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forum abclf » Réflexions linguistiques » Règles de prononciation (août, donc, -il)

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Messages [ 12 ]

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Sujet : Règles de prononciation (août, donc, -il)

Bonjour à tous!

Je suis en train de préparer un résumé de la prononciation française et à propos du mot "août", j'aimerais savoir quand je dois prononcer [u] et quand je dois prononcer [ut]. J'ai le même doute sur le mot "donc": dans quelle situation faut-il prononcer le /k/?

Y a-t-il une règle pour les mots qui finissent par /l/? Selon Le Petit Robert "cil" se prononce [sil] tandis que "sourcil" se prononce [suRsi].
"Fil" se prononce [fil] alors que pour les mots "soleil", "gentil", "gentille", on ne prononce pas le /l/ final.

Comment puis-je expliquer ces différences à un élève débutant?

Je vous remercie énormément de bien m'instruire.

Andréa

Re : Règles de prononciation (août, donc, -il)

Le cas du mot "août" est plus compliqué que ça car il y a quatre prononciations possibles : [u], [ut], [au] et [aut]...
Ceci dit, ce n'est qu'une question de variantes régionales, la prononciation la plus courante étant [ut] dans tous les cas...

Lorsque "donc" signifie "par conséquent", on prononce le "c", dans les exclamations (dis donc!), pas toujours...

Pour la prononciation ou non du "l" dans "il", c'est au cas par cas :
-un fil [fil], des fils [fil] (de coton)  / un fils [fis], des fils [fis] (masculin de une fille [fij], des filles [fij]...
-les cils [sil] / les sourcils [suRsi]
En fait on est dans l'arbitraire absolu... (Il semble qu'autrefois le "l" des finales en "il"/"ils" était toujours muet...

DEFENSE DE CRACHER PAR TERRE ET DE PARLER BRETON. (Le Ministère de l'Éducation Nationale)

Re : Règles de prononciation (août, donc, -il)

Peut-être le L se prononce-t-il dans les mots d'une seule syllabe ?

"La douceur est invincible." Marc Aurèle

4 Dernière modification par Colline d'or (16-08-2009 21:30:35)

Re : Règles de prononciation (août, donc, -il)

Andréa Vieira a écrit:

Bonjour à tous!

Je suis en train de préparer un résumé de la prononciation française et à propos du mot "août", j'aimerais savoir quand je dois prononcer [u] et quand je dois prononcer [ut]. J'ai le même doute sur le mot "donc": dans quelle situation faut-il prononcer le /k/?

Y a-t-il une règle pour les mots qui finissent par /l/? Selon Le Petit Robert "cil" se prononce [sil] tandis que "sourcil" se prononce [suRsi].
"Fil" se prononce [fil] alors que pour les mots "soleil", "gentil", "gentille", on ne prononce pas le /l/ final.

Comment puis-je expliquer ces différences à un élève débutant?

Je vous remercie énormément de bien m'instruire.

Andréa

En ce qui concerne les mots comme soleil : les mots masculins se terminant par il après les voyelles a (travail), e (réveil), eu (fauteuil) et ou (fenouil) se prononcent avec un yod final ([travaj], etc.)

Le l final n'est pas prononcé dans :

le coutil, le fusil, gentil, l'outil (la machine-outil, le porte-outil, etc.)
le cul, acul, casse-cul, cucul, faux-cul, gratte-cul, gros-cul, lèche-cul, peigne-cul, tapecul, tire-au-cul, torche-cul, etc.
saoul

Le l final est prononcé ou non dans :

le baril, le fenil, le fournil, le frasil, le goupil, le groisil, le nombril, le persil, le sourcil et le terril.

Dans tous les autres cas, il est systématiquement prononcé.

Pour les exceptions au ill qui transcrit le son [j], j'ai cette phrase mnémotechnique :

Gilles habite Villeneuve un petit village tranquille de deux mille habitants.

Dans le langage courant (il y a d'autres exceptions comme codicille), seuls les mots de la famille de ville, tranquille et mille voient le ill prononcé [il]. Il y a aussi le cas des mots commençant par ill : illogique, illusion, etc.

Andrea, pour écrire ton résumé tu peux utiliser cette page qui recense des particularités de prononciation : il y a a peu près toutes celles que rencontre un enseignant avec des élèves de niveaux allant de A1 à B1, plus d'autres. Il en manquera certainement, si tu en a à ajouter, fais-le-moi savoir.

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Re : Règles de prononciation (août, donc, -il)

Bonjour à tous !

Dans les mots suivants, le groupe final -il se prononce i (et non il’) :
baril, chartil, chenil, courbaril, courtil, coutil, douzil ou doisil, fenil, fournil, fraisil, fusil, gentil, nombril, outil, persil, sourcil.
Il y a hésitation pour grésil, gril et mil qui sont souvent prononcés avec l.
Adolphe V. Thomas, Dictionnaire des difficultés de la langue française.

Cordialement
S

Re : Règles de prononciation (août, donc, -il)

Sylvain B a écrit:

Bonjour à tous !

Dans les mots suivants, le groupe final -il se prononce i (et non il’) :
baril, chartil, chenil, courbaril, courtil, coutil, douzil ou doisil, fenil, fournil, fraisil, fusil, gentil, nombril, outil, persil, sourcil.
Il y a hésitation pour grésil, gril et mil qui sont souvent prononcés avec l.
Adolphe V. Thomas, Dictionnaire des difficultés de la langue française.

Cordialement
S

Eh bien, il faudra que je retrouve mes sources, on va voir ça dès demain. En tout cas j'affirme d'ores et déjà que beaucoup disent nombril, persil, sourcil en prononçant le l final. Quoiqu'en dise M. Thomas.

Les seules certitudes étant, je le répète pour coutil, fusil, gentil et outil.

Tout aussi cordialement.

Re : Règles de prononciation (août, donc, -il)

Bonjour,

Il faudrait que je me force beaucoup pour prononcer baril et chenil autrement qu'en faisant ressortir le «l» final.
Sauf pour le chenil qu'en certaines occasions je pourrais prononcer «ch'ni».

8 Dernière modification par Bookish Prat (16-08-2009 13:16:36)

Re : Règles de prononciation (août, donc, -il)

Jusqu'aux  rectifs de 90, William, l'ami de Gilles, pouvait écrire : «Un «petit village» tranquille de deux mille habitants qui s'appellerait Villeneuve, quelle imbécillité !» tongue

http://www.licencephoto.com/mini_photos/HAhbo0A2YY/Basse-Cour-Farmyard2.jpg

« Jeunesse, folies. Vieillesse, douleurs ». Proverbe rom.

9 Dernière modification par Colline d'or (16-08-2009 14:26:33)

Re : Règles de prononciation (août, donc, -il)

Bookish Prat a écrit:

Jusqu'aux  rectifs de 90, William, l'ami de Gilles, pouvait écrire : «Un «petit village» tranquille de deux mille habitants qui s'appellerait Villeneuve, quelle imbécillité !» tongue

Certes. Que proposez-vous ? En tout cas une fois cette énormité proférée, j'ai en général la paix avec le ill.

Gilles est bien français, William un peu moins et de ce fait ne pose pas de problèmes de prononciation.

Et les Villeneuve sont en général de fondation suffisamment ancienne pour que certains soient de nos jours considérés villages. Et si le 2000 vous semble trop on pourrait dire de "moins de 1000 habitants".

Et s'il m'arrive de mentionner deux orthographes, anté et post 1990, je ne le fais certainement pas pour imbécilité.

Autre chose ?

Re : Règles de prononciation (août, donc, -il)

En allant vérifier dans le TLFi que je prononçais correctement bacille, comme s'il n'y avait qu'un seul "l", j'ai noté ceci :

PRONONC.  1. Forme phon. : [basil]. FOUCHÉ Prononc. 1959, p. 433, note que le groupe final -ill précédé d'une consonne se prononce [il] dans ,,bacille, papille, pupille, vaudeville, verticille, ville, (il) distille, (il) instille, (il) oscille, (il) titille, Achille, Delille, St Vandrille et les noms propres terminés en -ville : Abbeville, Chaville, etc.; [qu'] En dehors de ces cas, on prononce [ij] : aiguille, anguille, béquille, bille, chenille, fille, gorille, lentille, mantille, pastille, etc., et (il) scintille, (il) vacille.`` Cf. aussi NYROP Phonét. 1951, p. 168, § 224, et KAMM. 1964, p. 123, ainsi que MART. Comment prononce 1913, p. 266 : ,,En dehors des verbes, la prononciation non mouillée n'est guère plus répandue dans les finales en -ille. Cette prononciation ne se maintient que dans trois ou quatre mots extrêmement usités, ou, au contraire, dans un certain nombre de noms plus ou moins savants. Les mots savants sont protégés précisément par un emploi assez restreint, ou du moins peu populaire : papi(l)le, pupi(l)le, si(l)le, baci(l)le, le vertici(l)le, codici(l)le, et myrti(l)le. Les dictionnaires y ajoutent encore fibri(l)le, mais ils feront bien de se corriger sur ce point. Pupi(l)le lui-même est déjà très atteint, et myrti(l)le n'est pas assez rare pour se défendre encore bien longtemps.``

11 Dernière modification par Colline d'or (16-08-2009 21:31:54)

Re : Règles de prononciation (août, donc, -il)

zycophante a écrit:

En dehors des verbes, la prononciation non mouillée n'est guère plus répandue dans les finales en -ille. Cette prononciation ne se maintient que dans trois ou quatre mots extrêmement usités, ou, au contraire, dans un certain nombre de noms plus ou moins savants. Les mots savants sont protégés précisément par un emploi assez restreint, ou du moins peu populaire : papi(l)le, pupi(l)le, si(l)le, baci(l)le, le vertici(l)le, codici(l)le, et myrti(l)le. Les dictionnaires y ajoutent encore fibri(l)le, mais ils feront bien de se corriger sur ce point. Pupi(l)le lui-même est déjà très atteint, et myrti(l)le n'est pas assez rare pour se défendre encore bien longtemps.``

Intéressant, merci. Pour compléter voici une liste de ces termes d'un langage plus recherché qui résistent au populaire [ij]. A noter par exemple vanilline, vanilliné et vanilline prononcés [il] qui cohabitent avec vanille prononcé [ij] et quelques mots d'origine étrangère :

achillée
ancillaire
armillaire
aspergille
aspergillose
axillaire
bacillaire
bacille
bacilliforme
bacillose
bacillurie
bill
capillaire
capillarite
capillarité
capillaroscopie
capilliculteur
capilliculture
chinchilla
codicillaire
codicille
colibacille
colibacillose
croskill
cyrillique
défibrillateur
défibrillation
désillusion
désillusionnement
désillusionner
distillat
distillateur, trice
distillation
distiller
distillerie
drill
fibrillaire
fibrillation
fibrille
fringillidés
fritillaire
gille
grill
grill-room
instillation
instiller
intermaxillaire
krill
lactobacille
lapilli
lapillis
lilliputien
mamillaire
mandrill
mamillaire
mandrill
maroilles
maxillaire
maxille
oscillant
oscillateur
oscillation
oscillatoire
osciller
oscillogramme
oscillographe
oscillomètre
oscilloscope
papillaire
papillifère
papillomavirus
pénicillé, ée
pénicilline
penicillium
pénicillorésistant
piccalilli
pupillaire
pupillarité
pupille
pusillanime
pusillanimité
schilling
scille
semi-distillation
shilling
sigillaire
sigillé, ée
sigillographie
sigillographique
sous-maxillaire
spirillose
spongille
stillation
stillatoire
stilligoutte
streptobacille
sus-maxillaire
tephillim
thriller
tillandsia
tillandsie
twill
typhobacillose
vanilline
vanilliné
vanillisme
verticille
verticillé
vexillaire
vexille
vexillologie
vexillologue
villeux
villosité

Re : Règles de prononciation (août, donc, -il)

zycophante a écrit:

En allant vérifier dans le TLFi que je prononçais correctement bacille, comme s'il n'y avait qu'un seul "l", j'ai noté ceci :

PRONONC.  1. Forme phon. : [basil]. FOUCHÉ Prononc. 1959, p. 433, note que le groupe final -ill précédé d'une consonne se prononce [il] dans ,,bacille, papille, pupille, vaudeville, verticille, ville, (il) distille, (il) instille, (il) oscille, (il) titille, Achille, Delille, St Vandrille et les noms propres terminés en -ville : Abbeville, Chaville, etc.; [qu'] En dehors de ces cas, on prononce [ij] : aiguille, anguille, béquille, bille, chenille, fille, gorille, lentille, mantille, pastille, etc., et (il) scintille, (il) vacille.`` Cf. aussi NYROP Phonét. 1951, p. 168, § 224, et KAMM. 1964, p. 123, ainsi que MART. Comment prononce 1913, p. 266 : ,,En dehors des verbes, la prononciation non mouillée n'est guère plus répandue dans les finales en -ille. Cette prononciation ne se maintient que dans trois ou quatre mots extrêmement usités, ou, au contraire, dans un certain nombre de noms plus ou moins savants. Les mots savants sont protégés précisément par un emploi assez restreint, ou du moins peu populaire : papi(l)le, pupi(l)le, si(l)le, baci(l)le, le vertici(l)le, codici(l)le, et myrti(l)le. Les dictionnaires y ajoutent encore fibri(l)le, mais ils feront bien de se corriger sur ce point. Pupi(l)le lui-même est déjà très atteint, et myrti(l)le n'est pas assez rare pour se défendre encore bien longtemps.``

Pour revenir à ma monomanie à moi : ceci apporte de l'eau à mon moulin quand j'affirme qu'il est inutile de chercher à codifier le yod d'une manière différente quand les transcriptions actuelles sont parfaitement intégrées par les lecteurs.

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