Je suis complètement perdue sur la ponctuation à utiliser dans ce type de phrase :
Lui, qui n’avait pas faim, avait tout de même réussi à manger.
ou Lui qui avait raté son dernier contrat appréhendait son entretien annuel.
ou Lui qui n’aimait pas la chaleur, la mer et le sable, était parti en vacances dans le Sud.J’hésite, car pour moi il s’agit d’une proposition relative explicative, qui doit donc être encadrée de virgules (exemple 1), mais, de l’autre côté, ce cas de « lui » en tant que sujet rentre pour moi dans la catégorie énoncée par le Grevisse : « Quand le pronom tonique est séparé du verbe par un mot […] : Lui seul n’oublie pas mes chansons. » Donc sans virgule(s) (exemple 2). Il y a également le fait que quand une proposition relative est assez longue, elle peut être suivie d’une virgule (exemple 3).
Grevisse met-il sur le même plan « Lui seul n’oublie pas mes chansons », proposition indépendante, et des phrases complexes comme les trois que vous proposez ? Veut-il dire que dans l'indépendante, en l'absence de « seul », une virgule s'imposerait ? Je n'en vois pas l'utilité, la tonicité de ce « lui »-là (pronom masculin singulier sujet) lui étant pour ainsi dire intrinsèque. Ainsi, dans la phrase du Rouge et le noir, Les enfants l'adoraient, lui ne les aimait point, comportant deux indépendantes, STENDHAL n'intercale pas de virgule entre « aimait » et son sujet « lui ».
Nous sommes bien d'accord : dans vos trois phrases, « Lui » est séparé du verbe dont il est sujet (avait, appréhendait, était parti) par bien plus qu'un seul mot, il l'est par toute la relative, le verbe de cette dernière ayant lui-même « qui » comme sujet.
Paul qui était bilingue répondit en espagnol. Bizarre, le sujet est déconnecté du prédicat.
Cette phrase comporte deux sujets, « Paul » et « qui ». Je suppose que vous avez « Paul » à l'esprit. Le prédicat, « répondit en espagnol », de la phrase complexe est effectivement celui de la principale « Paul répondit en espagnol », parce que la subordonnée relative n'est pas indispensable. Ce qui ne l'empêche pas d'avoir elle-même pour prédicat, me semble-t-il, « était bilingue ».
Je ne pense pas qu'il y ait de bizarrerie là-dedans.
On peut comparer « Paul, qui était bilingue, répondit en espagnol » à « Savais-tu que Paul était bilingue ? », où la subordonnée conjonctive « que Paul était bilingue » relève du prédicat « Savais que Paul était bilingue » de la phrase complexe, interrogative.