éponymie a écrit:Mais euphémiser des gros mots, est-il la seule fonction de zut ? Pourrait-il à tout coup être remplacé par merde ?
Je n'ai pas de réponse assurée à la première question : il me semble que la réponse est plutôt non, zut ayant quelquefois une existence autonome, séparée de merde. À ce sujet, l'acception - et surtout la connotation - données par Littré sont intéressantes :
Émile a écrit:zut : interj. très-familière par laquelle on exprime que les efforts faits pour atteindre un but sont en pure perte, que les assertions, les promesses sont vaines, et surtout qu'on s'en moque. [souligné par moi]
Indépendamment donc de la réserve de bon aloi exprimée par Littré à l'encontre des mots familiers ou considérés comme grossiers, il semble que zut n'ait pas pour seule fonction de remplacer merde.
Cette seconde question, je l'inverserais volontiers : quels sont les mots qui, prioritairement, servent à remplacer merde ?
Je suis surpris qu'on ait oublié l'incontournable crotte, euphémisme (ou litote) pour merde, que ce soit en nom ou en interjection. C'est quand même le seul vrai synonyme !... naguère très usité dans les milieux à langage surveillé.
Après, on trouvera évidemment tous les succédanés commençant par M... : mince, mercredi, mèche (que j'ai entendu jadis), voir merci ; puis le flûte de Trevor et toutes les périphrases (mots de Cambronne, les cinq lettres, etc.).
Mais, pour moi, la polysémie de merde est irremplaçable... il se dérive même en verbe, l'indispensable merder (et merdoyer), et en adjectifs (merdeux bien sûr, mais aussi merdique), et j'en oublie certainement. Mais je dérive...
elle est pas belle, la vie ?