Diconoma a dit:
Il ne s'agit ici pour moi que d'obtenir les preuves que la méthode des questions, que vous pratiquez aussi, semble-t-il, fait « faire erreur », provoque des « dérives », est une « fausse piste », un outil « pour commettre de grosses erreurs », et que la proposer « c'est rendre un mauvais service à ceux qui nous interrogent ».
Vous avez eu plusieurs réponses dont les miennes avec des exemples. Pour ma part, je me suis peut-être mal exprimée, mais avez-vous lu attentivement les exemples de cours actuels avec les critères actuels proposés aux élèves en fonction de leur âge et de leur niveau de classe?
Vous y verrez qu'on fait appel à un ensemble de critères dont les questions mais c'est bien la concordance de ces critères qui peut permettre de distinguer sans risque d'erreur, qui peut permettre aussi à un moment à l'élève de passer de la recette ( car la fameuse technique des questions n'est que cela) à la compréhension d'une abstraction, la notion de catégorie grammaticale, ici celle des compléments essentiels.
Pour en revenir à cette méthode de la question pour distinguer le COD, je tente encore une fois d'expliquer en quoi elle était bancale:
Pendant longtemps et, ici ou là encore, on a donné comme recette aux enfants:
1) Pour reconnaître le sujet, tu poses la question avec QUI.
2) Pour reconnaître le COD, tu poses la question avec QUE ou QUOI.
L'ennui, c'est que l'interrogatif QUI représente un être animé alors que le QUE s'emploie pour un objet, un inanimé ou un non-humain.
Qui voit-il?
Que voit-il?
Qui voit Quoi?
Alors qu'on souhaite faire comprendre aux élèves la notion de fonction grammaticale, on se retrouve avec une ambiguïté d'origine sémantique.
Le problème concerne ceux qui appliquent mécaniquement et qui vont confondre sujet et COD parce que ce COD est un animé et qu'il correspond à la question QUI. Ceux qui justement n'ont pas encore saisi ce qu' EST un complément.
Je vois un homme dans la rue. Qui vois-je? [ Mais QUI permet d'identifier le sujet, donc c'est un sujet...]
Pour ma part, je rencontre encore des jeunes de 14 à 15 ans qui pratiquent ainsi, hésitent, paniquent et finalement ont bien du mal à se sortir d'affaire, du fait de cette confusion/ fonction grammaticale/ aspect sémantique.
Si vous observez les nouveaux critères dans mes exemples d'hier, vous verrez qu'on a essayé de rectifier: la question n' y est pas abandonnée mais on précise bien maintenant que le COD répond à QUI ou à QUE .
Donc, QUI et QUE ne sont pas suffisants ( ils ne l'ont, en fait, jamais été) pour distinguer un COD, c'est pourquoi on essaie par l'observation de montrer qu'il y a un ensemble de critères qui doivent concorder.
Pour le reste, NON, je n'emploie pas cette méthode car je n'enseigne pas le français. Mais il est aussi important pour moi ( dans on travail) que ces notions grammaticales soient acquises.
Et je le redis, autrefois seule une petite minorité passait l'examen d'entrée en sixième pour aller vers des études longues, l'enseignement n'avait pas les mêmes objectifs:il convenait pour la grande majorité d'acquérir un minimum savoir lire, écrire, compter. .
On y consacrait donc l'essentiel du temps scolaire, les inconvénients de la méthode des questions pouvaient être compensés par l'entraînement répétitif, systématique, par une sorte de pilonnage. A défaut de comprendre on finissait par savoir appliquer.
Or tout ceci a évolué.On ne passe plus autant de temps sur les mêmes choses. Les leçons de grammaire existent toujours mais ne constituent plus un but en soi, sont intégrées dans un ensemble, le regard de la société sur l'objectif de l'enseignement a évolué.
Et je maintiens qu'il est possible d'en discuter sereinement. Mais en se méfiant des certitudes absolues qui consistent à dire
« C'était mieux de mon temps » 