catluci a écrit:A l'aide? Est-ce que quelqu'un peut me dire pourquoi le son "un" de brun par exemple, ou de "lundi" a été supprimé de la plupart des manuels d'apprentissage du français aux étrangers?
Merci pour vos réponses et bonne année 2006 à tous!
Plutôt que de parler de « la » prononciation, il vaudrait mieux dire « les » prononciations. En effet, pour un seul mot, on recense parfois plusieurs prononciations différentes. Celles-ci varient d'un individu à l'autre et, surtout, d'une région francophone à l'autre.
Cependant, au bout d'un certain temps, l'une de ces prononciations a tendance à supplanter les autres et apparait alors comme la prononciation « standard », celle qui est recommandée dans les dictionnaires.
Mais cette évolution est très lente et ne s'opère pas au même rythme dans toutes les régions où l'on parle français.
Brin ou brun ? Pourquoi nos amis français (et particulièrement parisiens) ne distinguent-ils plus brin de brun ?
Pourquoi leurs conversations sont-elles émaillées de « in » pour « un », de « lindi » pour lundi ? Pourquoi mangent-ils du « minster » et nous du munster ? Pourquoi, nous, Belges francophones, continuons-nous à faire la distinction entre empreint et emprunt, Alain et alun ?
« In » et « un » font partie des voyelles nasales. Deux autres existent : « an » et « on ». L'expression « Un bon grand pain » permet de les retenir facilement.
La nasale « un » est présente dans une vingtaine de mots courants seulement (parfum, défunt, humble, importun, chacun, etc.) et dans une autre vingtaine de mots rares (unciforme, falun, nerprun, nuncupation, etc.) Elle est susceptible d'apparaitre dans une dernière vingtaine de mots d'origine étrangère dans lesquels sa prononciation n'est pas stabilisée (bunker, funky, lunch, punch, junte, etc.)
Ces mots semblent de plus en plus troquer leur « un » pour « in », parfois même en Belgique. Peu de mots en souffrent : quelques paires seulement sont concernées (Alain-alun, brin-brun, emprunt-empreint). Ce qui autorise un Français à signer son courrier « AL1 » (Alain) !
Dans le langage oral, les ambigüités sont rares. Le contexte permet de les éviter. On ne dit pas tous les jours : « Donne-moi un brin brun. »
Serait-ce donc par économie que la langue se met à perdre cette distinction, à l'oral du moins ? Ce n'est pas impossible puisque c'est un de ses modes de fonctionnement.
http://flenet.rediris.es/tourdetoile/2.htm
http://yvesesse.ifrance.com/brinbrun2.t2t.html
http://phonetique.free.fr/for3/read.php … 4&t=24
http://www.linguistes.com/phonetique/varinterne.html
http://correcteurs.blog.lemonde.fr/corr … ost_1.html