaux doivent recevoir des tonnes de lettres du même genre.
Une autre solution serait de relire les fables de La Fontaine : c'est quand même quelque chose, et pendant ce temps on ne regarde pas la télé et ça fait plaisir 
gb.