Bonjour tout le monde,
Je crois que Panda a soulevé une question très intéressante. Quand je faisais des études en France , on m’a dit que la formule de négation « ne … pas » pourrait se réduire en le seul mot « ne » lorsque le verbe principal que l’on met à la négative est « savoir », « pouvoir », « cesser » et « oser », et que ce genre de réduction se rencontre surtout à l’écrit et qu’il s’agit là d’un langage plus soutenu que lorsque l’on garde la deuxième partie de la négation « pas ».
C’est en fait un professeur américain vivant en France depuis, me semblait-t-il, bien des années qui m’a appris cette « règle ». Il donnait des cours de traduction sur le thème anglais. Un jour, il nous lisait un texte de départ français en classe et tout d’un coup, il s’est arrêté net et nous a demandé pourquoi l’auteur n’avait pas utilisé de « pas » dans une certaine négation. A vrai dire, il y avait peu d’étrangers dans cette classe-là ; comme personne n’a rien dit, j’ai eu l’impression que même mes camarades français ne savaient pas la réponse. Le professeur nous a alors fait savoir la « bizarrerie » là-dedans.
Par conséquent, les deux phrases numérotées m’ont l’air parfaitement correctes.
Encore des exemples :
3. « Il ne sait pas quoi faire. » (langage courant) ou bien « Il ne sait que faire. » (langage plus soutenu)
4. « Je n’ai pas pu m’empêcher de rire. » ou bien « Je n’ai pu m’empêcher de rire. »
Il se peut que je me sois trompé, mais moi, je n’ai jamais lu une phrase négative dont le verbe principal n’est pas l’un des quatre verbes mentionnés, et dans laquelle le mot « pas » ne s’utilise pas. Bien sûr, en disant cela, je ne compte ni les constructions avec des mots tels que « aucun(e) », « personne », « rien », « nulle part » et « nul », ni les cas où s’imposerait le « ne » explétif, comme dans la phrase « Je n’aime ni le café ni le jus d’orange. » ou bien dans des phrases au subjonctif « Je ne doute pas qu’il ne vienne. » et « Avant que le train ne parte, ... ». Bien évidemment, les « ne » explétifs n’ont pas de valeur proprement « négative », contrairement à des « ne » en question.
Je me demande : « Y a-t-il encore d’autres cas où la négation du verbe n’exige pas l’utilisation de » pas « ? En France, à l’école, les professeurs apprennent-ils aux jeunes une certaine » règle « qui expliquerait cet emploi particulier de ce » ne « de négation ? »
Dernière remarque : je crois que dans le sens de « pouvoir », le verbe « savoir » se met surtout au conditionnel et la forme négative correspondante est toujours construite avec le seul élément « ne », c’est-à-dire toujours « ne + savoir au subjonctif », ce qui est aussi inscrit dans le Petit Robert. Donc, phrase 2 est bien formée.
Hugues