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Le forum d'ABC de la langue française

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Revue du sujet (plus récents en tête)

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Je fais humblement remarquer que sponsor n'est pas un mot anglais.
La preuve, tirée d'un dictionnaire latin en ligne :

spons?r, ?ris, m. : - 1 - répondant, caution, garant. - 2 - (Tertullien.) parrain (d'un néophyte).

On vit donc que le sens de parrain est dérivé du sens premier de caution ou garant, c'est-à-dire celui qui acquitte vos dettes à votre place.
D'où toute une gamme de traductions françaises possibles, y compris d'ailleurs la solution qui consiste à ne pas traduire : il n'y a aucun déshonneur à employer en français des mots latins !

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christian a écrit:

Michel Serre parle de l'Occitan comme un langue morte !

On pourrait imaginer, à sa décharge, que Serres parle de son gascon, celui de son passé. Dit autrement, ce qui hante l'esprit de Serres, ce n'est pas une langue morte, fût-elle un patois, mais plutôt le cadavre de la langue qu'il parlait autrefois. Laquelle, d'ailleurs, n'était pas nécessairement un patois à l'époque de son enfance ou au temps de ses aïeux directs.



christian a écrit:

D'autre part, le Gascon n'a jamais était un patois, mais un dialecte de l'ouest de l'Occitanie.

Le gascon n'a jamais été ni un patois ni un dialecte. C'est une langue, ou plutôt un groupe de langues : les langues gasconnes (c'est-à-dire "le" gascon envisagé avant tout comme un ensemble de variantes), dont "le" béarnais par exemple. 

Le terme patois n'est pas en soi péjoratif ou dégradant, mais il est souvent mal interprété car c'est en réalité un phénomène beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît à première vue. Toute langue peut être patoisée : il suffit pour cela que certaines conditions sociolinguistiques soient réunies, comme par exemple la diglossie. Mais cette condition (comme les autres) n'est ni nécessaire ni suffisante. 

Pour en revenir au gascon, dire que "le" gascon est du patois est aussi saugrenu que prétendre réduire "le" russe à l'un quelconque de ses patois. Cependant, soutenir qu'un patois parlé en Gascogne (ou en Russie) ne saurait appartenir au groupe gascon (ou russe) n'est pas moins aberrant que le cliché précédent.



christian a écrit:

Il est vrai que dans un pays qui pratique la répression linguistique depuis des siècles, les propos même d'un  philosophe peuvent être étranges dés qu'il est question de langue régionale.

Je n'ai pas l'impression que la "terminologie" de Serres soit liée à la répression linguistique (directe ou intériorisée) : je crois qu'elle illustre simplement sa méconnaissance des travaux réalisés par de nombreux linguistes (typologie du contact interlangues, sociologie des zones de contact, sociolinguistique des locuteurs impactés ? patoisants et non-patoisants, etc), ainsi qu'il l'affirmait au début de son intervention.

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Michel Serre parle de l'Occitan comme un langue morte !

Qu'il aille dire cela aux 20 000 manifestants de Béziers en mars 2007 et aux habitants du Val d'Aran dont l'oc est langue officielle.

D'autre part, le Gascon n'a jamais était un patois, mais un dialecte de l'ouest de l'Occitanie.
Comme le Provençal  (occitan de l'est) qui est la langue d'écriture de F. Mistral, prix Noble de littérature en 1904.

Il est vrai que dans un pays qui pratique la répression linguistique depuis des siècles, les propos même d'un  philosophe peuvent être étranges dés qu'il est question de langue régionale.

9

Notre ami gougueule :

das Telefon ? 96 %
das Telephon ? 4 %

ein Telefon ? 98 %
ein Telephon ? 2 %

8

Sponsoring (angl.)= parrainage (fran.) = patrocínio (port.)
Sponsor = parraineur = patrocinador ...

7

Lequel Greg dit une chose qu’on ne répétera jamais assez : ce n’est pas une langue qui parle, ce sont ses locuteurs ! Dans la mesure où elle est vivante, n’importe quelle langue a toutes possibilités pour se renouveler. Le breton a bien été capable d’inventer pellgomzer pour désigner ce que toutes les langues du monde appellent plus ou moins [telefon] !
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Pareil en arménien
Téléphone herakhos, hera= loin, khos parole
Ou bien heratsain, tsain = son voix et le verbe heratsainelPour téléphoner on peut aussi dire zangaharel ou zang dal = donner (un coup de) sonnette. Après tout les Wallons disent bien « sonner ».
Et la télévision se dit heroustatsouits, tsouits = montrer
Je suis 100 % d’accord avec Greg et Pascalmarty . Une langue peut toujours créer des néologismes. En fait Michel Serres pose mal le problème lequel n’est pas sémantique mais sociologique. C’est dans la tête du locuteur que cela se passe. Certains considèrent que leur propre langue ne peut pas s’adapter. Ils ne croient plus à leur langue et c’est parce les locuteurs ne croient plus en une langue que cette langue est fichue.
Je me rappelle d’une discussion avec un ami qui me disait que sponsor était intraduisible. Tous les mots que je lui proposais il les rejetait. Le problème n’était pas la langue française le problème était la conviction même de cet ami qu’elle ne pouvait pas s’adapter.

6

Ces mots techniques existent dès que le besoin s’en fait sentir, et la capacité de l’allemand à créer des mots composés m’enchante. Toutefois, on constate que le système sait aussi s’adapter, ou bien connaît ses exceptions, souvent en empruntant à l’étranger …

     Ainsi, dans mon Bertaux – Lepointe (Hachette, 1941), on trouve Fernsprecher = "téléphone", et encore drahtloser Fernsprecher = "téléphone sans fil, radiotéléphone" [sic !], mais aussi Telephon = "téléphone", telephonieren = "téléphoner" à côté de Telephonanruf = "conversation téléphonique" ; on y trouve quelques autres dont fernsprechen = "téléphoner", mais pas de anrufen (qui a seulement ses sens classiques => "appeler, héler, interpeller" …) ni de Telephonie mais Fernsprechwese = "téléphonie". Les entrées sont à Telephon- (et non Telefon-).

     Dans le Clédière - Rocher (Larousse, 1976), on retrouve les mêmes, avec l’adjonction de anrufen = "appeler au téléphone" ; telefonieren est conservé mais fernsprechen a disparu. Les entrées sont à Telefon-.

     Dans le Larousse 2000 (sans noms d’auteurs), peu de changements par rapport à 1976, sauf que le drahtloser Telephon a laissé la place au schnurloses Telefon ou Mobiltelefon. Telefonieren et anrufen sont définitivement installés, l’un intransitif et l’autre transitif.

5

patoiglob a écrit:

Imaginez les français disant "loin-parleur" et "loin-parler"... Même l'espéranto ne dit pas "malproximparoli / malproximparolilo" mais bien "telefono / telefoni"...

Mais c'est pourtant ce que font les germanophones avec le germanique Fernsprecher, soit "Loinparleur", calqué (?) sur le grécisant Telefon. Ils disent aussi telefonieren pour téléphoner, anrufen pour appeler ou passer un coup de fil, et je crois que fernsprechen = "loinparler" s'utilise aussi.

Ils font pareil avec avec fernsehen, soit "loinvoir", qui ne signifie pas voir loin mais regarder la télé, puisque le "Loinvoir" = Fernsehen, avec majuscule siouplaît, c'est la téloche. D'ailleurs les Allemands ne disent pas je "loinvois", soit ich fernsehe, mais je vois loin = ich sehe fern pour je regarde la télé.

4

Le breton, où plutôt les néo-bretonnants ont effectivement crée le mot "pellgomzer" qui, en fait, signifie "celui qui parle de loin", mais les bretonnants disaient déjà " an telefon" et "telefoni" pour téléphoner, suivant en cela l'usage international...
Imaginez les français disant "loin-parleur" et "loin-parler"... Même l'espéranto ne dit pas "malproximparoli / malproximparolilo" mais bien "telefono / telefoni"...

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Je viens de lire récemment De la langue française, de Henri Meschonnic. Pas trop facile à lire, d’ailleurs, mais intéressant. Il y démonte avec beaucoup de passion le mythe du génie de la langue française, langue de la clarté. Serres, à l’instar de pas mal d’autres auteurs d’ailleurs, en prend pas mal pour son grade. Il semble, cela dit, qu’il éprouve à l’égard du français la même nostalgie (« Originalement, notre langue recommande la prose abstraite, vive et claire, où la spéculation se fond dans la narration, indissociablement ») que celle qu’il évoque pour la langue d’oc dans le passage courageusement retranscrit par Greg.
   Lequel Greg dit une chose qu’on ne répétera jamais assez : ce n’est pas une langue qui parle, ce sont ses locuteurs ! Dans la mesure où elle est vivante, n’importe quelle langue a toutes possibilités pour se renouveler. Le breton a bien été capable d’inventer pellgomzer pour désigner ce que toutes les langues du monde appellent plus ou moins [telefon] ! La diffusion du français n’est pas liée à une prétendue supériorité de cette langue sur ses voisines, mais à la diffusion des œuvres et travaux de ses locuteurs (artistes, scientifiques, humanitaires ou ce qu’on voudra). Quand le monde entier boira du Haut-Brion plutôt que du Coca, le monde entier parlera français ! lol