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Le forum d'ABC de la langue française

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Revue du sujet (plus récents en tête)

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Pierre Enckel a écrit:

Quand Robert donne une date précédée par "probablement", c'est qu'il se fie à son seul sentiment. Ce n'est pas une pratique recommandée par les lexicographes.

J'en conviens tout à fait !

  Je ne citais Robert que pour confirmer le contexte propre à la vénerie, et je ne me suis pas senti le droit de censurer son hypothèse étymologique.
  Cela dit, on trouverait peut-être une datation en cherchant du côté de la vénerie, sachant que cette activité est porteuse de traditions et de vocabulaire.

17

Je pensais plutôt à un emploi franchement populaire, comme celui-ci, tiré d'une pièce de théâtre de 1833 :

FALAMPIN […] Mais c’est sa maladie qu’était bizarde, à c’t’ homme… (Vanderburch, Leuven, Forges : Les Baigneuses, p. 7.)

Quand Robert donne une date précédée par "probablement", c'est qu'il se fie à son seul sentiment. Ce n'est pas une pratique recommandée par les lexicographes. Il se peut que "tête bizarde" soit ancien, mais on souhaiterait au moins le début d'un commencement de preuve.

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Pierre Enckel a écrit:

Dans le même ordre d'idée, on trouve "avarde" et "bizarde" dès le 19e siècle [...]

Cet adjectif de "bizarde" est un terme spécifique à la vénerie : on parle de "tête bizarde" à propos d'un cerf dont les bois sont dissymétriques, que ce soit dû à un traumatisme ou au grand âge. (Source: André Chaigneau, Les habitudes du gibier, p. 31, 3è édition, 1968, Payot).

  N.B: Littré donne tête bizarre, mais

Robert le Grand a écrit:

BIZARDE adj. f.  (probablt XVIIIè ou antérieur); forme ancienne et aberrante de bizarre, sur le modèle des adj. en -ard à fém. en -arde.
Vén. > Tête bizarde : tête de cerf (de daim, etc.) dont les bois sont mal formés. — Par métonymie. > Courir une (ou un) tête bizarde, une bête à tête bizarde.

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Le on, c'est moi, moi seul, et c'est assez !

Plus sérieusement, c'est une recommandation des IPR de Lettres. Recommandation que je suis d'autant plus volontiers que c'est une des conclusions que j'ai retirées d'un des nombreux stages de formation que j'ai suivis — stage animé par Danièle Manesse, si ma mémoire est bonne.


J'ajoute que mon « on » avait une valeur normative : à un jeune collègue en cours de formation, je transmets la bonne parole : « ne dites pas faute, dites écart. » Plus on sera nombreux à le faire, et plus vite les chose avanceront !

Vous avez interrogé Google. Mais Google a-t-il vraiment numérisé toutes les publications pédagogiques de ces quinze dernières années ? Publications dont les droits ne sont pas  encore libres ? Sur quel corpus se base Google ?

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Cher P'tit prof, qui donc est le "on" de votre dernière phrase? Google donne :
faute de français    25 000
fautes de français  78 300
faute d'orthographe    303 000
fautes d'orthographe 1 440 000
face à :
écart de français  7
écarts de français 3
écart d'orthographe   20
écarts d'orthographe 37
En une quinzaine d'années, le terme "écart" ne paraît pas avoir fait beaucoup de chemin.

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Petit PS linguistique : français langue étrangère s'inscrit dans la terminologie des matières.
On dit : anglais première langue, espagnol deuxième langue... français langue étrangère.

Pour Bounigne : aucune autorité académique n'acceptera que l'on enseignât le français langue étrangère en plein Paris, capitale de la France ! Cela n'a pas été obtenu pour les Antilles : le français n'y est pas une langue étrangère, point barre.
Mais il n'est pas défendu de s'inspirer des méthodes qui sont dans le domaine public...

Enfin, on ne parle plus de fautes, mais d'écarts, depuis une bonne quinzaine d'années.

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Oui, mais ces exemples de féminins ne montrent pas du tout que le français est considéré comme une "langue étrangère". Il s'agit d'une forme de français parlé parfaitement reconnue. Ainsi, Françoise Gadet écrit dans "Le français populaire" (1992), p. 59 :

"Pour les noms sans féminin, on tend à en créer un (bleu et bleuse), la plupart du temps par l'adjonction de -t- : rigolo et rigolote, chou et choute, riquiqui et riquiquite..."

Dans le même ordre d'idée, on trouve "avarde" et "bizarde" dès le 19e siècle, et "mouru" au 18e, par exemple. Toutes ces caractéristiques, et de nombreuses autres - comme le "que" apparemment redondant dans "pourquoi que", "où que", "comment que", ou encore "ils croivent", qu'on entend chez des enfants français de France (excusez ce terme souvent utilisé avec de mauvaises intentions), forment système aussi bien que la langue écrite.
L'enseignement de celle-ci est certainement nécessaire. Mais les termes péjoratifs qu'utilisent certains enseignants - "barbarisme", ou l'affreux "faute de français", comme s'il s'agissait d'un péché, alors qu'on parle avec plus de neutralité d'"erreur de calcul" - tendent à culpabiliser inutilement les élèves.
Sur le français dit "populaire", consulter outre le "Que sais-je" de F. Gadet mentionné plus haut (il paraît que l'éditeur ne veut pas le réimprimer), les ouvrages plus anciens de Bauche ("Le Langage populaire") et de Frei ("La Grammaire des fautes").

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j'ai même entendu des adolescents dire: "noircite" et des adultes "gaite" (pour gaie!) et même rabat-joise! féminin, cela va sans dire, de rabat-joie...

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Personnellement, je suis actuellement en stage en CM2 dans une ZEP. Il ne serait parfois pas inutile de mettre en place une stratégie FLE dès le CP, pour des petits français qui parlent une autre langue à la maison, l'arabe par exemple. En effet leurs pratiques linguistiques en français sont parfois trop pauvres, ou trop éloignées de la norme.

C'est difficile de faire une leçon sur la terminaison du participe assé, avec la fameuse méthode du féminin, quand les élèves ne connaissent pas les féminins en questions. Par exemple, quand un élève de CM2 dit, pour la terminaison du verbe remplir :
*'les urnes qu'elle a remplite' ...

9

L'expression français langue étrangère, en abrégé FLE, relève de l'argot du Ministère de l'Education.
Cette noble institution forme en effet des professeurs de français à usage franco-français, qui s'adressent donc à des locuteurs natifs parlant déjà (plus ou moins bien) la langue.
Elle s'est décidée à former parallèlement des professeurs destinés à enseigner le français aux étrangers, le français comme langue étrangère.
Les stratégies et méthodes ne sont évidemment pas les mêmes...

Cependant cette expression  devrait ne pas franchir les portes des centres de formation et rester sur les couvertures des documents de travail. Partout ailleurs, elle est absurde : les professeurs de français enseignent le français, point barre. Quand Papy apprend le français, il est inutile de souligner qu'il apprend une langue étrangère... de moins en moins étrangère, d'ailleurs !

Pour répondre tardivement à une question que me posait Orientale, je n'ai pas suivi cette formation spécifique, mais j'ai eu sous les yeux certains documents, et j'y ai pris quelques  idées forces.