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forum abclf » Réflexions linguistiques » "Des gens qui parlent touT seulS" ? / plus d'un+moins de deux
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Bonjour, je me demandais comment terminer ces deux mots dans cette phrase :
- Des gens qui parlent tout seul (parce qu'ils font ça individuellement ?)
- Des gens qui parlent tout (en tant qu'adverbe ?) seuls (parce qu'ils sont plusieurs à le faire de toute manière ?)
- Des gens qui parlent tous seuls (tout au pluriel de toute façon ?)
Merci d'avance 
Bonjour Mexen,
Sauf erreur de ma part, la deuxième orthographe est la bonne mais la troisième reste tolérée.
Merci pour cette réponse
Bonjour,
Il me semble, que cela dépend de ce que vous allez dire. Et ces deux cas se diffèrent de prononciation:
Dans la phrase: Les gens qui parlent tous seuls, il faut prononcer le "s" terminal.
Donc, si on ne le prononce pas, on doit écrire "tout seuls".
En tout cas cela m'intéresse, qu'est que toutes ces phrases veulent dire.
S'agit-il des gens qui ont une habitude de bredouiller quelque chose à mi-voix.
Ou ce sont ceux qui peuvent, par exemple, s'adresser à quelqu'un (généralement, s'exprimer) sans aide des autres?
Dans le dernier cas, "ils parlent tous seuls" semble étrange, n'est-ce pas?
Bonne journée.
D'accord avec Orientale (comme d'hab' !).
Vous pouvez passer au féminin pour voir ce que ça donne :
"Des femmes qui parlent toutes seules"
Seuls et seules sont des adjectifs, tout est théoriquement ici un adverbe, et pourtant il me semble qu'il faut l'accorder dans cet exemple, de même qu'on l'accorde parfois pour des raisons d'euphonie "toute habituée qu'elle soit", ou quand il est pronom indéfini "toute vérité est bonne à dire".
C'est une question assez confuse, une confusion qui règne dans toutes les variantes : tout entier, tout autre, toute sorte, tout ouïe, etc.
- Des gens qui parlent tout (en tant qu'adverbe ?) seuls (parce qu'ils sont plusieurs à le faire de toute manière ?)
Il faut en effet l'écrire ainsi, mais pas parce que tout est un averbe, donc invariable. Il est en effet admis que tout est un adverbe pouvant être variable.
Touts n'existe pas.
Il faut également se garder de confondre tout signifiant complètement, comme dans ce des gens qui parlent tout seuls, et tout signifiant très, ainsi que dans des gens qui parlent tout haut.
[...] Il est en effet admis que tout est un adverbe pouvant être variable.
Il n'est pas seulement admis, il est impératif d'appliquer la règle qu'énonce André Jouette dans son Dictionnaire d'orthographe et d'expression écrite : «Tout (adverbe) s'accorde en genre et en nombre avec l'adjectif féminin qui le suit et commençant par une consonne ou un h aspiré.»
On pourrait ainsi écrire : Elles sont toutes (adj.) tout (adv.) émues d'avoir été choisies. À noter que c'est la liaison audible ou non entre toutes et émues qui indique que l'on a affaire à l'adjectif ou à l'adverbe. Logique, le français. Non ? 
Bonjour à toutes et à tous,
On pourrait ainsi écrire : Elles sont toutes (adj.) tout (adv.) émues d'avoir été choisies. À noter que c'est la liaison audible ou non entre toutes et émues qui indique que l'on a affaire à l'adjectif ou à l'adverbe.
Ne soyez pas offensé, cher Bookish Prat, je me permettrais de préciser votre remarque.
Dans la phrase :
Elles sont toutes tout émues d'avoir été choisies.
toutes - c'est un pronom en apposition, pas un adjectif.
Or, on pourrait remanier cette phrase comme ça:
Toutes sont tout émues d'avoir été choisies, n'est-ce pas?
("Tout" adj. se met parfois en apposition, ayant quand même une autre signification:
REM. Dans cet emploi, tout, adjectif, équivaut à tout entier, et se distingue par le sens de tout, adverbe. Cf. Je suis toute à vous (? ci-dessous, cit. 22, France) et je suis tout à vous (? ci-dessous, IV., 1., b), qui, lorsque c'est une femme qui parle, peuvent avoir des valeurs très différentes. — Dans des phrases comme « Elle était vêtue toute en blanc » (Gide, la Porte étroite, in Grevisse) ou « Une robe toute en satin » (? Frou-frou, cit. 2), seul l'accord permet de distinguer l'adjectif de l'adverbe. Cette distinction est impossible au masculin singulier et lorsque l'adverbe lui-même s'accorde (? ci-dessous IV., A., 1., a, Accord de tout, adv.).
Mais Le Robert qualifie cet usage de vieilli ou littéraire.)
La même chose avec les phrases de mexen:
Ce sont des gens qui parlent tout(adv.) seuls.
Ce sont des gens qui parlent tous(pron. On devrait ici prononcer le "s") seuls. (Au sens : Tous parlent seuls.)
Les sens des deux phrases se diffèrent, n'est-ce pas?
(En plus, celui de la seconde d'elles n'est pas tout à fait clair.)
Voilà pourquoi je m'intéresse à ce que mexen voulait dire.
Bonne journée à tous!
Dans la phrase :
Elles sont toutes tout émues d'avoir été choisies.
toutes - c'est un pronom en apposition, pas un adjectif.
Mais où avais-je la tête ? Un grand merci, cher ESN, pour cette rectification pertinente et bienvenue 
! Elle me permet, en outre, de compléter la remarque de mon dernier post :
«À noter que c'est la liaison audible ou non entre toutes et émues (ou tout autre adjectif qui commencerait par une voyelle ou un h aspiré) qui indique que l'on a affaire à tout (pron.) ou (adj.), plutôt qu'à tout (adv.).»
Il ne faudrait évidemment pas qu'elles soient toutes toutes désolées (consonne initiale) d'avoir été choisies. J'en connais plus d'un qui seraient alors inconsolables (voyons voir... plus d'un est-il vraiment le sujet de seraient ? Plus d'un, c'est au moins deux ou bien erré-je ? 
)
J'en connais plus d'un qui seraient alors inconsolables (voyons voir... plus d'un est-il vraiment le sujet de seraient ? Plus d'un, c'est au moins deux ou bien erré-je ?
Mais pourquoi "plus d'un"?
"Plus d'une", peut-être?
En tout cas, où voulez-vous en venir?
J'en connais plus d'un qui seraient alors inconsolables (voyons voir... plus d'un est-il vraiment le sujet de seraient ? Plus d'un, c'est au moins deux ou bien erré-je ?
C'est là que la logique du français m'échappe : pourquoi « plus d'un » est-il généralement suivi du verbe au singulier alors que « moins de deux » au pluriel ?
Quelle est la différence entre 'parler seul' et 'parler tout seul'? Quand on parle seul; n'est-on pas forcé de parler tout seul?
Quand je parle seul; je ne puis que parler tout seul (avec moi)?
Personnellement, je règle le problème en utilisant le verbe soliloquer.
pourquoi « plus d'un » est-il généralement suivi du verbe au singulier alors que « moins de deux » au pluriel?
Est-ce vrai? Chers natifs, répondez, s'il vous plaît.
De ma côté, je suis prêt à tout, car dans ma langue natale on peut employer un verbe au singulier avec des sujets comme, par exemple, " dix hommes" ou même " six milliards d'hommes"... Encore que le pluriel y est aussi plausible.
Mmhh. Seul; il soliloquait des circonlocutions qui décrivaient des cités lacustres. (au coin du feu d'ailleurs).
Très intéressant. Est-ce que:
plus d'un d'entre eux est petit et
moins de deux d'entre eux sont petits
seraient-ils dus au fait que le verbe "être" s'accorde avec "un" et "deux"? Et pas avec le résultat "plus d'un" et "moins de deux"?
"un est petit" et "deux sont grands"?
En revenant au "seul", ne peut-on pas imaginer une situation comme ça:
- Il faut s'adresser au chef. Allons-y ensemble!
- Non, va parler seul (ou tout seul). Je n'ai pas le temps.?
-non vas lui parler seul ? ou alors le sens de "parler seul" change?
Est-ce vrai? Chers natifs, répondez, s'il vous plaît.
Personnellement j'écris :
Plus d'un + verbe au pluriel
=> Plus d'un ont fui le pays.
(Sous-entendu : Ils ont fui le pays.)
Moins de deux + vebe au singulier
=> Moins de deux a tenté l'aventure.
(Sous-entendu : Un a tenté l'aventure.)
bien que la tournure "moins de deux", pourtant correcte, ne soit guère usitée car il est plus naturel de dire
=> Un seul a tenté l'aventure.
Il n'y en a même pas eu deux pour tenter l'aventure.
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Mmhh. Seul ; il soliloquait des circonlocutions qui décrivaient des cités lacustres. (au coin du feu d'ailleurs).
Il soliloquait sur les circonlocutions qui décrivaient des cités lacustres. (au coin du feu d'ailleurs).
C'est là que la logique du français m'échappe : pourquoi « plus d'un » est-il généralement suivi du verbe au singulier alors que « moins de deux » au pluriel ?
Vous avez malheureusement tout à fait raison, chère Orientale :
«J'en connais plus d'un qui fera la faute» est erroné mais sonne infiniment mieux à mon oreille native que le très logique «J'en connais plus d'un qui feront la faute». Mystère des expressions idiomatiques de la langue parlée qui obéissent à d'autres règles qu'à celles de la grammaire. La proximité d'un entraînerait-elle l'utilisation du singulier pour le verbe de la subordonnée accolée ? Cette question ne rejoint-elle pas celle, ô combien épineuse, des accords sylleptiques ?
Quant à «moins de deux», son emploi est, àmha, réservé à la locution adverbiale de la langue familière «en moins de deux» (prononcer en moins d'deux, avec une sorte de double d) qui signifie très rapidement. Exemple : J'me suis ramené en moins de deux quand j'ai entendu l'alarme d'incendie.
Personnellement j'écris :
Plus d'un + verbe au pluriel
=> Plus d'un ont fui le pays.
(Sous-entendu : Ils ont fui le pays.)
«J'en connais plus d'un qui fera la faute» est erroné mais sonne infiniment mieux à mon oreille native que le très logique «J'en connais plus d'un qui feront la faute».
Les oreilles natives diffèrent-elles d'une région à l'autre ?
Les oreilles natives diffèrent-elles d'une région à l'autre ?
Les oreilles d'Ysaur sont très distinguées. Elles entendent parfois mieux l'écrit que l'oral 
Plutôt d'accord avec BP, sauf quand il dit que moins de deux s'utilise surtout en tant que locution adverbiale.
On accorde avec deux et un.
Moins de deux minutes s'étaient écoulées quand il revint, c'est-à-dire deux minutes moins un chouia ;
Plus d'une minute s'était écoulée avant qu'il revint, c'est-à-dire une minute et un chouia.
>>> Bookish Prat
Je fais partie de ceux qui attachent autant d'importance au langage parlé qu'au langage écrit, et j'essaie donc de m'exprimer, de l'une et l'autre façon, aussi correctement que mes connaissances imparfaites me le permettent.
Moins de deux minutes s'étaient écoulées quand il revint, c'est-à-dire deux minutes moins un chouia ;
Plus d'une minute s'était écoulée avant qu'il revint, c'est-à-dire une minute et un chouia.
Ce me semble aussi le plus correct dans ce genre de cas.
Je fais partie de ceux qui attachent autant d'importance au langage parlé qu'au langage écrit [...]
S'cusez l'impertinence, chère Ysaur ! En overdose de chocolat, j'suis d'humeur taquine ces temps-ci
Plutôt d'accord avec BP, sauf quand il dit que moins de deux s'utilise surtout en tant que locution adverbiale.
Notez bien, cher Zyco, que la locution adverbiale familière dont je parle est bien en moins de deux. La question de l'accord sylleptique avec moins de (deux minutes) et plus d'une (minute) s'analyse différemment selon qu'il s'agit de quantités divisibles (de durée) ou indivisibles (des personnes). La petite astuce explicative du chouïa (chouya admis selon PR) me plaît beaucoup
>>> Bookish Prat
Vous êtes tout excusé, très cher.
Je ne suis point la dernière à succomber aux délices du palais, surtout lorsqu'elles sont chocolatées.
Les oreilles natives auraient-elles des papilles? 
Les oreilles natives auraient-elles des papilles?
Il y aurait un rapport entre oreilles et chocolat ?
Depuis que les délices sont chocolatées; je ne m'étonne plus de rien.
Eh bien je suis assez fier de la réflexion collective que ma question peut susciter !
Pour être plus précis et répondre à ESN, voilà la phrase d'origine que je voulais rédiger:
"Loos, la ville où les gens parlent tou(t)(s) seul(s)", au sens où ils marchent dans la rue en se parlant à eux-mêmes ou à un être imaginaire.
PS : je mets bien mon adresse email dans le formulaire mais pourtant je ne reçois pas de mail qui me notifie les réponses des autres utilisateurs
Les oreilles natives auraient-elles des papilles?
En tout cas, les oreilles mélomanes semblent avoir des papilles gustatives car elles savourent la musique comme le palais peut se régaler d'un mets.
Les petits lapins de Bookish Prat sont pourtant trop mignons pour que j'aie envie de les croquer lol.
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Pour en revenir à la phrase de Mexen, je vois une nuance possible :
"Loos, la ville où les gens parlent tout seuls"
=> Loos, la ville où les gens se parlent à eux-mêmes.
(Tout = tout à fait semble insister sur le fait que les gens de Loos se livrent au soliloque.)
"Loos, la ville où les gens parlent tous seuls"
=> Loos, la ville où les gens se parlent à eux-mêmes ou avec un/des interlocuteur(s) imaginaire(s).
(Tous = tout le monde semble plutôt insister sur le fait que l'intégralité de la population soliloque.)
Bonjour,
Pour info, le mot "gens" est toujours féminin pluriel.
Pour info, il y a des gens qui [s]sont idiots[/s] parlent trop vite…
(Mais on finit par s'y faire…) 
Pour info, une petite patalonnade de temps en temps, c'est distrayant.
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