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Le forum d'ABC de la langue française

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Le mot "écrivaine" est un très joli mot. Cela suffit à l'admettre. Faire perdurer et évoluer la langue dans le bon sens, c'est d'abord la rendre belle. Et foin de considérations archaïques ou de rigorisme grammatical.

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Vous imaginez que je ne le savais pas ? Vous pensez que Dubois-Lagane ne voisine pas sur les rayons de ma bibliothèque avec le Précis de grammaire historique de Bruneau et Brunot (que vous disiez introuvable faute de me l'avoir demandé) ?
C'est le stupide XIXe siècle qui a imposé ce distinguo entre filles et femmes, pour assurer la suprématie mâle : n'étaient donc femmes à part entière que les femmes en puissance de mari... (Les autres se consolaient en empochant directement leur salaire, et en se rendant à l'étranger sans demander d'autorisation à personne...)
Avant de torturer la langue pour lui faire mettre au monde des féminins improblables, damons, selon le mot de Victor Hugo, toutes les femmes pubères.
Toutes madame, et toutes sous leur propre nom
Ensuite, on s'occupera des salaires et des avancements de carrière, questions bien plus importantes pour la vie quotidienne des femmes que la façon dont s'écrit le nom de leur profession.
Tiens, au fait, ressuscitons donc le vieux distinguo entre la reine et la roigne : la reine, c'est l'épouse du roi (exemple : Paola de Belgique), la roigne, c'est le souverain (exemple, Beatrix de Hollande).

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P'tit prof a écrit:

Mauvaise pioche : un damoiseau, c'est un jeune gentilhomme qui n'a pas encore été armé chevalier. Cela ne donne aucune précision sur son statut marital. [...]

Il ne s'agissait bien sûr que de trouver un équivalent masculin plausible et, si possible, drôle à «mademoiselle». tongue
Mauvaise pioche... c'est à voir ! wink Au XVIIe siècle, «demoiselle» n'avait  pas non plus le sens de femme non mariée qu'il a aujourd'hui big_smile. C'est ce que disent J. Dubois et R. Lagane, dans leur Dictionnaire de la langue française classique :Demoiselle n.f.  Fille ou femme de gentilhomme (ce mot s'est appliqué aussi à des femmes de la bourgeoisie qui affectaient une certaine distinction) : Les femmes de mes deux grands-pères étaient demoiselles et il y avait du «de» à leur surnom (Scarr. R. C. III, 10). [...]
Et pour tout simplifier, les jolies demoiselles ci-dessous (à ne pas confondre avec des libellules)  se nomment «agrion jouvencelle mâle» et «agrion jouvencelle femelle».

http://odonates69.unblog.fr/files/2008/06/200805agrionjouvencelledtails.jpg

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Mauvaise pioche : un damoiseau, c'est un jeune gentilhomme qui n'a pas encore été armé chevalier. Cela ne donne aucune précision sur son statut marital.
Si l'on veut recourir à des termes médiévaux, il faut dire bachelier/bachelette.
Rien à voir avec le diplôme universitaire du baccalauréat : un bachelier, c'est un célibataire.
(Ce mot est parti pour Londres, où il est devenu bachelor, et il n'est jamais revenu... Voleurs !)

Le citoyen Chose et la citoyenne Truc feraient très bien l'affaire.

24

P'tit prof a écrit:

Cette visibilité s'acquerrait si, pour commencer, les femmes se présentaient sous leur nom propre et non sous celui de leur époux, pour celles qui en ont, et qui entérinent l'usage de perdre leur identité propre pour devenir des annexes de leur époux.

Bien d'accord mais ne serait-il pas utile que la langue française abandonne enfin la marque de statut marital  contenue dans madame/mademoiselle ou bien qu'elle adopte monsieur/ mondamoiseau ? big_smile

http://www.costumes.org/HISTORY/quicherat/Gentilhomme.JPG

23

La féminisation du langage vise à permettre aux femmes d'acquérir une nouvelle visibilité,notamment dans les métiers dits masculins.

Cette visibilité s'acquerrait si, pour commencer, les femmes se présentaient sous leur nom propre et non sous celui de leur époux, pour celles qui en ont, et qui entérinent l'usage de perdre leur identité propre pour devenir des annexes de leur époux.
Un effacement qui n'est le fait ni de Michèle Alliot-Marie, ni de Rama Yade, mais bien de Martine Aubry, qui se nomme Martine Delors. Une coutume que l'on respecte au détriment du magistrat Simone Jacob, épouse d'Antoine Veil : la loi que le magistrat Jacob a concoctée se nomme pour la postérité loi Veil ! Comme visibilité des femmes, cela se pose un peu là !
Nul besoin de loi pour modifier cet usage, qui n'est qu'un usage...

22

Puisque je suis dans les parages, m'en voudra-t-on de réagir?

Sur tout cet échange règne un sacré malentendu:

Lorsque quelqu'un dit "La langue est affaire de politique" (ou: "les langues sont etc."), c'est qu'il est a priori prêt à admettre les modifications volontaristes.
L'affirmation est ici en même temps un constat qui peut être étayé, argumenté, et un manifeste: les langues, ça se change, ça peut se changer, on va les changer etc.

Lorsque l'autre rétorque: "La langue n'est pas affaire de politique", c'est qu'il adopte le point de vue adverse: "Pas touche !" Là aussi, on trouvera des arguments, mais il s'agit une fois de plus d'une décision. Rien n'empêche d'être informé de l'arbitraire du signe, et de néanmoins vouloir utiliser les langues pour faire passer ses convictions, cela s'est fait en tout temps.

Dans les deux cas, l'argumentation vient après la décision: l'engagement (politique) ou l'absence d'engagement. Les uns invoqueront, disons, Antoine Meillet pour la théorie, et Atatürk ou le Québec pour la pratique; les autres, Ferdinand de Saussure pour la théorie et... personne pour la pratique (vu que l'on ne voit pas comment choisir parmi ceux qui ont décidé de ne rien changer).

Les choix différents de la France et du Québec en matière de politique linguistique, voilà qui montre bien qu'il ne s'agit pas d'avoir raison: bien malin celui qui juge les choix des sociétés! Bien plutôt, chacun choisit le pudding qu'il veut - ou pas - engloutir.

Et si la question n'est pas "qui a raison" puisqu'on a affaire à une donnée historique  et de société, le problème est peut-être de trouver des modalités de coexistence?

21

La langue est une chose, la politique en est une autre.

Du point de vue politique, il me semble que l'on lance aux femmes un petit e qui ne coûte pas cher, pour éviter d'avoir à aligner leurs salaires sur ceux des hommes.

Du point de vue de la langue, le genre est totalement arbitraire, certains noms d'animés peuvent prendre les deux genres, certains y sont totalement réfractaires, tels mulot, souris, girafe ou dromadaire.
Par parenthèse, plus haut, quelqu'un disait que médecin n'avait pas de féminin.
Il en avait un, au Moyen-Age, quand l'Université ne s'était pas encore réservé l'exclusivité de l'enseignement médical, avec deux conséquences annexes : nul ne pouvait exercer la médecine sans diplôme délivré par l'Université, et l'Université se fermait aux femmes.
Et donc, auparavant, il y avait des mires et des miresses, des médecins et des médecines. Aujourd'hui que la médecine est devenue une purge, aucune personne de bon sens n'acceptera d'être médecine...
Fin de parenthèse.

La féminisation du langage vise à permettre aux femmes d'acquérir une nouvelle visibilité, notamment dans les métiers dits masculins.

Visibilité ?
C'est surtout une sorte de mise à l'index : c'est pas un vrai écrivain, c'est une écrivaine, c'est pas un vrai professeur, c'est une professeure, c'est pas un vrai flic, c'est une fliquesse, même pas, comme le note Marina Yaguello : une fliquette, avec le diminutif -ette au lieu du dérivatif -esse.

Il faudrait, pour chacun des termes que l'on veut féminiser inventer un hyperonyme (du type ovin) que l'on pourrait décliner en hyponymes (du type, bélier, brebis, agneau). En l'état actuel des choses, c'est la forme masculine non marquée qui fonctionne comme hyperonyme, avec cette conséquence que la forme féminisée apparait comme un hyponyme. La femme est visible, oui, mais comme une sous-catégorie.
C'est totalement contre-productif.

20

le mot "écrivaine" peut se dire pour une femme

19

La fameuse citation de Guitry me sort par les oreilles tant je l'ai entendue et lue.
Minable petit jeu de mot emblématique de la disponibilité des corps féminins pour pas mal de messieurs.C'est sa popularité qui m'inquiète...
(Suis-je bêêêête, c'est de l'humoûûûr, je devrais m'extasier, je sais.)


La féminisation du langage vise à permettre aux femmes d'acquérir une nouvelle visibilité,notamment dans les métiers dits masculins.
A ne pas invisibiliser les femmes sous le couvert d'un pseudo " masculin neutre"
Et nous évitons de mettre les femmes entre parenthèses,comme sujets annexes et de moindre importance.
Ex:Infirmier(e)s.

La "neutralisation"  sert à n'omettre personne (Queer,trans' FtoX,intersexe,agenre...ou toute personne refusant d'utiliser un genre.) et tout simplement à sortir de la logique binaire sexiste: hors fâme et hôm,point de salut!

Ex: "yels" pour  "il","elle","ils et elle" "il et elles", "ils" "elles" ,"personnes indéfnies",ou "refusant de se définir" etc.
On peut l'utiliser pour tou-te-s.
Pratique,non?

Et ça fait un moment qu'on a dépassé le stade du "collaborateur ou collaboratrice".

On utilise,par exemple,entre autres formes:

Collaborat-eur-rice-s

L'idéal étant à long terme de former des termes neutres.
(Non le masculin n'est pas neutre du tout,tout mettre au masculin n'est pas une solution.)

Nous (féministes,antisexistes,anarchistes,Queers,activistes en tous genreS intéressé-e-s par les questions de genre et de domination de classe de genre), n'utilisons pas de forme institutionnalisée.

Ecrivain-e-s
Ecrivain.e.s
EcrivainEs
Ecrivain e s

Ou autres.Inventons.

Le langage est politique.