Dans les locutions avec n’était ou n’eût été, la locution sous-jacente est si ce n’était, si ce n’eût été. Mais je ne pourrais mieux faire, une fois de plus, que de citer le Bon Usage (§820, 3e):
«Dans les locutions de valeur conditionnelle n’était, n’eût été, le plus souvent on fait l’accord en nombre».
Suivent alors une foule d’exemples («N’étaient les précieux tapis de soie par terre, on se croirait en Europe», Loti).
Un peu plus loin, Grevisse indique:
«Parfois, ces expressions restent invariables, soit que le pronom ce sous-jacent (si ce n’était, si ce n’eût été) impose son nombre au verbe, soit que l’on assimile les locutions en cause à la préposition sauf.»
Suivent deux exemples, dont celui-ci de Bernanos:
«Tu n’entendrais même rien du tout, n’était les briques des faîtes.»
Pour ce qui est de l’emploi de l’imparfait de l’indicatif ou le plus-que-parfait du subjonctif, il faut aller voir au §1050, remarque 3, paragraphe qui traite de la concordance des temps, et qui nous explique ceci:
«La locution conditionnelle n’était (ou n’étaient) exprime une condition en rapport avec un fait principal situé dans le présent ou dans le futur; n’eût été (ou n’eussent été), une condition en rapport avec un fait principal situé dans le passé.»
Et un peu plus loin:
«Parfois l’imparfait n’était (ou n’étaient) est considéré comme figé, et on l’emploie (au lieu de n’eût été ou n’eussent été) là où le fait principal est situé dans le passé.»
Là aussi, une foule d’exemples pour illustrer ces points, où je remarque que l’accord en nombre est fait dans tous les cas.